10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 10:49
 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SAINT ELME 2

 

 

C'est de qui ? Peeters et Lehman.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui il y a peu.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Franck le détective privé lancé sur les traces de celui qui se fait appeler le derviche traverse une mauvaise passe : tabassé à mort par sa proie, le voilà aux mains de types louches qui travaillent pour la famille qui tient les rênes à Saint Elme, mais dont les membres n’ont clairement pas les mêmes projets pour la ville.

 

Pendant ce temps sa coéquipière de fortune attend l’arrivée du frère de Franck, l’étau se resserant autour d’elle, tandis que la jeune touriste, tombée sous le charme d’un gars local aussi énigmatique que flippé réalise que son père communique avec…quelqu’un d’intangible.

 

A peine quelques mois après un premier tome aussi intriguant que réussi, le duo magique Peeters/Lehman revient avec cette suite toujours aussi déroutante, pleine de violence et de suspense, aux protagonistes aussi décalés que son intrigue chorale.

 

Si l’atmosphère générale est délectable, et ce en partie grâce au trait hybride de Peeters toujours mis en couleur de façon radicale, espérons que le prochain épisode lève un peu le voile sur ce qui se trame à Saint Elme et le rapport entre les multiples personnages de ce thriller psychologique tendu !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE POWER OF THE DOG

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Yep

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? comme le bon vin, jonny greenwood, gratteux des Radiohead devenu maître es-musique de film, se bonifie au fil des années.

Après des opus déjà remarquables pour le grand écran il a signé en 2021 deux bijoux de plus à sa couronne.

 

Pour ce western sur la masculinité toxique chez Netflix, Greenwood s’appuie sur les cordes une fois encore, corps d’instruments qu’il affectionne, le violoncelle en tête.

 

Thèmes lancinants, torturés presque déstructurés pour exprimer le désarroi et la souffrance, staccatos et autres vibratos en échos, sont le sel de cette partition magistrale, soudainement contrebalancés par des plages de piano solo qui oscille entre sérénité et folie désaccordée tourbillonnante, avec un contrepoint de violoncelle beaucoup plus classique.

 

Jouant sur les arythmies, sur l’aspect percussif d’instruments mélodiques, Greenwood signe là un score qui devrait peut être lui rapporter enfin un Oscar bien mérité…à moins que ce ne soit l’autre B.O écrite l’an passé. Mais on y reviendra.

 

En attendant délectez vous de ce moment de musique intense en fond sonore pour le deuxième tome non moins hypnotique de Saint Elme.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 09:33

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? ENERGIES NOIRES

 

 

C'est de qui ? J. Jacobs

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Tanibis

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le premier récit de ce recueil, tout en noir et blanc, Jacobs pousse le concept de maison hantée à son paroxysme avec une construction vivante mi organique mi matérielle, hostile à ses visiteurs qui va faire en sorte de les dissuader de l’acheter…quitte à s’en débarrasser.

 

La seconde histoire, aux antipodes et en couleurs, se déroule dans une nature étrange où des bêtes élèvent un enfant.  Un peu comme dans Et tu connaîtras l’univers et les dieux, Jacobs crée un bestiaire aussi cruel que surnaturel, s’imposant en naturaliste de l’extrême, il oppose l’homme et la nature évoquant en filigrane tout ce que le premier a fait subir à la seconde.

 

 

L’originalité de l’ensemble vient bien entendu du traitement de l’artiste qui joue sur les cadrages, les perspectives et les formes, le tout dans son style torturé où il fait cohabiter personnages caricaturaux et environnement détaillé décalé voire cauchemardesque.

 

Deux nouvelles facettes d’un auteur à part dans le paysage de la bande dessinée que l’on retrouve toujours avec grand plaisir chez nous.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :POPCORN SUPERHET RECEIVER

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui il y a peu d’ailleurs.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? En 2005 la BBC Radio 3 commissionne Jonny Greenwood pour l’écriture d’une pièce musicale pour cordes.

 

De son propre aveu, le guitariste des Radiohead s’est servi comme inspiration de ses souvenirs d’enfance quand, dans la voiture de ses parents où tournaient sempiternellement les 4 mêmes cassettes il superposait le bruit du moteur du véhicule.

 

On notera également ici, bien évidement, l’énorme influence de Penderecki également, dont l’ombre musicale plane sur la production de Greenwood, que ce soit sur ses pièces classiques comme sur ses B.O de film.

 

Que ce soit dans l’utilisation originale des tones clusters -groupes de notes jouées simultanément dont aucune n’est vraiment perceptible, habituellement réservés au piano- dans les dissonances ou les jeux de rythmiques déstabilisants, dans la distorsion des sons des cordes et l’ajout de voix, cette pièce met définitivement son auditeur mal à l’aise à un moment ou à un autre.

 

Les plus attentifs et/ou cinéphiles d’entre vous auront d’ailleurs décelé dans ce magma instrumental flippant qu’est Popcorn Supehet Receiver des parties reprises quelques années après dans l’énorme B.O de There Will Be Blood ; procédé qui empêchera d’ailleurs Greenwood d’être retenu comme prévu pour l’Oscar de la meilleure musique dû à la politique d’originalité des œuvres de l’Académie.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 09:32

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi ? KOSMOS

 

 

C'est de qui ? Bedouel & Perna

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine Guerre Froide, alors que les Etats Unis sont persuadés d’avoir mis un coup décisif au bloc de l’Est en envoyant le premier homme sur la lune, qu’elle n’est pas la stupéfaction de Neil Armstrong quand, une fois sur place,  il réalise que les soviétiques les ont devancé.

 

Passé la surprise, l’astronaute découvre que son homologue russe est…une femme, et qu’elle git inconsciente sur le sol lunaire à quelques mètres de son lieu d’alunissage.

 

 

Kosmos nous raconte, en flashback, la destinée hors du commun de cette jeune femme russe qui fut la première à mettre le pied sur l’astre lunaire, auteure de la phrase célèbre attribuée ensuite à Armstrong, qui n’hésitera pas à sacrifier sa vie pour la grandeur de l’URSS… sauf que tout ceci est bien évidemment faux !

 

 

Pat Perna, utilisant avec brio le fléau actuel des fake news et autres manipulations de masse par les médias, propose une uchronie saisissante, fort documentée, ce qui la rend d’autant plus crédible dans l’absolu. Cerise sur le gâteau, sur ce contexte géopolitique manipulé, il dresse des portraits de protagonistes convainquant

 

 

Son compère Fabien Bedouel fait à nouveau montre de son talent graphique dans des décors spatiaux dépouillés où gravitent des fusées au réalisme poussé. Le choix audacieux du noir et blanc permet à l’artiste de réaliser certaines cases assez impressionnantes où sa maitrise des masses d’ombres et de lumière fait mouche.

 

Il rend encore plus stressant ce thriller politico-spatial réalisant une sorte de huis clos aussi anxiogène sur le fond que sur la forme.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :HORROR VACUI

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour le fan de Radiohead basique, l’influence de Giorgy Ligeti sur Jonny Greenwood -gratteux du groupe anglais- n’est pas forcément évidente (encore faut-il que le fan en question connaisse Ligeti, certes), dans le travail de composition solo de Greenwood, et notamment sur ses B.O de films, la filiation saute déjà plus aux oreilles.

 

Sur cette pièce classique écrite il y a une paire d’année, le compositeur rend clairement hommage à son homologue austro-hongrois, explorateur éclairé du sérialisme, du dodécaphonisme, ou encore, de la musique sérielle.

Lui aussi défriche le peu de domaines encore laissés vacant en musique en imaginant comment rendre par les instruments classiques des effets de réverb et d’échos crées électroniquement.

 

Les aspérités et les dissonances des 68 cordes utilisées ici rendent l’ensemble souvent angoissant (on pense entre autres aux pièces de Ligeti utilisées par Kubrick dans Shining ou 2001) et font de cette pièce une œuvre qui abat les barrières entre classique et électronique, entre musique de film imaginaire ou de …BD uchronique !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 07:26
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA GUERRE

 

 

C'est de qui ? Cadène et Sécheresse

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alex et Alice sont deux bourgeois parisiens,  cadres désabusés qui, suite à un accident mortel dont ils sont fortuitement à l’origine, vont entamer une spirale destructrice à base de tromperie, adultère, autodestruction et meurtre.

 

Voilà, en substance, le pitch de cet album très noir signé Cadène et Sécheresse qui analyse cliniquement la désagrégation d’un couple qui a toutes les cartes en main pour être heureux mais se complait dans une morgue extrême et un déni des valeurs de la société, pour se sentir exister.

 

Si l’exercice de style est intéressant par moment il est, à mon goût, trop désespéré et manque d’un petit quelque chose qui ferait que le lecteur pourrait y trouver matière à réflexion plus poussée.

 

 

Le trait de Sécheresse, toujours aussi délié qu'il peut être torturé, est ici souvent fulgurant, fort bien mis en couleurs,  et traduit par ses lignes  lâchées et chaotiques, toute la folie du propos.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :YOU WERE NEVER REALLY HERE

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Autre œuvre noire et particulière, le thriller You were never really here part lui aussi d’un scénar lambda mais souffre d’un traitement jusqu’au boutiste.

 

A l’image de la B.O, signée par le génial guitariste de Radiohead qui retrouve là à la fois la flamboyance de There will be blood et l’expérimentalisme de Body Song.

 

Partition hallucinée passant d’un formalisme noir glaçant à des expériences sonores à cheval entre sérialisme et improvisation, l’ensemble, malgré une diversité déroutante, fait preuve d’une unité rare et diablement prenante.

 

Grennwood torture ses instruments, tape dans les mains, désaccorde sa guitare,  soigne sa post prod, lèche ses arrangements et propose au final une musique aussi barrée et déprimante que le film qu’elle illustre.

 

Un bel effort d’un artiste toujours passionnant qui a apporté une belle dimension à La Guerre.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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