Ca donne Quoi ? Après l’apparition mystérieuse d’un phénomène appelé « rouille » qui a détruit la majorité des métaux de la Terre, l’humanité est revenue à une sorte de civilisation médiévale.
Dans ce monde livré à la loi du plus fort où les enfants ne naissent quasiment plus et où bon nombre d’humains ont été victimes de mutations, le Convoyeur propose ses services de messager en échange de l’ingurgitation d’un oeuf particulier.
Il arrive dans un village fortifié dont les hommes sont tous disparus et accepte de partir à leur recherche quand des religieux extrémistes viennent s’inviter à la fête.
Le Post Apo est, à l’instar ed la SF et du western, un genre que l’on peut qualifier de surexploité, avec ses codes et ses passages obligés. Si le scénario de Roulot s’y plie il y ajoute cependant des éléments d’autres univers (dont ceux cités ci dessus) et balise son premier tome d’assez d’éléments aussi disparates qu’intéressants pour insuffler à Nymphe une touche d’originalité donnant envie d’en savoir un peu plus sur le monde du Convoyeur (et de son principal protagoniste).
De son coté, Dimitri Armand, après une paire de westerns crépusculaires réussis – déjà au lombard, se glisse facilement dans cette France futuriste aux allures médiévale-fantastique, il faut dire que ces genres jalonnent la carrière du dessinateur qui livre à nouveau ici une galerie de trognes expressives dans des décors détaillés convaincants.
On attendra la suite du Convoyeur pour juger si le gâteau est peut être trop riche, mais la mise en bouche est agréable !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE COLONNY
C'est de qui ? J. Danna
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ne nous voilons pas la face, Jeff Danna a évolué dans le monde de la musique de film dans l’ombre de son grand frère Michael dont il n’a ni l’aura ni le sens de la composition (et, donc, ni la carrière, loin s’en faut).
Jeff n’a en effet pas su percer réellement avec une filmo solo jalonnée de trop rares exceptions et encore, comme co-compositeur sur certaines des galettes de son frangin.
Le score de The Colony, film post apo (oui, je sais !) dans lequel les personnages ont plutôt froid, est un exemple assez parlant de la méthode du canadien : mélodies rares et sobres pour ne pas dire austères ; thèmes simplifiés mais efficaces avec mélange d’instrumentation classique héritée des grands décennies précédentes (Goldmsith et Horner en tête) et effets électroniques d’ambiance qui sonnent aujourd’hui hélas bien passés.
Néanmoins l’ensemble, riche en underscoring (c’est un comble !) possède quelques modestes qualités qui en font une B.O de S.F honorable avec différentes ambiances propres aux genres qui se posent bien sur ce premier tome riche du Convoyeur.
Ca donne Quoi ? Lénine et sa bande n’ont pas réussi à renverser le Tsar, et l’empire Russe a été plongé dans la guerre contre l’envahisseur mais le souverain dirige toujours son peuple d’une main de fer, échappant même miraculeusement aux tentatives d’attentat à son encontre !
Peut-on faire l’impasse sur une BD dont l’un des protagonistes principaux est ce bon vieux Raspoutine ? Mignola est un des rares a avoir compris l’intérêt et le potentiel du personnage, dont les autres adaptations dans le médium sont soit trop rares soit mal exploitées.
Cette uchronie – genre qui a eu tendance à mon goût a être un peu trop exploité ces dernières années et à toutes les sauces- convoque même une autre figure emblématique des « méchants » favoris du papa de Hellboy, à savoir la Baba Yaga, sorte de sorcière folklorique russe vivant dans une cabane ayant des pattes de poule (ici remplacées par le tronc d’un arbre) qui se retrouve piégée et confrontée à Raspoutine.
La famille du Tsar n’a pas été complètement décimée et le barbu illuminé utilise une sorte de dispositif complexe pour transférer dans le corps du souverain l’esprit d’autres êtres.
Bref vous l’aurez compris la série possède une sérieuse dose de fantastique et s’annonce ambitieuse, si l’on n’est pas allergique au procédé de distorsion de l’Histoire la suite peut s’avérer des plus prenantes, surtout que le dessin de Denis Rodier est de fort bonne facture.
Fort de sa solide carrière d’encreur Outre-Atlantique et de son expérience de peintre, il possède un style graphique réaliste fourni et expressif, qui n’est pas sans rappeler certains grands dessinateurs européens du siècle dernier, le tout avec un sens de la narration accompli.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DAYS OF THE ANIMALS
C'est de qui ?L. Schifrin
La Couv':
Déjà entendu sur le site?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? A l’instar d’un Ennio Morriconne, Lalo Schifrin a eu une période de surproduction stakhanoviste dans les années 70 durant laquelle il n’était pas rare qu’il ponde jusqu’à huit scores par année !
Naviguant sans trop de peine du thriller au western en passant par la comédie ou le film fantastique, le compositeur argentin, tout comme son homologue italien, n’hésites cependant pas à reprendre des idées développées sur des travaux précédents et à les faire évoluer selon le genre.
Ainsi sur ce film d’horreur au plot intéressant mais à la réalisation et aux effets spéciaux bâclés il recycle des motifs dédiés au suspense et à la peur entendus notamment dans Dirty Harry et le glaçant Amityville.
Celui qui affirmait que 70% de la réussite d’un film réside dans sa musique sait également se faire discret quand cela s’avère nécessaire et les passages plus tendus n’en sont que plus frappants.
Une B.O atypique bien en phase (à une ou deux exceptions près) avec l’ambiance de ce premier volet d’Arale.
C'est de qui ?Tristan Roulot (Scénario) – Corentin Martinage (dessins) – Esteban (couleurs)
La Couv'
Déjà croisé sur le site? non
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ca donne Quoi ? Les goblins vont vivre une grande aventure au lieu de gags en une page ou 3-4 pages. Si la dernière ne m'avait pas convaincue, celle-ci est plutôt réjouissante comme parodie d'héroic-fantasy avec inversion des poncifs du genre.
Le lecteur y retrouvera les personnages emblématiques de la série : le chef, le chaman, l'élu (le goblin aux cheveux blonds), l'inventeur, le pépé, goblin des bois… Mais, oh surprise!, l'élu parle enfin et il entraine la tribu dans une guerre de conquêtes.
Tristan Roulot s'est sûrement bien amusé en écrivant cette conquête inédite où les goblins ne sont plus de la chair à canon parce qu'ils vont vaincre tous les obstacles… Corentin Martinage avec l'assistance d'Esteban a dû aimer massacrer des nains et des elfes : pour une fois qu'il avait ce choix…
Au total, cela donne une grosse tranche de rigolade à ne surtout pas offrir aux zélateurs de Tolkien ou aux rôlistes abonnés aux rôles d'elfes ou de preux chevaliers ou de nains…
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? L’ATTAQUE DES TOMATES TUEUSES
C'est de Qui John de Bello – arrangement de Gordon Goodwin
La couv'
Déjà entendu chez nous? non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Une musique guillerette et sautillante (qui accompagnait une chanson en générique de début du film) parfaite pour accompagner les sauts de ces improbables tomates tueuses. D'après ce que j'ai pu trouver sur le film, John de Bello, réalisateur du film, a écrit la chanson thème et Gordon Goodwin en a fait l'arrangement musical.
Gordon Goodwin est connu comme instrumentiste, compositeur et arrangeur dans le jazz. Mais il a aussi composé quelques bandes originales de films. Il a son propre big band : Big Phat Band.
:
Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
:
"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)