22 septembre 2020 2 22 /09 /septembre /2020 09:52
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BLACK OUT

 

 

C'est de qui ? Loo Hui Phang & Micol

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, la scénariste (qui nous avait d'ailleurs accordé une interview) comme le dessinateur.

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A une époque lointaine où la diversité à Hollywood n'était qu'une chimère et que les minorités n'étaient représentées que sous leur pires aspects fantasmés, un jeune acteur noir, déniché dans une obscure salle de boxe par un Cary Grant alors au pinacle de sa carrière, va tenter de changer la donne,

Si la carrière, le talent et la détermination de Maximus Wylde  ouvriront effectivement la voie des premiers rôles aux acteurs de couleurs, ils signeront également la chute dans l'oubli de ce personnage aux multiples facettes,

 

Après avoir joué pour les plus grands, de Hitchcock à John Ford en passant par John Huston, Wylde, amant des stars de l'époque (Ava Gardner ou Vivien Leigh entre autres seraient passées entre ses bras), qui ne voulait pas devenir le « hors champ » du cinéma finira aux oubliettes après le faux pas d'un tournage pour les soviétiques qui en fera une victime de la chasse aux sorcières instaurée par McCarthy.

 

 

C'est via la biographie de cette figure aussi emblématique qu'imaginaire que Loo Hui Phang stigmatise le rêve américain au travers de son prisme probablement le plus représentatif : le 7° Art.

Et voilà tous les clichés et les images d'Epinal qui dégringolent de leur piédestal à la lumière crue d'une réalité blafarde, reflet d'un racisme aussi vieux que les origines du nouveau monde et dont les échos résonnent encore aujourd'hui.

 

Ce pamphlet inspiré bien qu'un peu manichéen dans son lyrisme par moments permet à Hugues Micol de réaliser de superbes planches pleines pages où il manie l'allégorie avec une certaine maestria. S'éloignant toujours un peu plus de ses personnages acromégales il redonne vie aux dernières années de l'Age d'Or d'Hollywood, convoquant ses stars et ses seconds couteaux dans des décors détaillés et expressifs.

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MOMMIES DEAREST

 

 

C'est de qui ? H. Mancini

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si les deux dernières décennies de la carrière du grand Henri Mancini ne sont pas parmi les meilleures, le compositeur écrira néanmoins quelques belles partitions jusqu’à sa mort en 94.

Mommie Dearest, biopic raté sur l’actrice Joan Crawford, ne restera pas dans les annales des meilleurs travaux de son auteur mais il serait néanmoins dommage de ne pas s’y pencher.

S’il est surtout fameux pour ses comédies enlevées, Mancini sait aussi fort bien évoquer le mélodrame tragique à grands renforts de violons et de hautbois  romantiques qui évitent toujours la surenchère et, de fait, ne tombent jamais dans le cliché sirupeux.

 

Assez noire dans son atmosphère générale, la musique de Mommie Dearest rappelle parfois aussi les thèmes des grands classiques hollywoodiens, de ceux qui ont fait la réussite de la Comtesse aux Pieds Nus ou encore de Sunset Boulevard pour ratisser large.

 

Une B.O aussi enlevée que l’album du duo Hui Phang/Micol, tous deux miroirs brisés de la machine hollywoodienne et de ses ravages.

 

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 11:49
 
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  THE NOBODY

 

 

C'est de qui ?  J ; Lemire

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà lu sur le site? Pas mal de fois oui et déjà chez Futuro

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Un mystérieux personnage au visage recouvert de bandelettes, aux mains gantées et aux lunettes étranges débarque un jour à Large Mouth, bled paumé des Etats Unis. Son arrivée provoque un certain émoi, qui va être entretenu par les habitudes de l’homme, très –trop- discret, jusqu’à en devenir le sujet principal de conversation.

Victoria, la fille du restaurateur du coin, va se rapprocher de l’inconnu sur qui plane un mystère presque surnaturel.

 

Plus d’une décennie avant sa relecture inspirée du mythe des super héros, Jeff Lemire proposait cette variation intelligente de l’Homme Invisible, réussissant là l’osmose quasi parfaite entre le récit fantastique et la chronique sociale de l’Amérique profonde.

 

Etude de caractère fouillée mâtinée d’une intrigue classique mais bien distillée, The Nobody ressort en VF chez Futuro dans une version qui lui rend plus justice que celle parue précédemment, qui met bien en valeur le trait atypique de l’auteur canadien, moins torturé que sur certaines de ses productions futures et dont le choix de trichromie noir, blanc et bleu rend à merveille l’atmosphère glacée de la bourgade U.S où se déroule l’histoire.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE MANIPULATOR

 

 

C'est de qui ? Gil Melle

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pionnier de l’électronique et de son utilisation dans les scores de films associée à une instrumentation plus traditionnelle, Gil Mellé s’est fait remarquer par l’originalité et l’efficacité de ses B.O pour le grand et le petit écran même si la plupart sont restées assez confidentielles vu les œuvres pour lesquelles elles ont été écrites.

 

The Manipulator en est un exemple type : thriller horrifique de seconde zone dans lequel un maquilleur de cinéma séquestre dans son antre une jeune femme, le film a tout de la série B un peu cheap. Pourtant faire l’impasse sur le travail de Mellé serait une erreur de mélomane amateur de B.O que votre serviteur va vous éviter de commettre.

 

Avec son riche passé de jazzman (une décennie d’albums chez Bue Note et Prestige, excusez du peu !) le compositeur a un sens de la mélodie et de l’écriture aussi rare que frais dans le domaine. Alors c’est vrai qu’ici la débauche d’effets spéciaux à base de reverb’ de boucles et autres claviers presque psychédéliques noie un peu le propos mais sur la longueur on apprécie l’ambiance à nulle autre pareille.

 

Un sentiment d’étrangeté constant qui frôle parfois le malaise voire l’hypnose et qui a apporté à The Nobody une touche irréelle supplémentaire.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 10:12

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MOON OF THE MOON

 

 

C'est de qui ? Li Chi Tak

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà lu sur B.O BD? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? La collection des BD du Louvre recèle de biens intéressants ouvrages, très différents pour la plupart –que ce soient ceux édités par Delcourt ou par Futuropolis- mais qui ne laissent que rarement le lecteur indifférent.

 

Moon of the Moon, du Hong-Kongais Li Chi Tak mêle science-fiction, réflexion philosophique, humaniste et artistique avec un lien certes diffus mais appuyé au célèbre musée.

 

Au travers du classique concept de départ sur l’IA qui dépasserait l’humain, qui serait capable d’émotions et de réflexion propre, l’auteur, dans un style graphique en noir et blanc réaliste un rien old school et fourmillant de détails, propose un récit dense où des robots ayant échappés à leur créateur se retournent contre les humains à l’exception de l’un d’entre eux qui est captivé par les œuvres d’art qu’il contemple au Louvre.

 

Si la narration de Moon of the Moon demande que l’on s’y implique, elle se révèle au final gratifiant.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :I AM LEGEND

 

 

C'est de qui ? J.N. Howard

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Troisième adaptation du roman culte de Richard Matheson, I Am Legend souffre de défauts qui handicapent trop pour être la réussite qu'il aurait pu.

Un bon exemple de ce qui manque au film: une utilisation intelligente de sa B.O (pourtant de qualité). Newton Howard, s'il débarque sur le projet auréolé d'une solide carrière derrière lui, doit d'emblée faire face à quelques contraintes : le réalisateur souhaite utiliser le silence au maximum pour créer le contraste avec les quelques scènes d'action/horreur, et isoler encore plus son héros.

Ainsi les pistes du compositeur sont quasiment chaque fois tronquées et souvent étouffées par rapport au reste du son entendu à l'écran.

 

La sortie du score en galette aura permis de redécouvrir le travail de Howard qui oppose d'un coté les thèmes aériens du personnage joué par Smith et des scènes de désolation, utilisant une trompette et un piano solistes, et de l'autre des pistes plus musclées où l’électronique vient prendre le pas sur les instruments de l'orchestre.

 

Ajoutez à cela une utilisation assez fréquente d'accords mineurs qui place d'emblée une grande partie de la musique dans un registre dramatico-mélancolique et vous conviendrez que cette B.O sied bien à l'étrangeté de Moon of the Moon.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

Repost0
3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 11:44
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? HOLMES.  LE FRERE AINE.

 

 

C'est de qui ? Cecil & Brunschwig

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ?Futuropolis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Aves les milliers (facile !) de variations qu’a connues le personnage de Conan Doyle, difficile aujourd’hui de proposer quelque chose d’encore original sur lui.

Et pourtant, les auteurs de Holmes, en revenant sur les origines du mythe, arrivent à le dépoussiérer avec élégance et talent.

 

Dans cet avant dernier chapitre de cette série de longue haleine, Brunschwig mêle Mycroft Holmes (le frère ainé de Sherlock pour les néophytes) à la construction psychologique de son cadet, tout comme aux évènements politico-historiques de son époque.

L’alternance des flash-backs avec l’enquête de Watson fonctionne toujours aussi bien, l’écheveau se déroulant petit à petit avec son lot de surprises, promettant une conclusion que l’on espère de haut vol.

 

 

Conclusion pour laquelle il faudra probablement être patient vu que le premier tome de Holmes date tout de même d’il y a  … 13 ans. Mais au vu de la partie graphique, au réalisme aussi frappant que ce qu’il est détaillé et riche, le tout dans des bichromies fort belles, différentes selon les époques, ces délais s’expliquent d’eux même et même si cette attente entre chaque tome peut être frustrante, vous savez ce qu’on dit…plus c’est long…

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :WICKED AS THEY COME

 

 

C'est de qui ? M. Arnold

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?  Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? L’année précédent son Oscar pour le Pont de la Rivière Kwai, Sir Malcolm Arnold enchaine les scores de films de genre avec comme constante une qualité d’écriture qui en fait l’un des composeurs britanniques les plus demandés de la profession.

 

Nourrie par un sérieux bagage classique sa partition pour Wicked as they come, qui se concentre sur le périple d’une arnaqueuse arriviste et croqueuse d’hommes, sonne certes comme de la musique de film noir, mais avec des arrangements variées et recherchés avec des instruments des divers corps qui se répondent sur des thèmes riches et expressifs parfois même en canon.

 

Sa musique a un coté certes désuet mais qui, pour le coup, colle bien à l’ambiance tantôt mélancolique tantôt pleine de suspense de ce nouvel album de Holmes.

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

 

 

 

Repost0
15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 09:52
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LEONARD 2 VINCI

 

 

C'est de qui ? S. Levallois

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Des milliers d’années après que la race humaine ait finalement anhiliée toute possibilité de vie sur Terre, les rares descendants encore vivants errent dans l’espace infini à bord d’un gigantesque vaisseau nommé le Renaissance.

Poursuivis par des ennemis extra terrestres, nos lointains descendants décident d’envoyer une mission sur les reste de la Planète Bleue afin de récupérer une emprenite digitale de Léonarde De Vinci afin de le cloner et de créer un être de génie capable d’inventer des armes à la hauteur de leurs adversaires.

 

Dans cet ambitieux album au format adéquat pour apprécier la beauté des compositions de Stéphane Levallois, ce dernier nous donne à suivre en parallèle les dernières heures du génie de la Renaissance en proie aux doute, et les premières heures de cette créature née de l’adn de l’artiste/inventeur, véritable humain 2.0.

 

 

Alliant avec une rare maestria fond et forme, pour ce récit entre biographie et SF - avec en fil conducteur de nombreuses œuvres de De Vinci - Levallois alterne les atmosphères et les techniques en fonction des époques évoquées, passant d’un noir et blanc parfois rugueux que n’auraient pas renié les grands auteurs latins du médium (Breccia en tête) à un sépia réaliste expressif détaillé.

 

Si la narration peut parfois s’avérer un rien brusque dans ses transitions, Léonard 2 Vinci est un exercice de style étonnant, se plaçant parmi les meilleurs opus de la collection des Bandes dessinées du Louvre qui comptait déjà quelques très bons titres.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CELLO CONCERTO N°2

 

 

C'est de qui ? Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Une fois ou deux.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? C’est enfoncer des portes ouvertes que de dire qu’aujourd’hui le monde du cinéma n’arrive pas à se réinventer, préférant utiliser ad-nauséam les même recettes éprouvées (et parfois pas forcément réussies) du passé.

 

J’en veux pour nouvel exemple l’utilisation faite, au fil des années et dans des genres aussi multiples que divers, d’une ou deux œuvres de Krystof Penderecki, révélées avec brio par deux monuments du cinéma fantastique, à savoir l’Exorciste de Friedkin et Shining de Kubrick,  et que l’on va ré entendre jusqu’à plus soif durant les quatre décennies suivantes.

 

Et pourtant le reste de la discographie du compositeur polonais est au moins aussi riche et intéressante, d’un point de vue musical comme « illustratif ».

Le concerto pour violoncelle que j’ai choisi pour accompagner Léonard 2 Vinci est de nature à enterrer bien des B.O de film d’épouvante de ces dernières années.

 

Avec ses glissandi de cordes donnant aux instruments une stridence parfois insoutenable, ses micro-intervalles inventives, ses résonnances en canon, ses alternance de calme et de fureur musicale le tout porté par une unité thématique et mélodique forte, il donne à l’album conceptuel de Levallois une dimension épique qui, surtout sur les séances du futur, est tout à fait intéressante.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags