LA BD:
C'est quoi ? MIRAGES ET FOLIES AUGMENTEES
C'est de qui ? Druillet
La Couv':
C’est édité chez qui ? Glénat
Déjà lu sur le site? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? En cette période où l’on a plaisir à offrir de beaux livres, Glénat a pensé aux amateurs de l’un des plus grands auteurs de SF de BD français, Druillet himself, en proposant une version enrichie de Mirages.
Sous la couverture argentée, le lecteur explore, par thèmes, des périodes clés du tout début de la carrière de l’auteur, commentées par lui-même. Si les premiers font hésitants, pour ne pas dire amateur, avec une première aventure de Lone Sloane qui a fort mal vieillie, dès la partie sur les hommages à Lovecraft, on retrouve toute la folie et la maestria graphique du dessinateur. Ses quelques pages du Necronomicon sont saisissantes, on peut sans peine comparer ses visions du mythe de Cthullu à celle d’un Breccia, les deux auteurs partageant une approche visuelle unique.
La –grosse- part sur les récits courts est, à mon sens, à réserver aux afficionados du maître tant certains sont anecdotiques, exutoires voire outranciers ou simplement trop datés (et je ne parle même pas des graphismes de certains).
On retrouvera pèle mêle dans le reste de ce Mirages des collaborations intéressantes, avec des accents très Metal Hurlant de l’époque, dont un sympathique Firaz et la ville fleur avec Picotto aux crayons, le Mage Acrylic, un peu daté et deux récits avec Gotlib (dont un bien décalé, où l‘on reconnaît bien la patte du papa de Gai Luron).
Une somme d’œuvres qui ont plus de 40 ans au compteur, embryons prometteurs d’une carrière magistrale s’il en est.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :IN DEN GARTEN PHARAOS
C'est de qui ? Popol Vuh
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si pour moi les teutons de Popol Vuh sont indissociables de l’œuvre barrée du cinéaste Werner Herzog (et de la tronche hallucinée de Klaus Kinsky), la douzaine de galettes qu’ils ont sorties en marge de leurs B.O sont au moins autant, si ce n’est plus, digne d’intérêt pour tout auditeur qui ne serait pas allergique à l’expérimentation psyché coté obscur de la force du début des seventies.
A la croisée des chemins musicaux du Miles Davis de Bitches Brew, des Pink Floyd, du MahaVishnu Orchestra ou, évidement, de Tangerine Dream, Popol Vuh explore les plages planantes, défrichant les espaces encore inexplorés à la limite du free jazz et de la New Age naissante.
Alternant, d’une piste à l’autre, entre piano solo simplement accompagné de percussions tribales hypnotiques, orgue spectrale ponctuée de grands coups de cymbales gothiques, électro avant-gardiste pointue ou encore cuivre arabisant plein de reverb, le groupe livre un bel échantillon de ses expériences sonores dans cet album qui, tout aussi marqué que Mirages et Folies Augmentées, a cependant mieux vieilli, si l’on peut toutefois avancer cette comparaison.
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Une Chronique de Fab