LA BD:
C'est quoi ? SAINT ELME 1
C'est de qui ? Lehman & Peeters
La Couv':
C’est édité chez qui ? Delcourt
Déjà croisés sur le site? Oui, Lehman comme Peeters, et même ensemble.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans une bourgade européenne éloignée de tout, alors qu’un malfrat dézingue sa bande pour sauver un garçon, un détective débarque à la recherche d’un fils à maman tandis qu’une riche famille dysfonctionnelle magouille avec la maire du village.
Le duo Peeters / Lehman revient trois ans après le déjà très bon Homme Gribouillé avec ce premier tome de Saint Elme, phase de présentation des partis en présence où l’on trouve pêle-mêle des trafiquants patibulaires, un privé aussi caricatural que sa sidekick est marginale, une famille de mafieux en col blanc ou encore une sorte de communauté qui célèbre une cérémonie païenne qui tourne mal.
On sent bien que tout ceci va s’imbriquer mais pour l’instant l’ensemble reste délicieusement énigmatique.
La Vache Brulée est un récit choral aussi hypnotique que nerveux, parfois déstabilisant, avec une noirceur constante- appuyée par le trait de Peeters et un choix de colo sombre voire glauque- et un casting aussi hétéroclite que décalé, digne d’une de ces -très bonnes- séries TV européennes que l’on a vu fleurir ces dernières années sur les Netflix et consorts, de Dark à Katla en passant par Black Mirror.
Lehman écrit et Peeters dessine mais on sent une vraie osmose au sein de leur processus créatif qui donne l’un des albums phares de cette rentrée !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :BECKETT
C'est de qui ? R. Sakamoto
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Reprenant le concept souvent payant du héros parachuté dans un environnement étranger et hostile, cette production Netflix ne restera pourtant pas dans les annales et ce malgré une bonne grosse dose d’action et de paranoïa tout au long du film.
Plus intéressante est sa B.O que l’on doit à la légende Ryuichi Sakamoto qui, après avoir pourtant écrit pour des grands du 7°Art (Oshima, Bertolucci, De Palma et j’en passe) n’a jamais rechigné à tenter l’aventure de la musique de jeu vidéo ou de télévision, le tout en menant de front une carrière perso aussi riche qu’éclectique.
Ici il propose une musique à la fois atmosphérique avec les nappes dont il a le secret, de celles qui oscillent de la mélancolie à l’étrangeté, mais aussi uber tendue avec des moments de suspense personnifiés par des ostinatos de cordes torturées sur lesquels viennent se poser de lourds sons de cuivres qui feraient baver d’envie un Hans Zimmer.
Le tout n’est pas parfois sans faire penser à du Penderecki sous amphètes et est, à on humble avis, bien trop bon pour le film pour laquelle cette B.O a été écrite.
Par contre, et c’est tant mieux du coup, ça fait un score juste parfait pour ce premier tome aussi halluciné qu’enlevé de Saint Elme.
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Une Chronique de Fab