22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 08:57

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ORSON WELLES L’ARTISTE ET SON OMBRE




 

C'est de qui ? Y. Daoudi




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt




 

Déjà croisé sur le site? Non.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Orson Welles est unanimement reconnu -pour ceux à qui son nom dit encore quelque chose- comme une figure majeure du cinéma mondial.

Si, en tant qu’acteur, il a - à l’instar d’un Marlon Brando pour citer un autre monstre sacré- fait parfois des choix de carrière hasardeux, sa filmographie comme réal en impose avec une poignée de chefs d’oeuvre, à commencer par son Citizen Kane, exemple parfait du coup d'essai/coup de maître.

 

Tout ce succès montera cependant vite à la tête de Welles qui, devenu mégalo (mais n’est ce pas l’excuse de tout génie), ira de projets avortés en flops commerciaux en passant par quelques coups d’éclats retentissants.

S’il a élargi le champ des possibles en innovant constamment dans sa discipline, Welles s’attirera rapidement l’inimitié d’une partie de la profession jusqu'à devenir quasiment un paria à Hollywood. 

 


 

Orson Welles je connais un peu sous toutes les coutures, avant d'avoir eu Citizen Kane au programme du Bac audiovisuel, j'avais étudié, entre autre, la vertigineuse séance d'intro de la Soif du Mal en long en large et en travers et décortiqué quelques unes de ses adaptations de Shakespeare.

 

 

Pas facile d’évoquer la carrière d’un artiste aussi démesuré et Youssef Daoudi opte pour une approche quelque peu ambitieuse: le récit est raconté par Welles himself, avec force flash backs et forwards, le scénariste/dessinateur enchaînant des effets de narrations intéressants mais peut être trop nombreux, entre mise en abyme, fracas du quatrième mur et autres mises en scène mixtes qui, si originales, peuvent nuire à la lecture de ce pavé de presque 300 pages très documenté.



 

Un hommage très (trop?) personnel à une légende qui a le mérite de remettre (espérons le) quelque peu en lumière  un artiste qui a marqué le 7° Art d’une empreinte indélébile. 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE BRUIT ET LA FUREUR



 

C'est de qui ? A. North




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 




 

Ca donne Quoi ? Dans The Sound and the Fury, adatatée d’un roman de Faulkner Alex North, dans la lignée d’œuvres comme Un Tramway nommé Désir ou The Rose Tatoo, développe son sens de l’illustration musicale et des thèmes psychologiques.

 

 

 

Le compositeur qui a marqué le cinéma de sa patte musicale (son fabuleux thème d’Amour pour le Spartacus de Kubrick est un sommet rarement égalé) n’a pas son pareil dans le registre dramatique (peut être même plus que dans le grand spectacle où pourtant il n’était pas manchot), et a le chic pour insuffler du modernisme dans ses partitions (c’est un des premiers par exemple à avoir marié jazz et musique de film).



 

Ici c’est la trompette qui est à l’honneur, même si le reste de l’orchestre n’est pas en reste. La rythmique est particulièrement mise en avant et certaines pistes ont des structures empruntées à la musique populaire, le rock (de l’époque s’entend) en tête.



 

Une partition peu connue d’un auteur majeur de la B.O qui ne démérite pas sur l’hommage décalé à Orson Welles.

 

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 07:10


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? BELA LUGOSI



 

C'est de qui ? Thirault & Mousse



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui pour les 2.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Comment un acteur hongrois de seconde zone, émigré aux States sans même parler la langue, où il sera  cantonné quasiment toute sa carrière à des rôles anecdotiques dans des séries B de genre, a pu devenir une véritable icône gothique, à jamais associée à l’image d’une des créatures les plus mythiques de la culture fantastique.



 

C’est ce que cette bio de Bela Lugosi, écrite par Phillipe Thirault et fort joliment mise en image par le trop rare Marion Mousse (oui, oui, Marion est bien un homme, pour la petite histoire c’est un pseudo qu’il s’est choisi en référence au prénom original de John Wayne) nous raconte en choisissant un angle d’attaque original, celui des flash back narrés par l’une des anciennes épouses de l’acteur à un fan transi venu rendre visite à un Bela Lugosi à l’article de la mort.



 

Moins didactique que l’autre bio de l’acteur sortie il y a une paire d’années, l’album met l’accent sur quelques anecdotes intéressantes, sans chercher à glorifier un homme qui avait ses travers -le jeu, l’alcool, les femmes- et que ces derniers auront mené à une certaine déchéance.



 

Dans son style cartoony ô combien original et expressif, utilisant à merveille le noir et blanc et les travail sur les à-plats d’ombres -notamment dans les scènes de film, Dracula en tête- Marion Mousse rend un bel hommage à tout un pan du cinéma d’une époque certes fort lointaine à l’ère d’internet et des images informatiques, mais toujours bien présente dans la culture populaire.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :L’OMBRE DU VAMPIRE



 

C'est de qui ? Dan Jones



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? S'il est un nouveau venu dans le monde de la B.O quand il signe pour la partition de L'Ombre du Vampire, Dan Jones entend bien ne pas le rester et prend sa tâche avec beaucoup de sérieux.

 

 

 

S'inspirant de la musique d'époque, à base de cordes telles que la harpe, et l'enrichissant de thématiques toutes droit issues du score de film d'épouvante, Jones propose une musique hybride originale et éthérée réservant de réels moments de tension sourde.

 

 

 

Le tour de force du compositeur est d'arriver à faire sonner sa musique comme celles qui accompagnaient les films muets (rappelons que le film est une évocation du tournage du Nosferatu de Murnau) tout en lui conférant une modernité manifeste.

 

 

 

Un score atypique et rare très agréable sur l’évocation de celui qui sera à jamais LE Dracula du 7° art.





 

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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 08:19

 

C'est quoi? HOLLYWOOD S’EN VA EN GUERRE

 

C'est de qui? Olivier Barde Cabuçon.

 

 

Le Pitch en deux phrases: Alors que l’Europe s’enlise dans la Seconde Guerre Mondiale, à Hollywood l’élan patriotique attire plus d’ennuis à ses partisans qu’autre chose.

Dans ce contexte tendu, une privée homosexuelle dure à cuire est engagée pour protéger une actrice qui tourne dans un film anti-nazi, victime d’un maître chanteur.

Mais comme nous sommes dans la Mecque du cinéma, faux semblants et rebondissements à répétition vont être de mise.

  

 

Ce que j'en pense: Un roman noir “dans l’esprit de” mais très actuel,  aussi bien écrit que documenté, avec certes un peu trop de coups de théâtre (j’ai pensé au récent “l’’Ange de Munich” et ses derniers chapitres rocambolesques), mais dont le scénario et le casting accrochent le lecteur.

 

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14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 07:31


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? UN TOURNAGE EN ENFER: AU COEUR D’APOCALYPSE NOW



 

C'est de qui ? F. Silloray



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Tout juste auréolé du succès aussi phénoménal que mérité du Parrain, Francis Ford Coppola est en odeur de sainteté à Hollywwood et les studios disent amen pour son ambitieux projet d'Apocalypse Now, transposition du Coeur des Ténèbres de Conrad dans la Guerre du Vietnam.

 

Hélas pour le réal, fort rapidement, les ennuis vont tomber comme les pluies diluviennes de la jungle sur ce projet fou où les dollars fondent comme neige au soleil de Saïgon.

 

Personnellement endetté, Coppola devra composer avec les acteurs qui rivalisent de pénibilité, chacun dans son registre, les réécritures nécessaires, radicales et multiples du scénario, les caprices de la météo et, last but not least, les pontes des studios qui demandent des comptes.



 

Contre toute attente le réal' s'en sortira avec les honneurs (et une palme ex-aequo à Cannes) et le succès sera au rendez-vous mais Coppola y laissera plus que des plumes.



 

Cette version en BD rend bien compte de la folie que fut ce tournage gargantuesque avec un parti pris graphique à l'aquarelle intéressant et agréable, mais le choix du récitatif, essentiellement en textes illustratifs, rend la lecture moins fluide qu'elle l'aurait été avec plus de dialogues directs.



 

On salue néanmoins le travail de documentation de l’auteur qui propose un témoignage prenant pour tout amateur de 7°Art.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :HAMBURGER HILL



 

C'est de qui ? P. Glass



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Confier la musique d’un film de guerre (au Vietnam en plus) à Phillip Glass, musicien hors norme, pilier de la musique minimaliste et responsable d’une poignée de B.O à tomber (dont certaines entendues chez nous), était une aussi bonne idée que celle d’avoir demandé à Sajamoto de composer celle de Furyo.



 

Glass reste en terrain connu, utilisant ses  moyens de prédilection, à base de répétitions et de thèmes hypnotiques.

 

Le compositeur livre cependant quelque chose de peut être plus rythmique que ses pièces habituelles. 



 

Le film, comme ses pairs célèbres (Apocalypse Now -tiens! -, Platoon…) utilise beaucoup de chansons du répertoire rock pop et la musique de Glass est pour le coup hélas assez peu utilisée malgré l’ambiance qu’elle aurait pu amener sur pas mal de scènes qui ne fonctionnent pas aussi bien sans.

 

Justice  est donc faite à cette B.O en la proposant sur ce voyage au bout de l’enfer!





 

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28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 09:56

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? FRITZ LANG LE MAUDIT.

 

 

C'est de qui ? Delalande & Liberge

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même, déjà aux Arènes BD d'ailleurs.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Les lecteurs de B.O BD qui viennent depuis un petit moment par ici savent que votre serviteur est un amateur (éclairé ?) de cinéma, surtout old school.

 

A l’époque aussi bénie que lointaine où j’étudiais le cinéma sur les bancs de l’école, la filmo de Fritz Lang était un passage obligé – M le Maudit est d’ailleurs resté au programme du bac audiovisuel un moment- et la découverte de l’expressionisme allemand sur grand écran m’a durablement marqué ; les Docteur Mabuse (surtout le premier, muet) ont clairement été une de mes premières grandes révélations, autant que les Ivan le Terrible d’Eisenstein, de l’autre coté de la Volga.

 

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai dévoré cette « bio » de l’un des plus grands réalisateurs allemands, voire mondiaux, sous la plume d’Arnaud Delalande, féru d’Histoire que l’on a croisé sur de très bonnes choses chez nous et qui retrouve ici Eric Liberge, déjà illustrateur de la Jeunesse de Staline et du Cas Alan Turing.

 

Le scénario s’intéresse à la jeunesse et à la période germanique du réalisateur, évoquant son expérience comme soldat, la mort de sa première épouse, nimbée d’un certain mystère et élément important dans l’œuvre future du cinéaste… époque qui voit également la montée du nazisme en Allemagne que Lang finira par fuir pluytôt que de se retrouver embrigadé dans du cinéma de propagande aussi dégradant que dangereux (le sus-cité Eisenstein n’aura d’ailleurs pas cette chance et en fera quelque peu les frais).

 

 

On assiste aussi à sa rencontre explosive avec Théa Von Harbou, écrivaine et scénariste qui, elle, succombera aux sirènes du fascisme ; à ses premiers revers, ses premiers succès, la mégalomanie du tournage de Métropolis, chef d’œuvre visionnaire s’il en est.

Et en constante parallèle à l’avènement des doctrines d’Hitler et ses conséquences sur l’Europe.

 

 

L’évocation est aussi réussie que fascinante, à l’image du sujet, et donne l’occasion à Liberge de livrer de superbes planches où, dans un Berlin redue avec conviction,  il reprend l’iconographie expressionniste des films de Lang, mais pas que puisque l’on croise aussi pèle mêle le Nosferatu de Murnau, le docteur Caligari de Wiene ou encore le Golem de Wegener que l’artiste superpose à la figure du futur dictateur.

 

Il capte à merveille le style de l’époque et s’approprie les images sans pour autant faire dans le photoréalisme sur lequel j’ai parfois tiqué dans certains de ses ouvrages précédents.

 

 

Au rayon des bémols j’ai moins aimé le fil rouge de l’inspecteur qui s’acharne sur Lang par rapport à la mort de sa première épouse mais rien qui ne vienne entacher le plaisir de (re) découvrir le début de la carrière du cinéaste sous un forme qui lui rend clairement hommage.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LES BOURREAUX MEURENT AUSSI

 

 

C'est de qui ? Hanns Eisler

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Tout comme Lang, Bertolt Brecht a fui l’Allemagne Nazie pour trouver refuge aux States. Les deux hommes collaborent sur ce film d’espionnage, seul scénario du dramaturge pour le grand écran hollywoodien (seul tourné en tout cas), dont la musique est confiée à Hanns Eisler, lui aussi exilé germanique qui, durant les années 20 et 30, a composé pas mal de musiques de scène pour Brecht.

 

Pour ce scénario d’espionnage tendu, modèle du genre qui sait aussi bien jouer des codes et passages obligés que prendre son temps là où l’on s’attendrait à une action bien plus soutenue, Eisler, élève de Schönberg et adepte entre autre du dodécaphonisme, écrit une partition qui, elle aussi, sait faire la part belle au suspense tout en l’exprimant via des phrasés, des arrangements et autres thématiques souvent bien plus complexes que ce qu’on a l’habitude d’entendre sur du fim d’espionnage.

 

Son travail lui vaudra d’ailleurs une nomination à l’Oscar cette année là (qui échouera à Alfred Newman).

 

Un panaché d’ambiances souvent sombres mais aux tessitures captivantes que cette B.O qui, dans l’ensemble, se marie bien avec ce Fritz Lang en BD..

 

 

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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