9 décembre 2021 4 09 /12 /décembre /2021 14:12

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA TRILOGIE BERLINOISE. L’ETE DE CRISTAL.

 

 

C'est de qui ? Boisserie & Warzala

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes.

 

 

Déjà croisés sur le site? Le scénariste oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que la capitale allemande se prépare à accueillir les Jeux Olympiques de 36 (et, accessoirement, à se prendre un beau camouflet de la part de Jesse Owens), Bernard Gunther, ancien policier qui a quitté l’uniforme dégoutté par l’influence grandissante des national socialistes, s’est reconverti en détective privé.

 

Un puissant industriel l’engage pour découvrir ce qui est arrivé à sa fille et son gendre, morts carbonisés dans leur lit, ainsi qu’aux diamants dérobés dans leur coffre-fort.

 

Notre privé cynique va vite se perdre dans un imbroglio où nazis et mafieux se trient dans les pattes et n’hésitent pas à jouer qui des poings qui du Mauser.

 

 

Féru d’histoire, Pierre Boisserie s’attaque ici au best seller de Phillip Kerr, dont le héros, selon la description de son papa, est l’équivalent du Marlowe de Chandler mais dans l’Europe des années 30/40.

 

Le background historique est évidement riche et fort propice au mélange des genres. D’ailleurs, j’ai eu récemment l’occasion de lire un « vrai » livre, lors d’un voyage à l’étranger (ces deux faits étant quasiment aussi rares l’un que l’autre pour votre serviteur !), l’Ange de Munich, autre best seller mais plus récent, qui lui aussi prend la montée du III° reich comme toile de fond.

 

La tension historico-politique ne fait qu’ajouter au suspense de l’intrigue, même si, dans le cas de ce premier tome de la Trilogie Berlinoise, la multiplication des protagonistes aux noms à consonances germaniques, m’a un peu perdu à un moment donné, jusqu’à ce que le héros récapitule les faits à son employeur.

 

La partie graphique, dans une ligne claire aussi classique que réussie, amène une distanciation intéressante et originale à cette adaptation qui aurait été peut-être plus passe partout avec un trait réaliste.

 

Les amateurs de polar historique en auront pour leur argent avec ce petit pavé auquel les Arènes ont apporté un soin tout particulier avec un dos toilé du meilleur effet.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LA MORT AUX TROUSSES

 

 

C'est de qui ? B. Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Cinquième collaboration entre l’un des duos réal/compositeur les plus marquants du 7° Art, la Mort aux Trousses, si peut être pas la plus marquante des œuvres de son auteur, reste un modèle du genre.

 

 

Le générique donne le ton sur un rythme soutenu et hypnotique que l’on retrouve plus ou moins modifié tout au long du score.

 

Amateur d’expérimentations sonores, Herrmann enchaine les motifs musicaux inhabituels, évoquant le suspense via les vents (dont le hautbois et des flutes dans les aigus) tandis que l’action est laissée aux cuivres et aux cordes sur des roulements de batterie dignes d’un Prokoviev.

 

De beaux changements d’atmosphère mais toujours amenés subtilement font l’originalité d’une partition qui, à contrario d’opus futurs du compositeur, aurait sinon manqué d’une certaine musicalité, préférant l’illustration sonore à la mélodie.

 

 

On est néanmoins sur le haut du panier du genre et l’ensemble BD/B.O fait souvent monter la tension à son paroxysme.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 07:09

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LES TOURS DE BOIS MAURY. LE CHEVALIER A LA HACHE.

 

 

C'est de qui ? Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? De passage sur le domaine voisin de Bois Maury, le chevalier Aymar tente d’approcher des terres qui lui ont été volées, pris dans une embuscade il s’en sort plus mort que vif.

Pendant sa convalescence auprès des paysans du lieu il va découvrir que les seigneurs voisins ont conclu un pacte au détriment de leurs serfs et qu’il a été trahi par son hôte.

 

Une histoire de vengeance personnelle qui passe après le bien commun, où le paysage, les décors, le pays et ses habitants, sont les véritables protagonistes et où les « puissants » passent au second plan.

On tique un peu cependant sur les ellipses du scénario mais celui ci n’étant pas d’une folle complexité non plus l’histoire se suit plutôt bien.

 

Herrmann du haut de ses 83 ans livre des planches à la peinture souvent très réussies –les scènes de nuit notamment sont superbes- seuls certains visages sont approximatifs (comme on avait pu le souligner sur les denriers albums de l’artiste chroniqués chez nous), mais force est de reconnaître que l’artiste, ici seul aux manettes, force le respect.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE FRERE DU GUERRIER

 

 

C'est de qui ? Perathoner & Top

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Serge Perathoner et Janick Top, en marge de leur filmographie commune sur petit comme grand écran, ont collaboré avec des pointures de la pop, du jazz, de la comédie musicale comme de la musique de film, en France comme à l’international.

 

Instrumentistes, arrangeurs, directeurs musicaux, les deux hommes ont plusieurs cordes à leurs arcs et non des moindres.

 

Sur ce film médiéval étonnamment sobre, sorte de western moyenâgeux âpre et loin des clichés héroïques véhiculés par des décennies de films de chevalier, Pierre Jolivet fait dans l’économie d’effets d’esbroufe, peut être un brin trop parfois.

 

Coté musique c’est aussi une certaine austérité qui est de mise avec des pistes souvent contemplatives aux arrangements aussi discrets que soignés et une menace sous jacente qui pointe le bout de son nez de temps à autre.

 

Les quelques morceaux plus enlevés, où l’action s’invite, sont également très réussis sans pour autant verser dans  l’épique qui n’est pas de mise ici.

Une atmosphère éthérée, mélancolique et dépouillée qui sait se faire impavide, un peu comme celle de cette parenthèse des Tours de Bois Maury

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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7 juin 2021 1 07 /06 /juin /2021 07:39

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CHRONIQUES DE RONCEVAUX

 

 

C'est de qui ? Landa

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Conquérant obnubilé par la foi du christ, Charlemagne, après avoir soumis les barbares de l’est décide de marcher sur l’empire musulman, fort de ses succès et appuyé par la renommée et la force de Roland, son meilleur élément.

Signe du destin le dirigeant félon de Saragosse lui promet les clés de la ville s’il l’appuie ensuite contre son souverain.

 

Mais la trahison est éventée et quand les troupes arrivent devant Saragosse celle-ci est fermée. Charlemegane décide de l’assiéger malgré les risques encourus.

 

Après l’intéressante série avortée Atrus Trivium, dont la partie graphique était l’un des points forts, Juan Luis Landa revient en cavalier seul aux commandes de cette évocation de la campagne de Charlemagne avec à ses côtés le célèbre Rolland de la  chanson de Geste, supposé neveu du roi.

 

 

Comme on pouvait s’y attendre le style de l’artiste espagnol est tout désigné pour une fresque historique traitée à la sauce héroïque, et cette version flamboyante pleine de bruit et de fureur est clairement dans l’esprit des récentes versions TV et cinéma historico-fictionnelles à succès, de Vikings à El Cid en passant par The Last Kingdom.

Les scènes de batailles, nombreuses, sont épiques à souhait mais l’intrigue historique n’est pas pour autant lésée.

 

Alors certes le spectacle passe avant la véracité pointilleuse mais on ne saurait bouder un premier tome aussi enflammé.

 

On se laisserait bien tenter, une fois ce diptyque terminé, par un Conan signé Landa !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CAPITAINE KING

 

 

C'est de qui ? B. Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Henry King remake John Ford sans pour autant attire le public vers cette adaptation d’un roman d’aventure pour laquelle Herrmann multiplie les ambiances sur une partition relativement brève –à peine plus d’une demi-heure- de façon fort originale.

 

Si l’éloignement des périodes historiques pourrait vous faire tiquer vos aprioris seront balayés d’un revers de main dès l’ouverture claironnante du score et vous serez définitivement conquis par la suite avec cette belle utilisation du basson en base sonore aussi inquiétante qu’inattendue, bientôt rejoint par les cuivres et les cordes qui se répondent dans une escalade vers l’épique tragique.

 

Ailleurs ce sont les vents qui se font hypnotiques créant à la fois une aura arabisante et une tension psychologique qui annonce les futures expérimentations du compositeur pour Hitchcock.

 

Bref, une B.O riche et racée qui est un pur régal avec ce premier tome animé de Roncevaux.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 08:29

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA PEAU DE L’OURS 2

 

 

C'est de qui ? Oriol & Zidrou

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’amour au cœur de la mort. Où comment un adolescent, dans l’Italie de la seconde moitié du XX° siècle va découvrir les sentiments et une sexualité taboue au travers de la rencontre avec le fils de l’homme responsable de la mort de ses parents.

Presque une décennie après un très réussi premier tome (mais les deux albums peuvent tout à fait se lire indépendamment, les histoires n’étant pas foncièrement liées), Zidrou revient à la tragédie italienne, sur fond de banditisme, d’homosexualité et, of course, de violence.

 

Mais sa violence est poétique, viscérale, tout comme la liaison forcément fatale de son jeune héros.

 

Au dessin le trait d’Oriol s’est fait plus fauve, plus viscéral qu’à l’époque du précédent album. Les visages sont souvent esquissés, aux yeux absents, un peu à la manière d’un Vives. Un style graphique stylisé et fort qui convient tout à fait à cette histoire de mort au cœur de l’amour.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :NIGHT DIGGER

 

 

C'est de qui ? B. Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? A l’époque où il compose la B.O de ce petit film fantastique honnête, la carrière d’ Herrmann est un peu dans le creux de la vague. Brouillé avec Hitchcock depuis quelques années, il s’est installé à Londres où il écrit des musiques de longs métrages mineurs qui ne le satisfont guère.

Si Night Digger ne fait pas partie des meilleures œuvres de son auteur, loin s’en faut, un Herrmann moyen vaudra toujours mieux que, par exemple, le meilleur des Hans Zimmer. Ainsi, après avoir échoué à faire changer la fin du scénario adapté par rien moins que Roald Dahl, le compositeur décide que sa partition sera intitulée  Scenario macabre for orchestra, avec simplement des numéros de pistes plutôt que de titres relatifs au film.

 

Le résultat n’en n’est pas moins intéressant et fonctionne presque mieux ansi, la pièce présentant même une sorte de progression conceptuelle. Si l’on retrouve des gimmicks chers à Herrmann, cordes à la limite de la dissonance, motif court et répété, ensemble restreint mais utilisé à fond ; le score de Night Digger, si efficace, reste dans l’ombre de choses comme Psycho ou le Sisters qu’il écrira pour De Palma une paire d’années plus tard.

 

Néanmoins la relative ambiance sourde très en underscoring de l’ensemble se marie plutôt bien à cette fausse suite de la Peau de l’Ours avec ses airs de tragédie continuellement menaçante.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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23 août 2019 5 23 /08 /août /2019 09:04

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi : 61 FACONS DE TUER UN PERSONNAGE DE BANDE DESSINEE

 

 

C'est de qui ? Tony

 

 

La Couv': 

 

 

 

Déjà croisés sur BO BD ? non

 

 

C’est édité chez qui ? Editions Polystyrène

 

 

Une planche: 

 

 

 

Ça donne Quoi ? Voici un album totalement jubilatoire présenté comme un carnet de 61 fiches détachables donnant chacune une recette pour éliminer un personnage en silhouette noire.

 

J'aime beaucoup ce genre d'humour absurde qui demande une imagination débordante à celui qui le commet. Je ne connais pas Tony mais j'espère le retrouver dans le même domaine bientôt.

 

J'ajoute que c'est encore une œuvre inclassable éditée par les éditions polystyrène que je suis depuis leurs débuts pour leurs OGNI (objets graphiques non identifiés) à mi-chemin entre BDs classiques et jeux.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? PSYCHOSE

 

 

C'est de Qui ?  Bernard Herrmann

 

 

La couv' 

 

 

 

Déjà entendu chez nous ? oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ça donne Quoi ? On ne présente plus Bernard Herrmann sur BOBD puisque c'est un de nos compositeurs de référence.

 

Le début de la BO de Psychose a un côté obsédant et répétitif tellement angoissant par la sensation de course qu'elle suggère (si je me rappelle bien le film, ce thème illustre la fuite en voiture de la sœur de l'héroïne avec les phares qui l'éblouissent). Puis les célébrissimes violons stridents de la scène de la douche. Suit une partie plus douce et calme, mais avec Herrmann (et Hitchcock), il ne faut jamais s'y fier, cela annonce le plus souvent quelque chose de pire.

 

Le film et la BO ont tellement inspiré d'autres réalisateurs ou compositeurs soit en décalage soit en hommage que quelques notes suffisent pour reconnaître l'original.

 

Un rien d'angoisse musicale pour accompagner 61 meurtres… de personnages de BD!

 

 

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Une Chronique de Gen

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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