20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 13:02
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  PRINCE VALIANT 1971 1972 / 1973-1974

 

 

C'est de qui ? Hal Foster & John Murphy

 

 

La Couv':

 

Oldies But Goldies  /  Prince Valiant (le passage du flambeau)

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Foster

 

 

Une planche:

 

La toute dernière page entièrement réalisée par Hal Foster

La toute dernière page entièrement réalisée par Hal Foster

 

Ca donne Quoi ? Alors que je suis religieusement la réédition soignée de chez Fantagraphics de Prince Valiant, qui a su garder -contrairement à Soleil qui a stoppé la parution au cinquième - un rythme de parution de croisière de deux albums par an (chacun couvrant deux années de parution de l’époque), je viens de réaliser que je n’avais plus chroniqué de volumes depuis 2017 !

 

Profitons du cycle estival Oldies but Goldies pour remédier à ce manque, Prince Valiant étant sans nul doute le comics qui peut le plus prétendre à cette appellation.

 

1971 est une année charnière s’il en est, Foster, 79 ans au compteur, dont 34 passés à dessiner les aventures de son héros arthurien, cherche un repreneur pour son strip. Après avoir fait passé des tests à des artistes aussi prestigieux que Wallace Wood, Russ Maning ou Gray Morrow qui ne lui convienne pas pour diverses raisons : l’un  s’approprie un peu trop le strip, un autre dessine des décors peu fouillés, les personnages sont parfois méconnaissables, et, surtout, les délais à tenir risquent d’être trop tendus pour cette nouvelle génération.

 

La page de Wallace Wood

La page de Wallace Wood

Celle de Gray Morrow

Celle de Gray Morrow

 

C’est donc à John Cullen Murphy qu’échoue la lourde tâche de succéder au maître. Brian Kane, spécialiste de Foster, me confiait que Murphy avait été choisi pour sa capacité à suivre les directives du père de Valiant, de respecter les croquis fournis par Foster en personne (ainsi que ses scénarios) et, surtout, avait une famille nombreuse à nourrir et était donc tenu aux impératifs de livraison des planches.

 

Alors évidement, au fil des pages, on note que le trait est moins soigné, les décors moins détaillés, les fonds parfois composés seulement d’une couleur unie en lieu et place de paysages chatoyants ; mais faisons contre mauvais fortune bon cœur, l’humour et l’aventure sont toujours là et l’esprit du strip est intact.

 

John Cullen Murphy

John Cullen Murphy

 

Arn, le fils de Valiant et Aleta, a bien grandi et à plusieurs reprises c’est lui qui tient le rôle principal des aventures.

 

J’étais décidé à arrêter d’acheter les volumes après le 19°, qui vient de paraître et qui contient la Chanson de Bernadette, adaptée par Foster et introuvable depuis des lustres ; mais gageons que mon amour du personnage et de sa mythologie l’emportera encore sur quelques années !

 

 

Oldies But Goldies  /  Prince Valiant (le passage du flambeau)

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE BLACK KNIGHT

 

 

C'est de qui ? J. Addison

 

 

La Couv':

 

Oldies But Goldies  /  Prince Valiant (le passage du flambeau)

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Brian Kane, décidément une mine d’or pour tout ce qui touche à Prince Valiant, rapporte dans le volume 9 de l’anthologie qu’à l’époque où une adaptation au grand écran du héros de Foster est de rigueur, la MGM traine des pieds et laisse filer l’option sur le scénario de Alec Coppel qui va sonner à la porte des studios voisins, la 20Th Century Fox, pour faire The Black Knight.

 

Si le film n’est pas une franche réussite, en partie à cause d’un casting hasardeux (Ladd cachetonne, Rathbone en sarrasin peine à convaincre) la partition de John Addison, alors encore passablement inconnu à Hollywood – sa carrière ne décollera vraiment qu’une décennie plus tard avec le score de Tom Jones) – vaut elle d’être redécouverte.

 

Le compositeur britannique a jusqu’alors essentiellement mis en musique des thrillers ou des films d’espionnage, pourtant son bagage classique lui permet de créer des thèmes aussi riches que variés où il exalte, via les cuivres essentiellement, une ambiance épique et d’aventure.

Si il n’aborde que peu l’aspect médiéval, les couleurs musicales qu’il choisit sonnent tout de même bien historique même si c’est la version hollywoodienne de l’histoire.

 

De la B.O aussi old school et bon enfant que ces deux tomes de Prince Valiant.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 06:08

 

 

 

En ce jour particulier (puisque c’est l’anniversaire de votre serviteur) la chronique de la pièce maitresse d’une collection de pourtant plus de 3000 ouvrages. Un livre à la hauteur du chef d’œuvre du medium qu’il compile.

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

 

 

C'est quoi : HAL FOSTER’S PRINCE VALIANT  FANTAGRAPHICS STUDIO EDITION

 

 

C'est de qui ? Hal Foster

 

 

La Couv':

 

Grand artiste, grande oeuvre, grand bouquin, grand jour!

 

Déjà croisé chez nous? Pas mal de fois.

 

 

Des planches:

 

 

Grand artiste, grande oeuvre, grand bouquin, grand jour!

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a une poignée d’années de ça je suis tombé littéralement en adoration devant la saga historique de Hal Foster, Prince Valiant.

 

Publiée sans interruption depuis 1937, avec plus de 4000 pages à son actif (à raison d’une par dimanche depuis 80 ans) la série a été assurée par son créateur jusqu’à 1971. Modèle pour de prestigieux auteurs dont Frank Frazetta, Jack Kirby, Joe Kubert, Gil Kane, Wally Wood et j’en passe le strip de Foster se déroule à l ‘époque arthurienne, vers le V° siècle même si, de temps à autre l’auteur se permet des libertés avec la réalité historique, allant même jusqu’à inclure des passages fantastiques dignes des grandes œuvres de la fantasy.

 

Avec la particularité de privilégier une narration sans phylactères, qui peut rebuter au début le lecteur de BD traditionelle, Prince Valiant se révèle vite un trésor d’inventivité narrative, d’humour, d’aventure épique et de romance bon ton.

 

La partie artistique est superbe, avec un souci du détail tout bonnement hallucinant parfois et des personnages diablement expressifs.

 

Grand artiste, grande oeuvre, grand bouquin, grand jour!

 

 

Fantagraphics a, depuis quelques années, entrepris la bénéfique réimpression de l’ensemble des strips et va publier d’ici peu le 16° volet (couvrant les années 1967-1968). Après deux ans d’attente fébrile, cet automne nous avons enfin pu voir paraître une Studio Edition de Prince Valiant, compilée par Brian Kane, sommité en la matière (et éditeur de la réimpression) qui propose dans un format gigantesque (on parle d’un bouquin de 60 cm sur 44, de plus de 160 pages et pesant son bon poids) d’admirer une sélection chronologique de certaines des plus belles planches d’Hal Foster.

 

Me faisant un cadeau d’anniversaire en avance (bon de deux mois certes !) j’ai réussi à trouver un exemplaire sur la toile, chez Books Etc…, et à un prix défiant toute concurrence (presque 80$ moins cher que chez l’éditeur). Si je reconnais que c’est un investissement certain, je ne le regrette pas une seule seconde, tant le livre est magnifique avec sa couverture ciselée et son papier de qualité (pour info il est déjà en rupture de stock) promettant de longues heures de lecture émerveillée…en famille !

 

Grand artiste, grande oeuvre, grand bouquin, grand jour!

 

 

Au rayon des bémols on regrettera l’absence d’annotations en bas de pages, qui auraient pu s’avérer pertinentes quand à leur origine, leur particularité, leur spécificité au sein de la saga et, forcément, un certain manque de continuité séquentielle.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 08:43

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : PRINCE VALIANT. VOL. 12. 1959-1960

 


C'est de qui : Hal Foster

 

 

La Couv':

 

Toujours Valiant  /  Prince Valiant 1959-1960

 

Déjà croisé sur le site? Yep

 

 

Une planche:

 

Toujours Valiant  /  Prince Valiant 1959-1960

 

Ca donne Quoi ? Douzième volume déjà des aventures de Val (le quinzième sort cette année, si tout se passe bien, la collection devrait pousser au moins jusqu’à 20 pour clore ceux écrits et dessinés par Foster puis enchaîner sur les « repreneurs », Brian Kane, l’éditeur de l’anthologie, m’ayant dit que le but était de recoller à la parution actuelle, on n’est ps près d’en voir le bout) et nous voilà à l’aube des sixties.

 

Foster écrit et dessine ses pages du dimanche depuis 23 ans déjà, il a déjà 68 balais au compteur et si la majeure partie des strips proposés ici sont majestueux, on commence à sentir que le rythme imposé l’oblige parfois  à proposer des fonds colorés unis en lieu et place de certains décors fouillés auxquels il a habitué ses lecteurs. On est cependant encore loin du passage de flambeau puisqu’il ne s’opérera qu’une décennie plus tard.

 

Outre le sauvetage ingénieux de Gauvain, retenu par un seigneur félon, Valiant va, sur ordre du Roi Arthur, partir en quête du Graal, de trop nombreux chevaliers de la Table Ronde ayant disparu en essayent de retrouver le calice mythique.

 

 

Toujours Valiant  /  Prince Valiant 1959-1960

 

Il est étonnant que Foster, pourtant friand d’Histoire et de légendes, on l’a vu sur les tomes précédents, n’ait pas fait plus tôt usage de la légende du Graal, pourtant très liée à celle des chevaliers d’Arthur. Il faut peut être se souvenir que, comme chez Mallory par exemple, elle est également synonyme de crépuscule des héros d’où cette incursion tardive.

 

L’arc donne l’occasion au héros comme à son créateur, une fois encore, de mettre en exergue les valeurs chrétiennes véhiculées par la série.

 

En parlant de ces dites valeurs, une page a particulièrement retenu mon attention. Juste avant de se mettre en quête de la coupe du christ, Val et Aleta (sa royale épouse) ont une dispute, cette dernière gifle notre chevalier qui, en réponse, lui donne un fougueux baiser avant de …lui administrer une violente fessée !

 

Si, époque oblige, on peut remettre ça dans son contexte et se dire que, peut être, à l’époque, il était normal pour un époux de corriger sa femme au besoin (mais rien que de l’écrire ça me semble effarant), le strip va même plus loin, quitte à devenir surréaliste – nous sommes en 1959 ! – la toute dernière vignette nous montre une Aleta languissante à sa fenêtre regarder son héros (penaud ! l’honneur est sauf ?) s’éloigner en disant :

 

 

Toujours Valiant  /  Prince Valiant 1959-1960

 

Et pour ceux qui sont fâchés avec la langue de Shakespeare ça donne :

 

« Oh toi bête magnifique ! Reviens moi seulement sain et sauf à nouveau, et tu pourras me fesser autant que tu voudras ! »

 

Alors, Prince Valiant, bd pour amateur de bondage avant l’heure ?

 

Trêve de plaisanterie, après 12 volumes, l’immense plaisir de lecture est toujours au rendez-vous !

 

 

 

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Une chronique de Fab

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13 février 2017 1 13 /02 /février /2017 08:16

 

 

A l'occasion des 80 ans de Prince Valiant ce mois ci, j'ai eu l'occasion de traduire (à la demande de son auteur) un texte célébrant la série de Hal Foster écrit par Brian Kane, l'homme derrière les ré-impressions classes de Prince Valiant chez Fantagraphics, et véritable passionné de l'oeuvre de Foster.

Anniversaire Princier!

 

Le Roman Graphique épique Prince Valiant a 80 ans

Par Brian M. Kane


Traduction française par Fabien Guigue



Avant la télévision, quand la plupart des films étaient en noir et blanc, les Comics du Dimanche étaient une oasis de couleur dans l’ère grisâtre de la Dépression. Des comics strips très populaires dictaient les ventes des journaux au début du vingtième siècle il ne faut donc pas s’étonner si leurs créateurs étaient perçus comme des stars. Le récit épique Prince Valiant à la cour du Roi Arthur par Harold Rudolf “Hal” Foster débuta dans la section des comics en couleur, le 13 février 1937. Avant Prince Valiant, Foster fut à l’origine des strips d’aventures incluant des protagonists adultes en adaptant Tarzan dans un strip journalier en noir et blanc, en 1928, qui fut suivi par le Tarzan en couleur du dimanche, de 1931 à 1937. Confronté à de sévères restrictions financières et créatives en tant qu’artiste employé, Foster concentra ses grandes qualités d’illustrateur sur son propre strip. Cet effort extraordinaire apporta une renommée internationale à Prince Valiant et à son créateur. Aujourd’hui, après 80 ans, « Val » reste l’un des seuls strip d’aventure encore en publication.



Il est difficile d’imaginer l’impact que le Prince Valiant de Foster a eu sur la culture populaire des années 30 et 40. Quand Prince Valiant est apparu, les débuts de Superman dans Action Comics avaient déjà plus d’un an. Enormément des créateurs de comics des deux premières générations doivent beaucoup à Foster. Les jeunes artistes de comics étudiaient la technique de Foster, copiant parfois des cases de ses bandes. Des « traces » de l’art de Foster peuvent être retrouvées dans l’origine de Batman et des comics dessinés par Jack Kirby, co-créateur de la plupart des héros de cinéma d’aujourd’hui, dont Captain America, Les Avengers, les X-Men ou Thor. Plus important encore, Val incarnait un code morale chevaleresque, créant une éthique de conduite dont les standards étaient la vérité, la justice et ce que ça signifiait d’être un héros.



Des oeuvre novatrices comme le Hobbit, L’épée dans le roc et les Chroniques de Narnia n’existaient pas en 1937. Quand le révolutionnaire Le Héros aux Milles Visages de Joseph Campbell fut publié, Prince Valiant avait déjà vécu douze années de son propre périple héroïque. Pourtant, contrairement à Campbell, les aventures de Val contenaient des personnages féminins forts et confiants, attestant de l’influence de l’épouse de Hal Foster sur son écriture. Pour les néophytes, Valiant, petit prince du royaume de Thulé, tombe amoureux et finit par épouser Aleta, reine des Iles Brumeuses. Grace à Hal et Hélène, Aleta devint un modèle pour des millions de femmes obligées de « gérer » l’Amérique durant la Seconde Guerre Mondiale, combattant l’oppresseur grâce à leur esprit, leur charme et leur intelligence ; et, l’on retiendra que, un poignard dissimulé à sa taille, Aleta défaisait les ennemis bien avant la Princesse Leia, Katniss Everdeen, ou la plupart des princesses Disney.



Bien que se déroulant à l’époque du Roi Arthur, le Prince Valiant de Foster était foncièrement actuel. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Val combattait les Huns, ce qui eut pour consequence l’interdiction du strip dans les journaux allemands. En 1943, Val se lia d’amitié avec un garçon à la jambe atrophiée qui ne pouvait pas « jouer au soldat » avec les autres enfants. Néanmoins le garçon fut encouragé à affuter ses capacités afin qu’un jour il puisse devenir fabriquant de flèches pour le Roi Arthur. L’histoire parut l’année où une épidémie de polio frappait l’Amérique, et 16 mois après Pearl Harbor, et fut un véritable appel aux armes à tous ceux qui ne pouvaient pas rejoindre les rangs. Après la Guerre, alors que les troupes américaines rentraient au pays, Val et Aleta naviguaient vers le « Nouveau Monde » et eurent un fils, annonçant le Baby Boom. Ainsi, alors que la démographie des années 50 changeait, les couples multiraciaux dans Prince Valiant se mariaient et avaient des enfants, tout comme dans la sitcom populaire « I Love Lucy ».



Le Prince Valiant de Foster n’est pas qu’un strip d’aventure, de romance ou d’humour ; bien que parsemé de tout ces éléments, Prince Valiant est un roman graphique sur la vie, où les gens tombent amoureux, où des batailles sont livrées, où des enfants naissent et grandissent, des coeurs y sont brisés, des amis disparaissent au front et où même des protagonists défigurés ou handicapés, jeunes ou vieux, hommes et femmes, ont une place et un but dans le monde que Foster a façonné. Alors que certains pourraient penser que Prince Valiant est archaïque au regard des standards d’aujourd’hui, peut être que le vigoureux message « La Force au service des Bonnes Actions » est simplement en avance sur son temps. Vive Val !

+++

Brian M. Kane, Ph.D. est l’auteur de la biographie Hal Foster: Prince of Illustrators, qui lui a valu un prix IPPY et est l’éditeur de la réimpression chez Fantagraphics de la série Prince Valiant.

 

Anniversaire Princier!
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