26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 08:11

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? BETA ...CIVILISATIONS VOL. 2

 

 

C'est de qui ? Jens Harder

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud/ l’An 2

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si cinq ans « seulement » avaient séparés les deux premiers volets de ce Grand Récit, il en aura fallu huit à Jens Harder pour accoucher de ce Beta, deuxième du nom (mais troisième de la série donc, vous suivez toujours ?).

 

L’attente en valait la peine et le contenu, l’Histoire -enfin une vision forcément tronquée et partielle/partiale- de l’Humanité, de l’avènement de Jésus Christ à nos jours, justifie évidement le temps passé sur l’ouvrage, la somme de l’iconographie et des recherches associées devant être colossale.

 

 

Car, pour ceux qui n’auraient pas eu la chance ou la curiosité de lire les précédents, le principe du concept est d’évoquer l’évolution de l’Homme via une suite d’images tirées, entre autres, de livres d’Histoire, d’images d’archives, de photos documentaires, mais aussi de BD, de films, de photos d’actualité, etc… le tout monté de façon essentiellement chronologique mais qui n’hésites pas parfois à être anachronique, histoire d’appuyer une idée ou un propos, sans pour autant que cela ne gêne la compréhension.

 

 

Au vu de la période couverte, l’accent est évidement mis sur la montée en puissance des diverses religions, souvent mises en oppositions avec des images en vis-à-vis voir en opposition, mais aussi sur les différences d’évolution des modes de vie, des coutumes, de l’architecture…des diverses civilisations.

 

 

L’ensemble, soyons clairs, n’a pas vocation à remplacer un livre d’Histoire, l’artiste le précise lui-même en fin d’ouvrage, mais apporte au contraire un autre point de vue sur des évènements et des pages de notre vécu qui, surtout au vu des évènements de ces dernières décennies (années, mois !) et de l’état actuel du Monde, sont souvent éclairants et montre à quel point l’homme, s’il a pu faire preuve d’un génie hors norme, capable d’aller explorer l’espace par exemple ou d’inventer des outils surprenants, a surtout été depuis l’aube des temps, l’artisan de sa propre perte, que ce soit dans son désir constant d’expansion aux dépends du monde qui l’entoure ou dans sa pugnacité à exterminer son prochain.

 

 

Concluons sur la forme tout de même, Jens Harder reproduit méticuleusement sa documentation, y apportant tout de même sa touche personnelle et traitant le tout dans une trichromie noir-blanc et soit doré soit argenté d’un effet saisissant.

 

 

Les amateurs de culture pop souriront souvent en tombant sur une vignette de Prince Valiant, Schwarzenegger en Conan le Barbare, un extrait d’Astérix ou encore une poignée de références de pop-culture bien placées car souvent aussi insolites qu'inattendues.

 

Un grand'oeuvre à n'en point douter dont on espère voir la conclusion dans un ultime tome qui devrait évoquer le futur de l'Humanité (si d'ici là elle ne s'est pas auto-détruite of course!) 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MOUNT ANALOGUE

 

 

C'est de qui ? J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Sorti il y a tout juste dix ans, Mount Analogue a été une étape marquante dans la recherche continuelle de la polymorphie musicale par son auteur, le toujours surprenant John Zorn.

 

On retrouve dans cet album concept des ingrédients qui ont fait la réussite d’autres œuvres marquantes de l’artiste : le mélange de jazz et de musique folklorique des Masada, le coté illustratif de ses fausses B.O de films, l’expérimentation instrumentale, mélodique et rythmique de certains de ses opus moins accessibles…

 

 

Mount Analogue, pour l’auditeur qui se laisse happer et n’a pas peur d’entrer dans des territoires musicaux inhabituels, voire surnaturels parfois, c’est une œuvre d’art à part entière, au sens premier du terme, des instruments comme le guembri, l'oud et la calebasse cotoient un vibraphone, une guimbarde, un piano et j'en passe, le tout dans un maelstrom hypnotique de sons. 

 

La richesse et la variété de cette œuvre s’apprécie d’autant plus en lisant le livre 2 de Beta auquel les multiples influences et autres atmosphères font un écho certes un brin surréaliste mais à l’impact d’autant plus éclatant.

 

 

 

 

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15 mai 2020 5 15 /05 /mai /2020 15:31
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CITES. LIEUX VIDES, RUE PASSANTES.

 

 

C'est de qui ? J. Harder

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud / L’An 2

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jens Harder, auteur habitué aux concepts de haut vol, responsable de deux volumes sur la civilisation et l’art qui imposent le respect par leur conception et leur traitement (et dont on espère un jour voir la suite et fin), a sorti l'an passé un recueil de reportages réalisés dans une quinzaine de villes du monde entre l’aube de l’an 2000 et la fin des années 2010 qu'il m'a semblé très d'actualité à chroniquer.

 

En effet au gré de diverses manifestations, souvent en rapport avec le monde de la BD dans le cadre de festivals par exemple, il nous invite à visiter Berlin, Jérusalem, Marseille, Naples, Montréal et j’en passe.

Les paginations sont variables ça va de la double page à plusieurs dizaines en fonction du temps passé sur place, de l' évenement et, surtout, du ressenti de l’auteur. Les plus développées restent –forcément- les plus intéressantes.

 

 

Ainsi, en résidence à Marseille lors de ses études, Harder s’est pris d’affection pour la cité phocéenne, que je connais plutôt pas mal, y ayant habité à la même époque que lui. On sent d’ailleurs au travers du coup de crayon de l’artiste l’âme cosmopolite du lieu, fort bien rendue.

Jérusalem a également droit à un large développement. Harder s’intéresse à la vie religieuse compliquée du lieu avec une distanciation bienvenue.

Pour les fragments plus courts, quelques chroniques sont peut-être un peu plus anecdotiques mais restent d’intéressants témoignages.

 

En cette époque compliquée de confinement/déconfinement, distanciation et autres restrictions de déplacements, Cités est une invitation au voyage dépaysante s’il en est.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE GNOSTIC PRELUDES

 

 

C'est de qui ? J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On l’a dit déjà dans nos pages, trouver un musicien aussi éclectique et passionnant que John Zorn n’est pas donné au premier mélomane venu.

 

Défricheur de genre, mélangeur d’influences, compositeur passionné et toujours en quête de renouveau et de recherche, Zorn ne joue pas sur The Gnostic Preludes, album conceptuel faisant partie de la période mystico-théologique du musicien.

 

Ses compositions sont interprétées par un trio inhabituel puisque on y retrouve un harpiste, un percussionniste (vibraphone) et rien moins que Bill Frisell aux guitares (les initiés apprécieront).

 

Si la richesse musicale est toujours là, on est loin des délires aux limites de l’impro auxquels a pu nous habituer Zorn. Pas de phrasés compliqués, pas de tessitures ramifiées… ces Préludes se caractériseraient même plutôt par un sens de la mélodie calme, aérienne parfois, pour ne pas dire planante. Le tout sur des arrangements travaillés sans être démonstratifs.

 

Un album qui inviterait presque à la rêverie, voir à la méditation ; la bande son d’un voyage virtuel dans les pages d’une BD toute aussi atypique.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 10:21
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  NICK CARTER ET ANDRE BRETON. UNE ENQUETE SURREALISTE.

 

 

C'est de qui ? David B.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà lu chez nous? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’un des pères du mouvement surréaliste, le célèbre André Breton, s’est peu à peu aliéné amis et amante, le voilà sujet au spleen des artistes de l’époque.

Il fait donc appel à rien moins que Nick Carter, détective de romans policiers précurseurs des pulp, qui va plonger tête première dans le monde fantasmagorique du courant artistique cher à Breton, où il va croiser pèle mêle Frida Khalo, Leon Trotsky , Magritte ou encore Salvador Dali.

 

 

Mélangeant le fond et la forme avec une évidente jouissance et un brio manifeste, David B., dans son style graphique si personnel, livre une suite de tableaux en noir et blanc, comme autant incipit de chapitres de récit d’espionnage ou d’épouvante, où son héros de papier croise un casting de haut vol, entre caricatures grotesques et bestiaires irréel, le tout dans des compositions référencées qui rendent un hommage sincère au surréalisme.

 

Le genre d’ouvrage entre illustration et BD qu’auraient pu pondre Alan Moore et Art Spiegelman (période Wild Party) s’ils en  avaient eu la bonne idée.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :FILM WORKS. HIDING AND SEEKING

 

 

C'est de qui ? J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Pas mal oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Comme souvent dans la discographie de John Zorn, on l’a assez croisé ici pour que vous soyez au courant, les albums, les concepts même se suivent et ne se ressemblent pas.

Ainsi dans la pléthore de musiques de film qui composent sa série fleuve Film Works, ce Hiding & Seeking se démarque à nouveau des précédents.

 

Eternel explorateur des possibilités musicales, ici Zorn délaisse les cuivres et cordes dont regorgent ses Masada et écrit pour la guitare classique et le vibraphone simplement portés par des percussions et une basse.

 

Fidèle à ses mélanges de genres et d’influences, le compositeur insuffle dans ses partitions autant de réminiscences juives que de thématiques jazz, faisant de cet opus l’un de ses plus accessibles, et ce sachant qu’il a été écrit pour un documentaire sur des survivants de l’holocauste.

 

Bouclant la boucle d’une musique hybride et étrange, aux confins des genres, ce FilmWorks quatorzième du nom se marie avec étrangeté et délice aux expérimentations artistiques de David B.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 15:14

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CRIME ET CHATIMENT

 

 

C'est de qui ? B . Loukia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu sur le site? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Philipe Rey éditions

 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après s'être persuadé que, pour le bien être de l'humanité (comprendre : le sien) il peut sans remords assassiner une  prêteuse sur gages dont l'avarice n'a d'égal que le grand âge, l'étudiant Raskolinov passe à l'acte.

Hélas pour lui la jeune sœur de sa victime est témoin de la scène et notre meurtrier improvisé doit s'en débarrasser aussi.

 

Bientôt rongé par la culpabilité, Raskolinov doit faire face à l'interrogatoire d'un enquêteur vicieux et à l'arrivée de sa famille.

 

Décidément cette rentrée BD est placée sous le signe des adaptations littéraires ! Rien qu'avec celle que nous avons croisées chez nous ce mois ci on aurait pu faire une semaine de cycle thématique ininterrompu.

 

Last but not least le chef d’œuvre  (si, si, j'insiste!)de Dostoïevski passe par la case bulles et cases sous le pinceau inspiré de Bastien Loukia. Si le jeune auteur français opère forcément quelques coupes franches dans le foisonnant matériau d'origine, sa version conserve l'intensité du roman intacte.

 

Il retrouve via un découpage et une mise en scène bien pensée cette alliance du fond et de la forme intrinsèque à la réflexion de Dostoïevski sur la société de son époque, le sens moral (et son absence), les liens familiaux ou encore le capitalisme.

 

L'album est réalisé dans un style semi réaliste tout à l'aquarelle et le choix  des couleurs et tons se révèle idéal pour évoquer le Saint Pétersbourg de la fin du XIX° siècle.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE RAIN HORSE

 

 

C'est de qui ?  J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Roi Midas de la musique, transformant ses centaines (si, si !) de projets en or pur, John Zorn ne pouvait pas ne pas se pencher sur la B.O de film.

 

Pourtant, en 25 années dans la discipline, et autant d’albums (tous intitulés Film Works et numérotés), ce compositeur hors norme n’aura jamais intéressé le cinéma mainstream. Qu’à cela ne tienne Zorn a enchainé les projets, dans des genres et domaines aussi divers que variés mais toujours avec une furieuse originalité.

 

The Rain Horse, dont on retrouve l’intégralité sur Film Works XIX a été écrite pour un moyen métrage d’animation russe sur la vie et la mort d’un …cheval.

Zorn propose une partition pleine de classe jazzy, qui se pare des influences juives de son auteur et oscille sans cesse entre un jazz soft descriptif et une mélopée folklorique digne de la série Masada, autre grand pilier de la carrière de Zorn.

 

L’alternance de sonorités slaves et d’ambiances sourdes amène un contrepoint parfois quelque peu déstabilisant mais non dénué de sens et de profondeur sur cette version en BD de Crime et Châtiment.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 12:22

 

 

 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA COLERE DE POSEIDON

 

 

C'est de qui ? A. Nilsen

 

 

La Couv':

 

 

Week-end des Indés  /  La Colère de Poséidon  Vs.  The Interpretation Of Dreams

 

Déjà lu sur B.O BD? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Atrabile

 

 

 

Une planche:

 

 

Week-end des Indés  /  La Colère de Poséidon  Vs.  The Interpretation Of Dreams

 

 

Ca donne Quoi ? Imaginez que Lotte Reiniger vive au XXI° siècle et qu’elle ait décidé de dynamiter les légendes poussiéreuses de la bible et de la mythologie grecque ; et vous aurez une petite idée de la pépite du jour !

 

Qu’ Anders Nilsen apostrophe le dieu de la mer pour le mettre en rogne contre un parc d’attraction, qu’il interroge Isaac sur la ferveur un peu jusqu’au-boutiste de son paternel (ce bon vieux Abraham qui était prêt à l’égorger pour obéir à dieu), qu’il raconte le déluge avec un humour aussi noir que décalé, ses courtes histoires composées de grandes vignettes accompagnées de textes, sont un régal à lire.

 

Absurdité et critique au vitriol de la société, la religion ou encore la littérature, sont au rendez-vous de cette Colère de Poséidon qu’Atrabile a même eu la bonne idée de compléter par l’Ange Déchu, une vision de la chute de Satan et du jardin d’Eden raconté par le Malin himself, une conclusion jubilatoire à l’image de ce petit album aussi original qu’indispensable.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

 

C'est quoi : THE INTERPRETATION OF DREAMS

 

 

C'est de qui ? John Zorn

 

 

La Couv':

 

Week-end des Indés  /  La Colère de Poséidon  Vs.  The Interpretation Of Dreams

 

Déjà croisé chez nous? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? La discographie de John Zorn est à mon sens un inépuisable vivier de choses aussi disparates que surprenantes qu’il faudrait des mois pour explorer et encore plus de temps probablement pour arriver à assimiler et à apprécier à sa juste valeur.

 

Pas que le compositeur instrumentiste touche à tout soit un de ces artistes conceptuels qui ne fait de la musique que pour lui, quitte à s’aliéner même les auditeurs les plus acharnés (et encore que…), mais le spectre culturel et musical balayé est tellement vaste et approfondi que la tâche semble écrasante.

 

Dans cette Interprétation des rêves, il se penche une fois encore sur le septième Art pour lequel il a pas mal écrit, que ce soit de vraies B.O ou divers œuvres hommages et détournements.

 

Inspiré par Bunuel et Burroughs (excusez du peu), Zorn s’éloigne de son jazz folklorique et des ses incursions bruitistes pour proposer des pièces pour petits ensembles où le vibraphone et les percussions succèdent à un piano solo torturé et des cordes triturées, le tout saupoudré d’un sens de l’illustration musicale vivace et d’une furieuse envie d’improvisation.

 

A BD hors norme il fallait une musique à la hauteur, je crois que c’est tout trouvé !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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