16 septembre 2020 3 16 /09 /septembre /2020 09:55
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  DONJON ANTIPODES. RUBEUS KHAN.

 

 

C'est de qui ? Sfar, Trondheim & Vince.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, tous et certains ensemble même!

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Robert Vaucanson, canard de son état, travaille dans l'usine de mechas de son oncle, un soir, au péril de sa vie il défend les lieux contre des saboteurs avant d'apprendre que ces denriers avaient été envoyés par le tonton en question afin de toucher l'assurance.

 

Notre canard va se retrouver dindon, de la farce, et être envoyé en prison, séparé de son gamin. Mais, à l'occasion d'une baston entre un des robots de l'usine et une créature sorti des tréfonds de la Terre, Robert se fait la malle et entre au service d'un mafieux, bien décidé à se venger.

 

Ce « Donjon dans le futur », si fun et dynamique, m'a paru assez éloigné du concept de base (si tant est que l'on puisse parler de concept « de base » avec un univers aussi foisonnant que Donjon!). Sfar et Trondheim, scénaristes en chef de l'ensemble, livrent une histoire assez lambda de vengeance, agrémentée de clins d'oeil sympas pour ceux de ma génération (le héros est un sosie de Donald, un robot ressemble à Goldorak, Diabolo fait une apparition...)

 

Par contre Vince, qui, rappelons le, n'a pas son pareil pour dessiner la sensualité sexy, nous régale entre les caricatures disneyennes, les bastons entre mecchas et monstres géants ou encore des décors futuristes chamarrés, rendant de ce nouveau tome bien sympa... mais bon maintenant on aimerait bien qu'il revienne à ses moutons (et donc à des albums pour les plus grands!)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LA MOUCHE

 

 

C'est de qui ? H. Shore

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Howard Shore est à mon sens l'un des compositeurs les plus importants des trois dernières décennies, si la trilogie du Seigneur des Anneaux lui a apporté une renommée mondiale méritée, toutes les B.O qu’il a composées pour Cronenberg sont dignes d’intérêt.

 

Celle de La Mouche, plus gros succès de son réal, a été pensée comme un opéra,  loin des standards du score d'horreur dans lequel il a beaucoup œuvré. Shore propose des montées en puissance jouées par les corps d’instruments qui se superposent au fur et à mesure pour apporter une dimension quasi épique assez rare dans le genre.

 

L’efficacité de sa partition repose essentiellement sur son thème principal, angoissant au possible, où les cordes sont âcres voire agressives, tourbillonnant jusqu’à un paroxysme presque dissonant.  Le reste de la B.O est au diapason – si l’on peut dire- avec peu de moments de répits mais toujours ce sens de l’harmonie et du concept de pièce orchestrale.

C’est pour son aspect grandiloquent et jusqu’au-boutiste que je l’ai choisie, elle apporte un contrepied quasi surréaliste à ce donjon (no)future !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 15:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BLUEBERRY. AMERTUME APACHE.

 

 

C'est de qui ? Sfar & Blain

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ?Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble d'ailleurs.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Mike Blueberry, de retour de patrouille est témoin de l’assassinat de deux femmes indiennes par trois jeunes gens issus d’une communauté religieuse.

Agressé et laissé pour mort par les tueurs, notre lieutenant réalise que les deux victimes sont la femme et la fille d’Amertume un apache revanchard et sans pitié ; il rentre au fort pour annoncer la mauvaise nouvelle à son commandant, commandant dont il couche avec l’épouse et qui ne le porte pas dans son cœur.

 

Blueberry est missionné pour aller chercher les coupables afin d’éviter un bain de sang. Mais les apaches sont déjà sur le sentier de la guerre et l’escouade des soldats va en faire les frais.

La poudrière est en feu, Blueberry va avoir fort à faire pour éteindre la mèche.

 

J’ai beaucoup aimé les premières années de  Sfar entre Paris-Londres et autres Professeur Bell mais avais abandonné depuis quelques années, assez décontenancé par des choses comme ses introspections jetées sur papier ou chroniques de vampires ado. Je le retrouve avec  plaisir dans cet hommage où il mêle respect et modernité, où on retrouve sa patte scénaristique et sa gouaille de dialoguiste.

 

Double casquette pour Blain, coscénariste et dessinateur de cet Amertume Apache (non Amertume n’est pas du « féminin », c’est le nom de l’un des protagonistes indiens) pour laquelle il a quelque peu adapté son trait pour avoir une certaine homogénéité avec le reste de la série, le rendant plus réaliste que sur ses œuvres précédentes.

 

 

Si l’on pourra peut être tiquer sur la multiplication des fils scénaristiques, ils se révèlent tous intéressants ; tirés de situations classiques du genre, leur mélange apporte un intérêt constant au lecteur qui aurait par contre aimé en savoir un peu plus (sur la relation entre Blueberry et Ruth, sur l’origine de la communauté religieuse…).

 

Outre des personnages féminins forts, on appréciera aussi une certaine noirceur dans le ton, les deux artistes ayant mis de côté l’humour pince sans rire, leitmotiv de pas mal de leurs œuvres respectives, au profit d’une ambiance western moderne marquée. Profondément associée au 7° art, la série de Charlier et Giraud a plus ou moins suivi les tendances du western au cinéma. Amertume Apache ne déroge pas à cette règle, proposant un scénario sans concessions où la tragédie pointe à chaque page, à l’image des westerns des dernières décennies, très sombres. (on notera au passage quelques clins d’oeils comme la présence au « casting » de cet album de Claudia Cardinale, Paul Dano ou encore de Woody Strode).

 

Reprise intéressante pour ce premier tome dont la suite arrivera l’an prochain et devrait confirmer que le passage de flambeau a été réussi.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : L’HOMME SAUVAGE

 

 

C'est de qui ? F. Karlin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probablement une fois ou deux oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? L’Homme Sauvage aura eu le tort de sortir sur les écrans alors que la mode des westerns vivait ses dernières heures, et le film ne connaitra pas le succès qu’il aurait probablement mérité et ce malgré la présence de Gregory Peck et d’Eva Marie Saint au générique et d’une réalisation solide.

 

Musicalement, Karlin, qui officiera assez peu sur grand écran pour galvauder son talent pour le petit, propose quatre thèmes distincts où les cordes et la flute sont mis en avant et qui sont déclinés tout au long du score, avec des variations de rythmes intéressantes. Le ton a parfois tendance à tirer vers le film noir, joué par des instruments typiques de la musique western, ce qui donne un résultat efficace à défaut d’être toujours original.

 

Si l’on aurait pu choisir une B.O plus actuelle, voire plus sombre pour l’album du jour, les deux média partagent ce mélange de classicisme et de modernité panachée qui en fait un duo B.O/BD qui marche plutôt pas mal.

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 07:33

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?   ASPIRINE

 

 

C'est de qui ? J. Sfar

 

 

La Couv':

 

Maux de tête sanglants  /  Aspirine  Vs.  Atom Heart Mother

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui

 

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

 

Une planche:

 

 

Maux de tête sanglants  /  Aspirine  Vs.  Atom Heart Mother

 

 

Ca donne Quoi ? Aspirine et Josacine (si, si !) sont deux sœurs vampires de respectivement 17 et 23 ans qui, depuis une éternité – forcément- vivent avec les problèmes et les centres d’intérêts de leurs âges tout en essayant de faire profil bas…enfin pas trop pour Aspirine, la plus « jeune », trash s’il en est qui prône le No Future mais qui n’a que ça justement…du futur !

Elle va s’enticher de Ydgor un jeune homme fan de jeux de rôles et de fantastique -pour qui une ado vampire c’est un peu le nirvana- qui peut être, malgré les apparences, pourrait être son sauveur !

 

Je ne sais pas trop ce que donne la production récente de Sfar, n’ayant pas suivi depuis pas mal d’années, mais il faut reconnaître que pour se glisser dans la peau d’une ado éternelle et donc éternellement rebelle, il s’en sort plutôt pas mal. Alors après c’est sur, il en profite pour se lâcher coté dialogues crus et autres gros mots, ou encore pour disserter plus ou moins longuement sur des choses aussi diverses que surréalistes parfois (de la mooncup à Sartre, en passant par Cthullu, excusez du grand écart !) quitte à perdre parfois le lecteur en route, et les amateurs de Grand Vampire par exemple (où Aspirine apparaissait) pourront être décontenancés.

 

Reste que certaines cases sont très réussies, que l’ambiance du bouquin est inattendue et que les fans hardcore de l’auteur devraient apprécier.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ATOM HEART MOTHER SUITE

 

 

C'est de qui ? Pink Floyd

 

 

La Couv':

 

Maux de tête sanglants  /  Aspirine  Vs.  Atom Heart Mother

 

Déjà entendu dans le coin? Quelques fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Chorale, orchestre de cuivres, réminiscences guitaristiques des jams de Pompéi qui opèrent plus ou moins le passage entre la période rock psyché des débuts influencé par Syd Barret, et la direction plus rock progressif que prennent les Floyd, cet interminable instrumental de plus de 23 minutes, ouverture de l’album éponyme, ne cesse d’évoluer dans des directions parfois surprenantes (les chœurs étant probablement l’élément le plus décalé, suivi de près par les cuivres en fanfare).

 

On sent que le combo s’est un peu perdu en route – Gilmour reconnaîtra ensuite qu’ils ne maîtrisaient pas vraiment le processus créatif sur ce coup là- et si le résultat semble manquer d’unité parfois, la prouesse conceptuelle laisse rêveur d’une époque où la musique savait encore surprendre et créer sans se contenter, comme c’est le cas depuis au moins deux décennies, de recycler ad nauseam.

 

Les ambiances crées par cette impro orgiaque, si parfois assez décalées, ont été un réel atout à la lecture du nouveau Sfar, lui apportant une dimension insolite bienvenue.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 06:42

 

 

 

 

LA BD :

 

 

 


C'est quoi : SOCRATE LE DEMI-CHIEN, TOME 3 : OEDIPE A CORINTHE  

 


C'est de qui :  Christophe Blain et Joann Sfar

 

 

La Couv' :

 

Born to Lose / Oedipe à Corinthe Vs. Electric Ladyland

 

Déjà lu sur le site ?  Plusieurs fois. Deux liens vers les dernières rencontres avec Blain et Sfar

 

 

Une planche :

 

 

 

 

Ca donne quoi : Dernier tome, à ce jour, des aventures de Socrate le demi-chien, Œdipe à Corinthe recycle la formule initiée dans les deux épisodes précédents qui consiste à mettre dans un shaker des éléments empruntés ici et là à la littérature grecque antique (mythologie, épopée, tragédie…) pour voir ce qui en sort. Sfar et Blain s’attaquent maintenant à la figure d’Œdipe  - largement « popularisé » par la pièce de Sophocle – dont ils nous comptent la naissance et les nombreuses problématiques qu’elle implique.

 

Les premières pages restent fidèles à l’histoire originelle : le roi de Thèbes apprenant qu’une malédiction pèse sur son fils, qui deviendra un jour un parricide et un enculé de sa mère, charge l’un de ses soldats de l’emmener loin de sa cité pour le sacrifier. On connait la suite, le soldat, ne parvenant à se résoudre à exécuter lui-même sa sombre besogne, suspend le bambin par les pieds à un arbre pour le laisser mourir (procédé nettement plus humain, on en conviendra). A partir de là, Socrate va entrer en scène et n’aura de cesse d’essayer de faire sortir le mythe des rails de la Destinée, en assurant lui-même (avec l’assistance d’une prêtresse d’Athéna), et contre l’avis de Zeus, l’éducation de l’enfant.

 

 

La BD ayant dès lors bifurqué sur un arc narratif parallèle, Sfar s’en sert pour brasser différentes thématiques qui ont moins à voir avec l’Œdipe antique qu’avec son complexe psychanalytique théorisé par Freud des siècles plus tard. Evidemment toutes ces notions, largement survolées, sont abordées avec un humour et des dialogues bien sentis, parce qu’on n’est pas là non plus pour se prendre la tête ! Le scénario s’apparente donc à un joyeux foutoir qui n’hésite pas, dans son dernier tiers, à faire revenir Héraclès, maître de Socrate dont la personnalité bourrine et la misogynie débridée l’apparentent davantage au Beauf de Cabu sous testostérone qu’à un demi-dieu de l’Olympe.

 

Maline, bien emballée, Œdipe à Corinthe se boit donc comme du petit lait, même si elle donne parfois l’impression d’avoir été pondue à la va-vite, parmi les (trop ?) nombreux projets développés en parallèle par ses deux créateurs.         

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

 

C'est Quoi ? ELECTRIC LADYLAND

 

 

C'est de Qui ? Jimi Hendrix

 

 

La couv' :

 

 

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter ? Oui, sans doute le morceau le plus emblématique de l'album...

 

 

 

Ca donne Quoi ? Evidemment, on pourrait se demander ce que vient faire la musique du génie gaucher dans les aventures d'un bambin aux pieds enflés... On répondra d'abord que la BD de Sfar et Blain ne se souciant pas vraiment de cohérence, ni de fidélité avec sa source d'inspiration, on en est donc plus à un anachronisme prêt.

 

Ensuite, il n'aura sans doute pas échappé au lecteur à l'oeil aiguisé qu'à la manière d'une note d'intention, la couverture d'Oedipe à Corinthe, avec ses prêtresses dépoilées sur fond noir n'est pas sans rappeler la pochette de l'album qui nous intéresse, le futur roi maudit de Thèbes ayant simplement remplacé le Dieu de la Stratocaster comme figure d'adoration.

 

Enfin, il s'avère que le blues électrique cosmique et inusable d'Electric Ladyland se combine tout à fait avec l'esprit très rock'n'roll qui anime cette relecture des textes antiques. Avec autant de signes concordants interprétés par nos augures, il aurait été périlleux de ne pas mettre en rapport ces deux créations fondatrices de la culture universelle. BOBD, réconciliateur de mythes pour le bien-être de ses lecteurs !    

 

     

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Une chronique de Lio

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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