11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 11:18
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  VAN GOGH. FRAGMENTS D’UNE VIE EN PEINTURE

 

 

C'est de qui ? D. Zezelj

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui une grosse partie de sa production.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Choc de styles, de générations, de courant…sur le papier les univers de Van Gogh et de Zezelj paraissent quasiment aux antipodes, pourtant le second, quand il choisit d’évoquer la vie du peintre néerlandais au travers d’éléments plus ou moins marquants de sa biographie, rend un hommage manifeste.

 

Loin des albums souvent trop didactiques que l’on a pu lire ces dernières années (et dieu sait qu’il y en a eu !), ces «Fragments » éclairent des facettes de Vang Gogh quasiment pas ou peu connues du grand public : sa dévotion religieuse jusqu’au-boutiste, la période où il a côtoyé des mineurs, partageant leur existence fruste, la femme qu’il a mise enceinte puis abandonnée… et puis des aspects indissociables du peintre, son inexorable descente dans la folie, sa relation privilégiée avec son frère, l’épisode de l’oreille tranchée.

 

 

Zezelj, en digne héritier des grands de la discipline, les Breccia et Battaglia entre autre, maîtrise le noir et blanc comme peu d’artistes de sa génération. Ses compositions pour cet album intiment le respect tant elles montrent l’évolution du talent du croate. Eclats de peinture, masses de matières, visages et corps torturés au sein de paysages baroques -qu’il s’agisse des rues enfumées de Londres ou de la campagne provençale- Zezelj s’approprie les espaces et les personnages dans un maelstrom totalement muet dont la force d’expression n’a pas besoin de mots pour être explicite.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :TABULA RASA

 

 

C'est de qui ? A. Pärt

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Je ne crois pas

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 70 Arvo Pärt sort de se période sérielle pour expérimenter dans un minimalisme qui va évoluer au fil des œuvre jusqu’à devenir un style à part entière, le tintinnabulisme (rien à voir avec le reporter à houppette par contre), du nom des sons de cloche dont on retrouve le mouvement dans certaines parties des partitions.

 

Tabula Rasa, oeuvre à cheval sur la fin de la décennie, est encore un peu marqué par l’empreinte des influences du compositeur estonien qui dépouille pourtant ses compositions pour en tirer une mélancolie aussi formelle que pénétrante.

 

L’utilisation du piano préparé comme instrument quasi rythmique provoque un effet assez inattendu voire déconcertant, souvent contrebalancé par les mélodies jouées par deux violons puis, tout au long des quelques pièces qui composent la galette, par les reste de l’orchestre, assez en retrait cependant.

 

L’ambiance générale flirte avec un spleen profond, très emphatique et expressif qui inspirera beaucoup le 7° Art puisque, de Godard à Milos Forman en passant par Josh Whedon, les réalisateurs ont beaucoup pioché dans l’œuvre de Pärt.

 

C’est cette tristesse empreinte de profondeur qui m’a parue de rigueur sur cette évocation magistrale de l’un des plus grands peintres de l’Histoire.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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10 octobre 2020 6 10 /10 /octobre /2020 20:00
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  KING OF NEKROPOLIS

 

 

C'est de qui ? D. Zezelj

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Mosquito

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ras, traumatisé par la mort de sa mère et par son expérience au front en Irak, s’est reconverti en privé. Réputé pour pouvoir dénicher n’importe qui il est engagé par un vieil homme qui veut retrouver la trace d’un scientifique aussi génial qu’énigmatique.

Notre privé paumé va vite se rendre compte que le job est probablement trop grand pour sa carrure, le poussant dans des retranchements qu’il aurait préféré éviter.

 

Daniel zezelj, fort d’une carrière internationale et d’une expérience à la hauteur de ses influences multiples, se pose un peu comme l’héritier des grands artistes expérimentateurs du medium en noir et blanc. Dans son trait, sa façon d’encrer et, surtout, de travailler les ombres, les matières et les effets, on sent l’ombre des Battaglia, Breccia, Toppi ou encore –pour passer de l’autre côté de l’Atlantique, d’un Miller ou d’un Eisner, excusez du peu !

Mais la grande force de l’artiste croate est d’avoir toujours su garder ce qui fait son originalité : un trait sauvage, quasi écorché, des compositions riches et puissantes qui savent rester lisibles même quand il les charge.

 

 

King of Nekropolis lui donne l’occasion, une fois encore, de se frotter à un paysage urbain dans lequel il peut faire montre de l’étendue de son talent.

Le scénario n’est pas en reste avec cette quête maudite emprunte d’un tragique qui prend aux tripes, qui n’est pas sans faire penser à des choses comme l’excellent Angel Heart d’Alan Parker où Mickey Rourke, lui aussi perdant magnifique, jouait un privé dindon de la farce.

 

Un des albums les plus aboutis d’un artiste qui a toujours su mettre la forme au profit du fond et qui, à mon goût, se fait bien trop rare !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MOTHERLESS BROOKLYN

 

 

C'est de qui ? D. Pemberton

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si son talent d’acteur n’est plus à démontrer, Edward Norton semble se débrouiller plutôt pas mal derrière une caméra comme l’atteste Motherless Brooklyn, film noir qu’il a réalisé l’an passé.

 

Norton a eu du nez en faisant appel à Daniel Pemberton, l’un des plus intéressants compositeurs actuels qui, comme il le fait ici, a déjà démontré qu’il avait fort bien saisi l’intime relation entre jazz et B.O de cinéma.

 

Il a donc choisi, en accord avec son réal’, d’utiliser une poignée d’instruments typiques du genre à l’époque pour écrire son score (instruments que l’on croise d’ailleurs dans le film puisque pas mal de séquences se passent dans un club et que l’un des personnages est musicien). Trompette, saxo, contrebasse piano et batterie sont donc les éléments majeurs entendus sur les pistes de Pemberton qui a la bonne idée (et pas la prétention) de tenter de rivaliser avec la musique diégétique du film où l’on retrouve une poignée de  standards de jazz.

 

Cela étant on est bel et bien dans de la musique de film avec entre autre les passages dédiés au suspense où le compositeur opte pour une approche radicalement moderne de l’instrumentation. Le résultat est étonnant d’efficacité et de fraicheur, Pemberton excellant dans le mariage expérimental de « comment fire du neuf avec du vieux ».

 

Une B.O aux accents noirs et mélancoliques totalement en phase avec le one-shot de Zezelj.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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