30 janvier 2017
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12:20
LA BD:
C'est quoi : SHI. AU COMMENCEMENT ETAIT LA COLERE.
C'est de qui : Zidrou & Homs
La Couv':
Ca donne Quoi ? C’est un Zidrou en grande forme que l’on retrouve en ce début d’année avec ce récit se déroulant sur des époques différentes où il est question de vengeance…féminine.
L’album s’ouvre sur une scène choc s’il en est ; à Londres de nos jours, le grand patron d’une fabrique d’armes voit sa femme et son fils périr dans un attentat préparé avec ses propres créations. Flashback, même lieu mais à l’époque de l’Exposition Universelle ; une jeune fille de bonne famille (mais toute bonne famille a ses vilains secrets n’est ce pas ?) au tempérament rebelle, décide de s’intéresser au sort d’une japonaise dont le bébé est mort et qui a été enfermée dans un asile, sans se douter que ses actes impulsifs vont avoir de graves répercussions.
Beaucoup d’action, parfois très rocambolesque, pour un premier tome riche (même un brin trop coté narration au départ), magnifiquement illustré par un Homs dont le trait réaliste expressif et des plus sensuel, n’est pas sans faire penser à ceux de Landa ou d’Anthony Jean.
De l’aventure avec un grand A, amenée à se décliner dans le temps ce qui, si la qualité d’écriture reste la même et les promesses sont tenues, n’est pas pour me déplaire !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE GRANDMASTER
C'est de Qui ? Shigeru Umebayashi
La couv'
Déjà croisé dans le coin? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? J’ai été fort étonné, pendant le générique de cette bio plutôt réussie de l’expert en arts martiaux qui entraina, entre autres, Bruce Lee, de voir, accolé au nom du compositeur japonais figurait celui de Nathaniel Mechaly. En effet, après prise d’infos, il semblerait que Mechaly ait été embauché pour « occidentaliser » le score du film pour les publics américains et européens.
Si pas foncièrement mauvais ce dernier a hélas un peu trop bossé pour l’écurie de nounours Besson et y a chopé des automatismes disgracieux ; là il a même poussé le vice jusqu’à inclure deux morceaux de Morricone !
Nonobstant, les compositions d’ Umebayashi ont encore une place prépondérante sur la bobine et la galette, Wong War Kai, avec qui le compositeur a bossé une paire de fois, lui a demandé de faire juste part entre mélodies traditionnelles savamment imbriquées dans des thématiques plus cinématographique et pistes d’action.
On entend tout de suite l’apport de Mechaly sur des passages bien plus bateaux, voire parfois un brin dégoulinants et, surtout, bien plus formatés.
Si l’on fait abstraction d’un réel manque d’unité sur l’ensemble, surtout à l’écoute seule, on obtient là un accompagnement intéressant pour ce premier épisode de Shi qui, lui aussi, mélange orient et occident (et plus su affinités !)
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Une chronique de Fab
27 octobre 2016
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15:58
LA BD:
C'est quoi : SPIROU. LA LUMIÈRE DE BORNEO.
C'est de qui ? Zidrou & Frank Pé
La Couv' :
C’est édité chez qui ? Dupuis.
Déjà croisés chez B.O BD? Oui pour Zidrou.
Une planche:
Ca donne quoi ? 10 ans et autant de tomes pour Le Spirou De... la série de one-shots ayant pour héros le célèbre groom vu par des auteurs célèbres de la BD Franco-Belge.
Cette année c'est à Frank Pé, le talentueux dessinateur derrière Broussaille et Zoo, et à Zidrou, scénariste que l'on a souvent croisé chez nous, qu'est revenu l'honneur de donner leur version de Spirou.
C'est un personnage un peu plus "adulte" (il est même affublé de lunettes) que l'on découvre, à un tournant de sa vie et de sa carrière et qui aspire à se poser un peu. Sa retraite va cependant être quelque peu perturbé par l'arrivée inopinée de la fille de Noé, un de ses amis, dompteur dans un zoo, que Spirou doit héberger quelque temps.
Notre célibataire endurci se retrouve ainsi à devoir cohabiter avec une ado caractérielle au sombre passé, tandis que Fantasio -assez en retrait sur cet album- se débat avec sa rédac'chef, qui veut un reportage sur un nouveau peintre animalier qui fait fureur.
Le groom et sa nouvelle pupille vont devoir assister Noé quand la hype en rapport avec le peintre va se recentrer autour du cirque où travaille l'ami de Spirou.
Coté graphisme ce nouvel album marque une certaine cassure avec les précédents, de par son choix de plus de réalisme, surtout sur les personnages, mais une fois les premières pages passées et l'ambiance posée, on ne peut que reste admiratif du coup de crayon de Frank Pé, notamment dans sa façon de dessiner les animaux, dans la fluidité de ses cases et la construction de ses planches.
Au scénario, on pourra trouver Zidrou un brin plus gourmand, outre son intrigue principale, qui véhicule les bons sentiments et les thématiques chères au scénariste, il ajoute comme on l'a noté ci dessus, une histoire parallèle avec Fantasio un peu superflue, et une troisième partie avec le comte de Champignac et d'étranges champignons envahissants. L'album étant généreux en pagination, l'ensemble passe finalement plutôt bien et tout se retrouve et résout avant la fin.
En conclusion une bien bonne livraison dans la série qui, si à mon goût n'égale pas les sommets que sont Le Groom vert de gris ou Journal d'un Ingénue, reste de qualité.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? COURS DU SOIR
C'est de Qui ? Léo Petit
La couv'
Déjà entendu par ici? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Tourné par Ribowski en parallèle de Playtime, dans les décors du film; et durant les pauses de tournage de celui ci, ce moyen métrage voit Jacques Tati - également responsable du scénario-se transformer en prof de gags qui met en application ses démonstrations.
Si c'est Francis Lemarque qui compose la B.O de Playtime, Léo Petit, guitariste doué et musicien de studio qui a travaillé pour le gotha de son époque ( de Brel à Juliette Gréco en passant par Gainsbourg et même Ella Fitzgerald) écrit une paire de pistes à mi chemin entre les génériques à la Arsène Lupin mais jazzy et de l'easy-listening comme Tati, perfectionniste et dirigiste s'il en est, aimait avoir pour ses longs métrages.
Le coté suranné et résolument optimiste de la B..O de Cours du soir est, vous vous en doutez, des plus agréable avec ce nouveau Spirou de...
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Une chronique de Fab
22 juin 2016
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10:11
Petite entorse à nos habitudes, pas de BD jeunesse aujourd'hui (en même temps vous avez été servis la semaine passée).
LA BD:
C'est quoi : MARINA. RAZZIAS.
C'est de qui : Zidrou et Mattéo
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD? Oui, sur les tomes précédents entre autre.
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:

Ca donne Quoi ? Un troisième volet des plus aquatiques pour Marina, puisque, pour les passages dans la Venise de 1345 du moins, puisque l’on y suit notre héroïne et son effrayant compagnon (et ex bourreau) perpétrer leur vengeance contre ceux qui leur ont fait du tort en attaquant avec méthode les convois maritimes marchands, affaiblissant ainsi la puissance commerciale de la Cité des Doges, au grand dam de ses notables.
Un tome que l’on pourrait qualifier de transitoire pour la série la plus « Dufauxienne » de l’infatigable Zidrou, où la personnalité impitoyable de Marina s’affirme et où les relations avec son paternel atteignent un point de non retour qui promet une conclusion fatidique.
Le trait de Mattéo est toujours le point fort de la série, la filiation avec le grand Juan Gimenez –tout en gardant une part d’originalité affirmée- se confirmant au fil des albums pour notre plus grand plaisir.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DANTON
C'est de Qui ? Jean Prodromidès
La couv'

Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Prodromidès, élève de Messiaen durant ses études au Conservatoire mais également amateur de musique sérielle et d’expérimentations sonores, a finalement peu œuvré pour le cinéma et c’est fort dommage quand on écoute ce qu’il a pu produire pour cette bio de Danton avec notre Gégé national (à moins qu’il ne soit toujours Russe ?). Loin de tout ce à quoi on aurait pu s’attendre pour un film historique, les compositions de Prodromidès se rapprochent plus de celles de Penderecki ou Ligeti, que les cinéphiles connaissent grâce, entre autre, à Kubrick et son Shinning. C’est bien simple, si l’on écoute cette B.O sans savoir pour quoi elle a été écrite on peut aisément la prendre pour une musique de film d’épouvante, c’est dire !
Si ce n’est quelques rappels de temps à autres, aucun thème dédié reconnaissable, aucune volonté d’unité mais plutôt un sentiment constant de malaise sous-jacent, matérialisé par une atonalité et même des dissonances proches parfois de l’expérimentation.
Une B.O qui calme très en phase avec la noirceur générale des Razzias de Marina.
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Une chronique de Fab
14 mai 2016
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13:12
LA BD:
C'est quoi : L’ADOPTION
C'est de qui ? Zidrou & A.Monin
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui pour Zidrou, première fois pour Monin.
C’est édité chez qui ? Grand Angle
Une planche:

Ca donne Quoi ? Zidrou m’énerve. Depuis quelques années chaque fois que j’ouvre un de ses albums je me dis « bon il va réutiliser ses bonnes vieilles ficelles, rien de nouveau sous le soleil, ça va bien finir par me gonfler »…et à chaque fois je me fais avoir, je n’arrive pas à fermer l’album avant d’être arrivé au bout.
Alors certes les dialogues, les situations, et autres bons sentiments sont tous là bien présents, souvent attendus, parfois téléphonés, mais ils sont quasi imparables. Dans l’Adoption, il nous raconte la destinée d’une petite fille, rescapée d’un tremblement de terre au Pérou, qui a été récupérée par un couple de français qui la ramène en métropole. Là elle va faire la connaissance de son nouveau grand-père, Alain, boucher retraité, pétri d’idées reçues et de bonnes vieilles habitudes, dont le petit monde va être bouleversé par la présence de ce petit bout-de-chou de 4 ans qui fait remonter dans le cœur du vieil homme tout l’amour qu’il n’a pas donné avant, et dieu sait qu’il en a à revendre !

Mais Zidrou est un malin et il clôt cette première partie (sur deux) par un cliffhanger qui laisse tout le monde dans l’expectative, lecteur y compris.
Coté dessin, le trait de Monin a un cousinage certain avec celui de Jordi Lafebre, style graphique cartoony anguleux qui va bien à ce type d’histoires douce-amère.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? FORTUNELLA
C'est de Qui ? Nino Rota
La couv'

Déjà entendu chez B.O BD ? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? L’héroïne de cette comédie légère de la fin des années 50 est une jeune femme qui vit d’expédients mais s’imagine être une riche héritière. Fortunella a l’odeur d’un film de Fellini, le goût d’un film de Fellini, la couleur d’un film de Fellini…mais n’est pas du maestro. En fait pas vraiment. Fellini a bien co-écrit le scénario avec les collaborateurs de ses longs précédents ; la thématique, l’humour, le casting, tout fait penser à la patte du cinéaste mais ce dernier a d’autres projets plus ambitieux en tête à l’époque, le producteur du film engage donc De Filippo pour le réaliser.
Nino Rota –dont c’est déjà le 6° film rien que pour cette année là- n’a pas à aller chercher loin l’inspiration, vous l’aurez compris, il livre une B.O légère et gaie, avec ses airs de musique de cirque et autre envolées de cuivres dansant. Une poignée de passages sont un brin plus mélancoliques ce qui fait de cette galette un accompagnement de choix pour la nouvelle œuvre de Zidrou.
Les amateurs reconnaîtront l’un des principaux thèmes du Parrain de Coppola, que Rota avait écrit pour Fortunella et qu’il recyclera avec bonheur quelques année plus tard (mais qui lui coutera une nomination aux Oscars !)
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Une chronique de Fab