LA BD:
C'est quoi : FONDU AU NOIR
C'est de qui ? Brubaker, Phillips & Breitweiser.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Je disais encore à Jet il y peu que malgré la quantité assez incroyable de BD que j’avais lues durant cette année, aucune ne se démarquait vraiment en tête d’un éventuel top 10, voire même 5.
Certes une poignée méritent d’y figurer mais rien qui m’ait vraiment pris aux tripes ou captiver outre mesure.
Il aura donc fallu attendre ce mois de décembre pour qu’enfin une œuvre sorte clairement du lot ; et c’est d’autant plus étonnant que ce Fondu au Noir n’est même pas vraiment une nouveauté pour moi puisque j’en avais lu le début lors de sa parution en V.O il y a deux ans.
Pourtant, comme souvent, c’est grâce à l’édition française, très soignée en plus, parue chez Delcourt, que j’ai pu redécouvrir ce qui est actuellement à mon sens la quintessence de l’œuvre de Ed Brubaker (une fois encore accompagné de Sean Phillips) pourtant déjà responsable de quelques titres majeurs en comics de genre.
Se frottant avec une réussite manifeste aux grands classiques du Noir que sont Ellroy ou James Mc Cain, il nous livre là une histoire de meurtre, de chantage, de séduction et de violence dans le Hollywood des années 50 où les protagonistes sont plus tordus les uns que les autres et leurs zones d’ombres sont légions.
Dialogues percutants, scènes chocs, caméos bien trouvés, découpage digne des meilleurs thrillers, Fondu Au Noir doit également énormément à sa partie graphique, signée du collaborateur attitré (ou presque) de Brubaker, Sean Phillips, de son trait réaliste rugueux et stylisé qui est ici fort bien mis en couleur par Elizabeth Breitweiser qui, depuis Fatale, fait un boulot admirable sur les dessins de l’artiste britannique.
Comme dit plus haut excellent choix éditorial de Delcourt de sortir l’intégrale de la série en un seul gros volume de près de 400 pages, complété par une galerie de couvertures des numéros US et de quelques travaux de Phillips sur le cinéma de l’époque de la BD.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? CAPE FEAR
C'est de Qui ? B. Herrmann
La couv'
Déjà croisés chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Avec son imparable et inoubliable thème principal à quatre notes au trombone, bientôt renforcé par des violoncelles menaçants et des cuivres grondants, Cape Fear est probablement l’un des scores les plus effrayants de Bernard Herrmann, et, en dehors de ses travaux pour Alfred Hitchcock, celui qui marche le mieux avec le film pour lequel il a été écrit.
Les montées aigues quasi stridentes de violons, qui ne sont pas sans faire penser au leitmotiv de Psycho, écrit quelques années plus tôt, les arrangements de cordes dissonants, les fausses accalmies et autres mélodies entêtantes sont autant de coups de génies de la part du compositeur.
Au point que, quand Scorcese réalisera un remake du film, il demandera à Elmer Bernstein de reprendre le travail original d’Herrmann pour la B.O.
Si, vous vous en doutez, sur près de 400 pages, j’ai alterné quelques scores, c’est probablement celui de Cape Fear qui s’est le plus démarqué avec ma lecture enthousiasmante de Fondu au Noir !
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Une chronique de Fab