LA BD:
C'est quoi : SATANIE
C'est de qui : Vehlmann & Kerascoet
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Oui, ensemble et séparément même.
C’est édité chez qui ? Soleil.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Longtemps on a considéré que ce Voyage en Satanie (titre de l’histoire lors de sa première publication en 2011) serait sans retour, ou tout du moins sans fin. Mais c’était sans compter sans la volonté de ses auteurs, et le métier de Barbara Canepa et Clotilde Vu, les responsables de la collection Métamorphoses chez Soleil qui ont relancé l’aventure et nous proposent aujourd’hui, sous forme d’intégrale et rebaptisé sobrement Satanie, l’intégralité de l'histoire.
Une expédition hétéroclite part sous la terre à la recherche d'un savant persuadé d'avoir retrouvé la trace de l'Homme de Neandertal, malheureusement pour eux, ce qui s'apparentait au départ à une sortie spéléo difficile va rapidement tourner à une version cauchemardesque du Voyage au centre de la terre de Vernes.
Cité souterraine, hommes d'un autre temps, créatures plus fantasmagoriques et dangereuses les unes que les autres, notre équipe, qui va se réduire comme une peau de chagrin au fur et à mesure de leur aventure tombe de Charybde en Scylla jusqu'au point de non-retour.
Tout comme dans leur Jolies Ténèbres, Fabien Vehlman et les Kerascoët partent d'une situation assez banale qui dégénère aussi rapidement que dramatiquement. Le scénario conjugue, outre l'oeuvre de Verne citée plus haut, l'Enfer de Dante, l'Ultima Thulé mythologique, la légende de la Terre Creuse chère entre autre aux illuminés nazis, un florilège de bestiaires folkloriques ou encore, last but not least, les théories de Darwin.
L'ensemble n'est pourtant jamais indigeste et le lecteur, comme les héros de l'album, descend la spirale infernale d'une aventure fantastique et sensuelle, magnifiquement mise en image par le duo Pommepuy/Cosset qui n'hésite pas à jouer sur les formes des cases, à changer ses fonds de pages voire à utiliser des couleurs parfois limites psychédéliques pour illustrer comme il se doit l'extravagance de leur scénariste.
On aurait décidément perdu quelque chose si l'on n'avait jamais pu lire la fin de cette surprenante Satanie!
LA MUSIQUE
C'est Quoi? LES MAITRESSES DE DRACULA
C'est de Qui ? M. Williamson
La couv'
Déjà croisé ici? Oui
On peut écouter?
Ca donne quoi? Si pas aussi prolifique (ni inspiré?) qu'un James Bernard, Malcolm Williamson a néanmoins apporté à la Hammer son sens de la composition, hérité d'une formation classique solide.
Ainsi, aux codes immuables de la musique de film d'épouvante il ajoute une touche symphonique pas inintéressante, loin de là, quoique parfois un brin grandiloquente.
Dans cette suite de suite de suite du filon Dracula (où seul Peter Cushing relève un peu le niveau) il fait preuve d'une belle inventivité en ajoutant aux sempiternelles montées hystériques de cordes de belles phrases mélodique recherchée et des thématiques plus complexes que ce que l'on serait en droit d'espérer sur de telles productions.
Pas forcément toujours raccord avec ce récit protéiforme qu'est Satanie, il ajoute cependant au psychédelisme horrifique qui traverse souvent l'album et renforce le suspense omniprésent.
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Une chronique de Fab