Ca donne Quoi ? Science? Magie? Monde parallèle? Boone Dias est peut être le seul qui pourrait répondre à l'énigme de l'Ether ; il faut dire qu'il est également l'un des seuls à en être revenu, et plusieurs fois même malgré le fait que pour y entrer il faille arriver au seuil de la mort et que, le temps ne se déroulant pas de la même façon sur Terre et dans l'Ether, Boone ait sacrifié sa famille.
Dans ce monde surnaturel notre scientifique est nommé enquêteur officiel et ce n'est pas un job de tout repos tant les règles ne sont pas les mêmes, entre l'assassinat de la protectrice de l'Ether et les multiples ouvertures de portails permettant aux créatures de voyager entre les mondes, Boone et son équipe disparate ont fort à faire.
Kindt qui a débuté avec des projets très persos originaux avant d'alterner avec des séries plus mainstream, prouve une fois de plus avec Ether qu'il est un scénariste aussi varié que chevronné, il livre là une variation fantasy/SF mixte avec un discours sous-jacent intéressant.
Son univers est diablement bien mis en image par un David Rubin inspiré dont la maestria graphique créatrice trouve là un bac à sable idéal pour se développer
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CAPTAIN MARVEL
C'est de qui ?P. Toprak
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui,
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si ça fait une quinzaine d'années qu'elle écrit pour le petit et le grand écran, il y a fort à parier que le succès phénoménal du jeu vidéo Fortnite en 2017 a propulsé Pinar Toprak sur le devant de la scène.
Ce sera donc la B.O de Krypton et des pistes additionnelles pour le Justice League de Snyder qui la mèneront à Captain Marvel ; si une prod aussi frileuse que relou n’hésitera pas à demander à la compositrice quelques retouches et même à imposer Michael Giacchino comme « consultant », la partition de Toprak garde l’identité musicale de son auteure.
On a certes les cuivres grondant de ci de là, les thèmes héroïques et autres montées de cordes, tous passages obligés sur de telles franchises, mais on apprécie aussi l’utilisation poussée d’autres instruments moins communs dans la musique de super héros : les violoncelles, avec un thème très réussi, la guitare électrique aussi …
L’ensemble peut parfois manquer d’unité voire de personnalité même mais l’action est belle et bien au rendez-vous tout comme le suspense et l’émotion et, si parfois un peu grandiloquent, Captain Marvel fait néanmoins un accompagnement tout ce qu’il y a de plus recommandables pour Ether !
Ca donne Quoi ? N’est pas Chuck Palahniuk qui veut.
Si je fais référence à l’auteur de Fight Clubc’est parce qu’en introduction de Grand Hôtel Abîme, les auteurs annoncent qu’ils vont tenter de réveiller le Tyler Durden qui sommeille en nous.
Hélas si en sous texte, en filigrane, on discerne dans le récit de ce justicier qui commet un attentat provoquant une vague de violence et de protestations, l’acerbe critique de la société moderne, de ses excès multimédia et autres mensonges politico financiers, il aurait été bon que Marcos Prior livre un scénario plus concret.
En effet, comme il nous l’explique dans les bonus en fin d‘album, il a préféré donner à son dessinateur un story-board annoté plutôt qu’un canevas écrit traditionnel. Le propos du livre s’en retrouve à mon sens trop décousu et incomplet pour vraiment apprécier la démarche.
Reste la partie graphique assez impressionnante d’un David Rubin en constante évolution qui met à profit ses récents travaux sur la saga Aurora West et délivre un travail jusqu’au-boutiste que ce soit dans la narration, les cadrages ou la colo.
Rubin que, définitivement, je préfère en solo.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :BLACK MUSEUM
C'est de qui ?C Tapia De Veer
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Au moins une fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si, malgré diverses tentatives je n’ai pas réussi à accrocher à la série TV Black Mirror, que je trouve trop démonstrative voire limite gratuite, force est de reconnaître que certaines de ses B.O valent qu’on s’y intéresse.
Le fil rouge est, comme dans la BD du jour d’ailleurs, une critique des abus et débordements de la société, cela étant, chaque épisode est une histoire à part entière, avec des décors, acteurs, sujets et backgrounds complètement différents.
C’est le canadien Cristobal Tapia De Veer qui écrit le score de l’épisode Black Museum , nous avions apprécié son style à mi-chemin entre l’illustration musicale et l’expérimentation sonore électronique sur les B.O des deux saisons d’Utopia.
Ici, si on est dans un registre beaucoup plus noir, on reconnait immédiatement la touche du compositeur avec ses strates de sons et de mélodies superposées, ses voix éthérées.
Le thème principal, lors de la découverte du musée, donne le ton du reste de la partition ; l’épisode étant composé de trois parties distinctes la musique se transforme en cours de route, un atout pour la lecture de l’album de Rubin et Prior et ses ellipses narratives.
Ca donne Quoi ? Voici venir la suite des aventures de la téméraire Aurora West, de son héros de paternel et de leur « nounou »à la jambe cyborg. Si Haggard (le papa d’’Aurora) a accepté que sa progéniture parcourt la ville la nuit de son côté pour traquer les bad guys, il n’est pas au courant que la demoiselle poursuit une enquête dangereuse afin de découvrir l’assassin de sa mère.
Les ennemis de nos héros vont utiliser l’inexpérience d’Aurora afin de tendre un piège à son père.
Le cousinage du style de Pope, grand monsieur du comics US (mais pas que) et de celui David Rubin (dont le Héros ou encore sa version de Beowulf nous avait emballé !) était une évidence, du coup le premier se « contente » de co-scénariser ce spin off de son Battling Boy et laisse à l’artiste espagnol le soin de mettre en images (qui claquent), cette série.
Jouant avec les codes du genre super-héroïques et leur insufflant une bonne dose d’humour et de psychologie ado/adulte, le trio d’auteur obtient un résultat aussi réjouissant que prenant !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?HIDEAWAY
C'est de Qui ? Trevor Jones
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? A côté d’une poignée de groupes qu’on ne qualifiera pas de délicats (KMFDM, Fear Factory, et j’en passe), Trevor Jones, ne se laisse pas impressionner et, sacrifiant à une mode courante à l’époque (nous sommes au milieu des années 90) mélange allègrement orchestration traditionnelle et musique actuelle à tendance rock/métal.
Le score, qui passe sans prévenir d’un calme olympien à une furie dévastatrice (si, si !), est chargé en chœurs et en voix, qu’ils soient cristallins ou à l’autre extrême furieux, et l’ensemble sonne aussi foutraque qu’original, certaines pistes annoncent déjà des œuvres comme L’Enjeu ou The Crow.
Même si ce n’est pas la veine dans laquelle je préfère le travail de Jones, la B.O de Hideaway possède tous les ingrédients pour la marier à ce second volet des aventures de la famille West.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)