18 juin 2019
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08:35
LA BD:
C'est quoi ? L’AGENT. 1 INITIATION.
C'est de qui ? Gabella & Dagnino
La Couv':
Ca donne Quoi ? Rhym, agent des stups, a des « visions » qui lui permettent de résoudre des affaires. Quand une opération tourne mal, impliquant plusieurs dizaines de personnes dans un cas d’amnésie collective surnaturelle, notre héroïne est contactée par un autre mystérieux agent, qui lui laisse entendre que le paranormal fait bel et bien partie de notre monde et qu’elle a un don qu’il va lui falloir exploiter.
Les voilà sur les traces d’une drogue particulièrement puissante.
Mathieu Gabella, décidément à l’aise dans de nombreux genres, de la biographie historique à la relecture médiévale de super héros, livre ici un récit nerveux à la croisée des chemins entre le BPRD de Mignola et la série TV Supernatural.
De série TV cet Agent a beaucoup d’éléments d’ailleurs, le scénariste explique être grand fan du Bureau des Légendes (dont l’univers n’est pas si éloigné que ça de celui de l’album d’ailleurs), et situe son action en France. Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire au départ, on accroche en fait assez rapidement à une intrigue qui mêle astucieusement fantastique, action et suspense.
Le trait réaliste du dessinateur espagnol Fernando Dagnino, habitué du super héros de l’autre côté de l’Atlantique remplit bien le job même si le style n’est pas ma tasse de thé.
Ce premier tome auto-conclusif présente les personnages principaux et les factions en présence, en laissant assez de pistes ouvertes et de zones d’ombre pour avoir envie de découvrir la suite.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : BEING HUMAN
C'est de qui ? R. Wells
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le grand public boude parfois des séries britanniques pourtant très réussies du fait d’un manque de moyens comparées à leurs cousines américaines.
Il n’est pas rare d’ailleurs de voir des adaptation « U.S » de ces séries (aux qualités évidentes) avec des aspects plus prompts à attirer l’audimat, ce qui est le cas de la série qui nous intéresse aujourd’hui.
C’est pourtant bien le score de la version d’origine qu’il est question comme accompagnement de l’Agent.
Richard Wells, qui dans le cinéma et les séries TV, a essentiellement œuvré dans le fantastique, fait preuve d'une sensibilité intéressante en alternant pistes mélancoliques d'illustration musicale et des morceaux d'épouvante pure sur des modes qui provoquent le trouble chez l'auditeur.
L'ensemble fait preuve d'une belle unité et d'une richesse manifeste dans la variété des ambiances.
Si toutes ne s'accordent pas avec notre BD du jour, il y a tout de même de quoi faire largement l'affaire.
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Une Chronique de Fab
20 mai 2019
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09:06
LA BD:
C'est quoi ? LE CHEVALIER ERRANT
C'est de qui ? Avery & Miller.
La Couv':
Déjà croisés sur le site?Non
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au moment où cette chronique sera mise en ligne, il ne restera qu’une poignée d’heures avant que nous découvrions la conclusion d’une des plus grandes séries TV de fantasy que nous ait donné le petit écran.
Adaptée de la saga best seller (qui n’aura probablement jamais de fin elle par contre) de Georges R.R. Martin, Game of Thrones aura captivé un audimat fidèle voire en hausse durant presque une décennie, et ce grace à des atouts indéniables.
Puisant ses sources dans l’Histoire, y ajoutant quelques ingrédients purement fantasy et, surtout, dressant toute une galerie de portraits forts aux échanges savoureux, Game of Thrones n’a pas usurpé son succès, même si les dernières saisons auront déçu –plus ou moins à raison, faute de matériau littéraire et/ou de désintérêt des créateurs de la série ayant déjà la tête ailleurs (dans une galaxie lointaine, très lointaine probablement)- les fans de tous poils.
Pour prolonger le plaisir Dargaud vient de publier l’adaptation en comics d’une nouvelle de Martin, tirée de la série Tales of Dunk and Egg, qui narrent les mésaventures d’un chevalier errant, Duncan le grand, et de son écuyer Egg (Œuf en VF) qui est en fait un jeune Targaryen (Aegon d’où le diminutif) qui cache son identité.
The Mystery Knight (l’œuf du Dragon) est la seconde de ces nouvelles à s’être vue décliner en BD (la première était The Hege Knight, chroniquée ici il y a déjà fort longtemps) nos deux héros, en route pour Winterfell afin de se mettre au service des Starks contre les Greyjoy, s’arrêtent dans un château où est clébré un mariage. Alors que Duncan participe à la joute, il réalise que la fête est surtout une occasion pour une faction dissidente de fomenter une rébellion contre la Roi et sa Main.
Si l’on n’est pas tout à fait dans le même registre que GOT, avec une intrigue plus resserrée, moins de personnages (quoique les citations de noms divers et variés perdent parfois un peu le lecteur non afficionado) et plus d’action, Le Chevalier Errant porte bien la signature de son auteur et les amateurs de la série TV prendront plaisir à retrouver des patronymes connus et de vieilles rancoeurs encore d’actualité dans GOT.
Le dessin, hyper réaliste aux couleurs appuyées, est typique du comics US et ne plaira peut être pas à tout le monde (bien qu’il soit fort soigné) mais l’esprit lui est bel et bien là.
And now our watch begins !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : TELLTALE GAME OF THRONES
C'est de qui ? Jared Emerson-Johnson
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas sûr.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Comme toute grosse production à succès, la série Game Of Thrones s’est vue déclinée en maints produits dérivés et autres supports divers.
Le monde du jeu vidéo, important s’il en est aujourd’hui sur le marché du loisir multimédia, s’est évidement lancé dans la brèche avec plus ou moins de réussite. Telltale s’est spécialisé dans les aventures type Jeu de Rôle en première personne sur des adaptations de choses connues comme Fables (l’excellente série comics), Batman, ou encore The Walking Dead.
Game Of Thrones fait également partie de leur catalogue, le joueur incarnant un membre d’une maison mineure qui est amené à côtoyer les personnages clés de la série dans une aventure plutôt bien fichue (du moins dans les premiers épisodes je ne suis pas allé au bout du jeu, trop chronophage pour moi).
Jared Emerson Johnson est responsable des scores de ces jeux chez Telltale et son boulot sur GOT est assez remarquable dans le fait qu’à aucun moment il ne cherche à plagier ou singer les B.O de Ramin Djawadi – très redondantes par ailleurs hélas avec certes quelques exceptions- mais s’imprègne autant de l’atmosphère de suspense du scénario et de la série en général, que du background médiéval.
Il a écrit une quantité assez impressionnante de pistes (souvent la norme pour un jeu vidéo de ce type) avec très peu de répétitions et un champ sonore varié et au large spectre, recréant les différentes ambiances géopolitiques afférentes à la série TV. L’orchestre est utilisé avec intelligence, le violoncelle notamment étant souvent présent pour un bel effet.
Un bien bel accompagnement pour ce « spin off » de Game Of Thrones en comics, en attendant une éventuelle série dérivée en cours de préparation en ce moment même (croisons les doigts).
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Une Chronique de Fab
7 février 2019
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16:39
LA BD:
C'est quoi ? DEADLY CLASS. LOVE LIKE BLOOD.
C'est de qui ? Remender & Craig
La Couv':
Ca donne Quoi ? La parution de ce septième tome de Deadly Class, quasi raccord avec celle aux States, coïncide également avec le début de la diffusion de la série TV adaptée du comics.
Et cette dernière, si fidèle pour le moment à la trame des bouquins (et pour cause, scénarisée au moins en partie par Remender), manque cruellement de l’atout majeur (sinon principal de Deadly Class version papier : la partie graphique !
C’est ce qui m’avait attiré sur Deadly Class au départ et, hormis une mini baisse de régime sur l’arc précédent, Wes Craig cotinue d’en mettre plein les yeux (voire la gueule dans le cas présent !) au lecteur.
Jeux sur les cases, plans cinématographiques léchés, cut scenes frappantes et autres coquetteries narratives font de ce nouvel arc une belle tuerie…et ça tombe bien parce que sur l’ensemble des quatre numéros qui forment ce septième opus on a essentiellement droit à ça : de la tuerie ; au sens propre.
Ca saigne dans tous les sens, ça dégomme du yakuza à la pelle, ça se venge mais pas toujours, ça met des pages à y passer alors que c’est blessé à mort …bref, pas d’avancée majeure ici mais une ode à la violence gore appuyée, parcourue de réflexions plus ou moins profondes quant à la nature de la vie et, surtout, sa valeur.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : BODYGUARD
C'est de qui ? Ruth Barret
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? On reste dans la série tv puisque dans ce Bodyguard (rien à voir avec la guimauve boursouflée où Kevin Costner, fatigué de danser avec les loups, leur avait préféré Whitney Houston) on retrouve Richard Madden pour qui l’après Game of Thrones se passe décidément pas mal puisque il a l’opportunité de prouver qu’il est plutôt bon acteur.
Pour ce thriller politique nerveux la britannique Ruth Barret a, de son propre aveu, préféré privilégier l’atmosphère à la mélodie.
Ainsi si l’on a bien des instruments comme le violoncelle ou le trombone, ces derniers sont tellement trafiqués, remixés et utilisés de façon non orthodoxe (et parfois avouons le brillante) que l’on a souvent du mal à les discerner des modulations électroniques, des sons crées de toutes pièces, des rythmes synthétiques agressifs.
La tension redescend rarement tout au long du score de Bodyguard et vu que c’est également le cas pour nos apprentis tueurs dans Love Like Blood, l’osmose a été quasi parfaite !
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Une Chronique de Fab
5 février 2019
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11:35
LA BD:
C'est quoi ? SERPENT DIEU. LES LARMES D'ODIN.
C'est de qui ? Le Gris & Dellac
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui, l'un comme l'autre.
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Sur un côte islandaise balayée par les flots un chef viking et son fils recueillent un guerrier naufragé enchaîné à un drakkar.
Elrik, c'est son nom, est un berserk redoutable marqué du sceau des dieux. Débarqué en pleine guerre de clan, il va prendre parti pour ses sauveurs et, grâce à l'amour soudain que lui porte la fille du chef ennemi va réussir à piéger ce dernier.
Mais la victoire est de courte durée et les victimes, dans les deux camps, vont être nombreuses.
Je me faisais la réflexion en regardant la fin de la dernière saison de Vikings que la qualité des scénarios avait tout de même quelque peu décliné au fil des années. Les guerriers du Nord ont la côte depuis pas mal de temps il est en effet difficile d'arriver à faire original sur le créneau, tout média confondus.
Pourtant le scénario de Jérome Le Gris, sur quelques figures classiques du récit d'aventure (le héros solitaire qui a soif de vengeance, la rivalité mortelle entre seigneurs, l'idylle coup de foudre...), tire plutôt bien son épingle du jeu en proposant un premier tome (sur 3) qui ne manquera pas de plaire aux amateurs d'aventures pleines de bruit et de fureur.
Le dessin semi réaliste de Dellac, qui m'a plus convaincu ici que sur Sonora, s'étale dans des décors riches, des personnages bien campés et des couleurs en adéquation, le tout sur un découpage intéressant, et finira de les convaincre de se lancer dans cette saga en trois tomes, tous à paraître cette année.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : VIKINGS. SEASON 5
C'est de qui ? F. Oleyka
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le dicton « la valeur n'attend pas le nombre des années » se vérifie amplement chez Filip Oleyka, compositeur slovaque qui, à a peine 20 ans, a déjà plusieurs milliers de vues sur sa chaîne youtube où il partage les scores alternatifs à divers films et séries tv qu'il compose pour le plaisir.
Entre autre choses il a donc écrit quelques pistes pour la saison cinq de Vikings. Si ses influences penchent plus du coté d'Hans Zimmer et J. N. Howard, Oleyka reste tout de même pas mal ici dans l'esprit guerrier et le coté roots des B.O officielles -signées Trevor Morris- notamment via le chant qui cherche à se rapprocher de celui d'Einar Selvik de Wadruna, groupe qui a beaucoup participé aux B.O de la série.
La dimension épique est donc belle est bien présente et l'ambiance des morceaux va de l’héroïque martial avec forces percussions au mélancolique enlevé via les cordes et la voix.
Peut être moins original que le travail de Morris il faut néanmoins reconnaître au jeune compositeur un talent qui ne demande qu'à percer.
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Une Chronique de Fab
30 janvier 2019
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17:25
LA BD:
C'est quoi ? GRASS KINGS
C'est de qui ? Kindt & Jenkins
La Couv':
Ca donne Quoi ? Grass Kingdom est une sorte de territoire privé, tenu par la fratrie du même nom, où une communauté de marginaux vivent en autarcie, au grand dam des autorités du bled voisin avec qui les frères Grass ont eu maille à partir de par le passé suite à la disparition de la fille de Robert, le chef du royaume.
Le jour où la femme du sheriff d’à coté débarque chez Robert, elle devient l’étincelle qui met le feu aux poudres.
Le prolifique Matt Kindt revient en ce début d’année chez Futuro avec ce polar nerveux et malsain aux protagonistes torturés, riche en moments de bravoure et chargé d’émotions.
Il a laissé la partie graphique aux bons soins de Tyler Jenkins dont le style semi-réaliste est plus pictural que celui de son scénariste (les mauvaises langues diront que de n’est pas bien difficile) avec une colo réalisée à la peinture qui rend parfaitement l’ambiance à la fois bucolique et destroy de cette zone de non droit qu’est le Grass Kingdom.
Avec trois tomes supplémentaires à paraître, gageons que la nouvelle mini série de Matt Kindt en a sous le capot et devrait agréablement nous surprendre.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE PUNISHER SEASON 2
C'est de qui ? T. Bates
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? La B.O de la seconde saison de The Punisher est – fort heureusement- inversement proportionnée à l’action à l’écran.
En effet si, pour des raisons qui me laissent quelque peu perplexe, cette suite de la série consacrée à l’un des personnages les plus torturés et violents de l’univers Marvel et paradoxalement remplie de passages mous et de longueurs parfois en opposition à la nature même du héros ; on peut toujours compter sur ce bon vieux Tyler Bates pour mettre l’ambiance.
Mais si, Tyler Bates, souvenez vous sur le 300 de Zack snyder c’était déjà lui qui mettait en musique les affrontements bodybuildés des spartiates et des perses, c’est lui qui agrémente les fusillades fournies des John Wick de ritournelles enjouées, c’est lui aussi qui tourne avec Marylin Manson, toute guitare sortie !
Et de la guitare on en a en veux tu en voilà dans cette B.O : de l’électrique distordue qui tâche et qui tabasse pour les scènes d’action, de l’acoustique pour les scènes plus introspectives ou en tension, de la réverb’ pour l’ambiance western urbain…le tout avec cette touche de rock nerveux mais dépassé que les amateurs des descendants de ZZ Top apprécieront.
Pas forcément très subtil ce score est néanmoins un allié de choix au premier tome de Grass Kings avec ses anti héros freaks et bourrins !
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Une Chronique de Fab