Où, pour une trilogie des plus "à part" dans le paysage franco-belge, Jet et Fab font une chronique ... de concert!
LA BD:
C'est quoi : LE ROI DES MOUCHES
C'est de qui ? Mezzo et Pirus
La Couv':
Déja croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Il n’est jamais trop tard… n’est ce pas ? Sur les insistants conseils de mon ami Jet, j’ai donc rattrapé ce manque dans ma culture bédéphilique et j’ai lu Le Roi des Mouches de Mezzo et Pirus.
Suite de scénettes impliquant plusieurs protagonistes qui vont rapidement se croiser, le scénario de Pirus s’attache à décrire une galerie de loosers pathétiques, ados découvrant les joies des relations sexuelles de la consommation de drogue et des galères qui en découlent, adultes désabusés et déprimés s’accrochant à tout ce qui peut les empêcher de chavirer.
Ne vous fiez pas à ce résumé lapidaire cela dit, si la chronique sociale est abordée on penche pas mal dans le Noir pur jus voire le récit psychologique barré audacieux mélange de David Lynch et Larry Clark, en effet si tout ceci se passe en France, dans l’Est, au début des années 2000, ça aurait, en effet tout aussi bien pu être dans une de ces banlieues ricaines que l’on connait par le prisme du ciné et de la littérature U.S.
Si je ne conteste pas la maîtrise graphique et narrative ou encore le caractère assez radical salvateur de l’œuvre dans le paysage franco-belge de l’époque (voire d'aujourd’hui), j’ai moins accroché au nihilisme un rien forcé, à mi-chemin entre Chuck Palahniuk et Charles Burns, ou encore à la voix-off constante parfois redondante des images, pas mal de dialogues et monologues intégrés dans des phylactères auraient peut être conféré au récit un peu plus de fluidité.
Pour être tout à fait honnête, après les deux premiers tomes, et au vu des critiques assez acerbes sur le dernier, j’ai préféré rester sur cette impression mitigée mais plutôt positive, je laisse donc à Jet le mot de la fin concernant la conclusion de la trilogie:
Le troisième tome sonne un peu comme le bémol ou le chant du cygne d'une série qui m'avait enthousiasmé sur ses deux premiers opus.
On se rassure comme on peut mais si le dessin est toujours aussi inspiré, les dialogues le sont moins notamment dans les dialogues parfois incompréhensibles voire même vides de sens. Un comble qui suggère l'état végétatif d'Eric Klein sous l'emprise des drogues qu'il ingère...en ne distinguant plus la réalité de son imagination.
La conclusion n'est pas non plus à la hauteur de mes attentes et croyez-moi j'en suis le premier véritablement déçu car au final j'ai eu l'impression de ne pas avoir tout compris sans en avoir pris le même plaisir manifeste qu'aux deux premiers tomes....
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LES PREDATEURS
C'est de Qui ? M. Rubini, D Jaeger & divers.
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Certains peut-être.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Probablement l’un des seuls bons films de Tony « frère de Ridley »Scott; bien ancré dans son époque sans pour autant vraiment souffrir d’éléments qui pourraient le rendre trop daté aujourd’hui…hormis peut être sa B.O.
Et encore ! Au milieu de pièces classiques plus ou moins (très) connues de Schubert, Ravel ou encore ce bon vieux Bach, Rubini, qui pourtant plombera à jamais Le Sixième Sens de Mann quelques années plus tard, compose une bande son surprenante, entre organique et électro (pour rappel, on est au balbutiement des années 80, remettre donc l’ « électronique » en question dans son contexte n’est ce pas) toujours sur le fil du rasoir entre atmosphère lascive et suspense torve.
A l’image d’un film ambitieux et léché, la musique de The Hunger remplit parfaitement son rôle et, même si les écarts sont grands de prime abord, installe une ambiance surréaliste sur ce Roi des Mouches qui n’en demandait pas tant !
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Une chronique de Jet et Fab