17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 11:57

 

 

Lio nous a gardé le meilleur pour la fin!

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : CONTES ET RECITS DE GUERRE

 

 

C'est de qui ? Dino Battaglia

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur B.O BD ? Oui, pour son adaptation de Gargantua & Pantagruel

 

 

C’est édité chez qui ?  Mosquito

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Publiées entre 1976 et 1977 dans Linus, le mensuel cofondé par Umberto Eco, auquel contribuèrent des artistes comme Sergio Toppi, Hugo Pratt ou Guido Crepax, ces huit adaptations de Maupassant s’inscrivent dans un travail de longue haleine entamé par Dino Battaglia en 1968, avec Moby Dick, et qui se poursuivra quasiment jusqu’à sa mort,  survenue en 1983, avec Poe, Lovecraft, Stevenson ou encore Rabelais. Toutes les "nouvelles" réunies ici par Mosquito ont pour toile de fond la guerre de 1870 qui opposa la France à la Prusse. Pour retranscrire cette époque faite de tensions, d’incertitudes, mais aussi de cruauté souvent absurde, et traduire au plus près le style de Maupassant, Battaglia a su créer un langage qui n’appartient qu’à lui et dont les expérimentations formelles n’ont pas pris une ride. Ce langage se caractérise d’abord par un effacement de la case qui permet au dessinateur d’abolir les repères spatio-temporels traditionnels de la bande dessinée, en libérant sa narration sur l’ensemble de la page, et d’offrir au regard différents parcours de lecture. Ce faisant, il parvient à nous faire voir, autant que ressentir, la dilatation temporelle propre à la littérature, en élaborant une sorte d’imparfait de l’indicatif visuel, tout en structurant le récit autour des personnages. Cette mise en espace extrêmement rigoureuse et parfaitement équilibrée (jusque dans la disposition et le graphisme des phylactères et des onomatopées) s’accompagne également d’un travail virtuose sur la matière. Comme l’écrit fort justement Frank Pouzargues dans son études consacrée à Contes et récits de guerre : « Chez Battaglia, le gris devient une couleur à part entière. Diluant les encres de Chine, les étalant, les tamponnant au coton-tige, les zébrant de blanc, les grattant au rasoir, il obtient des nuances de gris uniques rythmées par une savante utilisation des aplats noirs et des grandes surfaces blanches ». Enfin, au-delà de son immense talent de dessinateur, Battaglia était aussi un scénariste inspiré, capable de trouver le juste milieu dans sa réécriture de Maupassant (dont il avait d’ailleurs pleinement intégré l’esprit) entre fidélité et prise de distance, en tenant compte des nécessités imposées par la bande dessinée et sa propre sensibilité. Si l’adaptation peut se définir comme un art consommé de la recréation, alors Battaglia nous prouve ici qu’il en était l’un des maîtres incontestés.         

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? PAYSAGE DANS LE BROUILLARD

 

 

C'est de Qui ? Eléni Karaïndrou

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Non

 

 

On peut écouter? Un extrait, mais d'autres sont disponibles sur le Tube.

 

 

 

Ca donne Quoi ? Seconde collaboration entre Eléni Karaïndrou et le réalisateur Théo Angelopoulos, la bande-son de Paysage dans le brouillard (qui pourrait être le titre d’une nouvelle de Maupassant) contient déjà tous les éléments que l’on retrouvera par la suite dans ses deux œuvres les plus célèbres : Le regard d’Ulysse et L’Eternité et un jour. Lente et nostalgique, sa musique se déploie généralement autour d’une mélodie empreinte de simplicité et d’une profonde nostalgie qui n’a pas forcément besoin des images du film qu’elle illustre pour exister et en susciter de nouvelles. Ces images, dépouillées comme peut l’être un paysage gris-blanc aux contours indistincts, au milieu duquel se détacherait quelque silhouette solitaire, ce sont celles que l’on retrouve aussi dans chacune des pages de Battaglia. L’univers de la compositrice grecque et celui du dessinateur italien, tous deux hors du temps, étaient voués à se rencontrer… C’est chose faite, du côté de Maupassant. Au cœur du bocage normand disparaissant dans la brume, de la campagne endormie sous la neige, sur les berges d’une rivière où deux amis viennent oublier la guerre le temps d’une partie de pêche, ou dans l’ombre des ruelles d’un bourg désolé, attendant dans la crainte l’arrivée de l’envahisseur prussien. 

 

 

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Une chronique signée Lio

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 17:10

 

 

Une nouveauté BD qui tombe bien pour notre cycle Maupassant

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : BOITELLE ET LE CAFE DES COLONIES.

 


C'est de qui : Morice et Quella –Guyot adaptent Maupassant.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur B.O BD? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Grand Angle.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? En amateur éclairé de Maupassant  -qui, à l’époque bénie où je n’étais pas devenu trop fainéant/pressé et lisais encore de « vrais » livres, était l’un de mes auteurs favoris- je tire mon chapeau à l’équipe artistique du remarqué Facteur pour Femmes de l’an passé qui nous revient, en ce début 2016, avec une adaptation inspirée d’une nouvelle peu connue de l’auteur normand. Boitelle (c’est le titre original) présente, au travers du refus d’un couple de paysans obtus d’accepter le mariage de leur fils avec une jeune fille noire, toute la stupidité du « racisme ordinaire » encore tellement d’actualité dans notre époque troublée. Le scénariste a parfaitement su rendre l’atmosphère douce-amère si présente dans la plupart des récits de Maupassant (il propose d’ailleurs un court texte en conclusion pour donner sa version de ce qui arrive ensuite à la jeune fille) tandis que le style graphique de Morice, que j’ai trouvé encore plus abouti que sur le précédent album et qui m'a même fait penser à celui de Julie Rocheleau, est très adapté à l’ambiance de la nouvelle. Un one-shot  à ne pas rater si l’on aime un tant soit peu les adaptations littéraires réussies, les histoires édifiantes ou, tout simplement, la bonne BD.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? ANGELE

 

 

C'est de Qui ? Vincent Scotto

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Old school quand tu nous tiens ! C’est aussi du malheur d’une jeune fille dont il est question dans le Angèle de Pagnol mais c’est en grande partie grâce à la musique de Scotto que la tragédie du personnage d’Orane Demazis est atténuée jusqu’à presque devenir une comédie dramatique. Chansonnier célèbre qui a écrit les plus grands succès de gens comme Tino Rossi ou Joséphine Baker (oui, ça date d’un temps que les moins de …etc), Vincent Scotto a également à son actif quasiment 200 longs métrages dont la majorité de ceux de son ami Marcel Pagnol. Autant dire que le marseillais a le sens de la mélodie qui attrape l’oreille, et une histoire pareille, qui se déroule en plus dans la région où il est né lui procure de quoi montrer tout son savoir-faire. Une bande originale certes surannée mais qui apporte une jolie touche sentimentale voire mélancolique à notre adaptation de Maupassant.

 

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Une chronique par Fab

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 09:02

 

 

Dans l'optique de mini-cycles (encore!? diront certains ^^) sur les adaptations littéraires, nous ouvrons le bal avec l'un des auteurs français les plus célèbres, Guy de Maupassant, en trois oeuvres très distinctes, que ce soit dans leur traitement ou leurs sujets.

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : MONSIEUR BERMUTIER

 

 

C'est de qui ?  M. Vande Wiele

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lus chez nous? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Monsieur Bermutier, juge bonhomme mais néanmoins incisif, évoque, lors d’une soirée, quelques une de ses anciennes affaires. Si les nouvelles de Maupassant adaptées par le belge Vande Wiele se prêtent tout à fait à son style graphique délicieusement désuet tout en aquarelles, je suis moins sensible au choix des récits. En effet, même si le fil rouge entre les histoires est Bermutier lui-même, figure placide confronté à des affaires où criminalité et fantastique se côtoient, l’ensemble manque parfois cruellement d’unité, quand ce n’est pas de conclusion. A côté des versions proposées sur ce cycle (et encore il y a un ou deux autres albums que nous n’avons pas gardé pour cette fois) Monsieur Bermutier ne fait pas le poids et a du mal à faire honneur à l’auteur original.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? MR HOLMES

 

 

C'est de Qui ? Carter Burwell

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur le site? Oui

 

 

On peut écouter? Une preview oui :

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si on a pu lire ou voir le héros de Conan Doyle à quasiment toutes les sauces, une version du célèbre détective vieillissant (magnifiquement interprété par Sir Ian McKellen qui après Gandalf ou Magneto rajoute une icône à sa filmographie) au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale est clairement une première ! C’est le compositeur attitré des frères Cohen, et champion quasi incontesté de l’underscoring, qui est aux manettes de la B.O. Ses afficionados ne seront pas dépaysés puisque la musique qu’il a écrite pour le film de Condom est minimaliste à souhait, loin des (fort bonnes) B.O des séries TV à succès (que ce soit la mythique avec Jeremy Brett ou la récente avec Benedict Crumberbacht, toutes deux excellentes), sans thème catchy ou humour trop prononcé, avec même fort peu de suspense ou de tension. Ici on est plus dans le contemplatif, le dramatique subtil et progressif. N’étant pas très fan du style de Burwell, c’est clairement une B.O qui, si elle est pas trop mal passé avec la BD, je ne pense pas ré-écouter.

 

 

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Une chronique signée Fab

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 17:17

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : L’ETE DIABOLIK

 

 

C'est de qui ? Smolderen & Clérisse

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur B.O BD? Oui, sur l’excellent Souvenirs de L’Empire de L’Atome.

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le précédent album du duo était l’un des meilleurs de 2013 et je peux dores et déjà annoncer que cet Eté Diabolik fera également parti du top 10 de cette année (oui, je sais, nous ne sommes qu’à la mi-janvier mais c’est bien simple, au bout de 6 pages j’étais complètement absorbé et n’ai lâché le bouquin qu’arrivé au bout de  la 180ème). Nous sommes en 1967 et la vie d’Antoine, jeune garçon rangé, va soudain basculer et il va découvrir que les apparences sont parfois fort trompeuses.  Livre dans le livre, récit initiatique et histoire d’espionnage racée sur fond de Guerre Froide trouble, le scénario de Smolderen est tout ceci à la fois, sans pour autant s’éparpiller et en se payant le luxe de clins d’oeils référentiels réjouissants que ce soit BD (Diabolik évidement mai aussi Pilote) ou cinéma (de l’Exorciste à Blow Up, on sent le spécialiste passionné derrière le scénariste doué). Le graphisme de Clérisse, qui déjà en imposait sur Souvenirs, opte –époque oblige- pour un style groovy psychédelique des plus adapté, old school juste ce qu’il faut, qui sait être aussi sensuel (superbes protagonistes féminines) qu’inquiétant. Un album aussi original qu’abouti, une grande lecture !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? RED KING, WHITE KNIGHT

 

 

C'est de Qui? John Scott

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Souvent oui.

 

 

On peut écouter? Vous trouverez des extraits de toute la B.O sur ce site.


Pour la B.A par contre je peux vous proposer une vidéo :

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si, je le reconnais volontiers à l’occasion, certaines associations proposées chez nous sont hasardeuses, le score de Scott pour ce téléfilm HBO de la fin des années 80, sélectionné pourtant quasiment au hasard, a été d’une rare efficacité avec le nouvel opus de Clérisse et Smolderen. C’est bien simple, on dirait qu’il a été écrit pour ! Si, si ! Le scénario imagine un attentat ayant Gorbatchev pour cible, qu’un agent américain va tenter de stopper (rien que ça !). John Scott, stakhanoviste de la discipline (dont bizarrement  - et malheureusement- le seul job vraiment connu reste le Greystoke avec notre Christophe Lambert national), propose un score orchestral exaltant, qui n’aurait pas démérité sur un « vrai » film (comprenez « de cinéma ») avec un thème principal chargé de tension et des pistes dédiées à l’action directement héritées des grands scores des années 70 (ce qui, en 89, était un effort non négligeable). Une pépite qui mérite qu’on lui prête une oreille et qui fait un accompagnement idéal (j’insiste !), avec L’Eté Diabolik !

 

 

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Une chronique par Fab

 

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13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 14:25

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : LE CHASSEUR DE REVES. 1.

 

 

C'est de qui ? Martin Desbat

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisé chez nous? Non.

 

 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Une planche: (deux même)

 

 

Ca donne Quoi ? Pas sur que beaucoup d’enfants lisent ou liront encore le Don Quichotte de Cervantes. Mais ce n’est pas très grave puisque Martin Desbat nous en livre une version délirante et poétique avec son Chasseur, traqueur de gibiers de toutes sortes, tant que celui-ci sort de l’ordinaire. Seulement voilà, notre chasseur n’est pas doué pour son sport favori, c’est rien de le dire mais, grâce à son ingénieux serviteur, Sancho (oui, hein !) l’honneur est sauf même si les animaux ne finissent pas empaillés malgré les indénombrables trophées qui ornent la demeure de nos héros (excellente trouvaille que les animaux attendant bien sagement de l’autre coté des murs, ma fille a beaucoup aimé !). Bref, entre un bestiaire original et délirant, un style graphique haut en couleur et une narration au rythme enlevé, cette nouvelle série jeunesse à tout les atouts de son coté pour plaire au plus grand nombre!

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? LES RENCONTRES

 

 

C'est de Qui ?   Jacques Ibert

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous ? Oui

 

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont, plus exactement, les « 3 pièces de Ballet » des Rencontres d’Ibert que j’ai écouté avec Le Chasseur de rêves. Respectivement intitulées Les Bouquetières, les Créoles et les Bavardes, ces trois compositions regroupées en forme de ballet sont assez typiques du style de leur auteur. Ibert, qui, nous l’avons vu déjà chez nous, a composé pour l’écran et pour la scène, était assez versé dans le domaine de la musique illustrative et évocatrice. On pense dans cette description de personnages de la société à la dans évidemment, mais celle du ballet populaire, du music-hall. L’ensemble est enlevé, culmine en un virevoltement des instruments des plus entrainants et dégage une joie et une énergie communicative. Un accompagnement un rien décalé avec la BD de Martin Desbat mais qui lui confère un autre niveau de lecture que les adultes ne renieront pas.

 

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Une chronique signée Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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