Un artiste protéiforme de la trempe de David Bowie avait naturellement sa place sur un blog consacré pour moitié à des chroniques de musiques de films. Voici donc, en guise de dernier hommage au Thin White Duke, un petit panorama « maison » de sa contribution à la B.O.sphère. Bien que sa discographie officielle ne recense que trois bandes originales : Christiane F. (1981), Labyrinth (1986) et The Buddha of Suburbia (1993), ce ne sont là que les partie émergées de l'iceberg.
Pour être complet, il faudrait également citer les morceaux écrits pour The Man Who Fell To Earth (sans doute le meilleur rôle de Bowie au cinéma) sous l'influence ambient-minimaliste de l'ami Eno, rejetés par Nicholas Roeg, mais qui furent réutilisés sur la face b de Low (1977), le mythique 1er opus de la trilogie berlinoise.
On ne saurait non plus oublier l'électro-pop délicate de Hours (1999) qui servit en grande partie de bande-son au jeu de science-fiction Nomad Soul, novateur pour l'époque, dans lequel le joueur pouvait assister à un concert virtuel du chanteur. Mais finalement, plus que son travail direct pour le cinéma, c'est peut-être à travers l'utilisation foisonnante qui a été faite de ses titres dans divers péloches que Bowie restera le mieux associé au 7ème art : Basquiat (où il faisait une apparition mémorable en Andy Warhol), American Psycho, Moulin Rouge, La vie aquatique et ses reprises en portugais par Seu Jorge…
Une liste fort longue dont les trois points d'orgue resteront à jamais pour moi la course nocturne effrénée de Denis Lavant dans Mauvais Sang de Leos Carax (1986) sur les accords de Modern Love, la réutilisation de Cat People (Putting Out Fire) par Tarantino à la fin d'Inglourious Basterds (2009) et last but not least le générique d'ouverture du Lost Highway de David Lynch (1997) où les lignes jaunes d'une autoroute défilent sans fin dans la nuit au rythme jungle d'Im Deranged. « Funny how secrets travel. I'd start to believe if I were to bleed. Thin skies, the man chains his hands held high. Cruise me blond. Cruise me babe. A blond belief beyond beyond beyond. No return. No return. »
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Un hommage par Lio