Ca donne Quoi ? Si la planète Mars est l’enjeu de dissensions diplomatiques entre les grandes puissances européennes, Vénus n’est pas en reste, colonisée à la fois par la France, qui y a installé un bagne, et l’Angleterre.
C’est dans ce bagne que moisit Aurélien, un poète dont Hélène Martin, une belle et courageuse actrice de revue, est éprise et qu’elle compte bien aller tirer de l’enfer de sa prison. A bord de l’Excelsior, vaisseau de l’entreprenant et ambitieux duc de Chouvigny la voilà partie en compagnie d’un équipage hétéroclite vers Vénus où son aimé a réussi à échapper à ses geôliers pour tomber dans une situation tout aussi dangereuse.
Située dans l’univers de l’excellente série d’Alex Alice Le Château des Etoiles, ce spin off est écrit par Alain Ayroles le scénariste d'une variation intéressante sur Dracula:, de Garulfo et -last but not least- de De Capes et de crocsqui met ici à l’œuvre tout son métier proposant un premier tome dans l’esprit des grands romans d’aventure du XIX, de Jules Verne à H.G Wells, au casting bien campé et au background riche de l’uchronie steampunk SF d’Alice.
La partie graphique –fort différente de celle du Château - est assurée avec maestria par Etienne Jung qui, de son trait disneyen en diable, illustre avec force détails l’univers foisonnant de cette nouvelle série qui n’a rien à envier à sa grande sœur et qui promet encore de beaux développements dans les deux épisodes à venir.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : L’ILE MYSTERIEUSE
C'est de qui ?G. Ferrio
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une fois je dirais.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Abonné sur grand écran aux films de seconde zone dans des genres aussi variés que le western spaghetti, l’érotisme soft ou encore la comédie ras les pâquerettes, le compositeur italien Gianni Ferrio connaîtra une certaine renommée via la télévision en écrivant la partition de cette adaptation ambitieuse de l’Ile Mystérieuse de Jules Verne.
Doté de moyens qu’il avait rarement au cinéma, Ferrio multiplie les thèmes en exploitant tout les corps d’instruments. On notera entre autre une belle utilisation des cuivres à contre emploi (là où on attandrait par exemple des vents) et l’alternance de mélodies romatico-gothiques et de pistes plus magistrales où action et suspense se disputent la vedette.
Il adaptera plus tard son score sous forme d’une symphonie qui permet d’apprécier la richesse et la variété de son écriture et qui se révèle également une bien belle « B.O » pour ce premier tome des Chimères de Vénus.
Ca donne Quoi ? Un nouveau gang -grimés en clowns de foire- sévit dans les rues de la Capitale désacralisant les symboles de la République et allant même jusqu’à enlever une épouse d’aristo qui présente de troublantes ressemblances avec Pétronille.
Du coup ce sont nos Spectaculaires- bras cassés s’il en est !- qui sont appelés à la rescousse. Avec l’aide –intéressée- d’un journaliste, Pétronille et ses acolytes vont avoir fort à faire mais on peut faire confiance en leur dévouement et en les inventions du Préfet Lépine (ou pas !) pour faire la différence.
Le titre annonce la couleur, encore une aventure placée sous le signe de la comédie référencée. Outre les gags bien trouvés et les clins d’œil on a toujours ce petit côté féministe qui se dégage du discours et ça fait plaisir, il faut l’avouer, quand c’est une femme qui mène la danse (voire plus !).
Le trait à mi-chemin entre la BD jeunesse et le classique franco-belge ajoute à la réussite de cette série qui tend même à se bonifier au fil du temps, que demander de plus ?!
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE PINK PANTHER STRIKES AGAIN
C'est de qui ?H. Mancini
La Couv':
Déjà entendu dans le coin? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Cinquième film de la franchise Panthère Rose, ce Strikes again montre de sérieux signes de faiblesse coté gags et scénario, néanmoins, Henri Mancini, qui rempile une fois de plus derrière le pupitre, s’en sort, lui, avec les honneurs.
Se démarquant quelque peu des B.O précédentes, celle-ci incorpore quelque expérimentations bienvenues : percussions originales, instruments mélodiques utilisés comme rythmique sur des phrasés saccadés ; on sent que l’on est au milieu des années 70 et que Mancini souhaite éviter un peu les redites.
Evidement ce sont les gimmicks de la comédie policière qui ont le premier rôle dans cette partition avec des thèmes enjoués parfois dignes d’un film d’animation mais néanmoins entre les pistes dédiées au suspense et les ambiances lounge de certaines autres, on tient là une B.O chamarrée et fort agréable même à l’écoute seule, alors sur une bonne tranche de fun comme les Spectaculaires, vous vous doutez que ça envoie !
Ca donne Quoi ? Emily continue sa méthodique vengeance, flanquée de la jeune Claire qu’elle a sauvé d’un destin peu enviable, c’est cette fois dans le rôle d’une institutrice qu’elle débarque dans la ville de sa prochaine victime.
Mais ses précédents meurtres commencent à faire des remous et entre les deux agents de Pinkerton toujours à ses trousses, une poignée de chasseurs de primes et un ennemi plus retors que les précédents, la partie cette fois s’annonce plus que serrée.
Ce nouvel épisode de La Venin continue à jouer la carte de l’originalité - bienvenue sur un créneau ô combien couru - en proposant à nouveau un background fort différent des précédents et une intrigue qui fait la part belle aux rebondissements et au suspense tout en conservant cette alternance de flashbacks.
Astier mène toujours aussi bien sa barque, illustrant son western féministe (hum) de son style coloré semi réaliste avec forces détails et des cadrages des plus dynamiques, le tout, là aussi, dénotant de la plupart des autres productions du genre.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DJANGO PREPARE A COFFIN
C'est de qui ?Les frères Reverberi
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Alors qu’il vient à peine d’opter pour le pseudonyme qui le rendra célèbre, Terence Hill reprend le personnage iconique de Django –joué par une poignée d’acteurs avant lui- dans ce film de vengeance qui s’en sort un peu mieux que pas mal des douzaines d’autres tournés à la chaine à l’époque.
Du côté de la musique ce sont les frères Reverberi qui signent une partition assez lambda, dans la droite lignée de confrères plus prestigieux (voire plus doués avouons-le). Sifflements, trompette galopantes, guitares rythmées jouant dans les graves, canons de cordes…on trouve là tout l’attirail de la B.O de western spaghetti.
Notons que le distributeur français capitalisera sur le succès du personnage de Trinita, associé chez nous à l’acteur pour changer le titre en Trinita, prépares un cerceuil !
Ca donne Quoi ? La reine magicienne d’Ys, fondatrice de la cité et gardienne de sa tranquillité, vient de mourir laissant un roi inconsolable et deux filles que la vie va bientôt séparer. L’un s’intéresse aux grimoires de sa mère et aux hommes, l’autre n’est qu’amour de la nature et sauvageonne jusqu’aux bouts des fourches de ses cheveux.
Bientôt c’est l’équilibre tout entier d’Ys la légendaire qui est menacé par l’arrivée des hommes et l’agressivité des créatures de la mer et les deux sœurs vont devoir faire face à leur destinée, liée à l’avenir de leur cité.
Si la légende d’Ys a déjà eu les honneurs du 9° art, jusqu’ici personne ne l’avait aussi bien abordée que le duo d’auteurs responsables de ce très bel album. Sang, sexe et drames familiaux sont le lot de cette riche (plus de 200 pages tout de même !) version du conte qui pourtant ne sombre jamais dans le (trop) démonstratif, utilisant ces ingrédients à juste dose pour aborder des thématiques plus profondes.
La forme est ici au service du fond avec un trait hybride qui emprunte aux codes de la BD jeunesse et de l’illustration classique le tout rehaussé par de fort belles couleurs qui mettent bien en valeur une narration intelligente et des compositions inventives.
Ca donne Quoi ? Le moins que l’on puisse dire c’est que l’écriture de ce compositeur suédois est des plus…classique. Néanmoins classicisme ne rime pas forcément avec manque d’originalité comme en témoigne la richesse de cette pièce pour violon et orchestre.
Si le concerto est très porté sur la mélancolie voire la tragédie, les parties de cordes, le violon en tête donc, ne sont pas sans évoquer à la fois les envolées lyriques d’un Peer Gynt comme les mélodies épiques d’un Prokoviev (et par extension tout un pan de la musique fantasy au cinéma du Poledouris de Conan au Howard Shore du Seigneur des anneaux).
Si la première partie est donc assez animée on appréciera également le calme de la suite où les cuivres soufflent en arrière-plan une menace pleine de tension et la conclusion qui voit le retour de thèmes énergiques et dramatiques.
Fort évocative cette œuvre peu connue d’un compositeur qu’il l’est encore moins a toutes les qualités pour servir de B.O à la très belle version de la légende d’Ys de Riou et Anderson.
Ca donne Quoi ? Impuissants à contrecarrer l’invasion de Mars par les Prussiens, nos héros se voient contraints de quitter la planète Rouge pour retourner sur Terre et chercher un appui du coté de Napoléon III.
Mais Séraphin va bientôt être tiraillé entre amour filial et loyauté envers un peuple pacifique qui pourrait tant leur apporter, et notre jeune héros idéaliste se retrouve dans une situation bien difficile où il risque de laisser autant de plumes que d’illusions.
Pendant ce temps, Sophie et Loïc cherchent la solution ailleurs, dans les forêts d’Haute Auvergne où une surprise de taille les attend également.
Ce cinquième tome est également le début du nouveau diptyque du Château des Etoiles, album d’un certain passage à l’âge adulte pour nos attachants personnages sous la plume et les pinceaux toujours aussi inspirés d’Alex Alice qui étoffe sa série, à la croisée des chemins des genres et des influences, avec toujours cette personnalité manifeste et d’indéniables qualités.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : AROUND THE WORLD UNDER THE SEA
C'est de qui ?H. Sukman
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après trois décennies de séries B allant d’un extrême à l’autre dans les genres, Harry Sukman connaît enfin une certaine notoriété avec la musique de la série Bonanza mais, surtout, celle de l’adaptation TV réussie de Salem’s Lot d’après Stephen King.
Around the world under the sea est un exemple assez marquant des productions de son auteur : de la B.O bien calibrée écrite pour un orchestre certes réduit mais où chaque instrument a son importance. On y appréciera par exemple les parties de hautbois et de clarinette qui, toutes proportions gardées, s’inscrivent dans cette mouvance musicale illustrative initiée en leurs temps par les grands compositeurs classiques, Prokoviev en tête.
On est ici sur du score d’aventure bon enfant avec ses parties grand spectacle qui n’ont pas à rougir de la comparaison avec les gros budgets de l’époque.
Sur une série comme Le Château des Etoiles, où les ambiances et l’esprit rappellent aussi bien les récits de SF d’antan que les impérissables de Myazaki, on est dans les clous !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)