9 août 2017
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13:32
LA BD:
C'est quoi : URBAN 4
C'est de qui ? Luc Brunschwig – Roberto Ricci – Manolo Linares
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? oui
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ça donne Quoi ? Dans ce tome, les auteurs nous offrent quelques clés de leur monde avec un retour aux origines de la création de Monplaisir. Grâce à son accès autorisé aux archives, Zach, même aux arrêts à son hôtel, va découvrir beaucoup de choses… et le lecteur aussi.
Que dire de ce tome sinon que le puzzle se met en place pièce après pièce et nous promet une fin explosive dans le tome 5.
Côté graphismes, rien à dire de plus de plus que dans le passé : dessins superbes, monde fantastique et colorisation intelligente.
Il y a au moins 2 points qui m'interpellent dans cette série :
- Le choix d'utiliser partiellement le monde d'Alice aux pays des merveilles créé par Lewis Carroll avec comme personnage principal un mélange du lapin blanc et du lièvre de Mars, le 1e pour le côté officiel et le 2e pour la folie. Ici Alice est à la fois une copie du modèle créé par John Tenniel (voir ci-dessous) et une machine… mais physiquement ce n'est plus une petite fille malgré la robe bleue et le tablier blanc!
- La personnalité de Zach me rappelle plusieurs héros des romans de Philip K. Dick. Souvent ces "héros" sont dépassés par les évènements auxquels ils sont associés et plus entraînés par l'action que meneurs. Au risque de peiner ceux qui ne connaissent que le film Blade Runner, Rick Deckard est aussi dans cette situation dans le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?. Ce roman, en particulier, semble avoir partiellement servi de modèle à la série Urban (Terre partiellement dévastée et colonies sur des planètes lointaines où les humains triment pour presque rien).
J'attends avec impatience le tome 5… comme beaucoup de lecteurs! (idem! -Fab.)
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? eXistenZ
C'est de Qui ? Howard Shore
La couv'
Déjà entendu chez nous? oui
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? Inutile de présenter Howard Shore qui a une filmographie tellement longue que l'on pourrait puiser dedans plus souvent encore que nous ne le faisons déjà.
C'est un compositeur qui sait passer de la pure angoisse (limite horreur) à la franche gaieté en passant par la rêverie. Et il compose aussi en dehors du cinéma : par exemple, son concerto pour violoncelle : Mythic Gardens.
Ici, il a écrit une musique lancinante et pesante pour accompagner un monde glauque et sombre. La musique d'un film où l'on ne sait plus si l'on est dans un jeu ou dans la réalité pour accompagner parfaitement un album où réalité et jeu sont liés.
Un morceau qui instillera un rien d'angoisse au lecteur pour lui mettre encore un peu plus les nerfs à vif.
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Une chronique de Gen
5 août 2017
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13:56
LA BD:
C'est quoi : LES DISPARUES D'ORSAY
C'est de qui ? Stéphane Levallois
La Couv':
Déjà croisé sur le site? non
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Depuis que des musées se sont associés avec des éditeurs de BD pour laisser la possibilité à des auteurs de créer des albums ayant leurs musées pour décors, nous avons pu découvrir de très bonnes histoires (et d'autres moins intéressantes). Ce sont des guides de visites un peu luxueux passés au filtre de la vision d'un artiste contemporain.
Stéphane Levallois a imaginé la disparition de toutes les muses, déesses, jeunes femmes des tableaux du musée. Le gardien (fantôme?) Virgile Gautrey part à leur recherche… à moins qu'il ne lui faille se retrouver lui-même.
L'histoire est surtout un prétexte à un travail graphique d'une extrême virtuosité sautant d'un style pictural à un autre dans le respect de l'œuvre originale en passant par l'animation de statues ou la caricature de peintres. Il a adopté pour les pages de transition un style fluide aux couleurs passées. Trop d'œuvres sont visibles pour les évoquer toutes ici, mais elles sont répertoriées en fin d'album.
Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de Stéphane Levallois ou juste une réminiscence, mais j'ai retrouvé un plan du film 2001, l'Odyssée de l'Espace quand Virgile arrive au bout de sa quête : à la porte d'un intérieur cossu et en scaphandre!
Une agréable et ludique façon de découvrir les œuvres du musée.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? FAHRENEIT 451
C'est de Qui Bernard Herrmann
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui, plus d'une fois…
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Bernard Herrmann arrive à nous faire imaginer une course rien que par le rythme de sa musique avec des violons haletants soutenus par des percussions franches. Il sait distiller la crainte avec quelques notes, en grand magicien de la BO qu'il est.
Toutes ces ambiances variées sont dominées par les cordes passant de la douceur mélancolique à une stridence violente. Et pourtant tout avait commencé avec des clochettes bucoliques!
Il semble incroyable que ce grand compositeur n'ait eu qu'un seul oscar… en plus pour un film que j'avoue ne pas connaître : The Devil and Daniel Webster. Ni les BO de Citizen Kane, La mort aux trousses, Psychose, Les oiseaux ou Fahrenheit 451 n'ont séduites les membres du jury… surprenant quand on pense que de nombreux compositeurs reconnaissent l'influence qu'il a eue sur eux.
Mais le monsieur n'avait pas un caractère facile (ses brouilles successives avec Orson Welles ou Alfred Hitchcock le prouvent) et c'est peut-être ce qui lui a nui.
C'est un de ceux que l'on a le plus écouté chez nous et nous le retrouverons sûrement très vite sur BOBD au vu de sa filmographie.
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Une chronique de Gen
28 juin 2017
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15:25
LA BD:
C'est quoi : 1234 RAMONES
C'est de qui ? Cadène, Bétaucourt et Cartier
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au tout début des années 90, quand j’étais ado et que je jouais de la gratte électrique dans des combos aussi éphémères que voués à l’échec, nous avions une blague récurrente sur les compos à jouer en concert : on s’interdisait de compter de 1 à 4 en intro vu que c’était comme ça que débutaient TOUTES les chansons des Ramones, groupe de punk que nous considérions comme l’exemple à ne pas suivre.
Soyons honnêtes, si la bande à Joey et Dee Dee est un mythe du genre (chose amusante, depuis ma lecture de l’album j’ai croisé au moins 3 t shirts à l’effigie du groupe sur des personnes qui ne les ont probablement jamais écouté !), la médiocrité du niveau du jeu de ses différents musiciens n’avait d’égal que l’énergie qui débordait des disques et concerts du combo new yorkais.
Raconté par leur bassiste et principal compositeur (hum !), Dee Dee Ramone (né Douglas Colvin), junkie notoire à l’enfance difficile, l’album du trio Cadène, Bétaucourt et Cartier ne cherche à aucun moment à rendre les Ramones glamour ou à en faire un grand groupe, s’attachant plutôt à montrer les failles des différents membres du combo, leurs faiblesses, leurs rivalités et autres embrouilles.
Le dessin en noir et blanc réaliste de Cartier est très bon, et immerge totalement le lecteur dans les années Ramones évoquées via un soucis du détail qui fait plaisir à lire, j'ai d'ailleurs été plus convaincu par cet album que par son boulot précédent.
Alternant les flashbacks de façon chronologique et ce qui aurait du être le concert sud américain de la réunion, 1234 Ramones est un bel hommage documenté de cette époque bénie, on y croise d’ailleurs quelques figures marquantes de Iggy à Sid Vicious en passant par les Clash et même une apparition éclair clin d’œil de William Burroughs.
Allez, 1,2,3,4…
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? RAMONES
C'est de Qui ? Euh…
La couv'
Déjà croisé sur B.O BD? Non.
On peut écouter? Certes.
Ca donne Quoi ? Pas évident de choisir quelque chose de probant sur la bio d’un groupe de rock (même du calibre de nos Ramones), on la joue donc facile en choisissant le premier album du combo.
Si vous ne connaissez pas vous vous apercevrez rapidement qu’absolument tout les morceaux se ressemblent sensiblement, la faute à un rythmique binaire on ne peut plus basique et à une connaissance d’accords restreintes au possible.
On ne vous tiendra d’ailleurs pas rigueur d’arrêter la galette avant la fin de votre lecture.
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Une Chronique de Fab
21 juin 2017
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08:42
LA BD:
C'est quoi : PLUTONA
C'est de qui ? Lemire et Lenox
La Couv':
Ca donne Quoi ? Dans un monde où les super héros sont une réalité, l’une des plus célèbres d’entre eux, Plutona, est retrouvée morte dans un bois par un groupe de cinq ados on ne peut plus disparates.
Tiraillés entre l’envie de révéler leur découverte aux autorités pour la gloire et celle de garder ça pour eux (pour des motifs bien plus obscurs), les jeunes gens vont vivre une expérience qui les changera pour toujours.
Prenant comme faux motif le comics de super héros, Lemire, au scénar et aux flashbacks (une poignée de pages en intermèdes de l’histoire principale) livre un récit initiatique un peu dans l’esprit des films/séries d’ados des Goonies à Stranger Things en passant par Stand By Me.
Si l’ambiance est intéressante, et les personnages bien campés, le récit est peut être un peu court pour atteindre vraiment son objectif et explorer les diverses pistes amorcées.
Le dessin d’Emi Lenox avec son aspect faussement jeunesse est énergique, les couleurs sont originales et, dans l’ensemble c’est une bonne chose que Lemire lui ait laissé la part du lion du graphisme, le sien étant moins abordable.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SMOKING LAND
C'est de Qui ? King Weed
La couv'
Déjà entendu sur le site?Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les français de King Weed, hormis leur pseudo et titre de LP un brin trop provoc gratuite à mon goût, ou du moins les classant dans une catégorie qui ne leur fait pas justice, ont repris le flambeau du Stoner Rock là où les pionniers ricains, Kyuss et Fu Manchu en tête l’avait laissé.
C’est pourtant plus vers des combo comme Karma To Burn qu’il faut chercher l’influence des rois de la beuh avec leurs grandes plages exclusivement instrumentales à bases de guitares distordues et torturées, de rythmiques plombées planantes, souvent lentes et tournoyantes.
Le récit crépusculaire du duo Lemire/Lenox se trouve encore assombri par la musique des King Weed qui appuie sur la thématique du récit initiatique.
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Une Chronique de Fab
18 avril 2017
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07:40
LA BD:
C'est quoi : NAM-BOK
C'est de qui : T. Martin
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui.
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? "Don't shoot the messenger" comme on dit dans la langue de Jack London. C'est ce qu'aurait pu s’écrier Nam Bok le héros de la nouvelle du London en question que Thierry Martin a choisi d'adapter pour Futuro.
En effet cet esquimau, parti un beau jour sur sa frêle embarcation de pêcheur va se perdre et rencontrer d'autres hommes et avec eux la civilisation.
Les bateaux à voile, le train, les immeubles... Mais aux yeux de son peuple, à qui il revient raconter son aventure, tout ceci révèle de la plus sombre magie et Nam Bok est vu d'un plutôt mauvais œil.
Au delà du récit de grand nord cher à l'auteur de Construire un feu, c'est la parabole du choc des civilisations et le mythe du bon sauvage que l'on retrouve en sous texte.
Martin alterne les portraits anguleux expressifs de personnages, proche de son style jeunesse habituel, aux pleines pages de décors superbes dont certaines n'ont rien à envier aux marines de Cromwell.
Une adaptation inspirée et originale d'un auteur important de la littérature américaine, trop souvent réduit à ses quelques œuvres connues.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DROWNING BY NUMBERS
C'est de Qui ? M. Nyman
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les films de Peter Greenaway sont, n’ayons pas peur des mots, souvent difficiles d’accès. La musique qui les accompagne leur ressemble, oscillant entre minimalisme et conceptuel.
C’est dans ce dernier domaine que l’on peut classer la B.O de Drowning By Numbers pour lequel le réalisateur a demandé à Michael Nyman, son compositeur attitré des débuts, d’écrire une partition entièrement et exclusivement basée sur la Symphonie Concertante en Mi bémol de Mozart.
Le résultat est évidement très « thématique » puisque Nyman, qui joue et compose beaucoup dans le registre classique en parallèle de sa carrière cinématographique, a pondu 13 variations plus ou moins développées de la pièce musicale créeant de véritables pistes à part entière.
Comme chez Mozart, l’alto et le violon sont à l’honneur et l’atmosphère faussement monotone au départ - mais en fait aussi mélodique que parfois enjouée et séduisante- de la B.O ont apporté un décalage intéressant et amusant à l’adaptation de Thierry Martin.
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Une chronique de Fab