5 août 2017
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13:56
LA BD:
C'est quoi : LES DISPARUES D'ORSAY
C'est de qui ? Stéphane Levallois
La Couv':
Déjà croisé sur le site? non
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Depuis que des musées se sont associés avec des éditeurs de BD pour laisser la possibilité à des auteurs de créer des albums ayant leurs musées pour décors, nous avons pu découvrir de très bonnes histoires (et d'autres moins intéressantes). Ce sont des guides de visites un peu luxueux passés au filtre de la vision d'un artiste contemporain.
Stéphane Levallois a imaginé la disparition de toutes les muses, déesses, jeunes femmes des tableaux du musée. Le gardien (fantôme?) Virgile Gautrey part à leur recherche… à moins qu'il ne lui faille se retrouver lui-même.
L'histoire est surtout un prétexte à un travail graphique d'une extrême virtuosité sautant d'un style pictural à un autre dans le respect de l'œuvre originale en passant par l'animation de statues ou la caricature de peintres. Il a adopté pour les pages de transition un style fluide aux couleurs passées. Trop d'œuvres sont visibles pour les évoquer toutes ici, mais elles sont répertoriées en fin d'album.
Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de Stéphane Levallois ou juste une réminiscence, mais j'ai retrouvé un plan du film 2001, l'Odyssée de l'Espace quand Virgile arrive au bout de sa quête : à la porte d'un intérieur cossu et en scaphandre!
Une agréable et ludique façon de découvrir les œuvres du musée.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? FAHRENEIT 451
C'est de Qui Bernard Herrmann
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui, plus d'une fois…
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Bernard Herrmann arrive à nous faire imaginer une course rien que par le rythme de sa musique avec des violons haletants soutenus par des percussions franches. Il sait distiller la crainte avec quelques notes, en grand magicien de la BO qu'il est.
Toutes ces ambiances variées sont dominées par les cordes passant de la douceur mélancolique à une stridence violente. Et pourtant tout avait commencé avec des clochettes bucoliques!
Il semble incroyable que ce grand compositeur n'ait eu qu'un seul oscar… en plus pour un film que j'avoue ne pas connaître : The Devil and Daniel Webster. Ni les BO de Citizen Kane, La mort aux trousses, Psychose, Les oiseaux ou Fahrenheit 451 n'ont séduites les membres du jury… surprenant quand on pense que de nombreux compositeurs reconnaissent l'influence qu'il a eue sur eux.
Mais le monsieur n'avait pas un caractère facile (ses brouilles successives avec Orson Welles ou Alfred Hitchcock le prouvent) et c'est peut-être ce qui lui a nui.
C'est un de ceux que l'on a le plus écouté chez nous et nous le retrouverons sûrement très vite sur BOBD au vu de sa filmographie.
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Une chronique de Gen
28 juin 2017
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15:25
LA BD:
C'est quoi : 1234 RAMONES
C'est de qui ? Cadène, Bétaucourt et Cartier
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au tout début des années 90, quand j’étais ado et que je jouais de la gratte électrique dans des combos aussi éphémères que voués à l’échec, nous avions une blague récurrente sur les compos à jouer en concert : on s’interdisait de compter de 1 à 4 en intro vu que c’était comme ça que débutaient TOUTES les chansons des Ramones, groupe de punk que nous considérions comme l’exemple à ne pas suivre.
Soyons honnêtes, si la bande à Joey et Dee Dee est un mythe du genre (chose amusante, depuis ma lecture de l’album j’ai croisé au moins 3 t shirts à l’effigie du groupe sur des personnes qui ne les ont probablement jamais écouté !), la médiocrité du niveau du jeu de ses différents musiciens n’avait d’égal que l’énergie qui débordait des disques et concerts du combo new yorkais.
Raconté par leur bassiste et principal compositeur (hum !), Dee Dee Ramone (né Douglas Colvin), junkie notoire à l’enfance difficile, l’album du trio Cadène, Bétaucourt et Cartier ne cherche à aucun moment à rendre les Ramones glamour ou à en faire un grand groupe, s’attachant plutôt à montrer les failles des différents membres du combo, leurs faiblesses, leurs rivalités et autres embrouilles.
Le dessin en noir et blanc réaliste de Cartier est très bon, et immerge totalement le lecteur dans les années Ramones évoquées via un soucis du détail qui fait plaisir à lire, j'ai d'ailleurs été plus convaincu par cet album que par son boulot précédent.
Alternant les flashbacks de façon chronologique et ce qui aurait du être le concert sud américain de la réunion, 1234 Ramones est un bel hommage documenté de cette époque bénie, on y croise d’ailleurs quelques figures marquantes de Iggy à Sid Vicious en passant par les Clash et même une apparition éclair clin d’œil de William Burroughs.
Allez, 1,2,3,4…
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? RAMONES
C'est de Qui ? Euh…
La couv'
Déjà croisé sur B.O BD? Non.
On peut écouter? Certes.
Ca donne Quoi ? Pas évident de choisir quelque chose de probant sur la bio d’un groupe de rock (même du calibre de nos Ramones), on la joue donc facile en choisissant le premier album du combo.
Si vous ne connaissez pas vous vous apercevrez rapidement qu’absolument tout les morceaux se ressemblent sensiblement, la faute à un rythmique binaire on ne peut plus basique et à une connaissance d’accords restreintes au possible.
On ne vous tiendra d’ailleurs pas rigueur d’arrêter la galette avant la fin de votre lecture.
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Une Chronique de Fab
21 juin 2017
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08:42
LA BD:
C'est quoi : PLUTONA
C'est de qui ? Lemire et Lenox
La Couv':
Ca donne Quoi ? Dans un monde où les super héros sont une réalité, l’une des plus célèbres d’entre eux, Plutona, est retrouvée morte dans un bois par un groupe de cinq ados on ne peut plus disparates.
Tiraillés entre l’envie de révéler leur découverte aux autorités pour la gloire et celle de garder ça pour eux (pour des motifs bien plus obscurs), les jeunes gens vont vivre une expérience qui les changera pour toujours.
Prenant comme faux motif le comics de super héros, Lemire, au scénar et aux flashbacks (une poignée de pages en intermèdes de l’histoire principale) livre un récit initiatique un peu dans l’esprit des films/séries d’ados des Goonies à Stranger Things en passant par Stand By Me.
Si l’ambiance est intéressante, et les personnages bien campés, le récit est peut être un peu court pour atteindre vraiment son objectif et explorer les diverses pistes amorcées.
Le dessin d’Emi Lenox avec son aspect faussement jeunesse est énergique, les couleurs sont originales et, dans l’ensemble c’est une bonne chose que Lemire lui ait laissé la part du lion du graphisme, le sien étant moins abordable.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SMOKING LAND
C'est de Qui ? King Weed
La couv'
Déjà entendu sur le site?Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les français de King Weed, hormis leur pseudo et titre de LP un brin trop provoc gratuite à mon goût, ou du moins les classant dans une catégorie qui ne leur fait pas justice, ont repris le flambeau du Stoner Rock là où les pionniers ricains, Kyuss et Fu Manchu en tête l’avait laissé.
C’est pourtant plus vers des combo comme Karma To Burn qu’il faut chercher l’influence des rois de la beuh avec leurs grandes plages exclusivement instrumentales à bases de guitares distordues et torturées, de rythmiques plombées planantes, souvent lentes et tournoyantes.
Le récit crépusculaire du duo Lemire/Lenox se trouve encore assombri par la musique des King Weed qui appuie sur la thématique du récit initiatique.
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Une Chronique de Fab
18 avril 2017
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07:40
LA BD:
C'est quoi : NAM-BOK
C'est de qui : T. Martin
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui.
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? "Don't shoot the messenger" comme on dit dans la langue de Jack London. C'est ce qu'aurait pu s’écrier Nam Bok le héros de la nouvelle du London en question que Thierry Martin a choisi d'adapter pour Futuro.
En effet cet esquimau, parti un beau jour sur sa frêle embarcation de pêcheur va se perdre et rencontrer d'autres hommes et avec eux la civilisation.
Les bateaux à voile, le train, les immeubles... Mais aux yeux de son peuple, à qui il revient raconter son aventure, tout ceci révèle de la plus sombre magie et Nam Bok est vu d'un plutôt mauvais œil.
Au delà du récit de grand nord cher à l'auteur de Construire un feu, c'est la parabole du choc des civilisations et le mythe du bon sauvage que l'on retrouve en sous texte.
Martin alterne les portraits anguleux expressifs de personnages, proche de son style jeunesse habituel, aux pleines pages de décors superbes dont certaines n'ont rien à envier aux marines de Cromwell.
Une adaptation inspirée et originale d'un auteur important de la littérature américaine, trop souvent réduit à ses quelques œuvres connues.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DROWNING BY NUMBERS
C'est de Qui ? M. Nyman
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les films de Peter Greenaway sont, n’ayons pas peur des mots, souvent difficiles d’accès. La musique qui les accompagne leur ressemble, oscillant entre minimalisme et conceptuel.
C’est dans ce dernier domaine que l’on peut classer la B.O de Drowning By Numbers pour lequel le réalisateur a demandé à Michael Nyman, son compositeur attitré des débuts, d’écrire une partition entièrement et exclusivement basée sur la Symphonie Concertante en Mi bémol de Mozart.
Le résultat est évidement très « thématique » puisque Nyman, qui joue et compose beaucoup dans le registre classique en parallèle de sa carrière cinématographique, a pondu 13 variations plus ou moins développées de la pièce musicale créeant de véritables pistes à part entière.
Comme chez Mozart, l’alto et le violon sont à l’honneur et l’atmosphère faussement monotone au départ - mais en fait aussi mélodique que parfois enjouée et séduisante- de la B.O ont apporté un décalage intéressant et amusant à l’adaptation de Thierry Martin.
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Une chronique de Fab
4 février 2017
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08:46
LA BD:
C'est quoi : SCALP
C'est de qui : H. Micol
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui Il y a peu même!
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Qu’il est loin le temps de cette course poursuite de dingue en total freestyle, ou cette satire acerbe et osée d’une certaine société française…
Le Micol 2017, toujours là où on l’attend pas et jamais à court d’inspiration a jeté son dévolu sur les milles vies de John Glanton, hors la loi, soldat, mercenaire, chef de bande sanguinaire et despotique, chasseur de scalps et tueurs d’indiens, qui finira d’ailleurs massacré par ces derniers.
Il en fait une fresque graphique hors normes à base de grandes cases en noir et blanc, tableaux glauques et gores, parfois scabreux dignes d’un Gustave Doré sous acides, à la démesure de la sauvagerie du personnage.
Visiblement hanté par son projet (et, quelque part dans la lignée de Terre de Feu, sa série inachevée), Hugues Micol passe un nouveau cap dans sa maîtrise et son approche du médium et nous assène avec Scalp la première claque graphique et narrative de l’année.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SNOWTOWN
C'est de Qui ? J. Kurzel
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Pour leur première collaboration, les frangins Kurzel testaient déjà une formule amenée à se pérenniser pour le meilleur, à savoir des sujets de longs métrages sombres et une B.O conceptuelle, élément majeur du film.
SnowTown a pour sujet une série de meurtres en Australie dans les années 90, Jed Kurzel (le Monsieur Musique de la fratrie), écrit un score aux éléments qui deviendront sa marque de fabrique (et trouveront leur apogée dans l’inspiré Macbeth).
Nappes de mauvaises augures à base de notes répétées quasi hypnotiques, jouées par des cordes inhabituelles (Guitare, mandoline, etc…) rehaussées d’effets de feedback électro, ses pistes sont plus proches parfois de l’atmosphère sonore type underscoring que de la B.O à proprement parler tout en étant redoutable d’efficacité.
Une ambiance aussi conceptuelle que l’album avec lequel elle a été écoutée et dont elle a renforcé l’aspect décalé et puissant.
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Une chronique de Fab