15 mai 2020 5 15 /05 /mai /2020 15:31
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CITES. LIEUX VIDES, RUE PASSANTES.

 

 

C'est de qui ? J. Harder

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud / L’An 2

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jens Harder, auteur habitué aux concepts de haut vol, responsable de deux volumes sur la civilisation et l’art qui imposent le respect par leur conception et leur traitement (et dont on espère un jour voir la suite et fin), a sorti l'an passé un recueil de reportages réalisés dans une quinzaine de villes du monde entre l’aube de l’an 2000 et la fin des années 2010 qu'il m'a semblé très d'actualité à chroniquer.

 

En effet au gré de diverses manifestations, souvent en rapport avec le monde de la BD dans le cadre de festivals par exemple, il nous invite à visiter Berlin, Jérusalem, Marseille, Naples, Montréal et j’en passe.

Les paginations sont variables ça va de la double page à plusieurs dizaines en fonction du temps passé sur place, de l' évenement et, surtout, du ressenti de l’auteur. Les plus développées restent –forcément- les plus intéressantes.

 

 

Ainsi, en résidence à Marseille lors de ses études, Harder s’est pris d’affection pour la cité phocéenne, que je connais plutôt pas mal, y ayant habité à la même époque que lui. On sent d’ailleurs au travers du coup de crayon de l’artiste l’âme cosmopolite du lieu, fort bien rendue.

Jérusalem a également droit à un large développement. Harder s’intéresse à la vie religieuse compliquée du lieu avec une distanciation bienvenue.

Pour les fragments plus courts, quelques chroniques sont peut-être un peu plus anecdotiques mais restent d’intéressants témoignages.

 

En cette époque compliquée de confinement/déconfinement, distanciation et autres restrictions de déplacements, Cités est une invitation au voyage dépaysante s’il en est.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE GNOSTIC PRELUDES

 

 

C'est de qui ? J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On l’a dit déjà dans nos pages, trouver un musicien aussi éclectique et passionnant que John Zorn n’est pas donné au premier mélomane venu.

 

Défricheur de genre, mélangeur d’influences, compositeur passionné et toujours en quête de renouveau et de recherche, Zorn ne joue pas sur The Gnostic Preludes, album conceptuel faisant partie de la période mystico-théologique du musicien.

 

Ses compositions sont interprétées par un trio inhabituel puisque on y retrouve un harpiste, un percussionniste (vibraphone) et rien moins que Bill Frisell aux guitares (les initiés apprécieront).

 

Si la richesse musicale est toujours là, on est loin des délires aux limites de l’impro auxquels a pu nous habituer Zorn. Pas de phrasés compliqués, pas de tessitures ramifiées… ces Préludes se caractériseraient même plutôt par un sens de la mélodie calme, aérienne parfois, pour ne pas dire planante. Le tout sur des arrangements travaillés sans être démonstratifs.

 

Un album qui inviterait presque à la rêverie, voir à la méditation ; la bande son d’un voyage virtuel dans les pages d’une BD toute aussi atypique.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 15:00

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE CŒUR REVELATEUR ET AUTRES HISTOIRES.

 

 

C'est de qui ? A. Breccia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quand l’un des artistes les plus doués et intéressants du medium s’attaquait à l’un de plus grands écrivains de fantastique !

 

De la vengeance mortelle et surnaturelle d’un chat maltraité à l’épidémie qui frappe sans discernement les pauvres abandonnés dehors  et les riches enfermés pour une orgie, en passant par cet homme mourant qui, hypnotisé, va tromper la Faucheuse, le potentiel horrifique des écrits d’Edgar Allan Poe n’a rien perdu de sa force !

 

Par delà l’intérêt intrinsèque de la vision de Breccia des récits de Poe, c’est tout un pan du talent du dessinateur argentin que l’on peut apprécier ici. Etalées sur une décennie, les histoires couvrent les styles majeurs auquel l’artiste s’est frotté.

 

 

D’un noir et blanc expressif à la narration répétitive innovante (je mettrais ma main à couper que le Cœur révélateur a été une source d’inspiration majeure de Frank Miller période Sin City !) aux expérimentations de matière que Breccia a développé sur ses adaptations magistrales de Lovecraft, en passant par des peintures colorées, burlesque,s osées et suggestives (Le Masque de la mort rouge et ses ambiances dignes du Fellini période Roma), ce recueil est un véritable catalogue du talent de Breccia et de son apport manifeste à la Bande dessinée mondiale.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE BLACK BELLY OF THE TARANTULA

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu d’une discographie pantagruélique, Ennio Morricone a su, entre gros projets et autres westerns spaghettis formatés, se faire plaisir sur des films moins importants dont une impressionnante collection de giallo.

 

Ce Ventre Noire de la Tarentule, thriller psychologique plutôt réussi avec au casting la superbe Barbara Bach, fraye par exemple avec le jazz fusion que des gens comme iles Davis explorait à l’époque, donnant naissance à des pistes où le suspense et la peur sont exprimés via des phrasés saccadés et assonants, à la limite de l’impro, qui leurs confère une ambiance aussi inattendue que malsaine.

 

Si les compositions du maestro italien peuvent sonner difficiles d’accès et peu écoutables en tant que telles, leur coté expérimental et dérangeant partage beaucoup de points communs avec les travaux graphiques de Breccia sur ses adaptations de Poe, faisant du duo BD/B.O du jour une expérience artistique des plus prenante !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 09:58

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE DRAGON NE DORT JAMAIS

 

 

C'est de qui ? Masek, Babn & Grus

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Jamais

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la Bohème médiévale un seigneur acariâtre envoie deux de ses manants trouver une nouvelle carrière. Manque de chance les émissaires tombent sur la caverne d’un …dragon !

Mais alors qu’ils rentrent donner l’alarme au village personne ne semble trop incliné à les croire. Exaspéré le seigneur se rend sur place et subit le souffle empoisonné de la créature. Le voilà cloué au lit, à l’agonie. Alors qu’une délégation de villageois part exterminer le dragon, un religieux illuminé et une jeune vierge tentatrice débarquent.

 

Une curiosité tout droit venue de République Tchèque, ce Dragon ne dort jamais manie avec habileté et un humour noir prononcé l’allégorie. Conte folklorique à la base, le récit devient prétexte à écorcher la religion, le phénomène de masse, la lutte des classes et autres ambitions futiles ; en un mot, la bêtise humaine.

 

 

Véritable leçon de forme au service du fond, la partie graphique est superbe, composée de beaucoup de  grandes cases et planches à l’aquarelle qui illustrent aussi bien les paysages médiévaux, le terrible dragon et les trognes pas possibles des protagonistes !

 

Une belle découverte !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :TRUE HISTORY OF THE KELLY GANG

 

 

C'est de qui ? J. Kurzel

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Quasiment toute sa discographie oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On ne change pas une équipe qui gagne. La fratrie Kurzel tient à confirmer le vieil adage avec cette nouvelle collaboration sur un western australien, version habitée du parcours chaotique des frères Kelly.

 

On tiquera peut être sur l’obsession de Jed Kurzel pour le violoncelle, leitmotiv des scores qu’il a écrit pour son frère. En effet si une fois encore l’instrument, utilisé à contre emploi, trafiqué, torturé…amène une couleur particulière à la partition et une ambiance originale (surtout pour le genre), certaines parties ont tendance à beaucoup rappeler les B.O de Macbeth voire d’Assassin Creed.

 

Cependant, les effets de reverb’ et de distorsion, le renfort d’une formation réduite de cordes et d’éléments folkloriques réarrangés créent une atmosphère en contrepoint frappant avec les images du film et, contre toute attente mais avec un résultat enthousiasmant, au très beau livre du trio slave.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 07:09
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’ETERNAUTE

 

 

C'est de qui ? H. G. Oesterheld et Francisco Solano Lopez, puis Breccia.

 

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Un soir, un auteur de bande dessinée reçoit la visite d’un homme étrange qui lui marre la terrible aventure qu’il a vécu. Un soir, alors qu’il jouait aux cartes avec des amis dans sa maison de Buenos Aires, une sorte de neige  mortelle s’est mise à tomber, empêchant les habitants de sortir de chez eux, bientôt suivie par une invasion d’e créatures extraterrestres hostiles.

Entre survie, dissimulation et résistance, la vie va s’organiser autour d’un groupe de survivants.

 

Au delà d’un feuilleton de SF ultra tendu au suspense constant, l’Eternaute est également un condensé de thématiques qui s’entrechoquent : l’individualisme, la lutte contre l’oppresseur, la réaction humaine face à un changement drastique.

Le noir et blanc de Solano Lopez, réaliste et expressif, un peu dans l'esprit des récits de genre style Creepy et Eerie, rend fort bien l'atmosphère anxiogène du scénario

Dans une osmose du fond et de la forme, les deux auteurs font de ce récit un modèle du genre qui, malgré son grand âge, n’a quasiment pas pris une ride.

 

 

Plus d’une décennie plus tard, dans des circonstances politiques dramatiques (qui lui couteront d’ailleurs la vie), Oesterheld reviendra par deux fois à L’Eternaute avec aux crayons rien moins que Breccia qui livrera une version complètement habitée du récit, même si bien plus condensée. Si graphiquement cette reprise est plus originale, une vision magistrale et personnelle qui fait partie des grandes réussites du dessinateur, j’ai néanmoins une préférence pour l’œuvre originale, plus complète, plus feuilletonnante et old school et, surtout,  très prenante.

 

 

On pourra aisément comprendre l’intérêt d’une telle lecture en cette période troublée, visionnaire s’il en est !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :KISS OF THE TARANTULA

 

 

C'est de qui ? P. Bishop

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Un bon nombre de scores des années 50 à 70 peut aller accompagner l’Eternaute, du fait d’une certaine universalité du récit, dans son propos comme son déroulement.

L’aspect qui m’a fait arrêter mon choix sur celui de Kiss Of The tarantula, petit film d’horreur de série Z du début des années 70, est son ambiance électro expérimentale, l’une des toutes premières incursions d’une certaine musique d’avant garde au 7° Art.

 

Le composteur Phillip Bishop, obscur musicien de l’époque, mélange les sons fabriqués de toute pièce à partir de bruits divers et variés, à des bourdonnements , du larsen, ou encore des cris humains, le tout toujours sur la corde raide de la cacophonie bruitiste sans pour autant jamais y tomber.

 

L’atmosphère crée est terriblement efficace, stressante à souhait bin que, je vous l’accorde terriblement surannée. Néanmoins la BD – culte- du jour l’étant délicieusement aussi, le duo tourne à merveille ensemble.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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2 mai 2020 6 02 /05 /mai /2020 15:41
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ENTREZ DANS LA DANSE

 

 

C'est de qui ? Guerineau

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Au début du XVI° siècle, en plein Strasbourg, parmi la population des gens sont pris d’un mouvement de  folie commune qui les fait entamer une sarabande endiablée menant certains jusqu’à l’épuisement et la mort et obligeant les autorités à prendre, en vain, des mesures aussi drastiques que l’événement !

 

Nouvelle adaptation dans la collection Mirages chez Delcourt d’un roman de Jean Teulé par Richard Guérineau, si Entrez dans la danse s’inspire d’un fait réel historique surprenant pour ne pas dire surréaliste, il m’a moins emballé que Charly 5, probablement de par son sujet même je dirais. Mais au delà du scénario on retiendra cette critique acerbe et fine de la religion, des choix du pouvoirs au détriment de la populace, (voire celle de la gestion d'une crise sanitaire d'ampleur!!) thèmes toujours ô combien d’actualité.

 

Guérineau rend aussi l’atmosphère burlesque et macabre de cette histoire tragi-comique grâce à son trait cartoony décalé et caricatural qui donne corps à ses danseurs frénétiques et aux personnages satellites, impuissants face à la folie.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :HOMBRES DE MAIZ

 

 

C'est de qui ? Ensemble Lucidarium

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Une paire de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont l’exode de paysans et navigateurs italiens au Mexique -apportant avec eux leurs airs folkloriques, leurs danses et leurs instruments

- durant les seizième et dix-septième siècles qui a accouché d’un certain mariage de cultures, dont celle de la musique.

 

Une partie des musiciens de l’Ensemble Lucidarium, groupe cosmopolite de recherche et d’interprétation de musique médiévale, avec en guest une artiste sud américaine, recrée ici cette osmose dans des conditions aussi proches que possibles du live.

Le résultat est des plus intéressant, d’un point de vue culturel comme musical, avec un mariage d’influences et de sons dansants et joyeux qui, malgré parfois un certain aspect folklorique marqué, se révèle être une bande son aussi burlesque que la bacchanale morbide d’Entrez Dans La Danse.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab


 

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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