Ca donne Quoi ? Nous avions laissé les protagonistes de Kong Crew dans de sales draps pour la plupart : entre le duo formé par le journaliste/aviateur et le scientifique aux prises avec des raptors, l’aviateur de l’US Aur Force en rade dans la Grosse Pome revenue à l’état sauvahe, capturé par des amazones nouvelles générations fans de cosplay ou encore, last but not least, ce pauvre chien qui aimerait bien ne pas finir comme en cas dans la gueule d’un dino.
Ce second tome, toujours aussi divertissant, repart de plus belle en proposant même quelques pistes en flash back sur le pourquoi du comment de la situation.
On y a droit à de belles scènes de baston entre le roi Kong et les bestioles préhistoriques qui ont élu domicile dans les restes de New York mais aussi a des scènes chez les amazones qui ne sont pas sans faire penser à Mad Max 3.
Ce mélange détonnant d’aventures uchroniques de haut vol et d’humour sympa est toujours servi par le dessin virtuose d’Eric Hereenguel qui prend visiblement beaucoup de plaisir à ce mash-up de genres et rend hommage à certains grands du comics US (on pense au Bravo pour l’Aventure d’ Alex Toth mais aussi aux Xenozoic Tales de Mark Schultz en passant par le Steve Canyon de Milton Caniff, excusez du peu !)
Un vrai plaisir coupable qui plus est fort bien mis en valeur par le travail d’édition dAnkama !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : MUTINY IN OUTER SPACE
C'est de qui ? H. Salter et divers
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui, tous probablement.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour cette série B des années 60, comme il s’en tournait à la pelle à l’époque le budget du film ne prévoyait évidemment pas d’embaucher un compositeur pour écrire la musique.
Le studio pioche donc dans le « stock music », vivier de pistes interchangeables écrites et enregistrées par les compositeurs attitrés.
Ici on retrouve des morceaux signés Hans J. Salter, Leith Stevens, Walter Greene, noms que les habitués du coin connaissent bien puisqu’on les retrouve au générique des douzaines de films tous genres confondus.
J’ai préféré opter pour de la musique à tendance suspense bien old school comme celle proposée ici plutôt qu’une B.O à grand spectacle à tendance aventure avec pointe de comique (genre qu’on croise pas mal dans les 80’s et 90’s par exemple, avec certains films de Spielberg ou de Zemeckis, pour ne citer qu’eux) histoire d’accentuer le coté décalé et série B de qualité
Ca donne Quoi ? Après leur traumatisante mésaventure à Big Town, avec l’horloger aux étranges pouvoirs à qui Rosa a dérobé la montre cappable de remonter le temps, nos deux héros sont de retours dans leur tranquille petite bourgade de Midvalley.
Tranquille ? C’est vite dit car, après avoir mis leur meilleur ami dans la confidence, les enfants découvrent que le fils de leur ennemi les a suivi et cherche àrécupérer l’artefact de son père.
S’ensuit course-poursuite, incendie d’école, sauts spatio temporels et autres rebondissements qui font que cette suite des Enfants de Midvalley confirme les bons espoirs qu’avaient fait naître le premier.
Le trait atypique de Romuald Reutiman n’est pas étranger à la réussite de cette trilogie inter générationnelle, son charme old school qui n’est pas sans faire penser à celui des comic strips américains du début du siècle dernier, opérant aussi bien que sur l’excellent Cité 14.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE WOLF MAN
C'est de Qui ?Salter & Skinner
La couv'
Déjà entendu dans le coin? Une bonne poignée de fois, et souvent ensemble en plus.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Film célèbre pour avoir lancé la carrière de Lon Chaney comme l’un des plus célèbres monstres du cinéma hollywoodien, The Wolf Man est devenu un des classiques du cinéma d’épouvante d’avant-guerre.
Son score à quatre mains débute par un thème principal à trois notes tout en cuivres qui est un des plus efficace que les studios Universal aient produits. Si essentiellement dédiée à l’action et à la peur, la partition de Salter et Skinner, les stakhanovistes de la B.O Outre Atlantique de l’époque, propose également un ou deux passages plus doux, voire romantiques, et une paire de pistes très sombres aux accords inhabituels sont portées par des cordes aériennes et éthérées.
Une bonne ambiance à l’ancienne qui porte le suspense de ce second tome des Enfants de Midvalley à un niveau encore plus stressant (et adulte pour le coup).
Ca donne Quoi ? Idée audacieuse et originale qu’a eu Jean Michel Dupont de proposer un scénario digne d’un film hollywoodien de l’Age d’Or (des indiens faussement accusés d’un crime) en le faisant se dérouler dans la région Valenciennoise dont il est originaire.
Si le scénario peut vous sembler tiré par les cheveux, il faut savoir qu’il est « justifié » par la venue du show de Buffalo Bill, au tout début du siècle dernier, dans le Nord de la France.
Ainsi on va suivre l’aventure de Gervais jeune garçon dont le niveau intellectuel pourrait sortir de la fatalité de finir à la mine, comme son père et son grand-père avant lui, mais dont le paternel ne veut rien savoir.
Un beau soir il fugue pour assister clandestinement au spectacle de Buffalo Bill et va se lier d’amitié avec deux peaux-rouges qui le ramène chez lui. La même nuit une fillette est retrouvée assassinée et tout pointe vers le duo d’indiens. Gervais réussira-t-il à disculper ses nouveaux amis ?
Les Gueules Rouges est un one-shot réussi et prenant qui valse sans cesse entre la chronique socio-historique, le western et même le roman noir en empruntant à ces genres ce qu’ils ont de meilleur. Imaginons un instant une adaptation de Germinal par John Ford, elle aurait probablement la même ambiance que les peintures d’Eddy Vaccaro, qu’on suit chez nous depuis Championzé , et qui a encore évolué dans son style et magnifie ici les paysages miniers, faisant ressembler les collines du Nord aux Black Hills américaines (comme le dit l’un des indiens de l’histoire).
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? RETURN OF THE GUNFIGHTERS
C'est de Qui ? Salter
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Western de seconde zone réalisé à la fin des années 60 et qui sortira d’ailleurs directement à la télévision Return Of The Gunfighters permet à Salter, stakhanoviste de la B.O à Hollywood (et dont la malchance aura été d’arriver au moment où les studios étaient sur la pente descendante), de sortir un peu de la SF et des films d’horreur où il abattait les partitions les unes après les autres.
On sent que le compositeur se fait plaisir en jouant avec les codes du genre même si une grosse poignée de pistes semblent issues de travaux précédents (ce qui était encore monnaie courante comme pratique à l’époque, nous l’avons évoqué quelque fois) et c’est tout un panel d’ambiances et d’émotions qui est exprimé ici.
Alors certes pas de grand orchestre symphonique, pas de thématiques compliquées ou de mélodies très originales mais de l’ouvrage honnête et bien foutu qui, grace à sa variété faite de bricolages fait bien l’affaire sur notre western nordiste !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)