3 novembre 2021 3 03 /11 /novembre /2021 09:01

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? GO WEST YOUNG MAN

 

 

C'est de qui ? Oger au scénar et une impressionnante palette d’artistes au dessin (on développe plus bas)

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Grand Angle

 

 

Déjà croisés sur le site? Tous oui sauf Taduc je crois.

 

 

Des planches:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au travers du destin d’une montre en or et des multiples mains par lesquelles elle va passer, ce récit choral couvrant trois siècles de l’histoire de l’Ouest américain, présente un panorama extensif des grandes figures du genre. Les premiers colons et les indiens, les soldats sudistes et nordistes, les desperados et les voleurs de bétail, les joueurs, les prostituées, les mexicains…le tout sur fond de conquête de l’Ouest.

 

Mais contrairement aux westerns hollywoodiens de la grande époque, ici le far west est loin d’être glamourisé, les hommes et les femmes apparaissent sous leur vrai jour, avides, cruels, envieux et lâches, façonnés à coups de colts par la grandeur et la sauvagerie des grandes plaines et des canyons.

 

 

Tiburce Oger, en grand fan du genre, a eu l’idée ambitieuse et épatante de réunir une grosse quinzaine de ses comparses du medium pour illustrer son scénario et accoucher d’une anthologie dessinée par des artistes phares du western  (et pas que !) franco-belge.

 

 

En quatorze chapitres chronologiques le lecteur amateur va retrouver avec un plaisir non dissimulé le trait de pointures comme Dominique Bertail et son brou de noix toujours aussi original, les vieux briscards que sont Michel Blanc-Dumont, Christian Rossi (qui a quelque peu retâté du genre il y a peu), Michel Rouge, François Boucq, Steve Cuzor Félix Meynet et sa passion des uniformes d’époque, Patrick Prugne – qui retrouve ses indiens fétiches- ou encore TaDuc, mais aussi des artistes plus jeunes mais tout aussi doués tels que Benjamin; Blasco-Martinez et Paul Gastine avec leur trait ultra réaliste, , Éric Herenguel, Ronan Toulhoat, Hugues Labiano qui a repris L’Etoile du désert, Ralph Meyer, le papa de l’Undertaker qui vient de rafler le grand prix de Saint Malo… le tout sous une couverture superbe signée Enrico Marini.

 

 

Un pari gagné qui donne un des meilleurs albums de l’année, tous genres confondus !

 

Votre serviteur, biberonné à la Dernière Séance et au Cinéma de Minuit, n’a pas pu s’empêcher de penser à Winchester 73, grand classique du western au cinéma qui partage avec l’histoire de Oger le fil rouge via l’objet et une galerie de protagonistes pas toujours glorieux…et du coup :

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :WINCHESTER 73

 

 

C'est de qui ? Joseph Gershenson

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probablement.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? A la tête du département musique chez Universal pendant plus de deux décennies, Gershenson bossa sur quasiment tous les films du studio durant cette période, allant de la plus obscure série Z jusqu’à des monuments comme Spartacus, Seuls sont les Indomptés ou encore la Soif du Mal.

 

A l’époque e Winchester 73, James Stewart veut changer d’image auprès du public, il passe un deal avec Universal pour tourner ce western considéré par les producteurs comme un film mineur afin de jouer également dans Harvey.

 

Personne n’imaginait à l’époque tourner ce qui donnerait un incontournable du genre, au point que les studios ne daignent même pas engager un compositeur attitré. Gershenson récupère, comme il a l’habitude de le faire sur les films à budgets plus restreints, des compositions de « stock musique », pistes écrites au kilomètre par de jeunes compositeurs encore inconnus, qui servent à meubler les  productions les plus modestes.

 

On retrouve cependant des pistes signées par de futurs grands comme Charles Previn, Frank Skinner, Paul Sawtell, Hans Salter, Leith Stevens ou encore Daniele Amfitheatrof dans un patchwork que le métier de Gershenson fait sonner avec une remarquable unité et dont l’auditeur ne soupçonne à aucun moment la nature.

 

 

Une réussite à l’image de celle de Tiburce Oger qui a su à merveille conjuguer les talents des artistes présents sur son remarquable Go West Young Man !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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23 septembre 2021 4 23 /09 /septembre /2021 14:16

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MADELEINE RESISTANTE. LA ROSE DEGOUPILLEE.

 

 

C'est de qui ? Morvan & Bertail

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, pour Morvan comme pour Bertail

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Une témoin de son temps ! Ce premier tome retrace la jeunesse de Madeleine Riffaud, enfant du XX° siècle durant l’entre-deux guerres, l’exode puis la Seconde Guerre Mondiale.

Malgré sa condition - elle est atteinte de tuberculose- notre courageuse jeune fille décide de ne pas rester sans rien faire contre l’occupant et veut joindre la résistance. Encore mineure elle rejoint la capitale avec son amoureux où, prête à tout pour atteindre son but elle commence par des missions comme messagère où elle fait preuve d’une grande détermination.

 

Suite à un reportage sur les résistante, Jean David Morvan découvre le destin hors du commun de Madeleine Riffaud et décide qu’il veut raconter la vie de l’ancienne résistante sous la forme qu’il maîtrise si bien :en BD.

 

 

D’abord peu emballée par l’idée, la nonagénaire finit par céder et entre le scénariste et elle va se nouer une grande amitié dont découle ce premier volet -sur trois- de cette bio passionnante, racontée à la première personne, dans une suite de chapitres clés de cette période déjà mouvementée de Madeleine.

 

La mise en image a été confiée au talentueux Dominique Bertail qui, de son style réaliste (qui est ici assez loin de Paris 2119, et c'est fort bien) , dessine aussi bien les paysages enneigés des Alpes que les rues de Paris sous l’occupation.

Détaillé et riche, son trait est ici réhaussé d’un bleu aussi inattendu que bien choisi qui apporte une atmosphère de vieux film bienvenue. 

 

Devoir de mémoire salvateur en ces temps où l’on a tendance à un peu trop vite oublier un passé tragique et faire des amalgames tendancieux, Madeleine, Résistante est un des albums majeurs de cette rentrée, voire de l’année.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :L’AVEU

 

 

C'est de qui ? G. Fusco

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Encensé pour Z, à juste titre, Costa Gavras s’intéresse à « l’autre bord » l’année suivante en mettant en scène l’arrestation et la torture d’un dirigeant tchécoslovaque accusé de trahison au profit des USA.

 

Montand y est à nouveau impeccable et on sent dans la réalisation de Costa Gavras une réelle envie de dénoncer les totalitarismes du bloc soviétique de l’époque.

 

Au pupitre on retrouve Giovanni Fusco, compositeur transalpin qui a essentiellement œuvré dans son pays, surtout pour Antonioni.

Chez nous il a écrit une paire de fois pour Alain Resnais avant d’être embauché pour l’Aveu (qui sera sa dernière œuvre, le film sortira d’ailleurs après sa mort).

 

Loin de tout sensationnalisme Fusco préfère une économie de moyens au service de l’émotion. Le thème principal, joué par un piano solo avec une section de cordes en fond, n’emploie que quelques notes et est repris et varié au fil de la partition.

 

On appréciera sur ce premier tome de Madeleine, Résistante les rares mais belles envolées un peu plus lyriques des violons et les interventions subtiles mais efficaces de cuivres et de percussions, notamment sur les passages où le suspense s’invite.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab


 

 

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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 16:37

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  PARIS 2119

 

 

C'est de qui ? Zep & Bertail

 

 

La Couv':

 

 

Paris sera toujours Paris (même dans un siècle?)  /  Paris 2119  Vs.  Annihilation

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour les deux.

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Une planche:

 

Paris sera toujours Paris (même dans un siècle?)  /  Paris 2119  Vs.  Annihilation

 

Ca donne Quoi ?A la vitesse où va le « progrès », on peut décemment penser que dans un siècle, la téléportation sera devenue une réalité mais la pollution à l’extrême aussi hélas.

Ainsi la capitale française est devenue une métropole partagée entre des zones protégées par des dômes où l’atmosphère est préservée tandis que des quartiers complets sont laissés à l’abandon et à une pluie continuelle.

Tristan, jeune homme idéaliste et passéiste se méfie de l’ultra technologie qui dirige la vie de ses concitoyens et, bientôt, ses doutes vont se confirmer et notre héros va mettre le doigt dans un engrenage qui le dépasse.

 

Après The End, déjà chez Rue de Sèvres, Zep, décidément jamais où on l'attend,  continue sur sa lancée écolo avec cette fois une incursion dans la SF (une nouvelle incursion devrais-je dire puisqu’il a participé à la série Infinity 8), laissant cette fois la partie graphique à Dominique Bertail (qui avait déjà illustré un scénar de Zep sur... Infinity 8 d’ailleurs).

Ce dernier livre une copie des plus soignée dans un style réaliste poussé.

 

Les influences sont assez nettes (Moebius, Bilal) sans pour autant nuire à la personnalité de l’album, le suspense est soutenu et le message humaniste s’il en est, passe –plutôt-pas mal ; on regrettera peut être une fin un rien abrupte même si finalement assez lucide qui ne gâche pas l’ensemble, loin de là !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ANNIHILIATION

 

 

C'est de qui ? Ben Salisbury & Geoff Barrow

 

 

La Couv':

 

Paris sera toujours Paris (même dans un siècle?)  /  Paris 2119  Vs.  Annihilation

 

Déjà entendu chez B.O BD? Barrow peut être.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Le nom de Geoff Barrow ne vous est peut être pas inconnu puisque c’est l’un des membres de Portishead, on retrouve ici son goût pour les ambiances alambiquées et la science de la musique cinématographique détournée.

 

Si le précédent opus du duo, Ex Machina, du même réal’, était déjà de la SF/anticipation, ici on est dans un long bien plus spectaculaire, où la tension et le suspense sont d’un autre niveau.

 

Les compositeurs se sont donc adaptés et, partant d’un motif aussi simple qu’efficace, à base de 4 notes, le duo de Bristol le triture dans tous les sens et développe une musique hantée et stressante où une guitare acoustique, en instrument lead de l’orchestre, côtoie l’électronique, un waterphone, le tout avec des arrangements soignés.

 

Un très bon score de genre, qui sait s'éloigner des sentiers battus et fait parfaitement l'affaire pour notre bd du jour.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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18 octobre 2016 2 18 /10 /octobre /2016 10:34

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi ? INFINTY 8.  LES COMICS.

 

 

C'est de qui : Zep, Trondheim coté scénars et Bertail & Vatine aux dessins.

 

 

Une Couv':

 

 

Infiniment Fun  /  Infinity 8  Vs.  The Cosmic Man

 

Déjà lus chez nous? Certains oui.

 

C’est édité chez qui ? Rue De Sèvres.

 

Une planche:

Infiniment Fun  /  Infinity 8  Vs.  The Cosmic Man

 

Ca donne Quoi ? Trondheim et Vatine, deux pointures de la Franco-Belge de ces dernières années (soyons fous, étendons même aux  deux dernières décennies) associent leurs talents chez Rue de Sèvres, l’éditeur qui commence à compter dans le paysage BD, pour créer Infinity 8, une série concept de SF à grand spectacle en huit albums et autant de personnage principal. 

 

Les deux premiers épisodes sortent cette année, sous forme de comics à l’américaine, découpés en épisodes.

 

Jetons y un œil :

 

Romance et Macchabés annonce la couleur avec un titre résolument série B déconnante nous présente Yoko Keren, une agente « badass » que son libidineux capitaine envoie en mission pour inspecter un immense amas composé de débris de différents vaisseaux et planètes. C’est ce moment que choisissent les Kornaliens, peuplade extraterrestre de l’Infinity 8 pour se rebeller et faire une sortie. Entre son enquête et un kornalien collant tombé amoureux d’elle, notre héroïne ne va pas l’avoir facile.

 

 

Infiniment Fun  /  Infinity 8  Vs.  The Cosmic Man

 

Le second récit, Retour Vers le Furher, (dont les épisodes seront disponibles fin octobre puis début et fin novembre), avec là aussi un titre aussi osé qu’explicite, a pour protagoniste la non moins dure à cuire Stella Moonkicker qui chaperonne bon gré mal gré des allumés fans du III° Reich qui vont mettre la main sur la tête d’Hitler (clin d’œil probable aux débuts d’Hellboy!), là aussi on navigue entre grindhouse et décalage délirant.

 

 ​​Coté graphismes on est aussi dans du très bon, référencé comme il se doit à une certaine culture comics US : Romance et Macchabées avec ses clins d’œil à Moebius et Kirby, Retour vers le Fürher, et ses immensités spatiales qui ne sont pas sans faire penser parfois à Corben, et, que ce soit Bertail ou Vatine, les dessinateurs remplissent leur cahier des charges quasiment sans fautes.

 

Verdict, Infinity 8, et sa version comics collectors, est une bonne dose de fun décalé comme on les aime, ce que j’attendais de la part de Comix Buro en parallèle des adaptations de Wul chez Ankama plus « sérieuses » mais tout aussi pulp. Vivement la suite.

 

 

Infiniment Fun  /  Infinity 8  Vs.  The Cosmic Man

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

C'est Quoi ? THE COSMIC MAN

 

 

C'est de Qui ? P. Sawtell & B. Shefter

 

 

La couv' 

Infiniment Fun  /  Infinity 8  Vs.  The Cosmic Man

 

Déjà entendu sur B.O BD ? Oui, ensemble et séparément.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Sentant que la série Z fauchée et très oubliable (probablement déjà à l’époque) The Cosmic Man avait besoin d’une B.O qui allait la sortir de sa médiocrité, le duo Sawtell et Shefter fait preuve d’une belle ingéniosité en allant rajouter à leur orchestre minimaliste (au sens propre !) toutes sortes de sonorités étranges via des instruments inhabituels comme le thérémine, le violon électrique, une orgue ou encore diverses percussions.

 

Atmosphère effrayante à souhait, entre film d’horreur cheap et science fiction old school, mais bien plus originale que la quasi-majorité de ce qui est sorti à cette époque (et même après) dans le genre, cette galette où figure foison de pistes dont pas mal contiennent également des bruitages du film, fait une bande-son tout à fait honorable à ces bons débuts d’Inifinty 8.

 

 

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Une chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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