14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 10:37





 

LA BD:





 

C'est quoi ? GRAND PETIT HOMME




 

C'est de qui ? Zanzim




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Quand on fantasme sur les jambes et les pieds des femmes, travailler dans un magasin de chaussures pour dames, c’est déjà en soi un petit bonheur. Mais petit, Stanislas l’est un peu trop, et avec son mètre cinquante sept le succès auprès de la gent féminine est loin d’être acquis.

A commencer par ses deux collègues féminines, aussi charmantes que vachardes avec Stanislas, pas comme la petite fleuriste de la boutique d’en face à qui Stanislas plait beaucoup mais qui est bien trop timide pour l’accoster!

 

Suite à un enchantement dû à une paire de chaussures magiques, notre petit bonhomme va se retrouver…encore plus petit! Avec ses quelques centimètres le voilà dorénavant à la merci d’une simple araignée (sa phobie) ou des talons de chaussures! Mais s’ouvre aussi à lui de nouveaux horizons quand il se retrouve chez une de ses collègues dont il va découvrir l’intimité.

 

De fil en aiguille c’est finalement chez son admiratrice secrète qu’il débarque et qu’il va enfin découvrir un sens à son existence si extraordinaire.

 


 

Après le déjà très sensuel Île aux Femmes d’il y à quelques années, Zanzim revient cet hiver en auteur complet sur cet album délicieux où il est encore question du rapport d’un anti-héros face à une gente féminine puissante.



 

Dans ce conte doux-amer, cette fable délicieusement rétro (Zanzim place son histoire dans les années 60 qu’il fait revivre à merveille!) dont la morale pourrait être  “on a toujours besoin de plus petit que soi”, l’artiste marie à merveille le fond et la forme, évitant tous les écueils, celui du jugement de ses protagonistes comme celui du happy end.

Mariant le fond et la forme comme s'il sait si bien le faire Zanzim magnifie son scénario de son trait épuré très stylisé qui convoque à la fois une certaine école franco-belge old-school et les illustrations des magazines des sixties, le tout avec de fort jolies couleurs!

 

Un des plus attachants albums de cette fin d’année à n’en pas douter.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : JULES ET JIM



 

C'est de qui ? G. Delerue




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 




 

Ca donne Quoi ?Jules et Jim est le second film de la longue et fidèle collaboration, commencée deux ans auparavant avec Tirez sur le Pianiste, entre Truffaut et Delerue.

 

 

 

Glissant subrepticement d’une gaieté aérienne a un mélodrame poignant, la partition du compositeur, qui met ici autant à profit sa formation classique, ses années de pratique du jazz que son sens de l’illustration musicale des images, est une réussite indéniable, Delerue opte pour l’approche « Nouvelle Vague » de l’époque qui préfère un contrepoint au scénario plutôt qu’un écho attendu de celui ci,  au point que Truffaut adaptera même le montage pour que la musique et les séquences collent au mieux.

 

 

 

Que ce soient les cuivres très rythmiques du thème du générique aux arrangements pour cordes fins et luxueux de la seconde partie, l’ensemble ne dépareille pas avec ce Grand Petit Homme!

 

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23 avril 2022 6 23 /04 /avril /2022 14:53

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE FLEUVE SHINANO

 

 

C'est de qui ? Kamimura & Okazaki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui pour Kamimura.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le Japon des années 30, dans la région du fleuve Shinano, Yukie, une jeune fille dont la mère est partie et à laquelle le père ne  s’intéresse guère, va connaître son premier amour et laisser sa sexualité débordante mener son existence, cédant à ses désirs quitte à bafouer les tabous de la société de l’époque et briser la vie de ses compagnons successifs, qu’ils soient professeur, medecin ou encore artiste peintre.

 

Présenté ainsi le scénario du Fleuve Shinano peut laisser penser à une tragédie dramatico-romantique…et c’est ce que c’est.

Mais faite avec ambition, doublé d’une réflexion sur la société de l’époque et, last but not least d’une jolie pointe d’érotisme aussi suggestive que surannée.

 

 

 

L’ensemble est raconté avec une telle poésie lyrique dans le style graphique et la composition des planches, que cette sorte de Madame Bovary nippone se laisse lire avec surprise voire délectation, et laisse un goût doux amer, assez rare en BD finalement, qui donne envie d’explorer le reste de l’œuvre de Kamimura, qu’il soit seul ou accompagné d’un scénariste.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE STAIRCASE

 

 

C'est de qui ? J. Pook

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendue chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après avoir découvert Jocelyn Pook via sa B.O pour le Eyes Wide Shut de Kubrick, je me suis intéressé à la carrière de cette violoniste et compositrice qui, entre collaborations marquantes dans le monde de la pop (Massive Attack, Peter Gabriel…) et scores pour des réals prestigieux (Anderson, Scorcese, Kubrick) mais aussi une poignée de français.

 

 

C’est le cas de The Staircase, docu sur le procès de l’écrivain Michael Peterson, accusé du meurtre de son épouse.

 

Si, une fois n’est pas coutume (encore que !) le sujet du film pour lequel la B.O a été écrite est fort éloigné de celui de la BD, la mélancolie que Pook tire de ses cordes, avec ses thèmes lancinants joués en cœur par les violons et les violoncelles est très en phase avec la tristesse générale du Fleuve Shinano.

 

Alors que, souvent,  les cordes, quasi seul corps d’instrument employé ici, se répondent dans les aigus pour les violons et les graves pour les violoncelles (on penses sur certains morceaux aux phrasés du célèbre Masked Ball du précité Eyes Wide Shut), sur quelques pistes, un piano solo s’invite, amenant avec lui un peu de quiétude d’une tristesse parfois poignante.

 

Un magnifique contre point à la beauté du manga de Kamimura.

 

 

 

 

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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 16:34

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? UNFOLLOW

 

 

C'est de qui ? L. Juliger

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Un jeune homme à l’origine aussi mystérieuse qu’inconnue, qui serait le fruit de la Terre elle-même, devient, via les réseaux sociaux, le gourou de toute une partie de la race humaine quand, via ses actions éco-responsables parfois extrêmes, il tente de leur montrer comment essayer d’endiguer la destruction programmée de cette dernière.

 

Mais même avec la meilleure volonté du monde il finit par réaliser que le plus grand problème de la Terre, c’est l’être humain…et qu’il va peut-être falloir résoudre le problème en question !

 

One shot au parti pris assez radical, absence de bulles et de dialogues, l’action étant racontée en voix off par un « témoin/follower », Unfollow aborde deux sujets aussi actuels que problématiques : le désastre écologique que nous sommes en train de vivre (et que nous et nos parents ont créé) et l’omniprésence des réseaux sociaux dans nos existences et l’influence grandissante des soi-disant « influenceurs » qui y pullulent.

 

 

L’idée du scénario d’utiliser ces derniers pour tenter de remédier au problème, et l’échec annoncé du concept, est finement traitée, avec un regard lucide voire cynique sur les choses.

 

Le propos est renforcé par le style graphique hybride de l’auteur, tout en bichromies pastels douces, loin de la violence sous-jacente du récit, qui n’est pas sans faire penser à celui d’un Jens Harder, autre observateur éclairé de l’humanité et de son évolution.

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :EUPHORIA SAISON 1

 

 

C'est de qui ? Labyrinth

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si les médias ont le culot de qualifier Euphoria de série la « plus tweetée » de la décennie (s’il vous plait, on est en 2022, voilà la notion de décennie !), force est de reconnaître que son statut de « seconde série la plus visionnée chez HBO » (juste derrière Game Of Thrones tout de même) a de quoi intimer un certain respect.

 

Je suis allé voir ce « phénomène » à reculons, me demandant après chacun des trois premiers épisodes si j’allais continuer vu comme le sujet et les personnages ne me parlaient pas.

 

Pourtant, entre un casting plutôt épatant, des références à a pop culture intergénérationnelle et, last but not least, une B.O quasi impeccable, il faut reconnaître que le show TV du moment arrive à s’immiscer dans votre quotidien avec réussite.

 

En effet, en restant sur la musique d’Euphoria, les clins d’œil et autres choix d’illustrations musicales anachroniques sont aussi surprenants que réussis, et le score, composé par l’artiste Labyrinth, fait lui aussi preuve d’une variété et d’un impact manifestes.

 

Dans l’approche on pense aux Dust Brothers pour Fight Club ou à Clint Mansell dans Requiem for a dream, avec cette conception de la musique changeante en fonction des scènes, des ambiances et, surtout, des personnages, capable de passer à une instru planante très dans l’air du temps avec voix éthérées auto-tunées, à un morceau basé sur une rythmique soutenue, en planant vers une musique de foire déjantée et malaisante.

Labyrinth mélange allègrement sons divers, instruments accousitiques et électroniques avec une dextérité rare pour un résultat qui impose souvent le respect.

 

Le seul léger reproche que je pourrais faire à la musique de cette saison 1 c’est qu’il y a trop de parties chantées, mais l’atmosphère général qu’elle dégage en fait une bande son aussi décalée et acerbe que le Unfollow de Jüliger.

 

 

 

 

 

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 17:21

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SOUS LES GALETS LA PLAGE

 

 

C'est de qui ? Rabaté

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au début des années 60, trois jeunes hommes aux destins tout traçés, laissés seuls par leurs parents dans une station balnéaire bretonne, vont faire la connaissance d’Odette, une fille aux mœurs bien libres pour l’époque.

 

Tombés sous le charme, les 3 amis vont se laisser entraîner dans un chantage monté par un vieux briscard, antiquaire, cambrioleur et anarchiste, pour le compte duquel ils sont forcés de participer à un cambriolage.

 

L’affaire aurait pu s’arrêter là si l’un de nos jeunes héritiers n’était pas tombé amoureux d’Odette. Lui, futur élève officier de Saint Cyr décide de saboter son avenir pour rester avec elle, fille née du viol d’une colabo par des résistants, mais à l’époque on ne défie pas -encore- les convenances et les conséquences vont être dramatiques pour tout ce petit monde.

 

 

Pascal Rabaté revient en cette fin d ‘année avec cette histoire douce-amère à l’écriture aussi fine que son coup de crayon, sur fond de spectre de l’après-guerre et de destins que l’on choisit ou que l’on nous impose.

 

Son casting est sans faille, son scénario oscille entre romantisme bon ton et tragédie glaçante sans pour autant jamais tomber dans le pathos, d’un côté comme de l’autre.

 

Ajoutez à ceci une partie graphique tout en déliés avec de beaux jeux de couleurs pastels pour les scènes de jour et un chouette travail sur les ombres et les éclairages pour celles de nuit et vous obtenez un album assez admirable, dans le haut du panier de ce qu’a fait son auteur et l’un de mes coups de cœur de cette année, pas moins !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ROCCO E I SUOI FRATELLI

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Visconti, sans tomber dans la crudité d’un Rosselini dépeint avec acuité dans Rocco et ses frères une certaine misère sociale italienne de l’épqoue, via le destin sordide d’une famille du sud montée chercher un avenir meilleur au nord.

 

Pour la B.O, Nino Rota fait une infidélité à Fellini mais reste dans la veine des scores écrits pour ce dernier.

 

En effet on retrouve ici son goût pour le pastiche classe de genres désuets et décalés : musiques de cirque ou de fanfare auxquelles il ajoute des arrangements inhabituels, thèmes à l’écriture ouvertement teinté de classique, mais le tout dans un esprit résolument cinématographique, avec une volonté marquée d’unité mélodique.

 

Si la B.O est assez enjouée au début elle se dirige rapidement vers quelque chose de plus sombre, avec des passages où les instruments laissent assez de respiration pour exprimer aussi bien le suspense que le drame.

 

Une bien belle compagne musicale au dernier Rabaté qui n’en n’est devenu que plus beau !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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11 septembre 2021 6 11 /09 /septembre /2021 09:00

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’ILE DES OUBLIES

 

 

C'est de qui ? Roger Seiter et Fred Vervisch adaptent Victoria Hislop

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Phileas

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Seiter

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Une jeune anglaise dont le couple bât de l’aile part en « pèlerinage » en Crête sur les traces de l’histoire de sa famille et va découvrir le lien étroit qu’elle a noué avec l’ile de Spinalonga, où pendant des décennies ont été envoyés les malades de la lèpre.

 

Ses grands-parents, sa mère, son père et sa tante ont vécu, entre l’ile et le continent, tout au long du XX° siècle, maintes histoires d’amour souvent tragiques, sous le soleil brulant de méditerranée.

 

 

Je dois l’avouer, c’est le trait de Fred Vervish qui m’a attiré sur cette adaptation de l’Ile des Oubliés, roman que mon épouse a adoré, comme plus de deux millions de lecteurs semble-t-il.

 

Quand j’ai demandé à ma chère et tendre si elle ne pensait pas qu’une grosse partie de ce lectorat était très probablement féminin elle m’a avancé que c’était réducteur, voir sexiste et nous avons convenu qu’il serait peut-être mieux de ne pas mettre cette remarque dans ma chronique musicale…

 

 

Ce qui m’a conduit à cette réflexion c’est le fait que l’intrigue soit, avant tout, soyons honnêtes, une histoire d’amour assez classique, avec forte dose d’émotion convenue (la sœur pimbêche qui trompe son mari avec le cousin qui aurait dû se marier avec l’héroïne qui, infectée -mais juste un peu hein- est partie habiter sur l’ile des lépreux où elle se dévoue aux autres et où elle se consolera avec le jeune et beau médecin droit comme la justice, ces deux-là adoptant finalement l’enfant du couple malheureux… ça fait beaucoup je trouve).

 

 

Après le contexte historique est riche et intéressant, le trait de Vervisch (oui parce que c’est ce dont on discutait au départ donc) rend aussi bien la beauté des paysages crétois que le charisme des personnages via un style un brin old school qui n’est pas sans faire penser à celui d’un Kiraz ou d’un James Hodges par exemple

 

 

Le métier de conteur de Roger Seiter fait le reste et sait rendre cette version BD probablement aussi prenante que le roman de Victoria Hislop.

Ce que ne me confirmera pas mon épouse puisqu’elle lit aussi peu de BD que ce que je lis de « vrais » livres.

 

Notons que Philéas, l’éditeur, spécialisé dans l’adaptation de romans à succès, a soigné son édition et que le livre est fort agréable.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LE PATIENT ANGLAIS

 

 

C'est de qui ? G. Yared

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? C’est le réalisateur du film, Anthonny Minghella, qui imposera aux studios Gabriel Yared pour la B.O du Patient Anglais, choix qui se révèlera payant puisque le français récoltera son second Oscar ainsi qu’un Golden Globe pour sa partition.

 

De son propre aveu Yared a beaucoup aimé travailler avec Minghella, musicien lui-même, qui lui a donné des pistes sur ce qu’il désirait. Ainsi les thèmes du Patient Anglais s’inspirent d’œuvres de Bach et de Pucini dont le réalisateur trouve les mélodies et harmonies très évocatives.

 

Romantisme bon ton et mélancolie sont les maîtres mots des compositions de Yared, avec une subtile touche d’orientalisme discret, le tout est digne des travaux des airs américains du compositeur et justifie l’accueil publique et critique, mais aussi mon choix de cette B.O pour l’Ile des Oubliés.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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