Ca donne Quoi ? Un trio de potes scientifiques mène une mission de recensement d’insectes sur l’île de Nassao, en plein océan pacifique. Apparemment seuls habitants de l’île, le temps sans relations sexuelles commence à leur paraître bien long.
Mais ils vont bientôt découvrir qu’une peuplade de jeunes femmes aussi accortes qu’avenantes réside bel et bien dans ce lieu paradisiaque (ou en tout cas qui le devient soudainement), et que, tenues à un rite d’abstinence en dehors d’une certaine période de fécondation, elles sont tout aussi en manque de sexe !
Alliant l’humour a un superbe trait rond et cartoony coloré, débordant de sensualité exacerbée, Ruben Del Rincon, que l’on a vu sur des choses plus classiques chez nous, propose un diptyque très frais et fun, aux scènes de sexe explicites débridées et émoustillantes, ses vahinés sont voluptueuses et peu farouches et n’ont rien à envier à ses paysages bucoliques
LA MUSIQUE:
C'est quoi :FANTASY ISLAND
C'est de qui ?
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Bien avant Peter Dinklage et son interprétation de Tyrion Lannister dans GOT, un autre nain, français celui ci, avait fait les beaux jours de la série TV américaine.
Fantasy Island, dont une sorte de remake horrifico-paresseux va sortir sur les écrans sous peu, a, durant sept saisons, emmené les téléspectateurs dans une île où, pour la somme d’argent idoine, les visiteurs pouvaient voir leurs rêves se réaliser.
Laurence Rosenthal, qui multiplia les allers retours entre petit et grand écran au cours de sa carrière, signe le générique et les B.O d’une poignée d’épisodes. Fort de sa formation classique (et française !), il écrit des partitions aux arrangements riches, où les cordes expriment à la fois le rêve et le romantisme et où les cuivres et percussions sont dédiés au suspense et au fantastique.
Une bande son joliment surannée qui rajoute au décalage parfois second degré de Nassao.
Ca donne Quoi ? Deux boxeurs on ne peut plus différents, de par leurs origines, leur motivation, leurs parcours ou encore leurs styles vont s’affronter pour le titre de champion du monde.
Mais derrière ce combat ce sont deux histoires que nous donne à découvrir cet album atypique. Hector, garçon aisé fils d’un champion d’athlétisme violent dont l’ombre l’empêche de s’épanouir et qui va se découvrir dans le noble art, s’affranchir de la domination paternelle et assumer son homosexualité ; et Rafa, lui aussi « fils de » même si son père taquinait plus le taureaux que les pistes de course. Forte tête, cogneur et encaisseur, aimant la boxe tout autant que la fête, quitte à –très-mal finir avant de trouver la rédemption sur le ring.
Si présenté comme ça El Boxeador pourrait passer pour un énième récit de boxe, je vous arrête tout de suite en vous disant que c’est probablement l’une des meilleures choses que j’ai lu cette année !
Généreux bouquin à l’italienne à la présentation classe, El Boxeador se lit des deux cotés, comme deux histoires (inter)dépendantes, chaque partie de l’album se rejoignant pour le match final.
La destinée de chacun des boxeurs est assurée par un scénariste/artiste différent, aux styles parfois éloignés mais dont l’unité graphique est assurée, entre autre, par une bichromie aux rouges éclatants.
Del Rincon prête son trait cartoony parfois caricatural à l’histoire de Rafa tandis que Carot et son style délié et anguleux, pas sans faire penser à celui des jumeaux Ba et Moon, écrit et dessine celle d’Hector, livrant un travail parfois époustouflant que ce soit au niveau des choix de cadrage, des technique utilisées, ou de la narration, magnifiant son récit via de grandes pages superbes, qu’elles représentent des combat ultra vivants ou des scènes intimistes touchantes et fortes.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CHAMPION
C'est de qui ?D. Tiomkin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après quelques désillusions avec l’usine à rêve, Tiomkin met en musique quelques films moins grand spectacle, profitant de cet aparté pour se faire à nouveau plaisir et développer des qualités musicales qui le mèneront jusqu’à la reconnaissance ultime et le succès de High Noon quelques années après.
Champion, si pas le boulot le plus marquant de son auteur, est un bel exemple de la variété que Tiomkin était capable de développer sur un film quand on lui en laissait le loisir.
Alternant des pistes jazzy à la Gershwin et des thèmes plus dramatiques, utilisant beaucoup de cuivres mais sachant également se faire discret sur des pistes d’underscoring illustratives quasi parfaites dans le domaine, Tiomkin exploite au mieux toutes les possibilités qu’offre le scénario.
Le score de Champion, film de boxe classique mais loué pour ses qualités réalistes et dramatiques, qui marquera l’avènement d’un certain Kirk Douglas, est, malgré son grand âge marqué, plutôt de bonne compagnie avec l’excellent album du duo espagnol.
Ca donne Quoi ? Si ces derniers temps nous avons eu le plaisir de redécouvrir de véritables pépites du patrimoine Franco-Belge via leur rééditions classes, n’oublions pas que les éditions du Long Bec c’est aussi des projets originaux.
Bel exemple avec cette Ombre de l’Aigle, adaptée d’un des rares romans non traduits chez nous du grand Arturo Perez Reverte, qui narre de façon assez cocasse, si tant est que la boucherie des Guerres Napoléoniennes puisse prêter à rire, la tentative d’une troupe de soldats espagnols enrôlés de force sous la bannière française qui cherche à déserter et se retrouvent par un coup du sort héros de la bataille de Sbodonovo.
Làs, les voilà partis pour la campagne de Russie qui, comme vous le savez (ou pas d’ailleurs dépendant de votre curiosité et de votre culture, qui bien souvent vont de pair et qui, je le constate hélas un peu plus chaque jour a tendance à partir à vau l’eau…la culture en général hein, pas la votre en particulier !) fût un véritable désastre et fort peu de notre soldatesque hispanique en reviendra.
Un récit haut en couleur, plein d’humour et de panache, magnifiquement servi par un trait cartoony décalé qui n’est pas sans rappeler celui de l’excellent Brüno !
Une belle surprise !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LES HUSSARDS
C'est de Qui ? G. Auric
La couv'
Déjà croisé dans le coin? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le compositeur attitré de Cocteau, également versé dans la musique de théâtre et l’opéra-comique, livre ici sur cette comédie débridée se déroulant durant la campagne d’Italie de Bonaparte, une musique enlevée, aux arrangements hérités du classique qui ne s’embarrasse pas de coller à une quelconque réalité historique, mettant plutôt en avant une ambiance martiale.
Le burlesque prenant largement le pas sur le contexte le choix est défendable et on sent que, si très réussie dans le registre descriptif et humoristique, la partition d’Auric est supposée mettre en avant cet aspect.
Avec L’Ombre de l’Aigle, et malgré les passages plus dramatiques de ce dernier, c’est fort amusant car ça augmente le décalage de l’histoire.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)