21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 10:01

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NAUSICAA. L’AUTRE ODYSSEE.



 

C'est de qui ? Sério & Bepi



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Un mystérieux voyageur s’échoue sur une plage où il est recueilli par Nausicaa, fille du roi Alcinoos, et ses suivantes.

Emmené au palais, il va raconter ses multiples voyages, du siège de la ville de Troie à l’île de la magicienne Circé en passant par les terribles sirènes.

 

Il n’en faut guère plus pour que l’innocente Nausicaa tombe sous le charme du voyageur, et ce dernier ne va pas se gêner pour en profiter avant d’abandonner la belle.

 

Mais Nausicaa n’abandonne pas pour autant et est prête à poursuivre jusqu’à Ithaque afin de lui faire avouer si leur amour était partagé ou non.

 


 

Il y a un peu plus d’une décennie, Andrea Sério, dont nous avons lu un polar aussi atypique que réussi il y a peu (déjà chez Futuropolis), livrait une magnifique adaptation de l’Odyssée sur un scénario de Bepi Vigna.


 

Cette relecture -le terme est plus juste-  de l’oeuvre d’Homère est d’une intelligence fine, féministe et acerbe, montrant Ulysse sous un jour peu reluisant et les femmes qui parcourent son voyage comme les vraies héroines, témoins et victimes conscientes de  sa veulerie.



 

C’était la première incursion de l’artiste dans la BD et l’influence de maestros comme Matteoti y est assez évidente, même si Sério sait garder une personnalité manifeste.

 

Accouché dans la douleur, cet album brille par la beauté de ses paysages, l’originalité des visages et, last but not least, sa colorisation magnifique.












 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :UNTOLD THINGS



 

C'est de qui ? J. Pook



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? En parallèle de ses travaux au cinéma (qui ont commencé chez  Stanley Kubrick tout de même)  Jocelyn Pook continue à explorer le néo classique où l’ont classé les disquaires avec maints projets originaux et variés.

 

Dans cet album, outre son instrument de prédilection, le violoncelle, elle utilise piano et percussions à bon escient.

 

Les voix sont variées, solistes féminines dans les aigus où chœurs masculins graves voire presque gutturaux, elles font toutes un contrepoint d’une rare richesse aux parties instrumentales.

 

 

L’ensemble des pistes de cet album fait un panaché d’ambiances oscillant entre mélancolie et sévérité qui s’est révélé aussi prenant que l’odyssée de Nausicaa.

 





 

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6 décembre 2022 2 06 /12 /décembre /2022 10:56

 

LA BD:





 

C'est quoi ? HYPERICON



 

C'est de qui ? M. Fior



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 90 une jeune étudiante en archéologie italienne se retrouve à Berlin où elle fait un stage sur une exposition consacrée à Toutankhamon.

 

Son livre de chevet est le récit d’Howard Carter sur la découverte du tombeau du pharaon en question, qu’elle déviore lors de ses nombreuses nuits d’insomnies, tandis que dort à coté d’elle Ruben, un compatriote fils à papa aux idées libertaires  qui chamboule les idées préconcues de la jeune femme.



 

En parallèle,  nous suivons l’expédition de Carter, dans les années 20, alors qu’il met à jour le temple inviolé de Toutankhamon.

 


 

Manuel Fior, fidèle à ses habitudes, livre ici un album très personnel, poétique et contemplatif, où les époques et les thèmes s’entrecroisent, deux pages d’Histoire se tournant, l’une portant sur l’une des plus garndes découvertes archéologiques, l’autre se fermant sur les attentats du 11 septembre qui changeront la face du monde actuel.



 

Si souvent touchant et juste dans les scènes avec Teresa et Ruben, et prenantes dans celles avec les explorateurs, le scénario peine cependant à relier vraiment ces deux temporalités et malgré une étude de caractères intéressantes, j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire des amoureux à la fin du XX° siècle.



 

Reste un dessin toujours aussi abouti, qui magnifie les scènes égyptiennes et rend tout le côté doux amer des scènes berlinoises grâce à un trait délié et de très beaux choix de colorisation.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE MERCHANT OF VENICE



 

C'est de qui ? J. Pook



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Quand on débute sa carrière au cinéma en composant pour Stanley Kubrick, forcément ça impose sur le CV.

Bon en même temps il faut dire que Jocelyn Pook s’était fait un nom à la fois dans le néo classique avec maints projets ambitieux et réussis, mais aussi dans le monde de la pop/rock/électro avec des collaborations avec des gens comme MAssive Attack ou Peer Gabriel.

 

Pour cette adaptation de Shalespeare en demi-teinte, elle choisit, outre son instrument de prédilection, le violoncelle, de faire la part belle aux ambiances historiques et folkloriques, piochant à la fois dans le répertoire italien de l'époque mais aussi dans la musique traditionnelle juive.

 

Les chœurs sont trs réussis, qu’il s’agisse de voix féminines hautes perchées où de basses masculines presque gutturales qui ne sont pas sans faire penser au ténébreux Masqued Ball entendu dans Eyes Wide Shut.

 

Un panaché d’ambiances oscillant entre mélancolie et sévérité qui a bien accompagné le nouvel album de Manuel Fior.





 

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 07:30

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CELESTE. « BIEN SUR MONSIEUR PROUST »

 

 

C'est de qui ? C. Cruchaudet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà croisée sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Paris, les années 50, un couple d’antiquaires un brin avides viennent rendre visite à Céleste Albaret, qui a été, au début du siècle, la secrétaire slash gouvernante de Marcel Proust.

 

Au travers de son témoignage on découvre la personnalité exubérante de l’écrivain, dandy rentier aux lubies et habitudes peu communes auxquelles notre héroïne, alors campagnarde pas bien dégrossie, s’est pliée jusqu’à devenir quasi indispensable à l’écrivain, alors à l’orée de sa carrière, en pleine écriture de l’œuvre qui fera sa renommée.

 

Qu’il faille lui préparer du café en plein milieu de la nuit ou porter ses feuillets à ses divers relecteurs, Céleste noue bientôt un lien complice avec Proust, jusqu’à l’inspirer pour un personnage de sa saga.

 

 

Chloé Cruchaudet, artiste au style délié et aérien, dresse le portrait de cette femme de l’ombre avec une sensibilité palpable et une invention dans la narration graphique qui rend cette fausse bio d’un monstre sacré (clairement désacralisé ici !) fluide et agréable à lire, que l’on soit féru de littérature ou pas.

 

Indéniablement l’un des albums les plus original et attachant de ce début d’été.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ROOM IN ROME

 

 

C'est de qui ? Jocelyn Pook

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La carrière de Jocelyn Pook, pour et en dehors du cinéma, intime le respect !

Que ce soit dans ses expérimentations classiques, dans ses collaborations avec de grands noms de la scène pop-rock ou dans son exploration de son instrument de prédilection, le violoncelle, la musicienne compositrice a un talent indéniable et une signature clairement reconnaissable.

 

Si Room in Rome n’est pas un chef d’œuvre, loin s’en faut, la musique de Jocelyn Pook brille elle par sa force d’évocation, que ce soit les thèmes joués au piano solo quasi minimaliste ou ceux au violoncelle langoureux mais jamais larmoyant.

 

L’ensemble résonne d’une mélancolie douce-amère plutôt en phase avec ce premier volet de Céleste.

 

 

 

 

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2 mai 2021 7 02 /05 /mai /2021 13:43

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MADEMOISELLE BAUDELAIRE

 

 

C'est de qui ? Yslaire

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Yslaire est un amateur de romances tragiques et de symbolisme, chaque page de son œuvre phare, Sambreet ses spins offs- en est empreinte que ce soit coté scénario comme visuellement.

 

Grand amateur, de son propre aveu, des écrits de Baudelaire, il se frotte ici à son idole en composant un bio semi romancée qui évoque la vie de bohème dissolue de l’artiste aux cotés de sa muse Jeanne Duval, mettant en exergue les faiblesses et les addictions du poète, la relation conflictuelle avec sa mère et son beau-père, les affres de la création qui l’assaillent et le groupe d’artistes qui gravitent dans son entourage.

Ainsi aux détours des pages de ce magnifique album on croise Balzac, Delacroix, Hugo ou encore Nadar l’un des pionniers de la photographie d’art.

 

Yslaire ne cherche pas à donner une image positive de Baudelaire, exacerbant même ses failles, faisant quasiment même de la belle « mulâtresse » le personnage principal de son récit, avec ce que cela implique d’érotisme troublant.

 

 

Diablement inspiré par son sujet, le dessinateur livre un travail qui impose le respect que ce soit dans sa retranscription souvent glauque du Paris de l’époque, de ses troquets et de ses mansardes, tout comme dans les délires baudelairiens sous l’emprise de l’alcool, du haschisch ou de l’extase, grandioses compositions picturales où les influences des peintres romantiques de l’époque (Delacroix en tête) se font sentir.

 

 

Une bio-hommage en tout point superbe qui vient fêter comme il se doit le bicentenaire de la naissance de Baudelaire.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE WIFE

 

 

C'est de qui ? Jocelyn Pook

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Auréolée d’un BAFTA l’année précédente et forte d’une réputation grandissante –et méritée- dans le monde de la B.O, Jocelyn Pook écrit en 2018 la musique de The Wife où l’on retrouve la toujours parfaite Glenn Close.

 

Explorant un peu plus avant la veine minimaliste qu’elle a déjà abordée dans ses scores précédents, son travail ici se rapproche clairement de celui d’un Phillip Glass, ce qui, les amateurs le confirmeront- n’est pas rien coté comparaison.

 

De par ses ondulations hypnotiques et dramatiques la partition de Pook, toute en cordes aussi aériennes que langoureuses, ponctuées de notes de piano éparses, souligne le drame et la tension sous-jacents du scénario, devenant un élément à part entière du film comme c’était déjà le cas sur les séquences du Eyes Wide Shut de Kubrick où apparaissaient des compositions de l’artiste.

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 14:42
 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi ?  UN DESTIN DE TROUVEUR

 

 

C'est de qui ? Gess

 

 

La Couv':

 

Un Destin exceptionnel   /  Un Destin de Trouveur  Vs.  Flood

 

Déjà lu sur B.O BD? Oui, souvent même.

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Une planche:

 

Un Destin exceptionnel   /  Un Destin de Trouveur  Vs.  Flood

 

Ca donne Quoi ? Très tôt, Emile a décidé de mettre son « talent » au service de la justice. Il faut dire que pouvoir localiser quelqu’un en jetant un caillou sur une carte, dans une enquête policière, ça aide bien (et ça attire la jalousie des collègues aussi parfois !)

Emile est avec Léonie, qui fait partie du clan de Mama Bruleur et possède elle aussi un talent, avec qui il a eu une petite fille.

 

Le jour où la femme et la fille de l’une des têtes de la Pieuvre – une organisation de malfaiteurs- disparaissent, c’est la famille du Trouveur qui est enlevée et gardée en otage afin de forcer notre héros à utiliser son don.

Mais dans le domaine du crime, rien ne se passe comme prévu, et rapidement Emile se retrouve au sein d’un drame rocambolesque !

 

Un peu plus de deux ans après le déjà excellent La Malédiction de Gustave Babel, Gess nous propose un nouveau Conte de la Pieuvre dont le héros est cette fois ci un héros plus fréquentable que le tueur à gages du premier avec qui il partage néanmoins un rapport difficile avec l’Hypnotiseur, personnage important de la série s’il en est.

 

Un Destin exceptionnel   /  Un Destin de Trouveur  Vs.  Flood

 

On l’a vu un peu plus tôt dans le mois, une bonne uchronie est celle qui sait modifier juste ce qu’il faut la réalité pour paraître le plus crédible possible ; Joli tour de force de Gess qui, une fois encore, parvient à proposer un récit empreint de fantastique sans pour autant qu’il en devienne science fictionnesque. Ses protagonistes dotés de pouvoirs – les talents- sont tellement bien écrits et ancrés dans un background réaliste, qu’à aucun moment le récit n’est gâché par une impression de surréalisme comme ça peut être le cas dans la BD de super héros par exemple.

 

Les Contes de la Pieuvre c’est une peu Peaky Blinders revu sauce E.A . Poe, ou Les Brigades du Tigre version Lovecraft; ce second opus, qui est un des meilleurs albums que j’ai lu depuis le début de cette année, avec son scénario feuilletonesque à souhaits, ses rebondissements à foison, sa description détaillée d’un univers riche, et, last but not least, son graphisme toujours aussi atypique et moins rough qu'aux héroïques débuts,  enfonce le clou et fait espérer que le succès public sera au rendez-vous afin que l’on ait encore droit à un nouveau « Conte » dans le futur !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : FLOOD

 

 

C'est de qui ? J. Pook

 

 

La Couv':

 

Un Destin exceptionnel   /  Un Destin de Trouveur  Vs.  Flood

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu de sa carrière cinématographique, Stanley Kubrick décide de ne plus utiliser de scores originaux pour ses réalisations, leur préférant une illustration musicale par des œuvres déjà existantes (on en retrouvait déjà les prémisses dans Lolita ou Docteur Folamour).

 

Tout cinéphile digne de ce nom a par exemple en tête la scène au début de 2001 avec sa valse d’astronefs sur le Beau Danube Bleu de Strauss ou la Sarabande de Handel en ouverture de Barry Lyndon.

 

 

Pour ce qui sera son testament cinéphilique, œuvre mésestimée à mon sens, il réitère le procédé mais demande à la compositrice et violoniste Jocelyn Pook, d’écrire quelques morceaux, essentiellement pour cordes, dont les apparitions dans le film en rendent les scènes quasi indélébilement ancrées dans l’œil, l’oreille et l’esprit de l’auditoire.

 

La plus marquante est probablement Masqued Ball avec ses parties de voix jouées à l’envers, ressemblant à des incantations impies. L’ensemble des pistes de Pook repose sur des plages sonores atmosphériques dans les basses sur lesquelles les instruments solistes se démarquent d’autant. On n’est jamais très loin du travail de Badalamenti pour david Lynch.

 

L’ambiance générale qui se dégage de Flood (où sont reprises les pièces écrites pour le long de Kubrick) ici est une mélancolie étrange à la tension tenace et lourde, un mélange des plus adéquat pour le Destin de Trouveur de Gess.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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