7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 09:56

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  A LA RECHERCHE DU DIMANCHE PERDU

 

 

C'est de qui ? I. Surducan

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Aventuriers de l’étrange

 

 

Déjà croisée sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Nina travaille sans relâche du lundi au …samedi et… rebelote car dans son monde il n’y a plus de dimanche !

 

Tour à tour cuisinière, jardinière, horlogère… notre Sisyphe de conte de fées n’en finit pas de trimer pour satisfaire les « loups » que sont devenus les jours de la semaine sans jamais pouvoir se reposer.

 

Jusqu’au jour où elle décide d’aller chercher le dimanche quitte à affronter la sorcière qui n’est pas celle qu’elle croit !

 

 

Iléana Surducan, en cavalier solitaire après un album jeunesse avec sa sœur, déjà chez les Aventuriers de l’Etrange, propose ici une adaptation d'un conte peu connu de Grimm, récit  aux thématiques toujours d’actualité qui ravit les plus jeunes par ses graphismes colorés et hybrides et charme les adultes par ses trouvailles graphiques et narratives et sa réflexion sur le travail et le loisir dans l’existence.

 

Comme pour les Contes de Grimm, dont un revu par sa sœur, l’éditeur propose une fois encore une édition soignée avec dorures qui rajoute au charme de ce petit album que je ne saurais que vous conseiller avec les grandes vacances qui arrivent !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : GRANDE VALSE

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? A mi-chemin entre les mélodies légères mais néanmoins souvent mélancoliques du Roi et L’oiseau et le majestueux gothique du Dracula de Coppola, cette Grande Valse signée par le compositeur polonais Wojceh Kilar est une variation inspirée d’un genre pourtant très exploité en classique.

 

Si les cordes virevoltantes sont bien là, un piano soliste et des vents –hautbois en tête- s’invitent également à la fête et Kilar en profite pour insuffler des nuances folkloriques tenues de ci de là notamment via des trilles et staccato bienvenus.

 

Une pièce enlevée et longue juste ce qu’il faut pour accompagner à merveille la recherche de ce si précieux dimanche perdu.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SEULES A BERLIN

 

 

C'est de qui ? N. Juncker

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que le III° reich vit ses dernières heures et que les troupes de Staline prennent le Reichstag, Evgeniya, jeune soviétique qui a menti sur son âge pour rentrer au NKVD, va rencontrer Ingrid, épouse d’un officier nazi qui subit depuis des semaines la répression des vainqueurs, avec tout ce que vous imaginez que cela sous entend de sévices.

Si au début l’allemande n’éprouve que haine et méfiance pour la russe, rapidement le fait qu’elles soient toutes deux bilingues et qu’elles écrivent un journal intime va rapprocher ces deux femmes ballotées dans un monde d’hommes.

 

Avec un sujet aussi fort il fallait se douter que Nicolas Juncker, adepte d’une BD historique à la fois documentée et très personnelle, allait réaliser un album marquant.

 

Seules à Berlin prend d’emblée son lecteur aux tripes par une alliance rare du fond et de la forme et la dureté des faits relatés qui pourtant ne le sont jamais avec crudité ou sensationnalisme. L’auteur choisit par exemple, pour raconter l’enfer vécu par Ingrid, de ne proposer que la lecture de son journal ; ou encore, il atténue le coté morbide de la recherche de la dépouille d’Hitler en inventant un officier Russe goguenard et cynique qui amène un second degré souvent salvateur.

 

 

Le trait de Juncker, en noir et blanc traversé de rares éclats de rouge sang, est à la fois réaliste dans ses décors et caricatural dans ses visages.

Comme c’était déjà le cas pour le très réussi La Vierge et la Putain, il est d’une grande originalité sur ce genre et n’en rend le message sur l’absurdité de la guerre et la cruauté des hommes, que plus  efficace.

Encore une belle réussite pour un auteur à part dans le paysage de la bd franco-belge.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :EXODUS

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Longtemps avant de connaître le succès grâce à Coppola et le la consécration grâce à Polanski (et oui, hélas, personne n’est parfait), Kilar se partageait entre la musique de films dans sa Pologne natale et la musique classique. Exodus, inspiré de l’épisode biblique du même nom (et non, pas par Bob Marley), contient en substance tout ce qui a fait le génie de son auteur.

 

Outre les clins d’oeils appuyés au répertoire classique (Ravel et le Boléro en tête), joue sur des motifs répétés avec de subtils enrichissements au fur et à mesure que la pièce progresse. Ajout d’instruments, amplification des percussions, augmentation des volumes… Kilar crée une impression de mouvement vers l’avant, de grandeur.

 

On retrouve aussi ce qui a fait le succès du compositeur pour le 7° art, du Roi et l’oiseau à Dracula, à savoir ces notes et accords graves plaqués au piano qui crée, sinon des dissonances au sein des mélodies, un sentiment de tension voire de malaise.

 

Une œuvre très solennelle sans pour autant être dénuée d’une certaine légèreté qui s’immisce dans l’histoire des deux héroïnes de Nicolas Juncker pour la rendre encore plus poignante.

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 09:12
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi : BRAM STOKER’S DRACULA

 

 

C'est de qui ? Mignola adapte Coppola (qui lui-même adapte Bram Stoker)

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt Comics

 

 

Déjà croisés chez B.O BD? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Si le roman de Bram Stoker, petite merveille d’horreur gothique, inspirateur de générations de suiveurs plus ou moins inspirés, a connu moult adaptations au grand écran, peu ont la teneur de celle de Francis Ford Coppola sortie il y a déjà un quart de siècle!

 

Relativement fidèle au texte de Stoker, à quelques exceptions notables près, véritable lettre d’amour au 7° Art via des références multiples, fort d’un casting solide emmené par un Gary Oldman habité, le Bram Stoker’ s Dracula est unique en son genre.

 

Pour le passage au comics le futur papa d’Hellboy, avec son style graphique déjà unique peaufiné chez Marvel et DC, s’imposait.

 

 

C’est le vieux briscard Roy Thomas - qui s’est déjà frotté au personnage- qui s’attèle à l’adaptation.

Il suit à la lettre ou presque le scénario du film, en en gardant la substantielle moelle gothique ce qui permet à Mignola de livrer des compositions  magistrales aux grands à plats de noirs et autres zones d’ombres expressionnistes.

 

Pensées pour la couleur (quoique puisse en croire les lecteurs persuadés que le travail de l’artiste en noir et blanc), ses compositions sont superbement mises en valeur par Mark Charello.

A l’occasion du 25° anniversaire de cet album culte (et depuis longtemps introuvable), Delcourt en propose une version retravaillée fort soignée qui rend hommage au talent des artistes impliqués !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : DRACULA

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Ce n’est qu’à soixante ans, dont plus de la moitié à composer des musiques de films dans sa Pologne natale essentiellement (avec une ou deux exceptions comme la musique du Roi et L’Oiseau, qui lui vaudra le prix Louis Delluc) que Wojciech Kilar connait enfin la renommée internationale grâce à la B.O du Dracula de Coppola.

Le réalisateur voulait au départ Witold Lutoslawski compatriote de Kilar, indisponible et malade qui conseillera son ami.

 

N’y allons pas par 4 chemins, la musique de Kilar, forte de trois thèmes aux variations infimes, est responsable d’une grande partie de la réussite du film. En effet son utilisation des cordes à la fois romantique et terrifiante, ses cuivres grondants aux montées en puissance  implacables, ses chœurs éthérés ou lyriques d’outre-tombe, le tout agrémenté de sons issus du film sur certaines pistes, est en quelque sorte la quintessence de 40 ans de bande son de film d’épouvante.

 

Mélangeant les influences des grands maîtres du genre, les James Bernard et autres Harry Robinson, à ses propres origines musicales, le compositeur écrit là ce qui reste parmi ses plus marquants opus, toutes catégories confondues, qui marquera quelques grands de la discipline, à commencer par Howard Shore.

 

Bonheur cinéphilique, la B.O de Kilar est ressortie il y a peu dans une version ultra complète de plus de 3h qui permet d’en apprécier les multiples variations et où l’on pourra piocher avec délice pour accompagner la lecture du comics de Thomas et Mignola !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 07:46
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA FIN DU MONDE EN TRINQUANT

 

 

C'est de qui ? Krassinsky

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez B.O BD ? Oui, sur son précédent album.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? La sainte Russie, fin du XVIII° Siècle. Nikita Petrovich et son équipe de savants sont dans tous leurs états, en effet ils viennent de découvrir qu’un astéroïde va s’écraser en plein milieu de la Sibérie.

 

Ce qui ne semble pas émouvoir outre mesure la tsarine Catherine qui, devant l’insistance de notre scientifique, va décider de l’envoyer en personne prévenir la population habitant sur place. Voilà notre acariâtre cochon flanqué d’un élève aussi bête que maladroit imposé par un ami politique, sur les routes glacées du cœur de la Russie…ah, j’oubliais de préciser que la population menacée par la comète est un ramassis de brigands et autres coupe jarrets exilés là-bas en pénitence.

 

Le périple s’annonce des plus dangereux, peut-être même plus que la prétendue menace !

 

Il y a trois ans de ça Jean Paul Krassinsky nous avait régalé avec Le Crépuscule des Idiots, le revoilà en pleine forme pour cette fable satirique, animalière là encore, où il fait preuve d’un humour vif et d’une verve qui fait mouche.

 

Brocardant à nouveau la nature humaine via l’anthropomorphisme, à la manière des grands de la discipline, La Fontaine en tête, il choisit un background historique parfait où toute sa galerie de portraits plus grands que nature s’ébat et s’époumone à qui mieux-mieux.

 

L’autre grand atout de ce nouvel opus c’est bien entendu le dessin, mélange de réalisme old school dans la lignée d’un René Follet (avec des décors à l’aquarelle superbes) et de caricature disneyenne réussie ; le tout servant parfaitement le propos.

 

Bref, vous l’aurez compris, on tient là indubitablement l’une des réussites de cette rentrée BD !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LE ROI ET L’OISEAU

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu dans le coin? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? D’abord sorti sous une forme désavouée par ses créateurs (et sous le titre d’origine La Bergère et le Ramoneur, fidèle au conte dont il est tiré), Le Roi et L’Oiseau refait surface quelques décennies plus tard avec le succès –mérité- que l’on connaît. Myazaki avoua d’ailleurs que c’est le film qui lui donna envie de faire de l’animation).

 

Joseph Kosma, compositeur de la musique d’origine étant décédé quelques temps avant la reprise du projet, Paul Grimault fait finalement appel au polonais Wojciech Kilar ayant été fort impressionné par son  travail sur un long métrage de Wajda quelques années auparavant.

Le compositeur polonais garde les chansons originales et développe d’autres idées proposées par Kosma tout en insufflant beaucoup de sa propre personnalité musicale dans la partition.

 

Ce score est atypique dans la carrière de Kilar car c’est l’un des seuls dont l’ambiance est souvent burlesque, joyeuse voire humoristique. A en faire clairement regretter que le reste de l’œuvre ait été aussi austère et mélancolique en général.

 

Ici l’influence oscille entre le cirque, la fanfare, et les danses et musiques folkloriques slaves pour un résultat enthousiasmant qui révèle encore plus le caractère pince sans rire du nouvel album de Krassinsky.

 

 

 

 

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8 janvier 2019 2 08 /01 /janvier /2019 07:56

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE FRERE DE GORING.

 

 

C'est de qui ? Le Gouëfflec et Lejeune

 

 

La Couv':

 

Mon frère le monstre  /  Le frère de Göring  Vs.  The Pianist

 

Déjà croisés sur le site? Oui.

 

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

 

Une planche:

 

Mon frère le monstre  /  Le frère de Göring  Vs.  The Pianist

 

Ca donne Quoi ? Comment deux frères ayant reçu la même éducation peuvent, à l’âge adulte avoir des destins aussi éloignés que possible ? C’est via le portrait d’Albert Göring, qui vient se livrer aux alliés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que Le Gouëfflec et Lejeune vont répondre à cette question et dresser le portrait d’un homme resté dans l’ombre terrifiante de son frère, haut dignitaire nazi, et ce malgré des choix à l’opposé des idéaux prôné par la clique à Hitler puisqu’il ira même jusqu’à changer de nationalité et à aider des juifs à échapper à la déportation.

 

Le scénariste a opté, avec justesse, sur le principe de la confession/interrogatoire présentant les faits marquants de la jeunesse des futurs frères ennemis via des flashbacks chronologiques qui ne se suivent pas toujours et c’est pour le mieux).

 

Part pris intéressant aussi que la personnalité du soldat américain qui questionne Göring et qui le considère quasiment aussi coupable que son frère, laissant habilement un léger doute planer, très compréhensible dans le climat de l’époque.

 

Coté dessin c’est du réaliste détaillé agréable qui évite avantageusement, en partie aussi grâce à la colo, de verser dans le photoréalisme croisé habituellement sur ce genre de BD.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE PIANISTE

 

 

C'est de qui ? Chopin et W. Kilar

 

 

La Couv':

 

Mon frère le monstre  /  Le frère de Göring  Vs.  The Pianist

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Avec un tel sujet, tiré qui plus est d’une histoire vraie (la survie tragique d’un pianiste polonais durant la 2° Guerre Mondiale) Polanski tenait, dans la lignée de la Liste de Schindler de Spielberg, un mélo-historique destiné au succès ne serait-ce que par sa portée émotionnelle.

 

Carton plein avec une quinzaine de récompenses parmi lesquelles d’aussi prestigieuses qu’une Palme d’Or à Cannes, les Césars et Oscars de meilleur réal pour Polanski et acteur pour un Adrian Brody transfiguré pour le rôle.

 

On pourrait cependant gloser sur le César décerné à Kilar pour la musique du film, cette dernière, essentiellement diégétique, étant composée de morceaux de Chopin interprétés avec une certaine passion par le pianiste Janusz Olejniczak.

 

Kilar a quant à lui écrit une longue suite utilisée comme musique « illustrative » du film qui, cependant, ne démérite ni dans sa composition ni, osons la comparaison, aux cotés des pièces de Chopin.

 

L’ensemble est d’une grande beauté formelle, d’une puissance émotive certaine et, de fait, fort en phase avec le premier volet du frère de Göring.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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