LA BD:
C'est quoi : LA FILLE DE L’OUVRE BOITE
C'est de qui : Rob Davis
Une Couv':
Ca donne Quoi ? Vous vous souvenez peut être de cet intriguant album, l’Heure des Lames, chroniqué ici l’an passé ; on y découvrait un univers des plus atypique où, dans une Angleterre alternative et orwellienne, des ados fabriquaient leurs parents, où chacun connaissait la date de sa mort, ou encore, où la police n’est composée que de personnes du troisième âge.
La Fille de l’ouvre boîte nous y replonge de plein pied en nous narrant la jeunesse de Vera, l’héroïne du tome précédent, qui a décidé de sauver Scarper de son inéluctable décès.
Si la première partie de l’album s’inscrit sans la lignée de ces récits initiatiques de collège, de Courtney Crumrin à Gotham Academy en passant par Harry Potter, ce n’est que pour mieux en dynamiter les codes. Vera est une freak même dans ce monde surréaliste et ne rentrera clairement pas dans le moule, même si sa mère tyrannique en a décidé ainsi.
A la moitié du tome on commence à rattacher les wagons du premier, retrouvant la cavale de nos deux héros restants (Vera, donc, et Castro) et l’histoire s’emballe bien comme il faut.
L’univers de la série de Rob Davis, métaphore surréaliste et décalée de l’adolescence et de sa rébellion, portée par un beau graphisme en noir et blanc, plus délié que sur le précédent, pourra surprendre certains lecteurs néophytes, les autres, plus exigeants et peut être plus ouverts, y trouveront à n’en pas douter leur compte.
LA MUSIQUE:
C'est Quoi ? LITTLE GIRL LOST
C'est de Qui ? B. Herrmann
La couv'
Déjà croisé sur B.O BD? Plein de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne quoi? La série Twilight Zone a été pour Bernard Herrmann une véritable aubaine. Bac à sable musical aux possibilités très étendues, elle lui a permis, au gré des scénarios et épisodes de s’adonner à une pratique qu’il affectionnait dans la composition de B.O : l’expérimentation.
Ainsi sur ce Little Girl Lost, il marie des cordes assez surprenantes dans le genre : la harpe (quatre !), une viole d’amour (violon à double cordes dont un set résonnant par sympathie), et leur ajoute des vents, des percussions diverses et pour parfaire le tableau iconoclaste, un vibraphone.
Le résultat est tout bonnement excellent. Herrmann arrive à mettre tout ce petit ensemble au diapason (dans les deux sens du terme) et propose une musique qui passe de la douceur hypnotique à la répétition stressante en faisant un détour par la mélodie éthérée quasiment surréaliste.
Si manquant peut être un peu d’action pour certaines scènes de la fin de la Fille de l’Ouvre Boite, le score de Little Girl Lost éclaire avec réussite l’atmosphère décalée de la BD.
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Une chronique de Fab