Ca donne Quoi ? Après la mort de leur couple d’amis, nos zazous apprentis résistants sont bien secoués.
Emprisonné, Frankie se voit proposer par le commissaire qui en avait déjà fait une taupe d' infiltrer le groupe de ses amis pour surveiller sa propre fille.
Mais au sein même du réseau se trouve un autre agent infiltré!
Et au milieu des doubles (voire triples!) jeux, les idéalistes jeunes gens vont devoir s’en sortir en attendant l'arrivée imminente des armées alliées en marche pour libérer Paris.
Belle fin de triptyque que ce “Everytime we say goodbye” avec son lot de retournements, de suspense et de scènes chocs, le tout toujours superbement mis en image et en scène par Danide qui lui donne une identité aussi originale qu’elle en est marquante.
Le devoir de mémoire est ici d’autant plus efficace en évoquant ce pan de la Résistance finalement peu connu et Les Zazous mérite à mon sens sa place dans la bibliographie BD des ouvrages sur la Seconde Guerre Mondiale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SECTION SPÉCIALE
C'est de qui ? E. De Marsan
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour ses débuts dans le cinéma, Eric DeMarsan ne pouvait rêver meilleurs collaborateurs puisque après avoir eu Michel Magne comme professeur puis bossé avec François De Roubaix, c’est pour Jean Pierre Melville qu’il écrit ses deux premiers scores.
A la suite de celui de l’Armée des Ombres, Costa Gavras fait appel à lui pour la musique de Section spéciale dont le scénario évoque la création, sous l’Occupation d’un tribunal secret destiné à juger les résistants.
Dés le thème principal, uniquement écrit pour percussions, De Marsan donne le ton, sa B.O sort des sentiers battus : sonorités inattendues, bourdonnements inquiétants, piano désaccordé, cordes de guitares torturées … on est parfois plus dans le son d’ambiance (sombre et tendue) que dans la musique à proprement parler.
Et s’il est vrai que ce n’est clairement pas de la B.O à écouter en tant que telle, pour cette conclusion des Zazous elle s’est avérée des plus efficaces.
Ca donne Quoi ? Nous avions laissé notre héros beau gosse, après ses mésaventures avec la Légion Étrangère , en fort piteux état. Heureusement pour lui une jeune femme au tempérament de feu, Boske, va le prendre sous son aile et les voilà partis pour une nouvelle -grande- vie, à base de faux semblants, d'arnaques en tout genre et de cambriolages de haut vol !
Suite et fin de ce premier diptyque (en tout cas j' espère fortement qu'il y en aura d'autres vu la qualité de celui ci!) où le scénariste relève avec panache le défi d'adapter le personnage inventé par Perez-Reverte, à grand renforts d'aventure, de suspense, de romance, de sensualité exacerbée et de scènes hautes en couleur.
Il est épaulé par le superbe dessin de Ruben Del Rincon, dont l'originalité et le dynamisme sont un atout majeur pour la série qui a tout pour devenir un futur classique si le succès est au rendez vous !
Assurément l'un des coups de cœur de ce début d'année chez B.O BD !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : TUEUR A GAGES
C'est de qui ?D. Buttolph
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avec un pitch toujours efficace dans le genre, Tueur à gages s'inscrit dans la lignée des films noirs classiques amenés à devenir des modèles qui donneront des variations inspirées comme le Samouraï de Melville ou de Ghost Dog de Jarmusch (qui en est un remake plus ou moins avoué).
Il donne l'occasion à David Buttolph, plutôt connu pour ses scores de western, de renouer avec le suspense torve de certains de ses travaux précédents (notamment le très bon Chien des Baskerville), et d'y insuffler une couleur jazzy bienvenue, via un piano soliste , des cuivres au groove imparable et une section rythmique chaloupée.
Une ambiance chaude comme du velours et une tension sous-jacente froide comme l'acier : un cocktail adéquat pour cette seconde partie de Max, Les Années 20.
Ca donne Quoi ? Groom pour gagner sa croute, danseur émérite de tango et gigolo prisé à ses heures perdues, Max aspire à une vie meilleure, loin des quartiers mal famés de cette Barcelone du début des années 20.
S’encanailler avec la pègre locale n’était peut être pas la meilleure option pour assouvir ses rêves, car le voilà en plein cauchemar, obligé de disparaitre en s’engageant dans la Légion, direction le front de la Guerre du Rif !
Il y a du Corto Maltese dans ce Max ! Les deux personnage sont contemporains, vivant au début d’un siècle fort en évènements où ces gentilshommes de fortune tentent de trouver leur voie (voir de rester en vie !) dans la folie de l’Histoire.
Le héros de Perez-Reverte - l’un des plus grands écrivains espagnols vivant- repris ici avec talent par Salva Rubio, se démarque néanmoins de son cousin transalpin par une fougue et une certaine ingénuité qui en font un personnage attachant.
Le scénario de ce premier tome (sur 2, en espérant que l’on ait droit à d’autres aventures par la suite tant le personnage s’y prête), est fort bien dosé que ce soit en action comme en suspense avec un background historico-social riche et bien exploité.
Le style semi-réaliste quasi caricatural parfois de Del Rinçon, que ‘on avait apprécié il y a peu sur l’excellent El Boxéador, finit de faire de Max, Les Années 20, la bonne surprise de ce début d’été.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :OBSESSION
C'est de qui ?B. Herrmann
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ce n’est pas un secret que De Palma voue à Hitchcock une passion un peu trop dévorante, aussi quand il a l’occasion de travailler avec le compositeur fétiche de son modèle, il saute sur l’occasion.
Herrmann, qui s‘était d’ailleurs fâché avec Hitch’, écrit donc la B.O de Sœurs de Sang, au classicisme inattendu sur un film d’épouvante aussi appuyé et, le réal étant satisfait du résultat (Herrmann un peu moins mais plus en position de faire le difficile), les deux hommes se retrouvent pour Obsession.
Là aussi Herrmann renoue avec son style de la grande période des 60’s/70’s et compose une partition qui ne cesse de surprendre par ses constants changements de style et d’atmosphère toujours en gardant une vraie unité thématique.
On passe d’un romantisme lyrique à un suspense vertigineux, le tout via une orchestration riche qui jurait pas mal avec les canons de l’époque.
C’est cette variété et cette richesse qui m’a fait choisir le score pour lire Max, même si, je le reconnais, quelques ambiances ne vont pas forcément sur la longueur de l’album.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)