7 juin 2021 1 07 /06 /juin /2021 07:39

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CHRONIQUES DE RONCEVAUX

 

 

C'est de qui ? Landa

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Conquérant obnubilé par la foi du christ, Charlemagne, après avoir soumis les barbares de l’est décide de marcher sur l’empire musulman, fort de ses succès et appuyé par la renommée et la force de Roland, son meilleur élément.

Signe du destin le dirigeant félon de Saragosse lui promet les clés de la ville s’il l’appuie ensuite contre son souverain.

 

Mais la trahison est éventée et quand les troupes arrivent devant Saragosse celle-ci est fermée. Charlemegane décide de l’assiéger malgré les risques encourus.

 

Après l’intéressante série avortée Atrus Trivium, dont la partie graphique était l’un des points forts, Juan Luis Landa revient en cavalier seul aux commandes de cette évocation de la campagne de Charlemagne avec à ses côtés le célèbre Rolland de la  chanson de Geste, supposé neveu du roi.

 

 

Comme on pouvait s’y attendre le style de l’artiste espagnol est tout désigné pour une fresque historique traitée à la sauce héroïque, et cette version flamboyante pleine de bruit et de fureur est clairement dans l’esprit des récentes versions TV et cinéma historico-fictionnelles à succès, de Vikings à El Cid en passant par The Last Kingdom.

Les scènes de batailles, nombreuses, sont épiques à souhait mais l’intrigue historique n’est pas pour autant lésée.

 

Alors certes le spectacle passe avant la véracité pointilleuse mais on ne saurait bouder un premier tome aussi enflammé.

 

On se laisserait bien tenter, une fois ce diptyque terminé, par un Conan signé Landa !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CAPITAINE KING

 

 

C'est de qui ? B. Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Henry King remake John Ford sans pour autant attire le public vers cette adaptation d’un roman d’aventure pour laquelle Herrmann multiplie les ambiances sur une partition relativement brève –à peine plus d’une demi-heure- de façon fort originale.

 

Si l’éloignement des périodes historiques pourrait vous faire tiquer vos aprioris seront balayés d’un revers de main dès l’ouverture claironnante du score et vous serez définitivement conquis par la suite avec cette belle utilisation du basson en base sonore aussi inquiétante qu’inattendue, bientôt rejoint par les cuivres et les cordes qui se répondent dans une escalade vers l’épique tragique.

 

Ailleurs ce sont les vents qui se font hypnotiques créant à la fois une aura arabisante et une tension psychologique qui annonce les futures expérimentations du compositeur pour Hitchcock.

 

Bref, une B.O riche et racée qui est un pur régal avec ce premier tome animé de Roncevaux.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 09:22
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ALERTE 5

 

 

C'est de qui ? M. De radigues

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Branle bas de combat à la station spatiale d’observation spatiale sur Mars qui se voit mettre en confinement (oui, là bas aussi ça arrive) non pas à cause d’un virus mais d’un attentat terroriste qui a eu lieu sur Terre alors qu’une fusée lancée pour rejoindre la station satiale a explosée en vol avec à son bord des cosmonautes.

 

La situation sur Mars, qui semble un peu disproportionnée vu l’éloignement, va rapidement se détériorer entre les 5 membres de la mission. Les rancœurs, la méfiance, les psychoses et la claustrophobie  s’insinuent dans le quotidien de ces hommes et ces femmes coincés dans leur base.

 

 

Max De Radiguès n’est jamais là où on l’attend ! Après un road movie déjanté (déjà chez Casterman) et un western à part, on le retrouve ici pour cet album qui, sous couvert d’une histoire de SF doublée de thriller, se révèle être une analyse fine des comportements humains et réserve quelques twists assez inattendus et réussis.

 

Le style graphique de l’auteur est toujours aussi minimaliste pour les protagonistes mais, background oblige, les décors sont ici détaillés et réalistes, le tout appuie bien le décalage de l’ambiance si particulière de Alerte 5.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SAN JUNIPERO

 

 

C'est de qui ? C. Mansell

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé chez nous? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour l’un des plus célèbres épisodes de l’une des séries à succès qui a fait celui de Netflix (même si tout n’est pas de la même qualité, loin s’en faut) Clint Mansell renoue avec la musique atmosphérique de films comme Moon ou The Fountain.

 

Pour coller à l’esprit 80’s mélancolique de l’épisode San Junipero Mansell mélange des nappes électroniques rétro à base de synthés planants avec un orchestre –de cordes notamment-  discret mais aux accords des plus émouvants.

 

Fortement influencé par les morceaux de pop utilisés dans l’épisode et, de son propre aveu, par le deuil de sa fiancée récemment disparue, Mansell livre une B.O méditative et sombre où il a également cherché à traduire l’évolution de la musique électronique qui a eu lieu à la fin des années 80 et qui est intéressante sur Alerte 5 et ses thèmes sous-jacents.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 09:29
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CONTRAPASO

 

 

C'est de qui ? Teresa Valero

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà lue chez nous? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? 1956, Léon Lenoir quitte Paris et sa mère internée pour retourner à Madrid, sous le régime franquiste,  où il retrouve 5 cousines adorables et un oncle général des plus stricts.

 

Journaliste de son état il est embauché au Capital et fait équipe avec Sanz, un vieux briscard bourru qui accepte mal ce petit jeunot aux aspirations et inclinaisons politiques fort différentes des siennes. Et puis Sanz est frustré de ne pas arriver à mettre la main sur un tueur en série qu’il piste de longue date et que la police, à la botte du régime bien évidemment, n’a cure, préférant classer les affaires.

 

Notre duo mal assorti va découvrir une bien sombre histoire de bébés volés, de bourgeoises internées volontairement et autres crimes glauques, le tout sur fond de révoltes étudiantes et autres frictions politiques.

 

 

Annonçons le tout de go, Contrapaso est un véritable page turner, et probablement ma meilleur lecture de la saison.

Sur un fond historique travaillé et fort bien exploité Teresa Valero campe un thriller tendu qui tient son lecteur en haleine du début à la fin en abordant, en filigrane, toutes les atrocités que la tyrannie de Franco imposa à l’Espagne.

 

Son casting est un sans faute et même le traditionnel duo d’enquêteurs qui ne se supporte pas au début pour devenir potes ensuite ne sonne jamais comme cliché.

 

Mariant à merveille le fond et la forme, l’artiste propose des décors aussi réalistes qu’immersifs et des personnages aux traits disneyens en diable pour un résultat qui n’est pas sans faire penser parfois au travail de son compatriote Guarnido.

 

Un sans faute pour ce généreux tome 1 qui m'a rappelé pourquoi j'aime la bande dessinée et dont on attendra la suite avec impatience.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :DOUBLE JEOPARDY

 

 

C'est de qui ? D. Butts

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, en plus de 3200 chroniques musicales, nous n’avons jamais croisé Dale Butts, pianiste et arrangeur pour la NBC, une radio américaine, qui, après avoir déménagé à Hollywood, y a tout de même composé plus de 140 B.O ! (d’un autre coté c’est rassurant, on se dit que, tant qu’on continuera à faire des chroniques musicales on aura de quoi faire coté musiques !).

 

Cela étant, comme pas mal de ses pairs de l’époque, sa filmographie ne se compose quasiment que de séries B de genre, du western au film de guerre en passant par le film noir, à l’image de ce Double Jeopardy, au scénario classique de maître chanteur, de femme fatale et  de héros droit comme la justice (ou presque).

 

Le travail de Butts est calibré comme il se doit, assez discret dans son ensemble sans pour autant oublier d’être efficace. La partition est écrite pour un ensemble réduit où les vents sont mis souvent en première ligne sur des éclats de cuivre qui appuient les séquences de suspense.

 

Un brin de mélo un rien dramatique vient compléter cette B.O qui a renforcé le côté thriller de ce premier tome de Contrapaso sans pour autant court-circuiter la partie background historique…un bon « contrepoint » pour le coup !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 07:26
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA GUERRE

 

 

C'est de qui ? Cadène et Sécheresse

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alex et Alice sont deux bourgeois parisiens,  cadres désabusés qui, suite à un accident mortel dont ils sont fortuitement à l’origine, vont entamer une spirale destructrice à base de tromperie, adultère, autodestruction et meurtre.

 

Voilà, en substance, le pitch de cet album très noir signé Cadène et Sécheresse qui analyse cliniquement la désagrégation d’un couple qui a toutes les cartes en main pour être heureux mais se complait dans une morgue extrême et un déni des valeurs de la société, pour se sentir exister.

 

Si l’exercice de style est intéressant par moment il est, à mon goût, trop désespéré et manque d’un petit quelque chose qui ferait que le lecteur pourrait y trouver matière à réflexion plus poussée.

 

 

Le trait de Sécheresse, toujours aussi délié qu'il peut être torturé, est ici souvent fulgurant, fort bien mis en couleurs,  et traduit par ses lignes  lâchées et chaotiques, toute la folie du propos.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :YOU WERE NEVER REALLY HERE

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Autre œuvre noire et particulière, le thriller You were never really here part lui aussi d’un scénar lambda mais souffre d’un traitement jusqu’au boutiste.

 

A l’image de la B.O, signée par le génial guitariste de Radiohead qui retrouve là à la fois la flamboyance de There will be blood et l’expérimentalisme de Body Song.

 

Partition hallucinée passant d’un formalisme noir glaçant à des expériences sonores à cheval entre sérialisme et improvisation, l’ensemble, malgré une diversité déroutante, fait preuve d’une unité rare et diablement prenante.

 

Grennwood torture ses instruments, tape dans les mains, désaccorde sa guitare,  soigne sa post prod, lèche ses arrangements et propose au final une musique aussi barrée et déprimante que le film qu’elle illustre.

 

Un bel effort d’un artiste toujours passionnant qui a apporté une belle dimension à La Guerre.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 08:16
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ELRIC 4. LA CITE QUI REVE.      

 

 

C'est de qui ? Blondel, Cano, Telo, Toulhoat & Paitreau.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, tous.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’heure de la vengeance à sonné pour l’Albinos et son épée dévoreuse d’âmes ! Après avoir découvert le berceau de la civilisation menibonéenne et avoir tenu tête à Arioch en personne, Il guide une flotte armée jusqu’à l’île aux Dragons avec la ferme intention de raser la cité.

 

Mais le destin lui réserve de dangereuses surprises entre des retrouvailles aussi inétendues que fatales et l’apparition des terribles défenseurs de Melnibonnée.

 

 

 

Fin du premier cycle de l’ambitieuse adaptation de l’œuvre phare de Moorcock, avec un changement de casting dans l’équipe artistique qui crée une démarcation avec les albums précédents. Le trait de Telo, seul au dessin depuis le second tome et sur story board co réalisé par Toulhoat se révèle parfois moins flamboyant et spectaculaire que celui de son prédécesseur mais reste diablement convainquant!

 

Si l’on peut peut-être regretter un scénario qui va vite avec quelques scènes qui auraient mérité une paire de pages de plus, l’esprit de dark fantasy de Moorcock est bien présent et ce premier cycle est à la hauteur des attentes des fans de l’œuvre originelle.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE DARK TOWER

 

 

C'est de qui ? T. Holkenborg

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Le principe de formatage qui règne depuis des lustres dans la culture, et qui impose une norme, façonnant ainsi les goûts du public, a semble –t’il, connu un singulier pic depuis quelques années.

 

J’en veux pour preuve les innombrables clones de Hans Zimmer et sa conception bourrine de l’illustration musicale qui ont littéralement envahis le monde de la B.O, produisant des œuvres aussi calibrées qu’interchangeables dont le point commun est une  propension à l’agressivité au détriment bien souvent de…tout le reste.

 

Aisi Tom Holkenborg, qu’il mette en musique le remake raté de Mad Max, les cabrioles de la Justice League ou l’octogone sans arbitre de King Kong et Godzilla, fonctionne sur des gimmicks putassiers répetitifs et aussi rentre dedans qu’oubliable.

 

Sur la très oubliable adaptation de l’une des œuvres phares de Stephen King, on retrouve peu ou prou les recettes du bonhomme : nappes de synthés épico grotesques, chœurs enflammés, tonnerre de cuivres furieux et autres bruits divers, du bourdonnement et ronflements aussi indescriptibles que bourrins.

Peu écoutable en tant que telle sans un haussement de sourcils désolés, le score de The Dark Tower se place cependant bien, il faut en convenir, sur ce final d’Elric au rythme soutenu et aux scènes chocs nombreuses.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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