LA BD:
C'est quoi : INFINTY 8. L’EVANGILE SELON EMMA.
C'est de qui : Vehlmann, Trondheim & Balez.
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui pour les deux scénaristes.
C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans ce nouveau tome on suit donc une nouvelle héroïne, l’Emma du titre, qui, après s’être débarrassé du commandement du vaisseau mère, va partir dans la nécropole flottante (fil rouge de la série jusqu’à présent) avec une poignée de passagers ayant chacun l’objectif d’y récupérer quelque chose. Les intérêts personnels vont rapidement prendre le dessus et faire éclater (littéralement !) le petit groupe, obligeant notre Emma a essayer de réparer les pots cassés.
Troisième fournée de la série concept Infinty 8 (qui comportera donc…8 tomes, oui, bien vu), l’Evangile selon Emma, marque un changement notable à mon sens avec les précédents (surtout avec le premier), à savoir que l’on entre vraiment dans le registre hommage à une certaine SF de série B et moins dans l’aspect « Donjon dans l’Espace » que j’avais pu trouver auparavant.
L’humour est certes encore présent de ci de là mais n’est plus la dominante. L’arrivée de Fabien Vehlmann au sein de l’écurie Infinity 8 explique peut être cela, pas que l’auteur de Green Manor n’aime pas la déconne mais, on l’a vu sur des choses comme Satanie, Des lendemains sans nuages ou encore Jolie Ténèbres, il peut et sait aussi proposer des scénarios fouillés et aux parts sombres évidentes.
Ici le thème religieux entre en jeu, de façon intéressante, entremêlé aux clins d’œil à quelques classiques du genre, que ce soit dans le look des robots (on pense notamment au Trou Noir de chez Disney) ou leur comportement (2001, HAL version basique).
Finissons en évoquant (tout de même !) la partie dessin et colo, si je suis moins fan du style de Balez que de ceux de ses prédécesseurs, il faut reconnaître que le coté graphique reste néanmoins dans cet esprit faussement suranné assumé qui donne son identité à la série pour l’instant.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? YOR THE HUNTER FROM THE FUTURE.
C'est de Qui ? J. Scott (mais pas que)
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Après des débuts remarqués dans le jazz et comme musicos de studio (il a entre autre bossé avec les Fab Four) des collaborations avec Mancini et John Barry orientent John Scott vers la musique pour grand écran où il va écrire pas loin d’une centaine de B.O.
Parmi quelques perles, on trouve dans sa discographie des choses plus confidentielles, mais toujours intéressantes, comme notre perle du jour (hum !)
C’est le cas de l’adaptation internationale de ce comics sud-américain qui a vu le jour -le film- via la volonté des studios de surfer sur le succès du Conan de MiIllius sorti l’année précédente. Si Yor pioche allègrement dans ce dernier tout en lorgnant vers Star Wars, il est à des années lumières (c’est le cas de le dire) de ses imposants modèles.
Coté B.O là aussi on frôle des sommets de ridicule. La faute n’en revient pas à Scott, loin de là, qui a composé une musique symphonique de haut vol pleine d’allant, flirtant avec les canons du genre (Williams en tête, mais pas que) et où cuivres sont à la fête, bien secondés par des cordes parfois un brin trop enthousiastes (on dirait presque du Disney sur certains passages, c’est dire !), le tout étant bien amusant avec le troisième volet d’Infinty 8. La production étant au départ plus qu’enthousiaste sur l’éventuel réception du public, les frères De Angelis sont commissionnés pour rajouter du matériau.
Fort mauvaise idée puisque les deux transalpins vont s’en donner à cœur joie dans le registre électronique embarrassant, saupoudré d’arrangements pop malvenus.
Inutile de dire que le résultat final, mélange hasardeux des deux B.O tronquées et mixées à qui mieux-mieux, n’arrangera en rien un long métrage déjà voué à l’échec.
----------------------------------
Une chronique de Fab