30 octobre 2016 7 30 /10 /octobre /2016 17:34

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : SATANIE

 


C'est de qui : Vehlmann & Kerascoet

 

 

La Couv':

(Re) Descente aux enfers  /  Satanie  Vs.  Les Maîtresses de Dracula

 

Déjà croisé chez nous? Oui, ensemble et séparément même.

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil.

 

 

Une planche:

(Re) Descente aux enfers  /  Satanie  Vs.  Les Maîtresses de Dracula

 

Ca donne Quoi ? Longtemps on a considéré que ce Voyage en Satanie (titre de l’histoire lors de sa première publication en 2011) serait sans retour, ou tout du moins sans fin.   Mais c’était sans compter sans la volonté de ses auteurs, et le métier de Barbara Canepa et Clotilde Vu, les responsables de la collection Métamorphoses chez Soleil qui ont relancé l’aventure et nous proposent aujourd’hui, sous forme d’intégrale et rebaptisé sobrement Satanie, l’intégralité de l'histoire.

 

Une expédition hétéroclite part sous la terre à la recherche d'un savant persuadé d'avoir retrouvé la trace de l'Homme de Neandertal, malheureusement pour eux, ce qui s'apparentait au départ à une sortie spéléo difficile va rapidement tourner à une version cauchemardesque du Voyage au centre de la terre de Vernes.

 

Cité souterraine, hommes d'un autre temps, créatures plus fantasmagoriques et dangereuses les unes que les autres, notre équipe, qui va se réduire comme une peau de chagrin au fur et à mesure de leur aventure tombe de Charybde en Scylla jusqu'au point de non-retour.

 

(Re) Descente aux enfers  /  Satanie  Vs.  Les Maîtresses de Dracula

 

Tout comme dans leur Jolies Ténèbres, Fabien Vehlman et les Kerascoët partent d'une situation assez banale qui dégénère aussi rapidement que dramatiquement. Le scénario conjugue, outre l'oeuvre de Verne citée plus haut, l'Enfer de Dante, l'Ultima Thulé mythologique, la légende de la Terre Creuse chère entre autre aux illuminés nazis, un florilège de bestiaires folkloriques ou encore, last but not least, les théories de Darwin.

 

L'ensemble n'est pourtant jamais indigeste et le lecteur, comme les héros de l'album,  descend la spirale infernale d'une aventure fantastique et sensuelle,  magnifiquement mise en image par le duo Pommepuy/Cosset qui n'hésite pas à jouer sur les formes des cases, à changer ses fonds de pages voire à utiliser des couleurs parfois limites psychédéliques pour illustrer comme il se doit l'extravagance de leur scénariste.

On aurait décidément perdu quelque chose si l'on n'avait jamais pu lire la fin de cette surprenante Satanie!

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi? LES MAITRESSES DE DRACULA

 

 

C'est de Qui ? M. Williamson

 

 

La couv' 

(Re) Descente aux enfers  /  Satanie  Vs.  Les Maîtresses de Dracula

 

Déjà croisé ici? Oui

 

 

On peut écouter?

Ca donne quoi? Si pas aussi prolifique (ni inspiré?) qu'un James Bernard, Malcolm Williamson a néanmoins apporté à la Hammer son sens de la composition, hérité d'une formation classique solide.

 

Ainsi, aux codes immuables de la musique de film d'épouvante il ajoute une touche symphonique pas inintéressante, loin de là, quoique parfois un brin grandiloquente.

 

Dans cette suite de suite de suite du filon Dracula (où seul Peter Cushing relève un peu le niveau) il fait preuve d'une belle inventivité en ajoutant aux sempiternelles montées hystériques de cordes de belles phrases mélodique recherchée et des thématiques plus complexes que ce que l'on serait en droit d'espérer sur de telles productions.

 

Pas forcément toujours raccord avec ce récit protéiforme qu'est Satanie, il ajoute cependant au psychédelisme horrifique qui traverse souvent l'album et renforce le suspense omniprésent.

 

 

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Une chronique de Fab

 

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10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 16:18

 

 

Quelque chose de bien plus old school, avec un duo de stars au casting, et qui s'inscrit dans la continuité du cycle "Blade Runner Blues", initié avec The Long Tomorrow de Moebius et O'Bannon :

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi : BLADE RUNNER : A MARVEL SUPER SPECIAL

 


C'est de qui : Al Williamson & Archie Goodwin

 

 

La Couv' :

(Toujours plus) de Science, (une bonne dose de) Fiction  /  Blade Runner : A Marvel Super Special Vs. E2-E4

Déjà lu sur le site ?

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a généralement peu à attendre des adaptations de films en bandes dessinées. Toutefois, comme on a pu le constater dernièrement avec Cabal, lorsque producteurs et éditeurs s'accordent pour mettre sur le coup des artistes compétents, la donne peut se révéler payante. On l'aura compris, c'est donc plutôt à cette seconde catégorie que se rattache la version "papier" du Blade Runner de Ridley Scott. 

 

Publiée par Marvel en 1982, dans sa collection Super Special, agrémentée d'une splendide couverture de Jim "Nick Fury" Steranko, avant d'être rééditée sous la forme d'une mini-série en deux volumes, la BD bénéficie de la double expérience du scénariste Archie Goodwin, jadis pilier de Creepy, et du dessinateur Al Williamson, ancien collaborateur de Frank Frazetta.

 

Les deux hommes n'en sont pas à leur première collaboration, puisque parmi une tripotée de séries, ils ont animé pendant plus de dix ans les aventures de Secret Agent X-9, lancées par Dashiell Hammett et Alex Raymond, le créateur de Flash Gordon... que Williamson reprendra également à la fin des années 60.

 

Du scénario de David Peoples et Hampton Fancher, lui même basé sur le roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep ?, Goodwin conserve dans ses grandes lignes la structure principale, mais se voit contraint de l'élaguer pour le faire rentrer dans le format d'une cinquantaine de pages qui lui est alloué.

 

Les puristes crieront sans doute au scandale, mais il faut reconnaître que les choix de coupes opérés par Goodwin se révèlent judicieux et lui permettent de tirer davantage l'intrigue dans le champ du pur roman noir futuriste, option en parfait accord avec l'esthétique du film de Ridley Scott. La voix-off du héros, présente dans la version proposée en 1981 aux spectateurs devient dès lors un élément narratif nullement redondant qui permet même au scénariste d'intégrer quelques anecdotes, absentes du film, sur le passé de Deckard en tant que Blade Runner, les liens qui l'unissent à son supérieur Bryant, ou sur les incroyables capacités physiques de Roy Batty. 

 

 

 

Le dessin de Williamson est au diapason du travail de réécriture de Goodwin. Le grand soin qu'il apporte aux détails architecturaux (la pyramide de la Tyrell Corporation, la chambre d'Eldon Tyrell ou encore la cage d'escalier du Bradbury Hotel où vit J.F. Sébastien) rend justice aux nombreuses recherches artistiques effectuées par Sid Maid sur le design de Los Angeles.

 

Sans aller jusqu'à égaler l'impressionnante photographie du film, ni à retranscrire à la perfection son ambiance sombre et poisseuse, le dessinateur livre une prestation des plus respectables (même si ses personnages ne ressemblent qu'une case sur cinq aux acteurs dont il sont sensés s'inspirer...), réhaussée par un encrage subtile et une mise en couleur à laquelle le passage du temps confère un grain et une patine que Photoshop a peu de chance de nous offrir un jour.    

 

Sans être un chef d'oeuvre insurpassable, le comics de Blade Runner n'a donc nullement à rougir de son statut d'oeuvre de commande et assure, haut la main, la mission qui est la sienne : prolonger, avec style, le plaisir de visionnage du film dont il est tiré. Toutes les adaptations ne peuvent pas en dire autant.

 

 

La BD étant assez difficile à dénicher, voici un lien qui permettra aux curieux de la lire dans son intégralité. 

 

Le cycle "Blade Runner Blues" se poursuit avec Do Androids Dream of Electric Sheep ? de Tony Parker.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? E2-E4

 

 

C'est de Qui ? Manuel Göttsching

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Non

 

 

On peut écouter ? Les neufs titres de l'album sont disponibles en... six parties sur le Tube.

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Ca donne Quoi ? Enregistré, selon la légende, en une seule prise, la nuit du 12 décembre 1981, par l'ancien guitariste d'Ash Ra Tempel, E2-E4 propose une 1ère partie (à l'époque du vinyle-roi, on parlait de "face") électronique résolument tournée vers l'avenir, qui va progressivement céder la place à une suite pour guitare très 70's. Cette opposition machine vs. humanité n'est évidemment pas anodine dans une proposition d'accompagnement musical à l'adaptation en comics de Blade Runner

 

Poussant plus loin la comparaison avec l'oeuvre de Ridley Scott, Manuel Göttsching offre avec son album un dialogue musicalement novateur entre beats répétitifs qui unissent, dans leurs boucles lancinantes, sonorités synthétiques et analogiques (chants d'oiseaux, ambiances aquatiques) au final très humaines et sons de cordes folks, nostalgiques d'un rock progressif - ou, pour le cas de Göttsching, d'un "Krautrock" - déclinant.  

   

"Chant d'adieu à la jeunesse [...], aux illusions, aux révolutions" (in Electro 100, Olivier Pernot, Ed. Le Mot et le Reste), E2-E4 incarne enfin une certaine conception de la bande-son de demain que quelques musiciens (dont Vangelis...) tentaient d'élaborer à l'époque où Scott s'efforçait d'imposer, à des producteurs obtus, sa vision cinématographique du monde de demain. Trente-cinq ans plus tard, à en juger par l'influence toujours intacte, dans leurs domaines respectifs, des deux oeuvres de l'Allemand et de l'Anglais, on peut parier qu'ils avaient vu juste. 

 

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Une chronique de Lio

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