10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 07:55
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  TIF ET TONDU. MAIS OU EST KIKI ?

 

 

C'est de qui ? Blutch et Robber

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà lus chez nous? Blutch oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Notre duo compères dédicace leur dernier roman dans une librairie quand ils sont accostés par un étrange individu qui leur délivre un message leur annonçant la disparition de Kiki, surnom d’une jeune femme de bonne famille, amie de longue date de Tif et Tondu.

 

En marge de l’enquête d’un jeune inspecteur mal dégrossi les deux amis vont avoir fort a faire entre cet enlèvement mystérieux et le souhait de vengeance de la fille d’un antiquaire crapuleux qui a été mis sous les verrous grâce à Tif et Tondu.

Ah, oui, j’oubliais, il y a aussi un robot tueur et une cape d’invisibilité dans l’affaire !

 

Voici donc que Blutch et Robber, son frère cadet, rejoignent le club des repreneurs de séries historiques, où figurent déjà quelques-uns des collègues du dessinateur.

Si, comme Sfar sur le Blueberry, il a un peu « assagi » son trait, il n’en perd pas pour autant ni ce qui a fait le succès de son style graphique si particulier, minimaliste et expressif à la fois, ni son sen hors pair de la narration. Les années 80, sous les crayons de Blutch, c’est un plaisir : que ce soit dans les voitures (ah, la R5 !), le style vestimentaire ou le téléphone ; on se croirait dans une de ces séries B policières de l’époque.

 

 

Avec l’incursion de la petite touche fantastique, c’est –pour rester dans l’analogie avec le cinéma- vers le giallo que l’on penche mais sans pour autant y tomber heureusement.

 

Coté scénar, là aussi on est dans le polar assez classique avec un coté burlesque assumé,  c’est fourni, parfois un peu fouillis même, mais le duo (d’auteurs comme de héros) réussit plutôt bien à retomber sur ses pattes même si la fin est peut-être un peu abrupte.

N’étant pas un fan hardcore de la série d’origine je ne saurais affirmer que cette reprise répond aux attentes des amateurs et si elle amènera des suites voire un regain d’intérêt pour son modèle, mais en l’état, Mais où est Kiki ? est assurément une lecture des plus divertissante.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :A BOUT DE SOUFFLE

 

 

C'est de qui ? M. Solal

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé par ici? Je ne pense pas.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Alors qu’aux Etats Unis la mode du jazz dans le film noir s’étend depuis quelques années (avec de très belles B.O pour Anatomy of a murder ou encore Man with the golden arm par exemple), chez nous l’idée émerge à peine.

Louis Malle a embrayé avec Mile Davis composant la musique d’Ascenseur pour l’échafaud  et, par l’intermédiaire de Melville, Godard fait appel à Martial Solal, alors pianiste chevronné en studio comme la nuit à St Germain des près, pour son A bout de souffle.

 

Le résultat est une vraie réussite, Solal, qui a joué avec les plus grands, ne s’enferme pas dans la vision aussi floue que minimaliste évoquée par le réalisateur et écrit pour un orchestre conséquent.

 

S’il utilise beaucoup de codes du jazz, avec une certaine tendance narrative, il étend cependant les thématiques vers quelque chose de plus classique tout en réussissant à garder une solide unité musicale. Cordes comme cuivres ont donc des parties aussi distinctes que riches, et le piano en instrument soliste revient souvent, le tout emmené par une partie rythmique souvent groovy.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 15:55
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SHI 4.VICTORIA.

 

 

C'est de qui ? Zidrou & Homs

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ?  Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que tout le monde les croit mortes, notre duo fatal va régler ses comptes avec les nantis responsables entre autre de la mort du bébé de Kita et de l’internement de Jay. L’addition va être salée mais personne n’en sortira indemne, ni nos fortes femmes, ni les intrépides gamins crasseux des Dead Ends et encore moins les bad guys de la série !

 

Véritable hécatombe pour cet ultime tome du premier cycle de Shi, avec notamment une belle séquence fantastique où les démons orientaux géants viennent au secours de nos héros en détruisant la flotte secrète de la confrérie de l’Erié et de la Reine d’Angleterre. Zidrou dans ses meilleurs moments livre un scénario chargé mais maîtrisé (on aurait peut-être cependant aimé une séance dans le présent dans ce quatrième album, mais gageons que ce sera pour la suite).

 

Le ton est clairement à la tragédie pour cette conclusion d’une série amenée à devenir majeure si les prochains cycles sont de l’acabit de celui-ci, et dont l’un des énormes points forts est sa partie graphique, véritable tour de force de la part d’Homs qui joue clairement dans la cour des grands !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN

 

 

C'est de qui ? J. Mendoza-Nava

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Malgré son talent affirmé de compositeur classique et sa capacité à marier les styles (il utilisait beaucoup les pentatoniques, héritage de la musique folklorique de sa Bolivie natale) Mendoza-Nava, en marge d’une riche carrière classique, n’a, pour le cinéma, mis en musique que des navets.

 

Essentiellement des films d’horreur de troisième catégorie comme ce Town that dreaded sundown, inspirée d’un fait divers réel pour lequel le compositeur reste dans des sentiers bien balisés, tirant sur les ficelles pourtant éculées du genre avec, années 70 obligent, un peu de guitare électrique de ci de là et des variations rythmique intéressantes quoiqu'un peu trop expérimentales par rapport au reste , le tout a des  réminiscences faisant vaguement penser à Lalo Schifrin.

 

C’est néanmoins ces mélanges d’influences et d’ambiances qui m’ont fait sélectionner cette partition pour la conclusion de Shi et le résultat est plutôt satisfaisant.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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4 février 2020 2 04 /02 /février /2020 10:00

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  WILD WEST 1. CALAMITY JANE.

 

 

C'est de qui ? Gloris & Lamontagne.

 

 

La Couv':

 

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? La vie de Martha Jane commence avec une tragédie -ses parents sont assassinés devant ses yeux, et ne sera qu'une suite de désillusion jusqu'à la rencontre décisive avec Wild Bill Hicock qui va faire d'elle la femme que l'on connaîtra sous le nom de ...Calamity Jane !

 

Comme moi vous avez peut être découvert Calamity Jane via la version burlesque de Morris & Goscinny, il y a de cela presque quatre décennies, et/ou, dans le même temps - si vous aviez comme moi aussi la chance d'avoir un père féru de western - d'en découvrir une autre facette dans la collection Le Far West chez Time Life (dans le volume sur les Femmes ou les Bagarreurs de l'Ouest je ne me souviens plus).

 

Plus près de nous vous avez sûrement eu l'occasion de visionner Deadwood, la série TV que même les non amateurs de westerns recommandent (quelque peu surestimée si vous voulez mon avis) et vous y avez croisé une Calamity Jane bourrue, aussi féminine qu'un routier, jurant et crachant.

 

Vous serez donc peut être aussi surpris que je l'ai été de voir que, pour le premier tome de l'anthologie Wild West, chez Dupuis, Gloris et Lamontagne ont choisi de faire de l'héroïne une jolie rousse piquante et sexy.

Si j'avoue donc avoir tiqué sur cette représentation, ce mini bémol mis à part, Calamity Jane est une vraie réussite du genre.

 

 

En effet le scénario évite le manichéisme que l'on aurait pu redouter, proposant des protagonistes bien campés et une intrigue sous forme  de «Année Un» narrée avec métier.

 

Coté graphisme Jacques Lamontagne livre un travail de toute beauté, faisant évoluer des personnages marquants dans des compositions riches aux décors superbes et détaillés et aux couleurs sciemment sélectionnées.

 

Calamity Jane allie donc le fond et la forme et place cette nouvelle série sous les meilleurs auspices ! 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

 

C'est quoi :LA CHEVAUCHEE TERRIBLE

 

 

C'est de qui ? J. Goldsmith

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Cette Chevauchée est Terrible à plus d’un titre, ne serait-ce que par le ridicule qu’elle ne cesse de frôler tout au long d’un scénario mélangeant allégrement des éléments aussi disparates que possible et qui confirment que le genre , après trois décennies aux chefs d’œuvre marquants, méritait qu’on le laisse en paix au moins pour un temps.

 

A contrario du fiasco du film, la B.O de Goldsmith, qui allait lui aussi marquer une pause de presque vingt ans de scores westerns ensuite, se révèle fort riche en thèmes lyriques, dédiés à l’action et au suspense, avec entre autre un mélange intéressant d’un piccolo soliste remplaçant la sempiternelle guitare ou l’harmonica.

Et c’est d’autant plus un tour de force que, voulant respecter le souhait du réal transalpin, sa partition est une de ses plus morriconesque ! Le compositeur y rajoutera quelques discrets effets électroniques et une partie  orchestrale assez considérable.

 

Une B.O qui méritait qu’on la ressorte de derrière les fagots et la coupler avec cette évocation d’une des légendes de l’Ouest était une belle occasion !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 10:43
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  DUKE. LA DERNIERE FOIS QUE J’AI PRIE

 

 

C'est de qui ? Hermann & Yves H.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Le Lombard

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble souvent.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? 100 000 Dollars c’est beaucoup d’argent ! Et ce n’est pas Duke qui dira le contraire, après s’être vengé sur les assassins de sa belle sœur le voilà qui retrouve son frère et leur associé pour ramener la somme à son propriétaire. Mais bien entendu les choses ne vont pas se passer comme prévu. Entre le frère de Duke qui lui en veut, Peg qui a été enlevée une escouade de soldats de couleur émancipés intéressés par le butin et un mystérieux et sanguinaire ange gardien, notre pistolero va avoir fort à faire.

 

Quatrième volet de la série western crépusculaire du duo père/fils Hermann, La dernière fois que j’ai prié compose avec quelques éléments classiques du genre (au hasard, course poursuite, vengeance, gunfight, viol et autres mutilations…) qui devraient continuer à plaire aux amateurs des western des années 70, que ce soient les spaghettis ou ceux plus hardcore de réals comme Peckimpah (ce qui est de ma part plutôt un compliment !)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : JOHNNY HAMLET

 

 

C'est de qui ? F. De Masi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Rassurez-vous, il ne s’agit bien entendu pas là de l’espèce d’opéra rock aussi conceptuel que surréaliste que ce bon vieux Jojo Hallyday avait pondu en son temps, vaguement inspiré de la pièce de Shakespeare. Cependant la source est la même puisque ce western transalpin adapte également le texte du Barde dans l’Ouest de la fin du XIX° siècle au milieu des colts et des chevaux.

 

Fransesco de Masi, aussi prolifique que ses camarades de l’époque, livre ici un score non dénué d’originalité malgré un générique passe partout et quelques poncifs du genre, dd ceux dictés par Morriconne himself.

 

Rythmiques pour ne pas dire percussifs, les instruments personnalisent presque des éléments de l’intrigue et on décèle même une influence classique russe derrière certains thèmes. Le résultat est riche et varié, et ce n’est pas le lecteur de ce quatrième volet de Duke qui s’en plaindra.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 10:59

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA VENIN. LAME DE FOND.

 

 

C'est de qui ? Astier

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui, sur le précédent entre autre.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? On retrouve donc notre Emily dans sa quête de vengeance après le meurtre de sa mère, bien décidée à éliminer toute la confrérie responsable.

Le prochain sur la liste est un révérend, ça tombe bien notre héroïne a déjà le déguisement adéquat.

Avec un indien comme ange gardien et une détermination à toute épreuve, elle va faire semble-t-il d’une pierre deux coups car le religieux en question a de bien sales habitudes avec ses protégées, et un châtiment n’arrivant jamais seul voilà que mère nature se met de la partie sous la forme d’un raz de marée qui menace Galveston.

 

Raconté, comme le premier volet, en alternance de flash-backs, cette suite de La Venin confirme tout le bien que l’on pensait du premier avec un scénario à rebondissement très d’actualité (de #Metoo aux scandales de l’église) traité à la façon parfois d’un western spaghetti un brin too much que l’on lit avec un plaisir –coupable ?- évident.

Coté graphismes c’est également toujours original avec ce trait semi réaliste coloré plus efficace à mon sens que pas mal de choses que l’on voit d’habitude dans le genre.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SOMETHING BIG

 

 

C'est de qui ? B. Bacharach

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si Something Big s'apparente plus à une parodie qu'à un vrai western, dans une décennie qui va marquer un certain tournant (voire un tournant certain) pour le genre, sa musique n'y est pas étrangère.

En effet, Burt Bacharach, qui a signé le score de Butch Cassidy et le Kid deux ans auparavant, livre ici une partition digne de ses plus luxurieux arrangements, ceux qui en ont fait un des compositeur-arrangeur les plus recherchés de l'époque, loin des canons du genre, dictés notamment par la mainmise grandissante d'un certain Ennio Morriconne. 

 

Pour Something Big, Bacharach panache les thèmes de parties instrumentales multiples où des cuivres ronflants sont contrebalancés par des cordes et un piano plus légers, voire mélancolique ou même pop par moments et même quelques choeurs limite psyché.

 

Si l'ensemble est d'un naturel joyeux voire bon enfant, l'aventure est tout de même au rendez-vous et le compositeur balance de ci de là des instruments et des sonorités typiquement western.

Pas évident de prime abord, le score de ce western burlesque se place souvent bien sur ce second volet de La Venin même s'il manque peut être un peu de moments plus sombres.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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