LA BD:
C'est quoi ? BLANCHE NEIGE ROUGE SANG
C'est de qui ? Neil Gaiman & Coleen Doran
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Pas mal de fois oui pour Gaiman.
C'est édité chez qui? Black River.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Neil Gaiman, auteur multi récompensé à la carrière aussi riche que marquante, dans le domaine du comics comme de la littérature fantastique, n’a pas son pareil pour s’approprier et réinventer les contes et histoires traditionnels.
Après le déjà très réussi Une Étude en Émeraude, Black River continue la traduction des comics de l'auteur avec aujourd'hui son adaptation, ô combien personnelle du conte popularisé par les frères Grimm puis, surtout (hélas) par Disney Blanche-Neige.
Exit les nains qui chantent et la méchante reine, Gaiman opte pour le parti pris original et payant de faire de la belle-mère la victime de l’histoire (mais pas la « gentille », attention!), transformant la pauvre héroïne de base, Blanche Neige donc, en vampire avide –et incestueuse même !- dont il va bien falloir se débarrasser !
Et l’intervention d’un jeune prince nécrophile ne va pas aider à la tache !
Si ce résumé peut vous faire hausser un sourcil et vous laisser attendre un énième remix à la mode féministe, dites-vous que la nouvelle d'origine date du milieu des années 90 et que l'auteur y livre plutôt sa vision érotico-gore, dans un esprit horrifique probablement bien plus proche du conte originel que la version Disney.
Le passage en comics bénéficie d'une partie graphique tout simplement somptueuse que l’on doit à l’artiste américaine Coleen Doran qui si elle se réclame, à raison des œuvres picturales de l’Irlandais Harry Clarke et de son contemporain britannique Aubrey Breadsley, a un style qui évoque toute la beauté de l’Art Nouveau - Mucha en tête- et du Symbolisme pour proposer des pleines pages aux compositions spectaculaires, gothiques à souhaits et chatoyantes de couleur.
Hormis quelques rares pages classiques faites de cases et bulles, ce petit album envoûtant pourrait s’apparenter, via ses pleines planches d'illustrations entremêlées inventives et sa narration savamment distillée, à un livre illustré plus qu’à un comics lambda mais peu importe les classifications, quand le vin est aussi bon, il faut le boire (même s’il a un goût de sang !).
LA MUSIQUE:
C'est quoi :MALEFICENT MISTRESS OF EVIL
C'est de qui ? G. Zanelli
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Probable
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? La paresse intellectuelle n’a décidément pas de limite à Hollywood et tout particulièrement chez Disney qui, dés qu’un film marche un peu, s’empresse d’enclencher une voire plusieurs suites.
C’est le cas pour la version « live » de La Belle au Bois Dormant, retitré à l’époque Maleficent histoire de mettre plutôt en avant le personnage Bad Ass de l’histoire, interprété par l’ex madame Brad Pitt, dont les joues n’en finissent plus de se creuser.
Rebelote donc avec cette fois çi l’arrivée d’une autre antiquité en la personne de Michelle Pfeifer –dont le plastique de Catwoman est décidément fort lointaine- encore plus méchante que Jolie (Angelina/Maléfique pour ceux qui n’auraient pas suivi).
Passons sur l’intérêt éventuel du…scénario (hum !) et intéressons-nous à la B.O.
L’un des élèves les moins doués de chez Remote Control, Geoff Zanelli, pour lequel j’ai beau chercher je ne vois pas de faits de gloire dans la filmographie, a la lourde tâche de succéder à James Newton Howard.
Heureusement (pour lui, pour nous) Zanelli, spécialiste des pistes additionnelles pour ses petits camarades sbires de Zimmer, est très fort dans le domaine du mimétisme. Ainsi sous couvert d’unité thématique et autre continuité musicale, le compositeur reprend une bonne grosse partie du matériel du premier film, retravaillant un thème ici, arrangeant (souvent en moins bien !) une mélodie ailleurs.
Les cuivres sont un peu plus appuyés, l’action plus tonitruante, les chœurs plus hystériques… bref, du score de fantasy calibré et rentre dedans mais dont l’aspect grand guignol a justement eu un effet des plus inespérés sur la relecture gore de Blanche Neige par Gaiman et Doran (heureusement que la lecture est tout de même assez brève par contre).
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Une Chronique de Fab