LA BD:
C'est quoi ? PRINCE VALIANT 1971 1972 / 1973-1974
C'est de qui ? Hal Foster & John Murphy
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui pour Foster
Une planche:
Ca donne Quoi ? Alors que je suis religieusement la réédition soignée de chez Fantagraphics de Prince Valiant, qui a su garder -contrairement à Soleil qui a stoppé la parution au cinquième - un rythme de parution de croisière de deux albums par an (chacun couvrant deux années de parution de l’époque), je viens de réaliser que je n’avais plus chroniqué de volumes depuis 2017 !
Profitons du cycle estival Oldies but Goldies pour remédier à ce manque, Prince Valiant étant sans nul doute le comics qui peut le plus prétendre à cette appellation.
1971 est une année charnière s’il en est, Foster, 79 ans au compteur, dont 34 passés à dessiner les aventures de son héros arthurien, cherche un repreneur pour son strip. Après avoir fait passé des tests à des artistes aussi prestigieux que Wallace Wood, Russ Maning ou Gray Morrow qui ne lui convienne pas pour diverses raisons : l’un s’approprie un peu trop le strip, un autre dessine des décors peu fouillés, les personnages sont parfois méconnaissables, et, surtout, les délais à tenir risquent d’être trop tendus pour cette nouvelle génération.
C’est donc à John Cullen Murphy qu’échoue la lourde tâche de succéder au maître. Brian Kane, spécialiste de Foster, me confiait que Murphy avait été choisi pour sa capacité à suivre les directives du père de Valiant, de respecter les croquis fournis par Foster en personne (ainsi que ses scénarios) et, surtout, avait une famille nombreuse à nourrir et était donc tenu aux impératifs de livraison des planches.
Alors évidement, au fil des pages, on note que le trait est moins soigné, les décors moins détaillés, les fonds parfois composés seulement d’une couleur unie en lieu et place de paysages chatoyants ; mais faisons contre mauvais fortune bon cœur, l’humour et l’aventure sont toujours là et l’esprit du strip est intact.
Arn, le fils de Valiant et Aleta, a bien grandi et à plusieurs reprises c’est lui qui tient le rôle principal des aventures.
J’étais décidé à arrêter d’acheter les volumes après le 19°, qui vient de paraître et qui contient la Chanson de Bernadette, adaptée par Foster et introuvable depuis des lustres ; mais gageons que mon amour du personnage et de sa mythologie l’emportera encore sur quelques années !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE BLACK KNIGHT
C'est de qui ? J. Addison
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Brian Kane, décidément une mine d’or pour tout ce qui touche à Prince Valiant, rapporte dans le volume 9 de l’anthologie qu’à l’époque où une adaptation au grand écran du héros de Foster est de rigueur, la MGM traine des pieds et laisse filer l’option sur le scénario de Alec Coppel qui va sonner à la porte des studios voisins, la 20Th Century Fox, pour faire The Black Knight.
Si le film n’est pas une franche réussite, en partie à cause d’un casting hasardeux (Ladd cachetonne, Rathbone en sarrasin peine à convaincre) la partition de John Addison, alors encore passablement inconnu à Hollywood – sa carrière ne décollera vraiment qu’une décennie plus tard avec le score de Tom Jones) – vaut elle d’être redécouverte.
Le compositeur britannique a jusqu’alors essentiellement mis en musique des thrillers ou des films d’espionnage, pourtant son bagage classique lui permet de créer des thèmes aussi riches que variés où il exalte, via les cuivres essentiellement, une ambiance épique et d’aventure.
Si il n’aborde que peu l’aspect médiéval, les couleurs musicales qu’il choisit sonnent tout de même bien historique même si c’est la version hollywoodienne de l’histoire.
De la B.O aussi old school et bon enfant que ces deux tomes de Prince Valiant.
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Une Chronique de Fab