LA BD:
C'est quoi : LA MALEDICTION DE GUSTAVE BABEL
C'est de qui : Gess.
La Couv' :
Ca donne Quoi ? Les années 20, Gustave Babel, ex-tueur à gages redoutable, vient d’être abattu dans sa retraite sud américaine. Alors que la vie s’échappe de son corps, il revoit en flashback son existence mouvementée, au service de la Pieuvre, mafia parisienne qui tire les ficelles du monde du crime.
A la suite de trois contrats où les victimes meurent avant que Babel n’ait pu les atteindre, ce dernier commence à tenter de remettre en place un passé sombre, fait d‘absences, de trous dans sa mémoire.
Ce qu’il y découvre dépasse tout ce qu’il aurait pu imaginer et vont le confronter à sa némésis, l’Hypnotiseur.
Cinq années Babel sera resté en « gestation », Gess, qui avait débuté la série pour le site 8comix a finalement pu achever son premier album solo, histoire passionnante et tentaculaire de près de 200 pages où l’on retrouve, outre le graphisme si particulier et original de l’auteur, quelques unes des thématiques qui parcouraient déjà ses précédents ouvrages, mais avec une vraie personnalité.
Habile mélange d’influences où l’on peut retrouver des réminiscences aussi bien des Enfants du Paradis que du Samourai, le tout saupoudré d’une touche bienvenue de fantastique, cette Malédiction est un bol d’air dans un paysage Franco-Belge quasi exsangue de sa surproduction d’œuvre souvent formatées et interchangeables !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DR. MABUSE. INFERNO
C'est de Qui ? R. Israel
La couv'
Déjà croisé ici? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Robert Israel est un compositeur atypique s’il en est. En effet, l’homme s’est fait une spécialité d’écrire des partitions pour des films muets qui, pour la quasi majorité, en étaient jusqu’alors dépourvus.
Le Docteur Mabuse, premier du nom, séparé en deux parties (Inferno en étant la seconde) a déjà été mis en musique – à posteriori- deux fois (compositions que nous avons toutes deux entendues chez nous), si la version d’ Israel n’est pas ma préférée, il faut reconnaître un vrai charme à son ambiance volontairement surannée faite essentiellement de mélodies jouées par des instruments solistes : violon, piano…qui parfois se rencontrent, agrémentés de percussions aussi simples qu’inattendues et pourtant terriblement efficaces.
Suspense est évidemment le mot d’ordre ici, mais oubliez les lieux communs du film noir, Israel est un habitué de la musique du début du siècle précédent, traduit ses idées thématiques par des phrases recherchées qui, malgré leur sonorité datée, transpirent parfois la modernité dans l’approche. Une B.O parfois quasi diégétique très réussie, idéale pour accompagner la Malédiction de Gustave Babel.
----------------------------------
Une chronique de Fab