10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 13:27

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : LA LOTERIE

 


C'est de qui : M. Hyman

 

 

La Couv':

Le Gros Lot?  /  La Loterie  Vs.  Despite the falling snow

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Une petite ville rurale du nord est des Etats Unis, la fin des années 40, par un jour de juin ensoleillé toute la communauté s’est réunie sur la place afin de participer à une étrange loterie, préparée la veille au soir par deux hommes. Chacun à son tour, les habitants viennent tirer un petit bout de papier plié, en semblant redouter celui qui ne sera pas vierge.

 

Je ne vous dévoilerai pas ce qu’on « gagne » à cette étrange loterie que Miles Hyman (qui adapte ici une nouvelle de sa propre grand-mère) nous décrit dans le détail, s’arrêtant sur une expression faciale, un mouvement de main, sur une devanture ou un bout de paysage via de grandes cases aux couleurs vives qui ne sont pas sans faire penser à de l’illustration voire de véritables tableaux comme ont pu en produire ses compatriotes.

 

 

Si le rythme de narration pourra paraître très posé à certains, il construit lentement la tension présente tout au long du récit, amenant inexorablement et par des moyens détournés (la fausse tranquillité apparente de la vie des habitants en ce jour de loterie) au climax du scénario.

 

Dans la lignée de ses adaptations  de grands romans noirs Miles Hyman livre une étonnante version du texte de son aïeule auquel il donne une identité graphique intéressante.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi? DESPITE THE FALLING SNOW

 

 

C'est de Qui ? R. Portman

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendue sur B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Si la période historique correspond à peu près, l’action de Despite the falling snow, adapté de son propre roman par Shamim Sarif, se déroule en Union Soviétique.

 

 Si l’on pourrait se dire qu’une B.O de film d’espionnage en pleine Guerre Froide ne semble pas de prime abord tout désigné pour accompagner un récit aussi contemplatif que psychologique, il s’avère que Rachel Portman a eu la bonne idée d’éviter l’écueil de la musique trop marquée folkloriquement.

 

Dominée par un piano sobre et efficace, qui passe de la mélancolie au suspense sans prévenir, sa partition flotte entre les genres, flirtant avec l’underscoring sauf quand les cordes, notamment le violoncelle, s’invitent sur des passages plus orchestraux.

 

Portman travaille à l’économie, dans le bon sens du terme, et sa B.O des plus éthérée appuiye bien la lenteur relative de l’adaptation d’Hyman.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 09:36

 

 

 

Chronique un peu particulière que ce Ravage puisque ce sera la dernière de Lio pendant quelques temps, obligations professionnelles oblige.

 

Nous lui souhaitons bonne chance et espérons qu’il reviendra au plus vite dans les colonnes de B.O BD dont il a été un des principaux artisan de réussite et d’originalité depuis son arrivée, moteur et force de proposition d’un site qui ne serait pas tout à fait le même sans ce qu’il lui a apporté.

 

A très bientôt camarade, tu nous manque déjà !

 

 

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi RAVAGE, TOME 1

 


C'est de qui : Macutay, JD Morvan & Walter

 

 

La Couv' :

 

LA BD :

 

 


C'est quoi LA GUERRE DU FEU

 


C'est de qui : Roudier & Champelovier

 

 

La Couv' :

Paris brûle-t-il ? / Ravage Vs. Caprica

Déjà lu sur le site ? Oui

 

 

C'est édité chez qui ? Glénat

 

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne quoi ? Dans un futur indéfini, les armées du Patriarche François, cent-trente ans au compteur, mais toujours bon pied, bonne oeil (après quelques injections), donnent l'assaut à la place-forte d'Albert le Forgeron, seigneur séditieux, inventeur d'une terrible machine à vapeur... Paris, 2052. Alors que le jeune et un peu raide François Deschamps attend de voir passer sur les écrans sa belle Blanche Rouget, devenue Regina Vox, la nouvelle égérie du producteur Jérôme Seita, l'électricité disparaît soudainement et livre la capitale au chaos et à la destruction.

 

Se lancer dans une adaptation de Ravage implique de tenir compte de la tonalité si particulière du style de Barjavel, plus proche par moment de la poésie sombre et absurde d'un Boris Vian ou du Brazil de Terry Gilliam que de l'âpreté du 1984 d'Orwell. La démarche impose également de se demander comment aborder l'idéologie anti-moderne et anti-scientifique qui sous-tend son propos. Une idéologie sur laquelle les critiques débattent encore pour savoir si elle relève du pétainisme (rappelons que le livre a été publié sous l'Occupation et la férule du régime de Vichy) ou au contraire si l'écrivain, conforté par son éditeur, l'ambigu Denoël, s'est inspiré de la philosophie prônée par Lanza del Vasto, qui préfigurait les mouvements écologistes radicaux qui essaimeraient à la fin des années 1960 et avait l'avantage de ne pas s'opposer aux doctrines nauséabondes du Maréchal et de ses sbires.     

 

En choisissant de bousculer l'organisation du roman, dont l'épilogue tendancieux tient désormais lieu de prologue, et en faisant du Patriarche un mélange de Solomon Kane droit dans ses cuissardes noires et de Gandalf implacable, façon Peter Jackson, qui défouraille à tour de bras ses ennemis du haut de leurs remparts, Jean-David Morvan et son dessinateur, le talentueux Rey Macutay, livrent une entrée en matière fracassante, digne d'un épisode de Game of Thrones ou de Vikings. Ce parti-pris, pour jouissif qu'il soit, évacue cependant toute polémique éventuelle concernant la relecture qui est faite de Ravage et n'a, au final, pas grand chose à voir avec sa tonalité décalée évoquée plus haut.

 

 

Toutefois, dès que le flash-back nous ramène au "début" de l'histoire, la BD commence à trouver son point d'équilibre entre fidélité au roman et innovations bienvenues. C'est alors avec un intérêt croissant que l'on s'attache à suivre les parcours de François et Blanche à travers un Paris futuriste lumineux qui doit moins à la Métropolis de Fritz Lang (comme c'était le cas chez Barjavel) qu'à la Coruscant de Star Wars, accommodée à la sauce haussmannienne.

 

Se concluant quelques pages seulement après l'extinction de toutes les sources d'énergie de la capitale, ce premier tome (sur trois) apparaît comme une mise en place de l'intrigue et des personnages qui pèche parfois par son inspiration anglo-saxonne trop appuyée, mais parvient malgré tout à remplir la mission que ses créateurs semblent s'être fixée : immerger le lecteur dans le crépuscule des "Temps nouveaux" imaginés, il y a plus de soixante-dix ans, par Barjavel avec une incroyable acuité.  

 

 

 

 

 MUSIQUE :

 

 

 

 

C'est Quoi ? CAPRICA
 

 

 

C'est de Qui ? Bear McCreary

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter ? Une mise en bouche qui accompagne bien les 1ères pages de la BD

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Délicat de trouver une bande-son qui permette de concilier trois ambiances aussi variées que celles proposées dans Ravage. « Provençale fantasy » (pour reprendre la belle expression de Morvan) épique et rugueuse d’un côté, déambulation dans un Paris ultra-technologique de l’autre et enfin, dans les dernières pages, prémices de l’effondrement… au propre comme au figuré, de notre belle Capitale. Et pourtant…

 

Diffusée en 2010, la première et unique saison de Caprica, préquelle avortée du magistral reboot de la série Battlestar Galactica, orchestrée par Ronald D. Moore, propose à bien y regarder un cadre assez proche à celui du premier tome de l’adaptation de Barjavel : la description d’un univers futuriste, qui concilie esthétique rétro et innovations high-tech - on y bidouille du Cylon en conduisant des Citroën DS ! - dont la confiance aveugle en la technologie va causer sa perte.

 

Compositeur de l’excellente BO de Galactica, Bear McCreary rempile derrière le pupitre et poursuit son exploration d’un univers sonore riche et diversifié. Il émane de son travail  un sentiment de mélancolie qui sied parfaitement aux scènes intimistes de la BD (le morceau "Amanda Graystone" semble avoir été écrit pour Blanche), tandis que les percussions tribales, marque de fabrique de la série, n’en sont pas pour autant oubliées. Il n’y a qu’à écouter les pistes "Terrorism On The Lev" et surtout "Cybernetic Life Form Node" pour s'en convaincre, qui accompagneront à la perfection le prologue guerrier de Ravage. Enfin, la noblesse toute en retenue de "The Adama Name" permettra de souligner toute la majesté du Paris de Macutay et de son ballet incessant de voitures volantes en suspension.

 

 

 

 

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Une chronique de Lio

         

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 16:15

 

 

Pour conclure notre week-end préhistorique, retour sur l'adaptation d'une oeuvre-phare dans l'élaboration des "Âges Farouches", accompagnée, en fin de chronique, d'une interview d'Emmanuel Roudier.

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi : LA GUERRE DU FEU

 


C'est de qui : Roudier & Champelovier

 

 

La Couv' :

Contes et légendes de la préhistoire / La Guerre du feu Vs. Avatar

Déjà lu sur le site ? Oui

 

 

C'est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? Depuis sa publication en 1911, La Guerre du feu de Rosny Aîné a connu deux adaptations cinématographiques - la première dès 1914, réalisée par Georges Denola, la seconde en 1981, par J.J. Annaud – et pas moins de quatre adaptations graphiques. Les plus marquantes restent certainement celle de René Pellos, publiée de 1950 à 1951 dans les pages du magazine Zorro, et celle d’Emmanuel Roudier, dont le dernier tome est paru chez Delcourt en 2014. Séparées par près de soixante ans, ces deux versions n’ont, sur la forme, pas grand-chose en commun.

 

Réunis en un seul volume par Glénat, les épisodes de Pellos offrent une illustration très fidèle du roman original. Si le dessin conserve toute la fougue que le dessinateur a investie dans le projet, l’ensemble pourra sembler quelque peu indigeste au lecteur moderne en raison de l’accumulation de cases minuscules, bourrées jusqu’à la gueule de phylactères qui reprennent, à la lettre, le texte de Rosny Aîné. Visuellement, avec son héros blond "brushingué" dont l’apparence évoque plus Paul Richter (le Siegfried de Fritz Lang dans les Niebelungen) que l’Homme de Tautavel, on se trouve ici dans une relecture décomplexée de la préhistoire, envisagée avant tout comme un lieu d’aventures excitant.   

 

 

De son côté, si elle privilégie le mythe qui pourrait se cacher derrière la préhistoire et se place sous les auspices de Marc Guillaumie (spécialiste de la fiction préhistorique), via la postface de son dernier tome, la version d'Emmanuel Roudier n’en oublie pas moins de combler le fossé qui existe entre réalité des découvertes scientifiques et vision populaire. Etendue sur trois tomes (qui correspondent globalement aux trois parties du roman), sa Guerre du feu permet un développement plus ample de l’intrigue, servie par une volonté de se documenter le mieux possible sur le sujet, tout en gardant à l’esprit que, dans quelques années, c’est bien l’aventure seule qui restera crédible aux yeux des lecteurs. Inspirée au dessinateur de Vo’Hounâ et Néandertal par André Chéret lui-même, cette adaptation exploite donc avec intelligence les deux points forts de l’œuvre de Rosny Aîné : le spectaculaire et la réflexion. Le premier est servi par le travail impressionnant du dessinateur et de son coloriste, digne des meilleures productions hollywoodiennes (puisqu’en France nous n’avons, semble-t-il, pas les moyens pour faire des films de genre, il faut bien que le talent s’exprime sur d’autres médias…). Le second, s’appuyant sur le texte de Rosny, offre une relecture à la fois prométhéenne et humaniste du parcours de l’humanité pour s’extraire des "âges farouches" et entrer de plein pied dans l’histoire avec un grand "H".

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

 

C'est Quoi ? AVATAR
 

 

 

C'est de Qui ? James Horner

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter ? L'intégralité de l'album

 

 

Ca donne Quoi ? Concernant le dernier film (à ce jour) de James Cameron, le monde se divise en deux catégories. Ceux qui n’y voient au mieux qu’un bel emballage entourant un vaste trou noir scénaristique et ceux qui, au contraire, le considèrent comme une œuvre de "pure fantasy forcément héroïque […] irrigué[e] d’un bellicisme égal à son romantisme" (Cédric Delelée in Mad Movies HS n°14 : Les Mondes de James Cameron). Quel que soit le parti auquel on se range, force est de reconnaître que le réalisateur de Terminator a tenté de mettre au service de sa fable écologique (ou de sa vaste fumisterie numérique, c’est selon…) ramenée à l’essence même du récit mythique, la description d’un environnement futuriste scientifiquement crédible. Une démarche qui, au final, rapproche beaucoup l’univers d’Avatar, à l’autre extrémité de notre frise chronologique, de la préhistoire fantasmatique décrite par Rosny Aîné dans La Guerre du feu.  

 

Pour illustrer son aventure "pandorienne", Cameron fait à nouveau appel à James Horner*, avec qui il avait collaboré sur Aliens et le méga-carton Titanic. Recruté un an et demi avant la sortie du film (un délai plutôt large dans le métier), ce dernier doit toutefois se plier aux exigences nouvelles imposées par le montage numérique qui permet des modifications de dernières minutes, mais peut remettre en question tout le rythme ou la tonalité d’une scène pour laquelle une partition avait déjà été écrite… et qu’il faut dès lors entièrement retravailler. Au final, le compositeur livre trois heures d’une musique qui mêle avec brio orchestration traditionnelle et synthétique. Mélange foisonnant de world music (Horner s’est adjoint les services d’un ethnomusicologue pour élaborer les chœurs des Na’vi) et de sonorités épiques, la BO d’Avatar, mimétique en cela du film qu’elle accompagne, parvient à synthétiser dépaysement tribal et classicisme thématique (jusqu’au fameux "Thème de la Mort" présent dans quasiment toutes les compositions d’Horner depuis les années 80). Un pied dans l’inconnu, l’autre dans la tradition, une addition qui colle tout à fait à l’esprit de la trilogie de Roudier… et à sa lecture. 

 

* dont le réalisateur avait déjà largement exploité la musique d'Apocalypto pour la piste temporaire du film...

 

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Bonjour et merci d’avoir accepté de vous prêter au jeu du questionnaire croisé B.O/BD.

 


Commençons par un classique :

 

 

 

 

Quels sont vos cinq  albums musicaux de chevet ?

 

J’indique plutôt des albums que j’écoute encore et toujours avec un très grand plaisir. Je ne cite que des albums "pop", bien que j’écoute aussi beaucoup de musique de film, du classique et du baroque.

 

 

  • Hounds of Love (Kate Bush)
  • The Lamb Lies Down On Broadway (Genesis)
  • Wish You Were Here (Pink Floyd)
  • Highway To Hell (AC/DC)
  • 1000 Forms of Fears (Sia)
 

 

 

 

 

 

Et vos cinq albums de bande dessinée favoris ?

 

 

  • La Belette (Comès)
  • Watchmen (Alan Moore et Dave Gibbons)
  • L'Homme qui marche (Jiro Taniguchi)
  • Arthur le combattant (David Chauvel et Jérôme Lereculey)
  • L'autre monde (Rodolphe et Florence Magnin)

 

 

 

 

 

 

 

Les influences et les goûts :

 

Y a-t-il une musique de film qui vous a marqué, que vous affectionnez particulièrement (indépendamment du film ou non) ?

 

Il y en a plusieurs qui m’ont marqué et que j’écoute très souvent. J’en cite quelques unes en vrac : E.T. de John Williams ; Gladiator et Man of Steel de Hans Zimmer ; Apocalypto de James Horner ; Conan the Barbarian de Basil Poledouris ; Le château dans le ciel de Joe Hisaichi… Bon, bien sûr, La Guerre du feu, de Philippe Sarde, aussi.

 

 

 

 

 

 

 

Qui sont vos maîtres à penser en BD, ceux qui vous ont donné envie d'en faire, quelles sont vos influences ?

 

 


Je ne sais pas si je peux parler de maîtres à penser, à proprement parler, mais il y a des auteurs qui m’ont beaucoup marqué par leur travail quand j’étais jeune : Comès, Mézières, Chéret, Buscema, Harold Foster... Plus récemment, c’est Taniguchi qui m’a bouleversé. Tout cela commence à dater j’en ai bien conscience. Mais j’admire aussi le travail de plein de jeunes auteurs !  

 

 

 

 

 

Votre travail :

 

Écoutez-vous de la musique quand lorsque vous écrivez/dessinez ?  Si oui, quel genre de musique ?

 

Oui j’écoute beaucoup de musique en travaillant. Essentiellement de la musique de film, en fait, dont les BO citées plus haut. Après, j’écoute aussi de la chanson. Ces derniers temps, je découvre chaque semaine avec grand plaisir les reprises de Postmodern Jukebox, par exemple.

 

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement.. ou envisagez-vous de travailler prochainement (si vous avez la liberté de les évoquer bien sûr) ?

 

Pas de BD au menu ces temps-ci (je fais un petit break) mais du travail d’illustration, avec le livre Qui était Neandertal ? qui sortira en novembre chez Belin, ou encore du travail de création pour des jeux de rôle : Würm, mon jeu de rôle dans la préhistoire dont une version US va sortir sous peu, Barbarians of Lemuria, L’Ultime Épreuve. Et mon gros projet (au long cours) du moment, c’est un roman de fantasy, situé dans un monde préhistorique.

 

 

Et si…

 

... en lieu et place de la bande dessinée, vous aviez fait de la musique, de quel instrument auriez-vous joué ? Quel musicien auriez-vous aimé être ?

 

J'ai étudié la guitare au conservatoire pendant six ans quand j'étais gamin. Mais je n'étais pas très studieux. Le piano me plaît énormément et je crois que j'aurais aimé savoir en jouer bien davantage que de la guitare. Du coup, je m'amuse parfois à tapoter sur le piano de mon fils. Et je l'encourage à se faire plaisir avec l'instrument : à huit ans, il compose déjà des musiques de film et pour ses jeux de rôles ! Je ne sais pas quel musicien j'aurais aimé être : j'ai l'oreille musicale, je mémorise très vite les musiques, les partoles, et j'écoute un peu de tout. Mais je suppose qu'en définitive, c'est la musique illulstrative, comme celle des BO, qui aurait eu ma préférence. On ne se refait pas complètement quand même.

 

 

 

 

 

Un grand merci pour vos réponses, et au plaisir de vous retrouver rapidement dans les pages de Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !

 

 

 

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Une chronique et une interview réalisées par Lio

 

 

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 10:21

 

 

Les oeuvres de fiction préhistorique nous en apprennent par définition davantage (ce sont des "fictions", pas des "documentaires" !) sur la société, la mentalité et l'imaginaire des artistes qui les ont élaborées depuis le milieu du 19e siècle, que sur nos lointains ancêtres. Quoiqu'on en pense, ces oeuvres nourrissent également la représentation - pour ne pas dire le fantasme* - que nous nous faisons de cette époque d'autant plus fascinante qu'elle restera sans doute à jamais nimbée du profond mystère qui génère les mythes.

 

La bande dessinée n'est bien sûr pas en reste, qui a compris très tôt le potentiel visuel et scénaristique de la thématique préhistorique et des multiples approches qu'elle permet depuis les séries humoristiques comme Unrhunden (1900) du Suédois Oskar Andersen ou Alley Oop (1932) de l'Américain V.T. Hamlin, jusqu'aux aventures scientifiquement plausibles comme Vo'Houna (2002-2005) d'Emmanuel Roudier, en passant par les incontournables sagas pseudo-réalistes telles que Rahan d'André Chéret ou Tounga d'Edouard Aidans.  

 

C'est cette "préhistoire rêvée" que BOBD se propose de vous faire visiter ce week-end, en commençant avec l'adaptation d'un conte de Kipling qui se déroule au temps où l'Homme était aussi sauvage que les autres animaux... mais pas autant que le chat !

 

* Celui du blond aryen qui, vêtu d'une simple peau de bête, affronte jusqu'à des dinosaures disparus plusieurs dizaines de millions d'années avant lui, en tenant dans une main sa fidèle massue et dans l'autre la tignasse de sa non moins fidèle compagne !

 

 

 

LA BD :

 

 

 

C'est quoi : LE CHAT QUI S'EN VA TOUT SEUL

 

 

C'est de qui ? Yann Dégruel d'après Rudyard Kipling

 

 

La Couv':

Contes et légendes de la préhistoire /  Le chat qui s'en va tout seul  Vs.  The Pink Panther

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt Jeunesse

 

 

Une planche: 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Adapter en BD cette Histoire comme çà de Rudyard Kipling est un défi parce que chaque personne qui l'a lue ou entendue s'est fait sa propre image de cette préhistoire fantasmatique où la Femme est, une fois de plus, un peu sorcière.

 

Voici un résumé rapide pour ceux qui ont encore à découvrir ce superbe recueil d'histoires : au temps où les bêtes domestiques étaient encore sauvages, la Femme utilisa des sorts pour les domestiquer. Chien Sauvage a vendu sa liberté contre des os de mouton rôti à condition d'accompagner l'Homme à la chasse. Cheval Sauvage et Vache Sauvage ont vendu leur liberté pour du foin en échange de se laisser chevaucher pour le premier et de donner son lait frais pour la seconde. À chaque fois, "le chat qui s'en va tout seul" les a suivis et il est reparti.

Mais quand la Femme a mis du bon lait frais à tiédir près du feu, il essaie d'entrer dans la caverne. Il passe un marché avec la Femme : si elle le complimente 3 fois, il pourra entrer dans la caverne près du feu et boire du lait.  Bien sûr, c'est ce qui va arriver… mais le chat n'a pas passé de pacte avec l'Homme ou le Chien.

 

Yann Dégruel a merveilleusement illustré ce joli conte avec une femme belle et sage, un chat très expressif aux  mouvements d’yeux, d’oreilles et moustaches particulièrement drôles. Cette histoire pour enfants est aussi un enchantement pour les grands et ce n'est pas parce que la Femme est une sorcière!

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE PINK PANTHER

 

 

C'est de Qui   Henry Mancini

 

 

La couv' 

 

 

 

Déjà entendu chez nous?  Oui plus d'une fois

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Est-il encore besoin d'évoquer ce générique de film tellement fabuleux que le personnage de Pinky en est sorti pour avoir sa propre série de dessins animés ?

 

Mancini a créé ici un tube mondial qui a été abandonné repris ou copié. Le jazz et la musique descriptive (Carnaval des animaux et consorts) semblent l'avoir inspiré et guidé pour cette marche sautillante et espiègle.

 

Quiconque entend les premières notes de ce morceau qui imite à merveille l'avancée furtive d'un félin en maraude (ou d'un monte-en-l'air) retombe immédiatement en enfance et sourit en pensant soit aux films (enfin les 2 premiers selon moi) soit à la série de dessins animés.  De quoi accompagner les tribulations du Chat qui s'en va tout seul !

 

C'est toujours très efficace comme le prouve une anecdote que j'ai vécu à l'opéra de Paris : j'assistais à une représentation du Barbier de Séville de Rossini, opéra bouffe déjà très drôle par son sujet. Lors d'une des parties de récitatif avec accompagnement de clavecin, le claveciniste a joué ce morceau pour accompagner l'arrivée discrète de Don Basilio et  pour le plus grand plaisir de l'assistance qui a éclaté de rire… C'est suffisamment rare à l'opéra pour le souligner !

 

 

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Une chronique de Gen

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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 12:26

 

 

Renouons avec nos habitudes et les spéciales "Jeunesse" du mercredi:

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : HASIB ET LA REINE DES SERPENTS 2

 


C'est de qui :  David B

 

 

La Couv':

Le Roi dans sa Vallée  /  Hasib et la reine des serpents 2  Vs.  Valley Of Kings

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

C’est édité chez ? Gallimard

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que paraît cette chronique, David B. vient à nouveau d’être consacré par (une partie de) la profession en recevant le grand prix au Festival BD de Sollies. Reconnaissance tout à fait justifiée si l’on  considère ne serait-ce que l’influence que l’auteur a eu sur pas mal de ses contemporains ou le succès de ses ouvrages.

 

Son adaptation d’un conte des Mille et Une Nuits, dont la seconde et dernière partie vient de sortir chez Gallimard, prouve, si c’était encore nécessaire, que David B. est passé maître dans l’art de la narration graphique et que c’est vraiment dans le domaines des contes et légendes fantastiques que son talent trouve matière à s’exprimer.

 

Dessin baroque et coloré inspiré des illustrations d’époque, récits imbriqués astucieusement rendus, audace de la mise en page et planche digne des grands anciens, Gustave Doré en tête, Hasib et la Reine Des Serpents retrouve, sous les crayons virtuoses de son auteur, toute la dimension onirique du texte d’origine et l’on se met à espérer que ce conte n’est que le premier d’une longue série, voire à rêver d’une version complète des Mille et Une Nuit illustrée par David B.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? VALLEY OF THE KINGS

 

 

C'est de Qui ? M. Rozsa

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur B.O BD?  Oui fort souvent.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Si cette Vallée des Rois est plus un ancêtre des Indiana Jones et autres films d‘aventures exotiques à grand spectacle qui fleuriront dans les décennies suivantes, sa musique, signée par l’incontournable Miklos Rozsa, est d’une finesse notable pour une production de ce genre.

 

Le compositeur n’hésites pas en effet à marier son style immédiatement reconnaissable à ses origines d’Europe de l’Est aux instruments et mélodies orientales issues du folklore égyptien. Alternant entre les modes mineurs pour le coté mystérieux et typique du scénario et quelque chose de plus grandiose pour les scènes d’action, Rozsa tisse un ensemble chamarré que seuls quelques uns de ses petits gimmicks habituels (que l’on retrouvent dans quasiment tous ses scores) viennent empêcher d’être le fleuron d’un genre que des gens comme Maurice Jarre ou Jerry Goldsmith pousseront ensuite dans ses derniers retranchements.

 

Si parfois un brin grandiloquente, la B.O de Valley Of The Kings s’est en général bien défendue à la lecture de ce tome 2 d’Hasib.

 

 

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Une chronique de Fab

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