7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 16:04




 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ENFER




 

C'est de qui ? N. Badout



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Sarbacane




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  J’ai un assez net souvenir  de l’Enfer, film sorti au début des années 90 où Cluzet cabotinait beaucoup et où Emmanuelle Béart, avant ses errances chirurgico-esthétiques, emportait l’adhésion de par  sa beauté  et son jeu.

Chabrol s’était fait plaisir en auto-assumant la filiation avec Clouzot auteur du scénario original dont la tentative de mise en scène, trois décennies plus tôt, s’était soldée par un échec cuisant, entraînant, entre autre chose, la défection de son principal interprète masculin (Regianni fait une dépression  suite à la pression de son réal’) et l’infarctus du metteur en scène.



 

Sur un sujet assez classique (un mari maladivement jaloux sombre dans une paranoïa aigue et fait vivre à sa jeune épouse…un enfer!) Clouzot avait choisi de privilégier la forme sur le fond en utilisant des méthodes alors assez inédites dans le cinéma mainstream français, à base entre autres de traitements en post-prod, de colorisations psychédéliques et autres effets stroboscopiques.

 

La version de Chabrol est bien plus lambda et, par bonheur, un documentaire sur le tournage d’origine est sorti à la fin des années 2000, montrant notamment quantité de rushes où la magnifique Romy Schneider est “retouchée” de maintes sortes (et, procédé moins pertinent à mon sens, des scènes jamais tournées jouées en face à face et sans décors par deux acteurs de l’époque dont la très belle -décidément!- Bérénice Béjo). Je suis de bonne, je vous met

 

A noter qu’un peu après la sortie en DVD est également paru un très beau bouquin qui présente nombres de photos du film et de son tournage.

 

Cette interminable remise en situation nous amène à l’album d’aujourd’hui, dans lequel Nicolas Badout, dont c’est la première incursion dans le 9° art, reprend le scénario originel de Clouzot.

 

Au début des sixties, Odette et Marcel sont un jeune couple qui tient un hôtel- restaurant au bord du lac de Grandval. Au bout de quelques années, Marcel commence à avoir des troubles du sommeil qui vont le conduire à des sautes d’humeur et, de fil en aiguille, à développer une paranoia sur le fait que sa femme le trompe, jusqu’à dépasser les limtes.



 

Badout adapte le texte fidèlement, essayant de recréer visuellement les désidératas de Clouzot, notamment des passages en couleurs étranges pour les séances où le mari s’imagine des choses et un noir et blanc pour le reste  de la narration.



 

Côté graphismes l’auteur s’inscrit dans la tradition de gens comme Charles Burns outre Atlantique ou Mezzo chez nous, avec des effets d’ombres et d'encrages quasi expressionnistes parfois.

 

Récit noir classique mais solide, bien narré et à la fois hommage à un géant du cinéma français et à son film maudit, L’Enfer est un album qui ravira plus d’un amateur!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT



 

C'est de qui ? D. Tiomkin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? Quatrième et dernière B.O composée par Tiomkin pour Sir Alfred Hitchcock, le Crime était presque parfait débute faussement avec un thème principal aux airs de valse avant de glisser vers un suspense appuyé, à base de motifs intriqués joués par des instruments aussi variés qu’une trompette étouffée, des trémolos de flûte traversière, un cor dans les graves ou encore des timpani et autre vibraphone.



 

Jamais dissonante malgré la richesse voire la complexité de ses thèmes ; la partition de Tiomkin construit peu à peu une tension quasi constante que certaines pistes viennent quelque peu contrebalancer (on notera un clin d’œil  à  Moussorgsky des plus inattendus).

 

Surannée juste ce qu’il faut pour coller à l’époque de l’Enfer, la B.O de Tiomkin en souligne à la fois les passages psychologiques et le lent mais inexorable glissement  de l’intrigue vers la tragédie.


 

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5 mars 2020 4 05 /03 /mars /2020 14:07
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  56° DISTRICT

 

 

C'est de qui ? Munoz et Collins.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu des années 60, dans son Argentine natale, José Munoz suit l’enseignement de rien moins que l’immense Breccia qui aura, vous vous en doutez, une influence majeure sur le style des débuts du dessinateur.

Sous l’impulsion d’Hugo Pratt (décidément, la carrière de Munoz partait sous de bons auspices !) il va dessiner, pendant une poignée de numéros, la série policière 56° District, scénarisée par Eugenio Zappietro qui prend pour l’occasion le pseudonyme plus vendeur de Ray Collins.

 

56° District s’inspire des grands classiques du Noir U.S dont elle reprend les codes à la lettre : flic hard boiled taciturne, myosine et franc du collier, seconds couteaux douteux, femmes fatales, mafieux dangereux et même la voix off !

On y suit les investigations musclées et parfois fatales de Zero Galvan, un inspecteur fraîchement débarqué à New York et qui entend bien ne pas se laisser marcher sur les pieds, quitte à les mettre dans le plat, voire dans le derrière de flics corrompus, de porte flingues cruels et autres journaliste arriviste.

 

Si la multiplication de protagonistes sur certains récits peut parfois faire hausser un sourcil au lecteur peu attentif, les scénarios sont variés et tiennent en haleine, et l’amateur du genre (dont-vous le savez-je fais partie) se délectera de ce feuilleton old school, jusqu’ici inédit chez nous et que Casterman a eu l’excellente idée de traduire et de proposer dans une édition soignée enrichie d’une préface et d’une postface où l’on retrouve, outre une interview des auteurs, des informations intéressantes sur la période et le genre ainsi que la carrière de celui qui marquera en compagnie de son compatriote Carlos Sampayo, quelques années plus tard le medium avec Alack Sinner, monument Noir du 9° art s’il en est !

 

 

Cerise sur le gâteau, en préambule de 56° District, l’éditeur propose la mini série western Jim Sudden, réalisée par les auteurs juste avant leur polar.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT

 

 

C'est de qui ? D. Tiomkin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dernière B.O composée par Tiomkin pour Sir Alfred Hitchcock, le Crime était presque parfait débute faussement avec un thème principal aux airs de valse avant de glisser vers un suspense appuyé, à base de motifs intriqués joués par des instruments aussi variées qu’une trompette étouffée, des trémolos de flute traversière, un cor dans les graves ou encore des timpani et autre vibraphone.

Jamais dissonante malgré la richesse voire la complexité de ses thèmes ; la partition de Tiomkin construit peu à peu une tension quasi constante que certaines pistes viennent quelque peu contrebalancé (on notera un clin d’œil  à  Moussorgsky des plus inattendus).

 

Avec des époques communes, les deux media du jour, old school juste ce qu’il faut, ont donné un résultat des plus appréciables !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 13:56

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE ROYAUME DE BLANCHE FLEUR

 

 

C'est de qui ? B. Feroumont

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà lu chez nous? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Anne est, comme le reste du royaume, en effervescence ! En effet son amie la princesse va se marier et sa taverne va ouvrir juste à temps pour les festivités.

Sauf que les choses ne vont pas se passer comme prévu, la reine ayant pris en grippe notre héroïne et étant bien décidée à s’en débarrasser. Ajoutez à cela une invasion imminente, une héritière de prophétie qu’on redécouvre et des trahisons de toute sorte et vous comprendrez que le royaume est loin d’être un havre de tranquillité !

 

A la fois album indépendant et conclusion de la série d’origine ( Le Royaume , tout court), Le Royaume de Blanche Fleur en reprend tout les (bons) ingrédients : humour fin, détournement de contes, personnages attachants, action et aventure !

 

Ajoutez à cela le trait rond et cartoony coloré d’un Benoit Féroumont en pleine forme et vous obtenez un généreux one shot médiéval tout public des plus rafraichissant !

 

(Bon maintenant on aimerait qu’il nous refasse quelque chose un peu plus dans la veine de Gisèle et Béatrice )

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : CYRANO DE BERGERAC

 

 

C'est de qui ? D. Tiomkin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui, souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Cette adaptation de la pièce de Rostand donne l’occasion à Dimitri Tiomkin, après deux scores de films noirs, de se frotter à une musique d’influence  baroque pour laquelle il va même avoir, pour la première fois, l’occasion d’écrire pour le clavecin, la harpe et tout un orchestre symphonique.

 

Résolument enjouée, sa partition fait preuve d’une tessiture riche qui fait la part belle aux harmonies.

Les ambiances évoluent entre la romance et l’aventure avec des variations d’un thème principal intéressantes.

 

La bonne humeur générale et la couleur historique prononcée de la B.O sont tout à fait adaptées à cette énième danse au Royaume de Blanche Fleur.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 14:12

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  EL BOXEADOR

 

 

C'est de qui ? Rubén del Rincon & Manolo Carot

 

 

La Couv':

 

Victoire par K.O   /  El Boxeador  Vs.  ChampionVictoire par K.O   /  El Boxeador  Vs.  Champion

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Le Long Bec

 

 

 

Une planche:

 

 

Victoire par K.O   /  El Boxeador  Vs.  Champion

 

 

Ca donne Quoi ? Deux boxeurs on ne peut plus différents, de par  leurs origines, leur motivation, leurs parcours ou encore leurs styles vont s’affronter pour le titre de champion du monde.

Mais derrière ce combat ce sont deux histoires que nous donne à découvrir cet album atypique.  Hector, garçon aisé fils d’un champion d’athlétisme violent dont l’ombre l’empêche de s’épanouir et qui va se découvrir dans le noble art, s’affranchir de la domination paternelle et assumer son homosexualité ; et Rafa, lui aussi « fils de » même si son père taquinait plus le taureaux que les pistes de course. Forte tête, cogneur et encaisseur, aimant la boxe tout autant que la fête, quitte à –très-mal finir avant de trouver la rédemption sur le ring.

 

Si présenté comme ça El Boxeador pourrait passer pour un énième récit de boxe, je vous arrête tout de suite en vous disant que c’est probablement l’une des meilleures choses que j’ai lu cette année !

 

Victoire par K.O   /  El Boxeador  Vs.  Champion

 

Généreux bouquin à l’italienne à la présentation classe, El Boxeador se lit des deux cotés, comme deux histoires (inter)dépendantes, chaque partie de l’album se rejoignant pour le match final.

La destinée de chacun des boxeurs est assurée par un scénariste/artiste différent, aux styles parfois éloignés mais dont l’unité graphique est assurée, entre autre, par une bichromie aux rouges éclatants.

 

Del Rincon prête son trait cartoony parfois caricatural à l’histoire de Rafa tandis que Carot et son style délié et anguleux, pas sans faire penser à celui des jumeaux Ba et Moon, écrit et dessine celle d’Hector, livrant un travail parfois époustouflant que ce soit au niveau des choix de cadrage, des technique utilisées, ou de la narration, magnifiant son récit via de grandes pages superbes, qu’elles représentent des combat ultra vivants ou des scènes intimistes touchantes et fortes.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CHAMPION

 

 

C'est de qui ? D. Tiomkin

 

 

La Couv':

 

Victoire par K.O   /  El Boxeador  Vs.  Champion

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Après quelques désillusions avec l’usine à rêve, Tiomkin met en musique quelques films moins grand spectacle, profitant de cet aparté pour se faire à nouveau plaisir et développer des qualités musicales qui le mèneront jusqu’à la reconnaissance ultime et le succès de High Noon quelques années après.

 

Champion, si pas le boulot le plus marquant de son auteur, est un bel exemple de la variété que Tiomkin était capable de développer sur un film quand on lui en laissait le loisir.

Alternant des pistes jazzy à la Gershwin et des thèmes plus dramatiques, utilisant beaucoup de cuivres mais sachant également se faire discret sur des pistes d’underscoring illustratives quasi parfaites dans le domaine, Tiomkin exploite au mieux toutes les possibilités qu’offre le scénario.

 

Le score de Champion, film de boxe classique mais loué pour ses qualités réalistes et dramatiques, qui marquera l’avènement d’un certain Kirk Douglas, est, malgré son grand âge marqué, plutôt de bonne compagnie avec l’excellent album du duo espagnol.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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8 septembre 2017 5 08 /09 /septembre /2017 07:01

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi : GOLD STAR MOTHERS

 

 

C'est de qui ? C. Grive & F. Bernard.

 

 

La Couv':

 

Blessures de Guerre  /  Gold Star Mothers  Vs.  The Negro soldier

 

 

Déjà lus chez nous? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

 

Une planche:

 

 

Blessures de Guerre  /  Gold Star Mothers  Vs.  The Negro soldier

 

 

 

Ca donne Quoi ? Je dois vous avouer qu’au premier abord je n’étais pas forcément emballé par a lecture de Gold Star Mothers. Le dessin façon nouvelle école, la colo faussement naïve, le sujet même (l’un des voyages en France des mères et femmes de soldats américains morts lors de la Première Guerre Mondiale), j’y suis allé un peu à reculons.

 

Mais je lis de la BD depuis trop longtemps pour m’arrêter à une première impression, et, au fur et à mesure d’une lecture très fluide, il faut reconnaître que Catherine Grive sait provoquer l’émotion, capter et traduire les moments subtils et forts de ce qu’ont du vivre ces pèlerines, leur rapprochement malgré les différences sociales et d’âge, leur rapport au deuil …

 

Le trait de Fred Bernard, inattendu sur un tel sujet, rajoute à l’empathie du scénario, faisant finalement plus penser aux illustrations journalistique d’antan qu’à un énième Sfar ; son style graphique épuré mais expressif que l’on croirait colorié aux crayons, ajoute à l’originalité du titre.

 

Reste après le sujet qui, là par contre, m’a effectivement moins touché même s’il est traité de manière juste et fine.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE NEGRO SOLDIER

 

 

C'est de Qui ?  D. Tiomkin

 

 

La couv' 

 

 

Blessures de Guerre  /  Gold Star Mothers  Vs.  The Negro soldier

 

 

Déjà entendu chez nous? Souvent.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour cette série de documentaires de propagande sur la Seconde Guerre Mondiale, produits par Capra et réalisés durant les dernières années du conflit, Dimitri Tiomkin, au faite de sa renommée,  livre une musique aux accents forcément martiaux et à l’élan on ne peut plus patriotique.

 

Si sur le segment The Battle of Russia il cite Tschaikovsky et Rachmaninof, sur The Negro Soldier c’est l’Ode à la joie de ce bon vieux Beethoven qu’il reprend allègrement et n’hésites pas à associer à l’hymne américain et autres gospel traditionnels (le titre du docu vous aura je présume donné un indice sur le sujet).

 

Le résultat musical est évidemment  loin d’être aussi convaincant que ce que Tiomkin a  pu écrire pour le cinéma de fiction mais reste intéressant dans son approche et dans l’unité musicale malgré les styles parfois forts éloignés au départ des matériaux utilisés.

 

L’ambiance décalée et désuète de cette B.O atypique est  intéressant sur Gold Star Mothers.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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