Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble d’ailleurs.
Une planche:
Ca donne Quoi ? La tension monte pour Viktor et ses proches. Fini la neutralité sous couvert de nationalité turque, entre les diverses factions de résistants qu’il cotoie, notre gangster aux affaires florissantes va devoir prendre parti et sent la rédemption poindre le bout de son nez même si le prix à payer pour celle ci risque d’être fort!
Suite et fin du diptyque de Simsolo et Hé, thriller historique sur fond d’occupation où un anti-héros au départ attiré par l'appât du gain va peu à peu redécouvrir sa propre humanité.
Le scénario déroule une intrigue sans temps mort tout en évitant de sombrer dans le mélo et en exploitant à merveille la richesse et la tension de son contexte historico politique, le tout porté par un trait semi réaliste original qui fait de Chiens et Loups une réussite sur un créneau pourtant très exploité en BD.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : L’INDICATEUR
C'est de qui ? P. Misraki
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Paul Misrkai est probablement l’un des compositeurs de musiques de films français les plus prolifiques (presque 200 scores à son compteur) que compte la discipline.
Au début des années 60, avec déjà une solide carrière derrière lui, il collabore pour la seule et unique fois avec Jean Pierre Melville sur ce film taillé quasi sur mesure pour la star de l’époque.
Le film, qui se veut un hommage aux films noirs américains, demande une B.O dans cet esprit. Qu’à cela ne tienne, ce sera jazz suave et thèmes sombres que Misraki composera pour Melville.
Pourtant Misraki, en plus des cordes et cuivres classiques sur le genre -et qui font leur office à merveille - n’hésites pas à piocher dans des idées très « françaises » comme l’emploi d’un vibraphone dont la mélancolie fort noire voire tragique colle bien avec l’ambiance de ce second volet de Chiens et Loups.
Ca donne Quoi ? 1941 Paris est sous le joug de l’occupation allemande à l’exception de Pigalle où les nights clubs et autres cabarets tournent à plein pour le bonheur des gradés nazis et du grand banditisme.
Au milieu de ce dangereux vivier, Victor, un juif qui se fait passer pour un turc neutre, nage avec les requis, tirant son épingle du jeu de l’extorsion et des coups fourrés.
Mais dans cette atmosphère aussi toxique que délétère le bandit en col blanc va être obligé de choisir un camp et, contre toute attente, ce sera celui de la Résistance, quitte à risquer sa vie.
Le duo derrière le diptyque Pornhollywood s'intéresse cette fois-ci à la période ô combien tendue de la collaboration en France durant la Seconde Guerre Mondiale avec comme axe le milieu mafieux des cabarets et boîtes de nuit.
Mélangeant polar et Histoire, le scénario déroule sur un rythme soutenu et un suspense constant, avec une galerie de personnages assez nuancés pour être intéressants et, coté graphismes, une reconstitution historique de qualité.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA FILLE AUX BAS NOIRS
C'est de qui ? Les Baxter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Connu pour sa science de l’arrangement, son sens de la mélodie catchy et, surtout, pour sa capacité à écrire des scores plus vite que son ombre, Les Baxter en cette année 1957 prend un bol d’air bienvenu avec cette B.O de film noir après s’être fadé rien moins qu’un western, un film de SF et au moins quatre séries b fantastiques.
Si le compositeur reste sur les sentiers balisés du genre, avec des envolées de violons que n’aurait pas renié un Miklos Rozsa (en petite forme cela dit), il propose surtout des thèmes aérés assez rares dans le Noir, avec des parties au hautbois et à la clarinette (instruments également peu usités dans le style).
Il sait aussi appuyer ses phrases de suspense en utilisant à bon escient les différentes familles d’instruments et sa partition, sans être révolutionnaire loin s’en faut, est d’une redoutable efficacité.
Ca donne Quoi ? Donner un titre comme Pornhollywood à une série qui n'en n'est pas -du porno- peut sembler risqué, ne serait-ce que d'un point de vue commercial. Néanmoins c'est un titre adéquat puisque ce premier tome nous présente Jim Jewsky, réalisateur maudit du Hollywood des années 30 qui, pour survivre, s'est recyclé dans le porno clandestin qui met en scène des sosies de stars. Mais à nager en eaux troubles, parfois on rencontre de dangereux poissons, et Baldoni, puissant mafieux qui recrut Jim pour monter une affaire de chantage, est de ceux là. Un fatal engrenage se met alors en place et les cadavres s'amoncellent autour de notre malchanceux réalisateur. Si je ne suis pas fan du style graphique, un peu trop classique et un brin statique parfois pour moi, le scenario est plutôt bien troussé, l'album ne souffre d'aucun temps morts et l'hommage hollywoodien, entre clins d'oeils et caméos de célébrités, fonctionne bien.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?DIAL M FOR MURDER
C'est de Qui ? D. Tiomkin
La couv'
Déjà croisé chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Troisième et dernière collaboration entre Tiomkin et Hitchcock, le Crime était presque parfait permet au compositeur de broder sur ses thèmes de prédilection, les clins d’oeils au classique en tête. Ainsi le thème principal est une valse à peine déguisé, tandis que la piste où le mari et le tueur qu’il a engagé vérifient leurs montres est un hommage à Moussorgsky des plus inattendus. L’angoisse et le suspense ne sont pourtant pas laissés de coté comme le prouve l’extrait ci-dessus, où l’on retrouve des gimmicks chers à Tiomkin, ceux qui parcourent sa filmographie, de High Noon aux Canons de Navarone. Une B.O très diversifiée, typique de l’Age d’Or Hollywoodien et en tout point parfaite pour ce Pornhollywwod, vous l’aurez compris !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)