15 novembre 2022 2 15 /11 /novembre /2022 15:09




 

LA BD:





 

C'est quoi ? HOKA HEY



 

C'est de qui ? Neyef



 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Fin du XIX° siècle, alors que la plupart des membres de son peuple est parqué dans des réserves et des pensionnats aliénants, un jeune indien, rebaptisé Georges par le pasteur qui l’a pris sous sa coupe, va croiser la route d’un trio disparate composé d’un guerrier lakota en quête de vengeance, d’une indienne au nez coupé et d’un irlandais insouciant.

 

Après avoir descendu le pasteur, Little Knife, le chef de la bande, embarque Georges avec eux dans sa vendetta contre les assassins de sa mère.



 

Au fil d’un voyage initiatique parsemé de cadavres et de gunfights, Georges va perdre son innocence et ses illusions en retrouvant ses racines.



 

Je le répète souvent depuis quelques années, la BD a de plus en plus tendance à m’emmer…m’ennuyer. Au sein de la surproduction d’albums je trouve que peu de choses sortent vraiment du lot. Du coup, quand c’est le cas, c’en est d’autant plus réjouissant et le plaisir de lecture en est décuplé.



 

Avec ce western aux prémisses classiques: récit de vengeance, “road-movie” initiatique, crépuscule du peuple amérindien… Neyeff s’empare d’un genre pourtant ô combien rabattu et livre une oeuvre personnelle, aboutie et forte,  autant coté scénar que graphiquement.

 


 

Si Hoka Hey est une histoire d’hommes (et de femme of course), bien campés par le dessinateur, ce dernier n’en n’oublie pas moins  son background, les grandes étendues sauvages du Far West, qui lui permet de livrer de superbes planches de paysages de plaines balayées par le vent, de montagnes, de forets…le tout avec un travail sur les couleurs et les éclairages qui laissent souvent rêveur.



 

Seul aux manettes sur cet album à la pagination généreuse (magnifiquement édité par Rue de Sèvres d’ailleurs!)Neyef prouve qu’il est un des auteurs doués de sa génération, capable de passer d’un genre à un autre avec la même réussite,  et un artiste clairement à suivre.



 

L’album du mois!






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :GODLESS



 

C'est de qui ? Carlos Rafael Riviera



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? Mini série autoproclamée western féminin, Godless, si pas exempte de défauts, s’en sort bien dans le monde télévisuel du genre qui a vu sortir quelques belles choses ces deux dernières décennies.

 

Sa B.O est signée par le sud américain Carlos Rafael Riviera, compositeur à la filmo (essentiellement télé d’ailleurs) assez restreinte mais qui fait montre d’une qualité certaine (on a écouté il y a peu si je ne m’abuse son intéressant travail sur le Jeu de la Reine)

 

Préférant l’approche très années 2000 d’un certain underscoring évitant les gros clichés véhiculés par le score western, Riviera opte pour les cordes en quasi exclusivité, utilisant violons, violoncelles et l’incontournable guitare, le tout parsemé d’effets très atmosphériques.

 

Si l’on a bien droit à de rares moments de bravoure, l’ensemble sonne fort mélancolique, voire crépusculaire, tout comme la destinée de nos anti-héros dans un monde qui n’est déjà plus leur et dans lequel la seule place qu’ils peuvent trouver est 6 pieds sous terre.






 

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12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 18:16

 

LA BD:





 

C'est quoi ? CONNIE LA BARBARE



 

C'est de qui ? G. Maconi



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Tabou éditions

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un monde barbare où règne la loi du plus fort, c’est avec la lame de son épée que l’on survit…mais aussi en utilisant à bon escient les atouts que vous a donné Mère Nature.

 

Et ça Connie, guerrière rouquine de son état, l’a bien compris et n’hésites pas à le mettre en application (oui, le fait qu’elle soit un brin nymphomane aide bien aussi) quand c’est nécessaire.

 

Par exemple pour aider un jeune nobliau puceau à sauver sa promise des griffes d’une vieille sorcière lubrique qui veut invoquer un démon au travers du sacrifice d’une vierge.

Et si, d’aventure, le couple une fois réuni veut remercier notre barbare sexy dans un plan à 3 chaud bouillant, qu’à cela ne tienne!



 

Vous l’aurez saisi, Connie la Barbare est une parodie hot des aventures du héros de Robert Howard, avec une bonne touche d’humour et une touche encore plus bonne de sexe plutôt explicite. Le dessin cartoony et coloré fait la part belle aux anatomies des protagonistes, souvent exposées sur une trame scénaristique certes fine mais bien présente.



 

Présenté dans un format comics souple généreux, cette série fort coquine prévue en trois tomes s’est révélée aussi émoustillante que fun à lire, jouant avec les codes des genres avec réussite.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :ERIK LE VIKING



 

C'est de qui ? N. Innes



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si ce film de viking parodique, signé par l’ex Monty Python Terry Jones, n’est pas aussi délirant que ceux de son ancien groupe, Sacrée Graal en tête, il reste quand même plutôt amusant à regarder brocardant un  genre souvent trop miné par la testostérone.



 

Coté musique on retrouve également, si l’on peut dire, un “ancien” des Monty Python puisque Neil Innes a souvent été considéré comme le septième membre de la bande.

Il est d’ailleurs responsable de musique de scène pour les Python ainsi que de morceaux sur certains longs métrages.



 

Ici il singe à la fois la musique de film d’aventure mais également celle des films d’animation familiaux épiques, avec un thème principal ô combien entraînant et gentiment potache.

Les cuivres sont évidemment le partie la plus sollicitée de l'orchestre, talonnés par les percussions et les cordes.



 

Il propose aussi des pistes plus classiques, aux arrangements soignés, avec de belles sections de vents, notamment la clarinette et le hautbois.

 

Ce n’est pas parce que l’on chronique (et lit) de la BD X que l’on ne doit pas lui choisir de la musique de qualité: c’est chose faite ici!







 

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bobd - dans Franco Belge Erotique
11 novembre 2022 5 11 /11 /novembre /2022 16:52

LA BD:




 

C'est quoi ? NOIR BURLESQUE 2


 

C'est de qui ? E. Marini


 

La Couv':


 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisé sur le site? Souvent.


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? On retrouve Slick entre le marteau et l’enclume puisque notre dur à cuire est mis au pied du mur par Rex qui lui impose comme ultime job, pour éponger sa dette, de dérober à Don Zizzi, le boss de l’autre famille de mafieux, un tableau auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux.

 

En compagnie d’une poignée d’hommes de main imposés par Rex, Slick, qui sent bien qu’il va se faire piéger quoiqu’il arrive, s’introduit dans la propriété de Don Zizzi mais rapidement rien ne se passe comme prévu, avec notamment l’entrée en jeu de la fille du Don, et bientôt les balles pleuvent et les cadavres s’amoncellent.


 

Suite et fin du récit noir signé Marini, où l’auteur, qui assure scénario et dessin, rend un bel hommage au genre en y employant certes tout les ingrédients du genre mais sans pour autant proposer un récit trop passe partout, rajoutant même une pointe d’humour…noir forcément.

 

Sa partie graphique est encore plus réussie que sur le premier tome, que ce soit dans le rendu des décors urbains ou sa galerie de personnages, menaçants pour les hommes, mortellement séduisantes pour les femmes, le tout dans un dégradé de noirs blancs et gris, rehaussés de pointes de couleur bienvenues.

 

Un polar qui, s’il ne révolutionne pas le genre, lui fait honneur et se lit bien, avec un bon scotch et la B.O qui va bien.

Pour le whisky il faudra vous débrouiller, pour la musique, c’est ici que ça se passe!  









 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :THE BIG HEAT


 

C'est de qui ? H. Vars


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

Ca donne Quoi ? Si je préfère largement la période européenne du cinéma de Fritz Lang à ses réalisations Outre Atlantique, force est de reconnaître que certains des films réalisés après son exil forcé sont de petits joyaux du genre.

 

The Big Eat est un modèle de film noir, une histoire de corruption sordide et tragique au scénar violent et dur, prenant le spectateur aux tripes, dans lequel Lang mélange habilement les codes incontournables à des techniques récupérées de sa période expressionniste pour un résultat enthousiasmant.

 

Coté B.O bizarrement, si la musique du film est très réussie, il s’avère que bon nombre des pistes sont dues à des compositeurs attitrés au studio de l’époque, via du matériel de « stock » destiné à être utilisé quand l’occasion se fait sentir.

 

Ainsi on croise Henri Vars pour le thème principal et ses dérivés mais aussi Daniele Amfitheatrof et Arthur Morton (aussi entendus dans ses pages à l’occasion) pour la partie illustration musicale.

Si plutôt bien utilisée, l’ensemble de la musique manque tout de même un peu d’unité, forcément, et je reste assez dubitatif quant au fait que Lang n’ait pas porté plus d’attention à la B.O de son film (je suppute qu’il y aune explication à ce fait mais n’ait rien trouvé de concluant).

 

Cela étant, pas d’inquiétudes, c’est du score de noir pur jus et c’est raccord coté ambiance et époque avec ce second tome de Noir Burlesque, que demander de plus ?!

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9 novembre 2022 3 09 /11 /novembre /2022 14:16

 

LA BD:




 

C'est quoi ? UNE ROMANCE ANGLAISE


 

C'est de qui ? Fromental & Hyman


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le Swinging London Stephen Ward, ostéopathe qui soigne le gratin, s’entiche d’une danseuse qui a la moitié de son âge.

Si leur relation est platonique il va la présenter à quelques uns de ses patients hauts placés parmi lesquels rien de moins qu’un espion d’URSS et le ministre de la guerre.


 

Rapidement les choses vont échapper à Ward qui va se retrouver dans l’oeil du cyclon de l’un des plus gros scandales sexuels de l’époque.


 

Longtemps avant les frasques du Prince Andrew et de son rabatteur Jeffrey Epstein (et dans une moindre mesure of course) la société britannique avait été secouée de ce premier gros tapage sur la vie dissolue de certains de ses nantis.


 

Jean Luc Fromental en tire un récit à la manière d’un film noir d’antan tout en flashback et raconté en voix-off (on pense par exemple à un Sunset Boulevard) qui, grace au talent de son dessinateur (avec qui il avait déjà pondu un très réussi Coup de Prague) et de son style pictural semi réaliste, lui aussi volontairement old school, analyse les relations entre sexe et pouvoir et les moeurs de la société des puissants qui, l’Histoire n’en finit pas de nous le montrer, ne font que répeter les mêmes erreurs.







 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :LA VEUVE NOIRE


 

C'est de qui ? L. Harline


 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Avant de composer la  B.O de ce film noir du début des années 50, Leigh Harline a éssentiellement oeuvré dans l’animation ou le film jeunesse, chez Disney, alors au pinacle de sa réussite, artistique comme commerciale.

 

Néanmoins le compositeur livre une partition luxuriante, où les cordes sont à l’honneur dans des thématiques complexes, et sa B.O flirte autant avec le mélodrame racé que le film de suspense.

 

Un cocktail tout à fait de rigueur avec l’album de Fromental et Hyman avec qui il partage classe et passion.





 

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7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 09:04




 

LA BD:





 

C'est quoi ? POCAHONTAS



 

C'est de qui ? P. Prugne



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Daniel Maghen

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En 1607, l’Angleterre conquérante, alors en perte de vitesse sur ses rivales européennes, envoie trois navires coloniser le Nouveau Monde.

 

C’est sur les rivages où vivent notamment les Amérindiens Powhatans que débarquent soldats et colons qui commencent à construire un fort.

 

La rencontre entre les deux ethnies, méfiantes au départ, va vite tourner à l’affrontement, attisé par la cupidité et la bétise des européens.

 

Et ce ne sont hélas pas les efforts du capitaine John Smith ni de la fille du chef des Powhatans, la jeune Pocahontas, qui arriveront à éviter la tragédie.



 

Continuant sa fort belle série sur les indiens d’Amérique du Nord, Patrick Prugne s’attaque, pour ce 6° album, à la légende de Pocahontas, rendue célèbre par la version Disney il y a …27  ans déjà !

 

Le scénariste s’attache à une version moins hollywoodienne/bon enfant de l’histoire, se basant notamment sur le récit de John Smith et réussit à la fois à s’approprier la légende mais aussi à rendre encore plus probant la thématique de l’homme blanc envahisseur avide et cruel.

 

La grande réussite de l’album est, comme pour les précédents, sa magnifique partie graphique, aux paysages bucoliques criants de vérité sous les pinceaux de Prugne.

Si le bestiaire est un peu moins fourni que sur certains des tomes déjà parus, le casting est varié et le scénario donne l’occasion à l’artiste de livrer de très belles planches.

 

Présenté dans le grand format -dont les éditions Maghen sont coutumières- qui permet d’apprécier le travail de Prugne à sa juste valeur, l’album est complété par un joli cahier graphique.

 

Amateurs de grands espaces et de westerns, voici une oeuve de plus à mettre dans votre bibliothèque.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LE BISON BLANC



 

C'est de qui ? J. Barry



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le score de ce western qui est en quelque sorte une adaptation de Moby Dick, on retrouve déjà les prémisses, bien des années avant, de ce que sera le score de Danse avec les loups. 



 

Des cordes luxuriantes, des cuivres plaintifs, l'ambiance est néanmoins plus sombre et introspective sur ce Bison Blanc, les passages au violoncelle et à la trompette donnent le ton, et la couleur de l'ensemble tombe souvent dans une certaine dissonance bienvenue et originale. 

 

Barry expérimente et le résultat est probant, cerise sur le gateau, sa partition, exacerbe le côté tragique et beau de l'aventure de Pocahontas et John Smith version Prugne.





 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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