26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SEULES A BERLIN

 

 

C'est de qui ? N. Juncker

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que le III° reich vit ses dernières heures et que les troupes de Staline prennent le Reichstag, Evgeniya, jeune soviétique qui a menti sur son âge pour rentrer au NKVD, va rencontrer Ingrid, épouse d’un officier nazi qui subit depuis des semaines la répression des vainqueurs, avec tout ce que vous imaginez que cela sous entend de sévices.

Si au début l’allemande n’éprouve que haine et méfiance pour la russe, rapidement le fait qu’elles soient toutes deux bilingues et qu’elles écrivent un journal intime va rapprocher ces deux femmes ballotées dans un monde d’hommes.

 

Avec un sujet aussi fort il fallait se douter que Nicolas Juncker, adepte d’une BD historique à la fois documentée et très personnelle, allait réaliser un album marquant.

 

Seules à Berlin prend d’emblée son lecteur aux tripes par une alliance rare du fond et de la forme et la dureté des faits relatés qui pourtant ne le sont jamais avec crudité ou sensationnalisme. L’auteur choisit par exemple, pour raconter l’enfer vécu par Ingrid, de ne proposer que la lecture de son journal ; ou encore, il atténue le coté morbide de la recherche de la dépouille d’Hitler en inventant un officier Russe goguenard et cynique qui amène un second degré souvent salvateur.

 

 

Le trait de Juncker, en noir et blanc traversé de rares éclats de rouge sang, est à la fois réaliste dans ses décors et caricatural dans ses visages.

Comme c’était déjà le cas pour le très réussi La Vierge et la Putain, il est d’une grande originalité sur ce genre et n’en rend le message sur l’absurdité de la guerre et la cruauté des hommes, que plus  efficace.

Encore une belle réussite pour un auteur à part dans le paysage de la bd franco-belge.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :EXODUS

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Longtemps avant de connaître le succès grâce à Coppola et le la consécration grâce à Polanski (et oui, hélas, personne n’est parfait), Kilar se partageait entre la musique de films dans sa Pologne natale et la musique classique. Exodus, inspiré de l’épisode biblique du même nom (et non, pas par Bob Marley), contient en substance tout ce qui a fait le génie de son auteur.

 

Outre les clins d’oeils appuyés au répertoire classique (Ravel et le Boléro en tête), joue sur des motifs répétés avec de subtils enrichissements au fur et à mesure que la pièce progresse. Ajout d’instruments, amplification des percussions, augmentation des volumes… Kilar crée une impression de mouvement vers l’avant, de grandeur.

 

On retrouve aussi ce qui a fait le succès du compositeur pour le 7° art, du Roi et l’oiseau à Dracula, à savoir ces notes et accords graves plaqués au piano qui crée, sinon des dissonances au sein des mélodies, un sentiment de tension voire de malaise.

 

Une œuvre très solennelle sans pour autant être dénuée d’une certaine légèreté qui s’immisce dans l’histoire des deux héroïnes de Nicolas Juncker pour la rendre encore plus poignante.

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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