LA BD:
C'est quoi : BOHEMIANS
C'est de qui : Divers, supervisés par P. Buhle
La Couv':
Ca donne Quoi ? Si, malheureusement, pour beaucoup de gens la bohème n’évoque qu’une chanson populaire bien trop entendue si vous voulez mon avis, l’album que les éditions Nada proposent en français cet automne devrait remettre en perspective ce mouvement artistique et mode de vie libertaire, libre penseur et résolument marginal.
Divisé en parties distinctes et chronologiques, Bohemians nous fait croiser les grandes figures de ce courant au fil de son évolution dans le temps et géographiquement. Si pas mal d’entre elles m’étaient inconnues, j’ai eu grand plaisir à retrouver des artistes aussi éloignés en apparence qu’Oscar Wilde (même si le segment qui lui est consacré est un peu réducteur à mon goût, mais vous savez que l’irlandais est un de mes maîtres à penser), Robert Crumb, Joséphine Baker ou encore Charlie Parker.
L’ensemble, comme dans toute anthologie, peut se révéler parfois un brin inégal d’un point de vue graphique mais ravira les amateurs curieux qui sauront piocher de ci de là références curieuses et anecdotes intéressantes sur ces « bohèmes » célèbres.
LA MUSIQUE
C'est Quoi? BAG’S GROOVE
C'est de Qui ? Miles Davis
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD ? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Alors que Miles aborde le virage de la sortie du bop, il réalise deux sessions à différents moments de l’année 1954 qui sont réunies sur ce Bag’s Groove, l’une des galettes les plus importantes de la carrière du trompettiste.
D’improvisations vertigineuses en progression mineures inattendues en passant par des influences latines fort subtilement intégrées les sept morceaux qui composent l’album plairont autant au néophyte qu’à l’amateur éclairé.
Coté personnel c’est la grande classe puisque l’on retrouve notamment Sonny Rollins au sax (qui signe trois des compositions), Horace Silver au piano (remplacé par Monk sur le titre phare) Milt Jackson au vibraphone (responsable du titre Bag’s Groove) ou encore Kenny Clarke à la batterie.
L’osmose entre Davis et Rollins (peut être encore plus qu’avec Coltrane) reste un des grands plaisir de mélomane de cette période et leur collaboration est un quasi sans fautes à laquelle hélas l’addiction de Rollins mettra un terme.
Ne craignez pas l’anachronisme avec les premières parties de Bohémians, même si ils sont bien présents dans les faits, à la lecture ils ne sont en rien gênants.
------------------------
Une chronique de Fab