LA BD:
C'est quoi : LOUISE. LE VENIN DU SCORPION.
C'est de qui : Van Der Heuvel & Alessandra
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Casterman
Une planche:
Ca donne Quoi ? Si vous venez dans le coin depuis un petit moment j'ai déjà du vous parler de mes (lointaines!) études d'audiovisuel durant lesquelles j'ai, entre autres choses passionnantes (sans second degré pour une fois je précise), visionné du film à la pelle, tous genres et époque sur confondus. L'expressionnisme allemand reste une de mes périodes préférées et j'ai également toujours eu un faible pour les vamps de l'âge d'or hollywoodien. Vous vous doutez donc que je ne pouvais pas passer à côté de cette évocation de la vie et de la carrière de Louise Brooks, qui, au même titre que Marléne Dietrich ou la Garbo, est une icône du 7eme Art.
Brooks est pus connue pour le parfum de scandale qui a entouré sa carrière que pour les longs qu’elle a tourné. Le parti-pris des auteurs de cette bio est d’évoquer son esprit rebelle, sa fureur de vivre envers et contre tous les diktats de la société et d’Hollywood quitte à y laisser des plumes.
On découvre aussi dans Le Venin du Scorpion le trauma de son enfance, ses relations houleuses avec sa mère et avec les hommes, le culte que certains (Pabst en tête) pouvaient lui vouer, mais également ses choix parfois hasardeux de tournage et de vie.
Le style graphique réaliste et la colo old school d’Alessandra servent bien un scénario qui évite les écueils inhérents à ce genre d’exercice, un bel hommage à une actrice éternelle.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SUMMER AND SMOKE
C'est de Qui ? E. Bernstein
La couv'
Déjà croisé chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Si j’admets sans soucis que Tenesse Williams, d’une ça a bien vieilli et, de deux, déjà à l’époque c’était pas à la portée de tout le monde, le bonhomme savait quand même vous poser un drame aux thématiques multiples dont aucun écrivain ou cinéaste français de ces vingt dernières années (ni probablement des vingt à venir) n’approchera jamais l’ombre d’une esquisse.
Mettre en musique une adaptation de Williams, quand on a la carrure et le talent d’Elmer Bernstein, ce doit être du pain béni. Ca vous permet de livrer une musique aussi poétique que ce que le domaine de la B.O le permet, quelque chose de foncièrement organique et intellectuel à la fois. D’écrire des mélodies où la névrose d’une femme frustrée et où la sexualité latente et refoulée sont miraculeusement rendues par des notes, des silences, des rythmiques.
Ca vous permet de dépasser vos habituels gimmicks, de prouver qu’en plus d’être l’un des plus doués et diversifié des compositeurs de votre génération, vous êtes également capable de vous remettre en question en écrivant un score en marge du reste de votre (excellente) production qui reste parmi l’un de vos plus originaux.
Et ça nous permet, enfin, d’accompagner avec classe la bio d’une artiste qui n’en méritait pas moins.
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Une chronique par Fab