LA BD:
C'est quoi ? LE NOM DE LA ROSE
C'est de qui ? Manara adapte Eco
La Couv':
C’est édité chez qui ? Glénat
Déjà croisé sur le site? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au XIV° siècle, Guillaume de Baskerville et son disciple Azio arrivent dans une abbaye italienne pour enqûeter sur un meurtre.
Sur place ils vont se rendre rapidement compte que certains religieux ont des choses à se reprocher et vont se retrouver pris dans une sorte de mystification aux origines sombres.
Pour un premier roman, il est indéniable qu’Umerto Eco réussit un véritable coup de maître en narrant avec un talent qui impose le respect une enquête à suspense au sein d’un monastère moyenâgeux.
Oeuvre érudite et foisonnante, abordant entre autres des questions théologiques profondes, le Nom de la Rose marie à merveille le fond et la forme et a immédiatement connu un franc succès critique et public qui a évidemment rapidement intéressé le 9° art.
Longtemps réputé inadaptable, le livre sera pourtant porté à l’ écran par Jean Jacques Annaud avec brio, même si Umberto Eco sera au départ plus que sceptique sur le choix de Sean “007” Connery pour jouer le personnage principal.
Il aurait été amusant de voir ce que le regretté auteur transalpin aurait pensé du choix de son compatriote Milo Manara d’avoir, quant à lui, casté une autre légende du cinéma pour le rôle de Guillaume de Baskerville, à savoir Marlon Brando!
En effet, après un Caravage plutôt réussi, l’un des maestros de la BD érotique continue de se racheter en quelque sorte une conduite dans le monde de ses pairs (ce n’est pas comme s’il y avait vraiment eu besoin cela dit) en adaptant à son tour le Nom de la Rose.
Si le choix de 2 volumes -pour un peu moins de 150 pages en tout- fera lever un sourcil circonspect aux connaisseurs du roman original (qui lui en fait plus de 600), force est de reconnaître que Manara s’en sort pour l’instant bien sur le premier volet, avec une narration que les incontournables ellipses ne viennent pas entacher.
Côté dessin l’artiste n’a rien perdu de son talent et s'amuse même ici à varier les colorisations et les styles en fonction des temporalités, allant même jusqu’à composer des séquences entières à la manière des enluminures des livres de l’époque évoquée dans le Nom de la Rose.
Notons que la colo est assurée par la fille de Manara qui s’en tire ma foi plutôt pas mal.
Nous attendrons de lire la suite et fin de cette version avant de se prononcer sur le fait qu’elle fasse date dans le monde de la BD mais ce qui est dores et déjà sûr c’est qu’elle rend un bel hommage à son modèle.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DOUTE
C'est de qui ? H. Shore
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? S’il y a bien un compositeur des années 90/2000 qui a su adapter son travail aux films sur lesquels il a oeuvré, sans jamais perdre ni de son efficacité ni de sa qualité (quelques statuettes confirment d’ailleurs ces propos), c’est bien Howard Shore.
Vous le connaissez sûrement pour ses B.O de la trilogie du Seigneur des Anneaux et si ce n’est que le cas vous serez surpris de la sobriété du score du jour.
Ici, avec un orchestre réduit, Shore compose en effet un score intimiste et discret où les cordes, les vents et le piano sont mis en avant pour traiter un sujet grave.
Si une guitare vient faire de timides apparitions, notamment sur le thème principal, l’ensemble reste volontairement à la limite de l’austère et en tout cas clairement pessimiste.
Shore prouve avec de tels travaux qu’il est tout à fait capable de rester sagement au second plan, de faire de l’ « underscoring »quand la pellicule le nécessite.
Sa partition est toute empreinte d’une noirceur pénétrante qui est de mise sur ce premier volet du Nom de la Rose.
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