19 mai 2025 1 19 /05 /mai /2025 07:44


 

LA BD:





 

C'est quoi ? CABALLERO BUENO



 

C'est de qui ? Lavachery & Gilbert



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Rue de Sèvres



 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Au début des années 30, l’Ile de Pâques, sous domination chilienne et exploitée par les anglais, est le cadre du meurtre d’un britannique haut placé.



 

Voulant résoudre l’affaire dans les plus brefs délais et éviter tout incident diplomatique, le président chilien envoie la crème de la crème de sa police en la personne imposante (au propre comme au figuré)  du lieutenant Guillermo Valverde.



 

Vu d’un plutôt mauvais oeil par une partie des locaux, britanniques comme natifs, le fin limier va passer outre la méfiance générale pour mener son enquête à bien et il commence à entrevoir, parmi les injustices intrinsèques à la situation géopolitique, la personnalité ambiguë de la victime et des gens qui l’entouraient.



 

Le duo gagnant des deux Thomas, que nous avions croisé chez nous à l'époque de l’adaptation de Bjorn le Morphir, revient aujourd’hui avec cette enquête des plus atypique, que ce soit de par sa localisation ou son héros.



 

C’est en parcourant les photos et souvenirs  d’une expédition à laquelle a participé son grand-père sur l'Île de Pâques que Thomas Lavachery a eu l'idée du scénario de Caballero Bueno et il exploite le contexte historique avec talent.



 

De talent il est également question du coté de Thomas Gilbert qui, au fil des années et des projets, fait évoluer son trait et sait à la fois garder son originalité et s’adapter aux scénarios.

 

Ici il opte pour une approche plus réaliste qu’à l’accoutumée,  son choix de cadrages, les tonalités de couleurs et sa galerie de personnages participent en plein à rendre à la fois l’ambiance du lieu mais aussi l’atmosphère de ce polar historique atypique.





 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : POWER OF THE DOG



 

C'est de qui ? J. Greenwood




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Atypique est aussi un qualificatif que l’on pourrait donner à ce western  made in  Netflix, avec un Benedict Crumberbacht dans un joli contre-emploi.

Coté B.O c’est le toujours surprenant et doué Jonny Greenwood, transfuge de Radiohead, qui signe la partition.

 

Il s’appuie sur les cordes une fois encore, corps d’instruments qu’il affectionne, le violoncelle en tête.

 

 

Thèmes lancinants, torturés presque déstructurés pour exprimer le désarroi et la souffrance, staccatos et autres vibratos en échos, sont le sel de cette partition magistrale, soudainement contrebalancés par des plages de piano solo qui oscille entre sérénité et folie désaccordée tourbillonnante, avec un contrepoint de violoncelle beaucoup plus classique.

 

 

 

Jouant sur les arythmies, sur l’aspect percussif d’instruments mélodiques, Greenwood signe là un score prenant et ajoute une belle ligne à son CV.

 

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3 avril 2025 4 03 /04 /avril /2025 14:36





 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELECTRIC MILES




 

C'est de qui ? Nury & Brüno



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  S’il a connu son “âge d’or” en tant qu’auteur de récits pulps W H Arbogast n’est plus que l’ombre de lui-même et vivote dans sa caravane essayant de joindre les 2 bits avec sa maigre pension.

 

Quand il croise la route d’un jeune agent littéraire un peu trop enthousiaste, s’il est d’abord réticent, Arbogast voit bientôt une occasion en or de mettre en marche, tel un messie des temps modernes, la psychologie: un plan démentiel  de domination des masses grâce à ses écrits.



 

Fabien Nury, Brüno: pour bon nombre de lecteurs de BD franco-belge (votre serviteur y compris) il n’y a pas besoin d’en dire plus, c’est un gage de qualité!

 

Electric Miles est né il y a une quinzaine d’années dans les cerveaux de ses deux papas qui se sont mis à travailler dessus il y a 7 ans.

 

Ils ont mis là dedans beaucoup de choses qu’ils aiment et partagent: le fantastique, le pulp, le cinéma B voire Z…tout en les mélangeant avec le métier et le talent qu’on leur connaît.

 


 

Il en ressort un premier tome étonnant, hypnotique, qui déroule quelques fils rouges prometteurs: réalité parallèle, difficulté d’un auteur à écrire, rapport aux religions et croyances,  cynisme du business du cinéma … 

 

Mise en abyme et influences communes réinterprétées avec originalité sont le sel du scénario de Nury, pour lequel Brüno, son complice de Tyler Cross (entre autres), propose une mise en image toujours aussi atypique et à la hauteur des ambitions du récit.



 

Si ce premier tome peut décontenancer par son côté mise en  place de ce maelstrom d’idées et d’images, il donne clairement envie de lire la suite!





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? A BEAUTIFUL DAY



 

C'est de qui ? J. Greenwood




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ? Autre œuvre noire et particulière, le thriller You were never really here part quant à lui d’un scénar lambda mais souffre d’un traitement jusqu’au boutiste.

 

 

 

A l’image de la B.O, signée par le génial guitariste de Radiohead qui retrouve là à la fois la flamboyance de There will be blood et l’expérimentalisme de Body Song.

 

 

 

Partition hallucinée passant d’un formalisme noir glaçant à des expériences sonores à cheval entre sérialisme et improvisation, l’ensemble, malgré une diversité déroutante, fait preuve d’une unité rare et diablement prenante.

 

 

 

Grennwood torture ses instruments, tape dans les mains, désaccorde sa guitare,  soigne sa post prod, lèche ses arrangements et propose au final une musique aussi barrée et déprimante que le film qu’elle illustre.

 

 

 

Un bel effort d’un artiste toujours passionnant qui a apporté une belle dimension à ce premier volet d’Electric Miles.




 

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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 10:49
 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SAINT ELME 2

 

 

C'est de qui ? Peeters et Lehman.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui il y a peu.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Franck le détective privé lancé sur les traces de celui qui se fait appeler le derviche traverse une mauvaise passe : tabassé à mort par sa proie, le voilà aux mains de types louches qui travaillent pour la famille qui tient les rênes à Saint Elme, mais dont les membres n’ont clairement pas les mêmes projets pour la ville.

 

Pendant ce temps sa coéquipière de fortune attend l’arrivée du frère de Franck, l’étau se resserant autour d’elle, tandis que la jeune touriste, tombée sous le charme d’un gars local aussi énigmatique que flippé réalise que son père communique avec…quelqu’un d’intangible.

 

A peine quelques mois après un premier tome aussi intriguant que réussi, le duo magique Peeters/Lehman revient avec cette suite toujours aussi déroutante, pleine de violence et de suspense, aux protagonistes aussi décalés que son intrigue chorale.

 

Si l’atmosphère générale est délectable, et ce en partie grâce au trait hybride de Peeters toujours mis en couleur de façon radicale, espérons que le prochain épisode lève un peu le voile sur ce qui se trame à Saint Elme et le rapport entre les multiples personnages de ce thriller psychologique tendu !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE POWER OF THE DOG

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Yep

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? comme le bon vin, jonny greenwood, gratteux des Radiohead devenu maître es-musique de film, se bonifie au fil des années.

Après des opus déjà remarquables pour le grand écran il a signé en 2021 deux bijoux de plus à sa couronne.

 

Pour ce western sur la masculinité toxique chez Netflix, Greenwood s’appuie sur les cordes une fois encore, corps d’instruments qu’il affectionne, le violoncelle en tête.

 

Thèmes lancinants, torturés presque déstructurés pour exprimer le désarroi et la souffrance, staccatos et autres vibratos en échos, sont le sel de cette partition magistrale, soudainement contrebalancés par des plages de piano solo qui oscille entre sérénité et folie désaccordée tourbillonnante, avec un contrepoint de violoncelle beaucoup plus classique.

 

Jouant sur les arythmies, sur l’aspect percussif d’instruments mélodiques, Greenwood signe là un score qui devrait peut être lui rapporter enfin un Oscar bien mérité…à moins que ce ne soit l’autre B.O écrite l’an passé. Mais on y reviendra.

 

En attendant délectez vous de ce moment de musique intense en fond sonore pour le deuxième tome non moins hypnotique de Saint Elme.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 09:33

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? ENERGIES NOIRES

 

 

C'est de qui ? J. Jacobs

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Tanibis

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le premier récit de ce recueil, tout en noir et blanc, Jacobs pousse le concept de maison hantée à son paroxysme avec une construction vivante mi organique mi matérielle, hostile à ses visiteurs qui va faire en sorte de les dissuader de l’acheter…quitte à s’en débarrasser.

 

La seconde histoire, aux antipodes et en couleurs, se déroule dans une nature étrange où des bêtes élèvent un enfant.  Un peu comme dans Et tu connaîtras l’univers et les dieux, Jacobs crée un bestiaire aussi cruel que surnaturel, s’imposant en naturaliste de l’extrême, il oppose l’homme et la nature évoquant en filigrane tout ce que le premier a fait subir à la seconde.

 

 

L’originalité de l’ensemble vient bien entendu du traitement de l’artiste qui joue sur les cadrages, les perspectives et les formes, le tout dans son style torturé où il fait cohabiter personnages caricaturaux et environnement détaillé décalé voire cauchemardesque.

 

Deux nouvelles facettes d’un auteur à part dans le paysage de la bande dessinée que l’on retrouve toujours avec grand plaisir chez nous.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :POPCORN SUPERHET RECEIVER

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui il y a peu d’ailleurs.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? En 2005 la BBC Radio 3 commissionne Jonny Greenwood pour l’écriture d’une pièce musicale pour cordes.

 

De son propre aveu, le guitariste des Radiohead s’est servi comme inspiration de ses souvenirs d’enfance quand, dans la voiture de ses parents où tournaient sempiternellement les 4 mêmes cassettes il superposait le bruit du moteur du véhicule.

 

On notera également ici, bien évidement, l’énorme influence de Penderecki également, dont l’ombre musicale plane sur la production de Greenwood, que ce soit sur ses pièces classiques comme sur ses B.O de film.

 

Que ce soit dans l’utilisation originale des tones clusters -groupes de notes jouées simultanément dont aucune n’est vraiment perceptible, habituellement réservés au piano- dans les dissonances ou les jeux de rythmiques déstabilisants, dans la distorsion des sons des cordes et l’ajout de voix, cette pièce met définitivement son auditeur mal à l’aise à un moment ou à un autre.

 

Les plus attentifs et/ou cinéphiles d’entre vous auront d’ailleurs décelé dans ce magma instrumental flippant qu’est Popcorn Supehet Receiver des parties reprises quelques années après dans l’énorme B.O de There Will Be Blood ; procédé qui empêchera d’ailleurs Greenwood d’être retenu comme prévu pour l’Oscar de la meilleure musique dû à la politique d’originalité des œuvres de l’Académie.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 09:32

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi ? KOSMOS

 

 

C'est de qui ? Bedouel & Perna

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine Guerre Froide, alors que les Etats Unis sont persuadés d’avoir mis un coup décisif au bloc de l’Est en envoyant le premier homme sur la lune, qu’elle n’est pas la stupéfaction de Neil Armstrong quand, une fois sur place,  il réalise que les soviétiques les ont devancé.

 

Passé la surprise, l’astronaute découvre que son homologue russe est…une femme, et qu’elle git inconsciente sur le sol lunaire à quelques mètres de son lieu d’alunissage.

 

 

Kosmos nous raconte, en flashback, la destinée hors du commun de cette jeune femme russe qui fut la première à mettre le pied sur l’astre lunaire, auteure de la phrase célèbre attribuée ensuite à Armstrong, qui n’hésitera pas à sacrifier sa vie pour la grandeur de l’URSS… sauf que tout ceci est bien évidemment faux !

 

 

Pat Perna, utilisant avec brio le fléau actuel des fake news et autres manipulations de masse par les médias, propose une uchronie saisissante, fort documentée, ce qui la rend d’autant plus crédible dans l’absolu. Cerise sur le gâteau, sur ce contexte géopolitique manipulé, il dresse des portraits de protagonistes convainquant

 

 

Son compère Fabien Bedouel fait à nouveau montre de son talent graphique dans des décors spatiaux dépouillés où gravitent des fusées au réalisme poussé. Le choix audacieux du noir et blanc permet à l’artiste de réaliser certaines cases assez impressionnantes où sa maitrise des masses d’ombres et de lumière fait mouche.

 

Il rend encore plus stressant ce thriller politico-spatial réalisant une sorte de huis clos aussi anxiogène sur le fond que sur la forme.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :HORROR VACUI

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour le fan de Radiohead basique, l’influence de Giorgy Ligeti sur Jonny Greenwood -gratteux du groupe anglais- n’est pas forcément évidente (encore faut-il que le fan en question connaisse Ligeti, certes), dans le travail de composition solo de Greenwood, et notamment sur ses B.O de films, la filiation saute déjà plus aux oreilles.

 

Sur cette pièce classique écrite il y a une paire d’année, le compositeur rend clairement hommage à son homologue austro-hongrois, explorateur éclairé du sérialisme, du dodécaphonisme, ou encore, de la musique sérielle.

Lui aussi défriche le peu de domaines encore laissés vacant en musique en imaginant comment rendre par les instruments classiques des effets de réverb et d’échos crées électroniquement.

 

Les aspérités et les dissonances des 68 cordes utilisées ici rendent l’ensemble souvent angoissant (on pense entre autres aux pièces de Ligeti utilisées par Kubrick dans Shining ou 2001) et font de cette pièce une œuvre qui abat les barrières entre classique et électronique, entre musique de film imaginaire ou de …BD uchronique !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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