13 septembre 2016
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12:49
LA BD:
C'est quoi : LA DECONFITURE. 1
C'est de qui : Rabaté
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui
C’est édité chez ? Futuropolis
Une planche:

Ca donne Quoi ? Si l’on excepte Crève Saucisse, récréation agréable dont il n’assurait que la partie scénario, je n’avais plus croisé Rabaté depuis l’excellent Ibicus . C’est donc avec un grand plaisir que je l’ai retrouvé sur ce récit à l’humour noir doux-amer qui nous fait suivre un soldat en juin 40, séparé de son unité, et qui va se retrouver confronté à l’exode massif des français, alors que l’ennemi envahit inexorablement le pays.
Au tragique de la situation Rabaté oppose un cynisme à base de dialogues ciselés qui ne sont pas sans faire parfois penser à du Céline ou du Audiard, de rencontres parfois ubuesques, de situations saugrenues et j’en passe.
Le tout est dessiné dans un noir et blanc soigné, nous sommes certes loin du style proche de la peinture d’Ibicus, mais nous n’avons rien perdu en force expressive que ce soit sur l’expression des visages, devenue plus réaliste, le travail sur les matières et les ombres portées ou encore les grands espaces vides bien placés. Bref, des retrouvailles qui font bien plaisir !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? CONCERTO PER ARCHI
C'est de Qui ? N. Rota
La couv'

Déjà croisé dans le coin? Oui
On peut écouter? En live même !
Ca donne Quoi ? Parallèlement à une carrière cinématographique florissante, aux réalisations prestigieuses, Nino Rota a composé une quantité non négligeable d’œuvres classiques, dont une douzaine de concertos.
Cette pièce pour cordes, écrite entre 1964 et 1965, si elle a toute les caractéristiques d’une œuvre orchestrale, n’en reste pas moins très évocative et certains passages, comme le second mouvement, Scherzo, Allegretto comodo, ne sont évidement pas sans faire penser à des passages de B.O du maestro, même si on est plus proche de la nostalgie de Rocco et ses frères que de l’exubérance d’un 8 ½ .
Rota joue sur les changements de rythmiques et d’atmosphères, n’hésite pas à créer une certaine ambigüité par l’utilisation des chromatismes tout au long du morceau, et le fait que l’ensemble ne soit joué que par des cordes rend la chose d’autant plus intéressante d’un point de vue mélodique et harmonique.
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Une chronique de Fab
14 mai 2016
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13:12
LA BD:
C'est quoi : L’ADOPTION
C'est de qui ? Zidrou & A.Monin
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui pour Zidrou, première fois pour Monin.
C’est édité chez qui ? Grand Angle
Une planche:

Ca donne Quoi ? Zidrou m’énerve. Depuis quelques années chaque fois que j’ouvre un de ses albums je me dis « bon il va réutiliser ses bonnes vieilles ficelles, rien de nouveau sous le soleil, ça va bien finir par me gonfler »…et à chaque fois je me fais avoir, je n’arrive pas à fermer l’album avant d’être arrivé au bout.
Alors certes les dialogues, les situations, et autres bons sentiments sont tous là bien présents, souvent attendus, parfois téléphonés, mais ils sont quasi imparables. Dans l’Adoption, il nous raconte la destinée d’une petite fille, rescapée d’un tremblement de terre au Pérou, qui a été récupérée par un couple de français qui la ramène en métropole. Là elle va faire la connaissance de son nouveau grand-père, Alain, boucher retraité, pétri d’idées reçues et de bonnes vieilles habitudes, dont le petit monde va être bouleversé par la présence de ce petit bout-de-chou de 4 ans qui fait remonter dans le cœur du vieil homme tout l’amour qu’il n’a pas donné avant, et dieu sait qu’il en a à revendre !

Mais Zidrou est un malin et il clôt cette première partie (sur deux) par un cliffhanger qui laisse tout le monde dans l’expectative, lecteur y compris.
Coté dessin, le trait de Monin a un cousinage certain avec celui de Jordi Lafebre, style graphique cartoony anguleux qui va bien à ce type d’histoires douce-amère.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? FORTUNELLA
C'est de Qui ? Nino Rota
La couv'

Déjà entendu chez B.O BD ? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? L’héroïne de cette comédie légère de la fin des années 50 est une jeune femme qui vit d’expédients mais s’imagine être une riche héritière. Fortunella a l’odeur d’un film de Fellini, le goût d’un film de Fellini, la couleur d’un film de Fellini…mais n’est pas du maestro. En fait pas vraiment. Fellini a bien co-écrit le scénario avec les collaborateurs de ses longs précédents ; la thématique, l’humour, le casting, tout fait penser à la patte du cinéaste mais ce dernier a d’autres projets plus ambitieux en tête à l’époque, le producteur du film engage donc De Filippo pour le réaliser.
Nino Rota –dont c’est déjà le 6° film rien que pour cette année là- n’a pas à aller chercher loin l’inspiration, vous l’aurez compris, il livre une B.O légère et gaie, avec ses airs de musique de cirque et autre envolées de cuivres dansant. Une poignée de passages sont un brin plus mélancoliques ce qui fait de cette galette un accompagnement de choix pour la nouvelle œuvre de Zidrou.
Les amateurs reconnaîtront l’un des principaux thèmes du Parrain de Coppola, que Rota avait écrit pour Fortunella et qu’il recyclera avec bonheur quelques année plus tard (mais qui lui coutera une nomination aux Oscars !)
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Une chronique de Fab
12 avril 2016
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07:34
LA BD:
C'est quoi : TOPAZE
C'est de qui : Scotto, Stoffel & Hübsch
La Couv':
Déjà croisés chez nous? Oui pour les scénaristes.
C’est édité chez qui ? Grand Angle.
Une planche:

Ca donne Quoi ? Intègre jusqu’à la naïveté, Topaze, professeur dans la pension Muche, va voir sa petite existence bien rangée chamboulée par différentes femmes et leurs machinations. Cette première partie s’intéresse à la « chute » de notre malheureux héros jusqu’à son renvoi de son poste.
Adapter en BD la pièce de Pagnol, portée une dizaine de fois sur grand écran (dont deux par l’auteur lui-même) relevait quelque peu de la gageure. Il faut reconnaître aux auteurs de ce nouveau diptyque de la collection dédiée à Marcel Pagnol chez Gand Angle (dont nous avons chroniqué le Merlusse) d’avoir plutôt bien réussi à rendre l’esprit du texte d’origine tout en s’affranchissant des images cinématographiques que beaucoup associent à Topaze (ne serait-ce que le rôle-titre devenu quasi indissociable de Fernandel).
Le trait semi réaliste très expressif d’Eric Hübsch qui n’est pas sans faire penser à celui de l’excellent P.Craig Russel, n’est pas étranger à la réussite de l’adaptation, loin de là.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LE CHEIK BLANC
C'est de Qui ? Nino Rota
La couv'

Déjà entendu sur B.O BD ? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le Cheik Blanc est historique –cinématographiquement parlant of course- à plus d’un titrre. Premier film pour Felini seul derrière la caméra et première B.O composée pour le réal’ par Nino Rota qui va devenir son fidèle collaborateur. Dans cette comédie enlevée, outre des « têtes » chères à Fellini, Giuletta Masina son épouse ou encore Alberto Sordi (très bon l’année suivante dans I Vitelloni ), on trouve déjà des thèmes qui lui seront familiers : la critique de la religion, les amoureux volages, la comédie de mœurs…et surtout une certaine liberté dans la réalisation et la narration.
Autre constante du cinéma Fellinien, la musique de Rota, est déjà en substance tout ce qu’elle développera par la suite : humour fin, détournement de musiques populaire (du cirque notamment), thèmes légers mais jamais faciles, Rota qui a fait ses classes auprès de pointures comme Copland, Gershwin ou Porter (excusez du peu) sait comme personne marier les genres et passer du rire aux larmes avec la plus désarmante des facilités.
Une B.O peu connue mais ô combien classe qui met l’accent sur la comédie de ce premier tome de l’adaptation de Pagnol.
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Une chronique de Fab