19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 13:55

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  WITZEND (Best Of)

 

 

C'est de qui ? Wood, Frazetta, Ditko, Wrightson, Spiegelman et bien d’autres.

 

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies. / Witzend  Vs.  Circle Of Fear

 

Déjà croisés sur le site? Pour pas mal d’entre eux, oui.

 

 

Une planche:

Oldies but Goldies. / Witzend  Vs.  Circle Of Fear

 

Ca donne Quoi ? En 1966 Wallace Wood qui s’est déjà fait un nom dans la profession, décide de lancer un magazine d’anthologie où la seule règle serait « pas de règle » !

En effet, fatigué de devoir sans cesse se plier aux désidératas des éditeurs en place et au code du comics, Wood veut promouvoir une version plus ouverte d’esprit de son medium.

 

Il chapeaute les quatre premiers numéros, qui paraissent irrégulièrement sur deux années et y publie des courts récits de certains de ses pairs … et non des moindres : Frazetta fait dans la SF/Fantasy, Spiegelman dans le burlesque, Eisner, Kirby ou encore Ditko se fendent également de choses aussi variées que la fantasy, l’illustration de poème ou encore le pulp super héroique.

 

Oldies but Goldies. / Witzend  Vs.  Circle Of Fear

 

Wood passe ensuite la main, c’est Bill Pearson qui prendra la relève et éditera la petite dizaine de numéros suivants entre 1968 et…1985 !

 

Witzend est un des projets, parmi d’autres, qui aura permis de décoincer un peu la mentalité des éditeurs de comics US et, surtout, de donner plus de liberté aux auteurs.

Si son contenu, comme c’est souvent le cas dans ce genre d’anthologie, est inégal, il faut tout de même reconnaître à ses contributeurs une fantaisie et un lâcher prise qui fait plaisir à lire. Durant son erratique carrière, Witzend, a proposé des histoires aux qualités évidentes que Fantagraphics avait regroupées il y a quelques années dans un superbe et coûteux coffret aujourd’hui introuvable (à un prix décent s’entend).

 

L’an passé ce « Best Of » copieux a réparé ce manque et est une occasion en or pour les amateurs de « vieilleries en or »  comme votre serviteur de redécouvrir des œuvres certes parfois marginales mais certainement marquantes dans la carrière d’illustres artistes du comics.

 

Oldies but Goldies. / Witzend  Vs.  Circle Of Fear

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CIRCLE OF FEAR

 

 

C'est de qui ? B. Goldenberg

 

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies. / Witzend  Vs.  Circle Of Fear

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le travail du compositeur Billy Goldenberg est mondialement connu puisque le bonhomme a mis en musique pas mal d'épisodes de Columbo, des Feux de l'Amour et de … La croisière s'amuse !

Bon d'accord, comme palmarès on a vu bien mieux ici mais vous reconnaîtrez qu'il y a au moins une réelle variété dans les domaines d'intervention.

 

C'est sur une autre série qu'on le retrouve aujourd'hui, plus confidentielle (elle n'a d'ailleurs jamais été diffusée chez nous, c'est dire), fonctionnant sur le concept en vogue à l'époque d'anthologie fantastique présentée par un hôte (les plus connue étant Twilight Zone ou encore Alfred Hitchcock Présente).

 

Si moins inspiré que ses camarades officiant sur les séries citées au dessus (qui deviendront tout de même les pointures que sont Goldsmith, Hermann, Waxman...) ; Goldberg propose néanmoins des scores efficaces, tirant les ficelles habituelles du genre avec un certain métier et ce sans beaucoup de moyens.

 

Pas mal d'underscoring d'ambiance, où les bruitages viennent enrichir de longues phrases d'instruments solistes comme le piano ou le hautbois, le tout avec un vrai soucis de varier ses thèmes et ses atmosphères d'un épisode à l'autre.

 

Un vivier d'un peu plus de vingt scores qui, soigneusement sélectionnés, font une bande son tout à fait en phase avec les récits de ce best of Witzend.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 14:05
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SWAMP THING

 

 

C'est de qui ? Wein & Wrightson

 

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies  /  Swamp Thing Intégrale  Vs.  Woman Eater

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.

 

 

C’est édité chez qui ? Urban

 

 

Une planche:

 

Oldies but Goldies  /  Swamp Thing Intégrale  Vs.  Woman Eater

 

Ca donne Quoi ? Swamp Thing fait partie de cette poignée de titres qui méritent clairement sa place dans la collection CULT de chez Urban.

 

En effet, la série initiée par Len Wein et Bernie Wrightson, qui n’était au départ qu’un récit court parmi d’autres au sein d’une des anthologies d’horreur de chez DC, a connu un succès immédiat qui en a fait un titre récurrent et qui connaîtra, même après le départ de ses créateurs originaux, bien des reprises, à commencer par celle non moins « culte » d’Allan Moore.

 

Sur ces 13 premiers numéros, la Créature des Marais, née à la suite de la chute d’Alec Holland dans un marécage du sud des Etats Unis, juste après avoir été aspergé d’un produit de sa propre création permettant la régénérescence florale, va chercher à se venger des responsables de sa mort et de sa nouvelle condition.

 

Wein lui fait rencontrer tour à tour l’erzatz de la créature de Frankenstein (qui inspirera Wrightson pour sa version de l’œuvre de Mary Shelley des années plus tard), un loup garou, un extraterrestre, une entité lovecraftienne en diable, un robot ou encore… Batman !

 

 

Oldies but Goldies  /  Swamp Thing Intégrale  Vs.  Woman Eater

Si les scénarios ont tendance à se ressembler, certains sont plus poussés et contiennent-en sous texte des réflexions sur la différence, le racisme et la peur de l’autre.

 

Ce qui évidement a fait le grand succès de la série c’est le trait de Bernie Wrightson, qui fait évoluer sa créature et le reste d’un casting très expressif dans des décors gothiques à souhait, aux détails foisonnants.

 

Quand l’artiste quitte l’aventure, au bout de dix numéros, son successeur rend des copies honorables, plus dans l’esprit classique d’un Buscema, sans atteindre la poésie tragique des premières aventures.

 

Urban propose, à l’occasion de la sortie de la série TV –déjà avortée !- une intégrale soignée avec galerie de couvertures et un scénario jamais édité de Wein.

Le second volet, sorti ces jours ci, reprend le run d’Alan Moore, à ne pas manquer of course !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE WOMAN EATER

 

 

C'est de qui ? E. Astley

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies  /  Swamp Thing Intégrale  Vs.  Woman Eater

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour le petit écran Edwin Astley s’est fait connaître avec, entre autre, le générique du Saint et d’Ivanhoé, deux séries qui ont contribuées à la popularité de Roger Moore ; au cinéma sa carrière a été autrement plus confidentielle.

 

Cantonné aux séries B dans des genres comme le fantastique ou le thriller, c’est pourtant la musique de ce Woman Eater qui l’a fait remarquer par la Hammer.

Le studio l’embauchera pour les deux versions du score de la version cinéma du Fantôme de l’Opéra, même si, hélas, la collaboration s’arrêtera là.

 

Si c’est au départ le sujet du film qui m’a fait retenir la B.O – des sacrifices de femmes à un arbre carnivore pour récupérer sa sève supposées faire revenir les morts à la vie !- ça plus le fait que nous n’ayons jamais écouté d’œuvres d’Astley sur B.O BD ; je n’ai  pas regretté mon choix.

En effet, si assez classique, la partition du britannique ne verse que rarement dans le grandiloquent, préférant jouer sur les thématiques du film noir en les agrémentant de passages fort en tensions où les cuivres jouent les parties d’habitude réservées aux cordes.

Les chœurs féminins hauts perchés finissent de faire de Woman Eater un score certes suranné et parfois passe partout, mais tout désigné pour aller avec de l’horreur old school comme Swamp Thing.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 07:42

 

 

 

Et l'on termine notre cycle consacré à Wrightson par la création probablement la plus iconique de notre Artiste du Mois, j'ai nommé:

 

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : SWAMP THING

 

 

C'est de qui ? Len Wein et Bernie Wrightson

 

 

La Couv':

L'Artiste du Mois: Bernie Wrightson  /  Swamp Thing  Vs.  Vexovoid

Déjà lus dans le coin? Oui …pour Wrightson mais vous aviez saisi je pense !

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Comme le disait Fab pas plus tard qu’hier, Bernie Wrightson a biberonné tout jeune à l’épouvante des EC Comics des années 50. Cette influence, qui du reste perdurera tout au long de sa carrière, est évidemment déjà prégnante sur les travaux de jeunesse du dessinateur. Parmi ses premières publications (dans les différentes anthologies horrifiques renaissantes de DC Comics, à partir de la fin des années 60), il y a House Of Secrets n°92 en 1971 , qui introduit Swamp Thing, la Créature des Marais imaginée par Len Wein. Ce dernier confesse avoir proposé à Wrightson ce script sombre et désespéré, se déroulant dans un climat gothique au début du siècle dernier, car ce dernier, la vingtaine à peine à l'époque, venait de faire l'expérience d'une rupture douloureuse, et se sentait d'humeur !

 

 

A la fin de l'année 1972, le personnage réapparaît dans un contexte contemporain, sous la forme de son avatar le plus célèbre, Alec Holland, avec la même équipe aux commandes. Wein et Wrightson surfent sur le contexte de leur époque, favorable à une renaissance du genre horrifique, avec un assouplissement sensible du Comics Code et l'accession de certains personnages-phare du genre au domaine public. Mais le tandem fait mieux que jouer sur la fibre nostalgique en créant une authentique nouvelle figure du bestiaire fantastique.

 

 

Bernie Wrightson ne reste que le temps de dix épisodes, mais il a le temps de frapper les esprits durablement, créant d'emblée des personnages visuellement marquants comme l'antagoniste Arcane et sa nièce Abigail (et il invoque aussi une foule de monstres, loups-garou, vampires, extraterrestres, robots en tous genres... et même Batman, magistralement représenté par Wrightson). Il faut dire que les décors imaginés par Wein se prête à merveille au style du talentueux débutant : de la vieille masure gothique au bayou de Louisiane sinistre et ombragé, ce ne sont pas les sites lugubres qui manquent pour mettre en valeur les atouts du dessinateur.

 

Ce dernier a fait à l'époque le choix, risqué, de refuser du travail pour se consacrer pleinement à ses planches, assurant dessins et encrage, pour un rendu somptueux. On saluera l'initiative de Delcourt de publier ses épisodes en noir et blanc (en prologue à la publication, hélas avortée, de la mythique prestation d'Alan Moore sur le titre, 10 ans plus tard), sublimant le rendu du travail de Wrightson.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

C'est Quoi ? VEXOVOID

 

 

C'est de Qui ? Portal

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé sur le site? Aucune chance

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? D'après le hurleur en chef Phil Anselmo (Pantera, Down et bien d'autres projets), et l'on peut en croire un spécialiste en la matière, Portal est le groupe le plus « extrême » à la surface de la planète. Depuis une quinzaine d'années, ces death-metalleux australiens déversent à leur rythme indolent (4 albums au compteur seulement) une musique unique, d'une virulence inouïe, mais sous des dehors finalement assez stoïques et apaisés.

 

En effet, il y a comme une volonté « d'aplanir » le son chez Portal : que ce soit dans les structures, labyrinthiques et indéchiffrables, ou la production, austère et absconse, le groupe semble chercher à neutraliser toute trace de dynamique. Et puis il y a le son de ces guitares, quelque part entre le clapotis de sables mouvants et le bourdonnement sourd d'une nuée d'insectes carnivores. Un rendu unique, dont on ne trouvera d'équivalence que sur certains efforts des français de Blut Aus Nord ou Deathspell Omega, autres fleurons du métal extrême aventureux. Quoi de mieux pour accompagner ce purgatoire sonore que des déguisements aussi tarabiscotés qu'inquiétants (comme chez les suédois de Ghost et Terra Tenebrosa), et des paroles cryptiques inspirées des écrits du grand Lovecraft, avant que le groupe ne développe son propre bestiaire/panthéon fictif...

 

Le dernier-né de leur discographie, Vexovoid, est peut-être le plus abordable du lot ; entendons-nous bien : Portal ne s'est pas mis pour autant à la pop ou au zouk, et les oreilles les plus sensibles saigneront dès les premières mesures de l'album. Mais le groupe a tout de même l'idée lumineuse de réduire considérablement la durée de leur disque (35 minutes à peine, et c'est ma foi bien suffisant pour une écoute d'une traite), et de clarifier un peu les structures de leurs compositions. La sensation de cauchemar sonique marécageux demeure néanmoins. Si vous voulez expérimenter la sensation de vous réveiller le matin comme si vous aviez plongé en flammes dans un marais la veille au soir, vous savez ce qu'il vous reste à faire !!

 

 

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Une chronique de Peio

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 17:06

 

 

 

 

LA BD :

 

 

C'est quoi : LES MUTANTS

 

 

C'est de qui ? Bernie Wrightson et alii

 

 

La Couv':

L'Artiste du Mois : Bernie Wrightson / Les Mutants vs Forbidden World

Déjà croisés par ici ? Oui.

 

 

Une planche :

 

 

 

Ca donne Quoi ? Cette bande dessinée, que l’on déniche encore facilement d’occasion, est parue début 80 aux Editions du Triton, maison défunte spécialisée dans la publication de comics horrifiques (Creepy, Vampirella) et de certains artistes qui ont pu œuvrer sur ces séries : Wally Wood, Richard Corben, Mike Kaluta, Neal Adams, Jeff Jones… et bien sûr Berni (sans "e" à l’époque) Wrightson. Bref, que du lourd !

 

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, et à l’instar de certaines anthologies Marabout de la grande époque aux accroches parfois abusives, il ne s’agit pas à proprement parler d’un recueil d'histoires réunies autour de la thématique du "mutant", figure emblématique de la science-fiction, même s’il en est bien question pour deux d’entre elles… sur dix-neuf. A la rigueur, pourrait-on considérer ici la "monstruosité", physique ou morale (égoïsme, lucre, arrivisme…), comme fil directeur qui ne permettrait quand même pas d’inclure l’ensemble des récits. Laissons donc de côté notre tentative de thématiser "l’inthématisable", pour nous concentrer sur le contenu. Les Mutants regroupe des histoires courtes, publiées par Wrightson entre 1969 et 1974. Celles-ci naviguent allègrement entre SF old school, horreur gothique dans la pure tradition des EC Comics, ode  à la tolérance, adaptations digest d’œuvres littéraires ou cinématographiques, heroic fantasy sous influence howardienne et détournements grivois (et colorisés !) de figures fantastiques ou historiques, orchestrés par le scénariste Vaughn Bodé (dont la mort prématurée en 1975 préfigurait celle de David Carradine...).

 

Si tous les scénarios ne sont pas d’égale qualité, la faute à des chutes parfois trop abruptes, on se console aisément avec les dessins de Wrightson, dont on peut mesurer l'ampleur du talent et l'incroyable capacité à adapter son style détaillé et emphatique à tous les registres qu'il aborde.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

C'est Quoi ? FORBIDDEN WORLD

 

 

C'est de Qui ? Susan Justin

 

 

La couv':

 

 

Déjà entendu chez nous? Non

 

 

On peut écouter ?

   

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? "You can't judge a book by its cover", comme le chantait Bo Diddley. L'adage ne s'est jamais aussi bien vérifié qu'avec les productions fauchées de Roger Corman. Forbidden World (qui n'est pas exactement un mix entre Forbidden Planet et Lost World, mais c'était bien tenté, Roger !) ne déroge pas à la règle. Derrière une bien belle affiche des frères Hildebrandt se cache un énième repompage d'Alien dans lequel une poignée d'acteurs en roue libre tente de venir à bout d'un mutant (titre alternatif de cette série B-Z, sortie en 1982) viscelard et baveux. Tout cela n'est bien sûr qu'un prétexte à quelques scènes gores bien troussées et surtout aux effeuillages répétés des deux actrices principales, Dawn Dunlap (ex-égérie de David Hamilton) et June Chadwik (qui un an plus tard allait incarner la vicieuse Lydia dans la série V).

 

A l'instar de l'affiche, la musique de Susan Justin (qui a décroché le job parce qu'elle était la copine du réalisateur... the right girl in the right place !) tend à tirer le film vers le haut. La compositrice nous gratifie d'une musique électronique à mi-chemin entre new wave et tonalités atmosphériques synthétiques caractéristiques du début des années 80. En dépit d'un budget qu'on imagine famélique, elle parvient à créer une partition qui n'a rien à envier à celles de Craig Safan (Remo Williams, The Last Starfighter) ou de John Harrison (Creepshow) et prouve, si besoin en était, qu'avec un orgue Casio, une boîte à rythmes et un brin d'inspiration, on peut bâtir des discographies (n'est-ce pas Mr. Carpenter ?). Quoi qu'il en soit, l'ambiance horrifico-vaporeuse de cette BO colle parfaitement à celle développée par l'ami Berni dans les pages sombres de son anthologie, alors ne boudons pas notre plaisir !   

 

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Une chronique de Lio

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 07:16

 

 

 

L’épouvante, Bernie Wrightson ça le connaît. C’est par là qu’il a débuté, dans le mythique House Of Mystery chez DC et dans les publications similaires du principal concurrent (Marvel pour ceux qui ne suivent pas au fond !). c’est dans l’épouvante encore qu’il s’est fait un nom, avec la co-création de Swamp Thing  popularisé ensuite par Alan Moore, (on y reviendra) et enfin c’est là qu’il a persisté et signé via l’illustration magistrale du Frankenstein de Mary Shelley (dont nous avons d’ailleurs chroniqué la suite, parue il y a peu en VF). Consacrons donc notre cycle L’Artiste Du Mois à ce grand monsieur du comics, avec des ouvrages à l'inverse de la chronologie pour une fois, et que, sans plus attendre, le spectacle commence :

 

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : FREAKSHOW

 

 

C'est de qui ? Jones & Wrightson

 

 

La Couv':

L'Artiste du Mois: Bernie Wrightson  /  Freak Show  vs La Maschera del demonio

Déjà croisés par ici? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Inspiré par des artistes comme Frank Frazetta, avec qui il partage une science du rendu du mouvement et de la dynamique des postures, Wrightson a notamment fait  les grandes heures des anthologies Creepy et Eerie. Quelques années plus tard, il retrouve son compère de toujours, le scénariste prolixe Bruce Jones, pour une histoire comme les deux hommes en ont le secret.

 

Freakshow, comme son nom l’indique, parle d’un spectacle ambulant de créatures difformes, humains rejetés par la société qu’un brave homme recueille afin de leur donner une vie et, histoire de gagner de quoi manger, expose  brièvement aux badauds des villes et villages qu’ils traversent. Une jeune femme croise la route de la caravane et fait un bout de route avec eux, bientôt une idylle nait entre nos deux tourtereaux et mère nature leur offre un bébé. Las, notre bon samaritain est un ex-alcoolique qui, en proie à un intense stress durant l’accouchement de sa belle, se laisse aller à la boisson.  Ivre mort, il va commettre l’irréparable, et, comme dans toute bonne histoire d’horreur qui se respecte, son crime ne restera pas impuni.

 

 

Développer le concept des histoires courtes  à chute, classique du genre, sur plus de 50 pages pouvait paraître risqué mais le métier de nos deux compères fait la différence. Jones, bien moins bavard qu’à l’époque des récits des anthologies citées ci-dessus, pousse son scénario dans les retranchements de l’épouvante et du  tragique permettant à Wrightson de livrer une de ses œuvres les plus abouties que ce soit en matière de réalisme des décors, de précision du trait ou encore d’expressivité corporelles et faciales. Tout dans Freakshow respire le malsain et la peur, l’artiste, qui assure dessin, encrage et couleur, se surpasse littéralement et le résultat ravira tout lecteur d’horreur qui se respecte.

 

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LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LA MASCHERA DEL DEMONIO

 

 

C'est de Qui ? L. Baxter

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Le film qui fit connaître Mario Bava au grand public, à qui pas mal de réalisateurs vouent un véritable culte, est sorti aux States un après sa diffusion en Europe, dans une version édulcorée (comprendre que la censure avait fait disparaître les scènes trop explicites niveau violence) et, fait plus rare, avec une B.O différente.

 

En effet, le public américain étant à l’époque (mais je ne pense pas qu’il ait beaucoup évolué, loin de là) considéré comme peu enclin à l’originalité, le distributeur fait appel à Les Baxter, qui sort tout juste de la composition du House Of Usher de Corman, pour écrire un score moins alambiqué et « artistique » que celui qui accompagne le film (et que l’on doit à Nicolosi).

Baxter applique sciemment les codes du genre, à base de cordes qui n’hésitent pas à se faire stridentes, de cuivres sourds et menaçants, de percussions qui déboulent, et autres passages obligés. Une poignée de pistes plus calmes et mélancoliques atténuent un peu le sentiment général d’une B.O fort calibrée mais on ne peut plus évidente sur une lecture comme Freak Show.

 

 

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Une chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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