Ca donne Quoi ? Le corps de Charles VIII n’est pas encore froid que déjà son successeur et cousin veut épouser la veuve afin de s’approprier la Bretagne.
Problème, il est déjà marié, mais le pape Borgia, qui a besoin des forces françaises pour conquérir le nord de l’Italie saura résoudre ce souci.
Il envoie son ambitieux de fils Césare pour mener les négociations.
A l’ombre de la grande Histoire nos deux héros, Henri et Blasco, nagent avec les requins et seront le jouet des grands de ce monde.
Fratricide, trahisons, désaveu et adultère sont de mise dans cette conclusion de Valois, riche en évènements et en scènes fortes qui confirme que cette mini série en quatre tomes est une vraie réussite de la BD franco-belge historique, que ce soit de par son scénario bien mené et fort documenté comme par son prodigieux dessin riche et réaliste au "casting" de stars.
Bravo et merci messieurs Gloris et Claderon!
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA PRINCESSE DE MONTPENSIER
C'est de qui ? P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Phillipe Sarde retrouve Bertrand Tavernier, sur un film d’époque moins inspiré que le précédent avec une histoire d’amour tragique pendant les guerres de religion en France au XVI° siècle.
Le compositeur fait le choix payant d’utiliser quasi exclusivement des instruments d’époque (flute à bec, viole, cornet, etc…) mais avec des arrangements et rythmiques résolument modernes, mettant beaucoup à contribution les percussions à cet escient. Les thèmes, qui correspondent aux protagonistes principaux, s’opposent sans cesse, passant d’un romantisme lyrique à une dureté prenante avec des voix marquées.
Du panache et de l’épique romantique pour ce dernier Valois haut en couleurs.
Ca donne Quoi ? A la fin du XIX° siècle alors qu’une petite bourgade montagnarde du Vercors est frappée par une série de disparitions, un capitaine de gendarmerie, Langlois, es dépêché sur place pour résoudre le cas.
L’enquête va être courte et efficace mais va réveiller chez Langlois de drôles de sentiments qui le poursuivront toute sa vie et, quelques mois plus tard, quand il revient s’installer à Trièves, ce n’est plus le même homme.
Ma première « rencontre » avec Un Roi sans Divertissement » s’est faite un peu par hasard quand j’ai découvert que Brel en avait signé le générique.
Intrigué par les paroles et les images d’ouverture du long métrage j’ai poussé plus loin la curiosité et en est été bien payé puisque j’ai trouvé l’histoire – et son adaptation- assez admirables.
Curiosité donc que de retrouver le récit passé par le prisme du 9° Art surtout sous la plume de Dufaux et le crayon de Terpant, le premier ayant réussi à capter l’essence du texte de Giono et le second rendant, comme à son habitude, une copie magistrale où son style réaliste fait merveille que ce soit dans les paysages qui respirent le terroir ou les protagonistes, expressifs à souhaits, même si d’habitude je ne suis pas fan des « modèles » connus pour figurer les personnages (on trouve entre autre au casting de ce « Roi » Daniel Day Lewis, Romy Schneider ou encore,…Jacques Terpant lui-même dans le rôle de l’assassin !)
Un bien bel hommage à l’un des romans les plus marquants de Giono.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LE CHAT
C'est de qui ? P.Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Philippe Sarde est un compositeur qui s’attache. Dans le travail du moins puisque, ne serait-ce que pour Granier Deferre, réal de ce Chat, il va écrire pas moins de 16 B.O.
Celle-ci est la toute première, le musicien -enfant de la balle dont le parrain est George Auric, ça aide ! - s’est décidé pour la carrière l’année précédente lors de laquelle il a composé 3 scores pour Sautet et Molinaro entre autres.
Afin d’évoquer la mélancolie de la vieillesse et la tension maladive qui s’installe entre les protagonistes du scénario, Sarde opte pour un piano solo dont certains arrangements et phrasés ne sont pas parfois sans faire penser à la musique sérielle voire le minimalisme.
Quelques notes et autres demi-tons, disséminés de ci de là dans des thèmes où domine la tristesse, amènent une certaine gène chez l’auditeur de par une atonalité passagère aussi peu familière qu’inattendue.
Un effet simple et pourtant imparable qui a fort bien fonctionné sur pas mal de passages de ce Roi sans Divertissement et son atmosphère glacée.
Anecdote intéressante, le thème du Chat plut tellement à Sarde que, quelques années plus tard, quand on lui commande une B.O pour Ghost Story, le compositeur n’hésites pas à reprendre sa partition du Chat pour développer toutes les idées que, de son propre aveu, il n’avait « pas eu la place » d’explorer sur le film de Granier Deferre.
Ca donne Quoi ? En cet hiver de 1872, Victor est envoyé par son journal pour enquêter sur un chien noir aux yeux rouges qui terrorise une bourgade côtière de l'Angleterre.
Plus poète que journaliste, notre jeune héros idéaliste et rêveur va se buter à la froideur et à la rusticité des gens du coin et , surtout, découvrir la beauté sauvage de la lande au travers d'une femme/créature fantasmagorique avec qui il vit une liaison aussi charnelle que surnaturelle.
Ne vous attendez pas donc, malgré le début du pitch, à une resucée du Chien des Baskerville, si l'on a bien une paire de scènes fantastiques, l’enquête sur la créature est plus un prétexte qu'autre chose pour Thierry Murat à délivrer une réflexion sur le rapport de l'homme à la nature, la sensibilité artistique et naturelle face à la religion et à la bétise.
Graphiquement aussi, Aniambilis invite à une certaine langueur bucolique et contemplative, dans un style parfois un peu trop photo réaliste à mon goût mais qui sert bien son propos.
Avec ce nouvel album, Murat continue son exploration du médium dans ce que le fond peut apporter à la forme...et vice-versa.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE LOCATAIRE
C'est de qui ?P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui, pas mal de fois.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans une décennie bien chargée, Phillipe Sarde collabore pour la première fois avec Polanski (les deux hommes re travailleront à deux reprises, su Tess et Pirates!) pour une partition qui alterne classicisme soigné et angoisse poussée et
étrange notamment grâce à l'usage d'un harmonica de verre (sur lequel les doigts doivent être mouillés).
Cet instrument que l'on aurait plutôt l'habitude d'entendre dans des musiques féeriques complète ici à merveille -et à contre emploi!- des cordes souvent à la limite de la dissonance, un piano relativement minimaliste et une poignée d'instruments à vent variés.
Une suite d'ambiances bien liées qui, comme Animabilis, prêtent à la réflexion, à la rêverie mais aussi à l' effroi parfois.
Ca donne Quoi ? En scénariste chevronné qu’il est, Thierry Gloris sait qu’il n’y a pas meilleur moyen d’évoquer l’Histoire avec un grand H qu’en en utilisant une avec un petit.
Ainsi, pour sa nouvelle série historique après l’excellente Isabelle la Louvede France, déjà avec Jaime Calderon, il nous propose la destinée de deux jeunes hommes, un français sans avenir et un espagnol destiné à devenir moine qui, en pleine Renaissance, entre France et Italie, vont forger leurs destinées.
Alors que l’Europe sort juste de la Guerre de 100 ans, les Valois, Charles VIII à leur tête, derniers descendants des Rois Maudits, envisagent sérieusement de mener une nouvelle guerre sainte, mais vont peut-être se contenter de l’Italie des Borgia.
Les grandes figures sont là, les florentins sus-cités mais également leurs ennemis jurés, l’échiquier est en place une partie pleine de coups tordus, de trahisons et de sang peut commencer.
Coté dessin le trait de Calderon est à la hauteur de l’ambition du scénario, superbe, ultra détaillé et très réaliste ; même la personnification de pas mal des protagonistes par des acteurs connus (mais pas que, les fans de Rolland Garos comprendront) ne m’a pas dérangé -malgré mon aversion pour le procédé- car les visages sont loin d’être figés et possèdent une vraie personnalité.
La suite confirmera si nous tenons-là une futur réussite du genre mais l’affaire est clairement bien engagée.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LANCELOT DU LAC
C'est de qui ?P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour l’un de ses deux seuls films historique, Robert Bresson adapte une partie de la version de la légende arthurienne inspirée du Lancelot-Graal du Moyen Âge.
Tourné en décors naturels, avec peu de fioritures, le film est bien loin des canons hollywoodiens qui ont marqué les deux décennies précédentes, la musique est signée Phillipe Sarde dont c’est la première expérience de musique d’époque.
Il joue sur les rythmiques avec force percussions, mais les flutes et les cuivres sont également à la fête. L’ensemble se veut résolument médiéval, voire héroïque même si Sarde, spécialiste du genre, n’hésitera pas à reprendre des parties de cette B.O pour de futures compositions pas forcément dans le même genre (exception faite du Bossu que nous avons croisé il y à peu dans ces pages).
Notons que la musique est finalement assez peu présente sur l’ensemble du film, réservée plutôt aux passages de chevauchées, de combats et quelques scènes romantiques, le matériau total ne dépassant pas la demi heure mais étant néanmoins suffisant pour accompagner la lecture de ce premier tome de Valois.
Ca donne Quoi ? Paris au XVI° siècle, les bas fonds sont contrôlés par le Grand Coësre, Anacréon. Si celui-ci dirige sa « cour » d’une main de fer, l’âge le rattrape et il est temps de songer à sa succession.
Pas sur hélas que son fils ait les épaules pour reprendre le trône, sa fille à la rigueur mais les ribauds se laisseront-ils diriger par une femme ? Surtout que la place est convoitée et les forces de police serrent la vis !
La collection Quadrants s’enrichit d’une nouvelle série des plus prometteuses avec cette Cour des Miracles prévues en cinq tomes et sa galerie de portraits d’une assemblée de laissés pour compte organisés en véritable royaume du crime alternatif à quelques rues des fastes de la cour de Louis XIV.
Ce tome 1 accroche d’emblée le lecteur, mené par un Piatzszek inspiré et un Maffre qui prouve que, que ce soit au far-West ou dans le Paris du Moyen Âge, il se défend plutôt bien pour donner vie à des protagonistes hauts en couleurs et proposer une narration soignée.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LE BOSSU
C'est de qui ?P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour leur unique collaboration, de Broca et Philipe Sarde (qui succède ici à des gens aussi prestigieux que Delerue, Yared ou encore Claude Bolling) ressuscitent la fougue et la maestria des B.O de cape et d’épées d’antan en conservant une modernité qui rend l’ensemble plus qu’intéressant.
Des instruments à vents qui virevoltent sur des thèmes joyeux et élégants opposés à des cordes et cuivres plus sérieux voire martiaux par moments, le tout intelligemment complété par des instruments d’époque (violes, flutes, …) qui apportent une touche d’authenticité et de folkore font de la partition de Sarde une réussite indéniable qui n’a clairement pas à rougir d’une éventuelle comparaison avec celles de ses illustres prédécesseurs.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)