12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 06:42

 

 

 

 

LA BD :

 

 

 


C'est quoi : SOCRATE LE DEMI-CHIEN, TOME 3 : OEDIPE A CORINTHE  

 


C'est de qui :  Christophe Blain et Joann Sfar

 

 

La Couv' :

 

Born to Lose / Oedipe à Corinthe Vs. Electric Ladyland

 

Déjà lu sur le site ?  Plusieurs fois. Deux liens vers les dernières rencontres avec Blain et Sfar

 

 

Une planche :

 

 

 

 

Ca donne quoi : Dernier tome, à ce jour, des aventures de Socrate le demi-chien, Œdipe à Corinthe recycle la formule initiée dans les deux épisodes précédents qui consiste à mettre dans un shaker des éléments empruntés ici et là à la littérature grecque antique (mythologie, épopée, tragédie…) pour voir ce qui en sort. Sfar et Blain s’attaquent maintenant à la figure d’Œdipe  - largement « popularisé » par la pièce de Sophocle – dont ils nous comptent la naissance et les nombreuses problématiques qu’elle implique.

 

Les premières pages restent fidèles à l’histoire originelle : le roi de Thèbes apprenant qu’une malédiction pèse sur son fils, qui deviendra un jour un parricide et un enculé de sa mère, charge l’un de ses soldats de l’emmener loin de sa cité pour le sacrifier. On connait la suite, le soldat, ne parvenant à se résoudre à exécuter lui-même sa sombre besogne, suspend le bambin par les pieds à un arbre pour le laisser mourir (procédé nettement plus humain, on en conviendra). A partir de là, Socrate va entrer en scène et n’aura de cesse d’essayer de faire sortir le mythe des rails de la Destinée, en assurant lui-même (avec l’assistance d’une prêtresse d’Athéna), et contre l’avis de Zeus, l’éducation de l’enfant.

 

 

La BD ayant dès lors bifurqué sur un arc narratif parallèle, Sfar s’en sert pour brasser différentes thématiques qui ont moins à voir avec l’Œdipe antique qu’avec son complexe psychanalytique théorisé par Freud des siècles plus tard. Evidemment toutes ces notions, largement survolées, sont abordées avec un humour et des dialogues bien sentis, parce qu’on n’est pas là non plus pour se prendre la tête ! Le scénario s’apparente donc à un joyeux foutoir qui n’hésite pas, dans son dernier tiers, à faire revenir Héraclès, maître de Socrate dont la personnalité bourrine et la misogynie débridée l’apparentent davantage au Beauf de Cabu sous testostérone qu’à un demi-dieu de l’Olympe.

 

Maline, bien emballée, Œdipe à Corinthe se boit donc comme du petit lait, même si elle donne parfois l’impression d’avoir été pondue à la va-vite, parmi les (trop ?) nombreux projets développés en parallèle par ses deux créateurs.         

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

 

C'est Quoi ? ELECTRIC LADYLAND

 

 

C'est de Qui ? Jimi Hendrix

 

 

La couv' :

 

 

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter ? Oui, sans doute le morceau le plus emblématique de l'album...

 

 

 

Ca donne Quoi ? Evidemment, on pourrait se demander ce que vient faire la musique du génie gaucher dans les aventures d'un bambin aux pieds enflés... On répondra d'abord que la BD de Sfar et Blain ne se souciant pas vraiment de cohérence, ni de fidélité avec sa source d'inspiration, on en est donc plus à un anachronisme prêt.

 

Ensuite, il n'aura sans doute pas échappé au lecteur à l'oeil aiguisé qu'à la manière d'une note d'intention, la couverture d'Oedipe à Corinthe, avec ses prêtresses dépoilées sur fond noir n'est pas sans rappeler la pochette de l'album qui nous intéresse, le futur roi maudit de Thèbes ayant simplement remplacé le Dieu de la Stratocaster comme figure d'adoration.

 

Enfin, il s'avère que le blues électrique cosmique et inusable d'Electric Ladyland se combine tout à fait avec l'esprit très rock'n'roll qui anime cette relecture des textes antiques. Avec autant de signes concordants interprétés par nos augures, il aurait été périlleux de ne pas mettre en rapport ces deux créations fondatrices de la culture universelle. BOBD, réconciliateur de mythes pour le bien-être de ses lecteurs !    

 

     

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Une chronique de Lio

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 13:34

 

 

Mais Ennis c'est aussi un grand coup de pied dans les parties du système des Big Two comme avec cet ovni délirant, annonciateur de séries à venir bien déjantées:

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : THE PRO

 


C'est de qui ?  Ennis, Conner & Palmiotti

 

 

La Couv':

 

 

L'Artiste du Mois: Garth Ennis  /  The Pro  Vs.  The Process of Wedding Out

 

 

 

Déjà lu chez nous? Oui, sauf pour Conner.

 

 

Une  planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? On a eu des journalistes, des milliardaires, des chirurgiens, des scientifiques…mais jamais de prostituées ! Cette impardonnable erreur est rectifiée au début des années 2000 quand Garth Ennis, Jimmy Palmiotti et Amanda Conner, autour d’une Guiness dans un pub en Allemagne créent, en réaction au marché pourrissant du super-héros, La Pro, jeune femme qui gagne sa vie en vendant son corps et à qui une entité extra-terrestre ; The Viewer (pendant lubrique du Watcher de Marvel) va donner des super-pouvoirs afin de prouver que n’importe quel être humain est capable d’assumer le rôle d’un héros.

 

Bien mal lui en prend car, outre continuer à jurer comme un camionneur, à fumer comme un pompier, à (mal) élever son nourrisson et à tapiner, notre marginale héroïne se voit contacter par une hilarante parodie de la Ligue de chez DC (où Superman est devenu le Saint, un coincé du c…, Batman et Robin sont clairement homos, Aquaman porte un accoutrement ridicule très SM…bref, j’en passe et des meilleurs) pour les aider à combattre le crime. Une fois introduite (non, s’il vous plait, pas de mauvais esprit, le comics en comporte déjà assez bien comme ça) la Pro ne se prive pas de battre à mort les super ennemis, leur faire subir les derniers outrages (la scène de la golden shower vaut son pesant de cacahuètes) voir même initier Le Saint à la fellation.

 

 

 

Vous l’aurez compris, on est dans les extrêmes de la parodie trash d’un genre qui se prête délicieusement à l’exercice et Ennis, qui se régale à trainer les icones dans la fange, fût aux anges devant l’engouement crée par le comics via Palmiotti (son encreur) qui a même réussi à le faire publier chez Image. Pour la petite histoire The Pro fit beaucoup rire Frank Miller, et beaucoup moins Jim Steranko (à qui le auteurs décidèrent d’ailleurs de dédier le bouquin histoire d’enfoncer le clou).

 

Un essai d'animation d'une partie du comics a même été tenté, on vous le livre ci dessous:

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE PROCESS OF WEDDING OUT

 

 

C'est de Qui ?  Black Flag

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur le site? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Mélanger sauvagerie punk, métal expérimental et free jazz, fallait oser, Black Flag l’a fait. Avec cet album entièrement instrumental et (heureusement !) assez bref –même pas une demi-heure- Greg Gynn, membre fondateur, guitariste et principal compositeur de ce combo de punk hardcore de la fin des 70’s, brisait les barrières des genres et affolait une minorité friande d’expérimentations bruitistes et sauvages que la disco émergente allait bientôt enterrer sans les honneurs.

 

Inclassable (et quasi inécoutable sur la longueur en tant que tel aujourd’hui), The Process Of Wedding Out et ses incursions atonales est assez destroy et sauvage pour aller avec le complètement politiquement incorrect brulot d’Ellis et ses acolytes ! 

 

 

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Une Chronique de Fab

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26 mars 2016 6 26 /03 /mars /2016 19:46

 

 

Nous refermons donc ce cycle thématique spécial super-héros avec la dernière oeuvre en date de Mark Millar...Ultime variation sur le genre? Léo se penche sur la question:

 

 

 

LA BD
 

 


C’est quoi ? JUPITER LEGACY 



C’est de qui ? Mark Millar & Frank Quitely
 

 


La couv : 
 


On les a déjà croisés ? Millar, oui (pour Superior et Old Man Logan), Quitely, non (je ne félicite pas le taulier !)
 

 


Une planche : 

 


 


Ça donne quoi ? 1932 : face à la crise économique, Sheldon Sampson a fait un rêve : celui d’une île lointaine… Lui et ceux qu’il a convaincus de l’y accompagner en reviendront dotés de superpouvoirs et de costumes bariolés, propres à inspirer l’Amérique pour un nouvel Âge d’Or. En 2012 pourtant, alors qu’une nouvelle crise très semblable à la précédente frappe encore une fois le monde, l’espoir semble tarder à renaître. Même si leurs capacités supérieures les ont, en partie, préservé, les super-héros ont vieilli, et, de surcroît, se déchirent sur l’attitude à avoir : alors que Sheldon garde sa foi dans l’Amérique et le modèle capitaliste, son frère Walter soutient au contraire la nécessité d’une intervention dans les affaires politiques pour remettre à plat tout le système ; tandis que leurs enfants s’abîment dans une vie oisive et nombriliste, jouissant de leur statut de stars entre galas de charité et rails de drogue, coups d’un soir et passages par le divan du psy…



Les trois premiers numéros, sur les cinq qui composent le premier livre de Jupiter’s Legacy, donnent l’impression d’une variation très réussie sur des thèmes dont il n’échappera toutefois pas aux lecteurs habitués des comics qu’ils sont quelque peu rebattus. Millar lui-même ne joue pas pour la première fois avec la question de l’implication ou non des super-héros dans les grands problèmes sociétaux et politiques du monde (réel), qui hante régulièrement le genre depuis le début des années 70 – au moins. Ni l’idée de réécrire une histoire des super-héros en la mettant en parallèle de celle du médium et de ses évolutions au cours du temps (depuis un « âge d’or » de simplicité et d’optimisme puissant, jusqu’à une modernité plus sombre, complexe et souvent violente), ni l’idée de présenter une jeune génération, X ou Y, de descendants désillusionnés des héros de la « grande époque » qui les écrasent de leur ombre, ne sont par ailleurs sans exemples. 
 

 


Alors, certes, Millar peut compter sur l’énorme plus-value que représente le trait de Frank Quitely, l’un des plus talentueux dessinateurs de notre époque, qui arriverait vraisemblablement à nous rendre passionnant un livre de recettes de cuisine : il est ici en pleine forme, ce qui suffirait à justifier l’acquisition du volume par n’importe quel amateur éclairé. Néanmoins, il serait injuste de réduire à cela l’intérêt de Jupiter’s Legacy : Millar parvient en effet à trouver un ton juste, à entraîner les lecteurs, et à les intéresser aux personnages qu’il crée – alors même qu’aucun d’eux n’est a priori très sympathique.
 

 


Sans trop en révéler, les derniers chapitres présentent néanmoins un tournant tout à fait prometteur, à la fois sur la forme – en opérant une rupture, manifestée par un saut du récit de dix ans en avant, et en entraînant le scénario vers des territoires un peu plus originaux – et dans le fond – en contrepoint de la vision uniformément sombre qui prévalait jusque-là. Par-delà le « crépuscule des super-héros », une nouvelle aube pourrait-elle poindre dans la génération suivante ? Les lecteurs intéressés par la réponse de Millar et Quitely doivent tout de même être avertis qu’il leur faudra s’armer de patience, car au rythme de publication de la série outre-Atlantique, la seconde moitié de ce récit ne nous parviendra pas avant plusieurs années. 
 

 


 


LA MUSIQUE

 

 



C’est quoi ? HELIOS / EREBUS

 


C’est de qui ? God Is An Astronaut

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu sur B.O BD?  Non
 


On peut écouter ?

 


 

 

 

Ça donne quoi ? Huitième et dernier album en date du groupe formé autour des jumeaux Kinsella, Helios|Erebusa pu être salué comme un retour aux affaires après plusieurs sorties pour lesquelles les Irlandais semblaient se reposer un peu trop sur leurs acquis. Depuis 2002 et plus encore 2005 (avec l’album All Is Violent, All Is Bright), God Is An Astronaut (GIAA pour les intimes) a su s’imposer auprès des amateurs de post-rock, mêlant inspirations atmosphériques et psychédéliques. Helios|Erebus prend un virage vers le rock progressif, mettant plus avant guitares et mélodies accrocheuses, sans renier pour autant l’identité du groupe. Mythiquement placé sous le signe de l’alternance entre lumière (Hélios, le dieu grec du soleil) et ténèbres (Érèbe, la personnification de l’obscurité des Enfers), cet opus de 2015 promène ainsi l’auditeur d’une ambiance à une autre au sein de presque chaque morceau, entre exaltation et inquiétude, tout en restant accessible. Pas une B.O. à proprement parler, mais le résultat colle bien aux différentes ambiances deJupiter’s Legacy, entre passé solaire mythifié, modernité plus glauque, et espoir de renouveau

 

 

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Une Chronique de Léo

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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 18:44

 

 

En introduction à notre nouveau cycle qui commence demain, la chronique musicale de la dernière série parue en VF d'Alan Moore (qui sera le sujet du cycle en question):  

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : PROVIDENCE

 


C'est de qui : A. Moore & J. Burrows

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisé sur le site? Moore oui, Burrows moins sur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Depuis maintenant une bonne dizaine d'années (et le tour particulier qu'il a fait prendre à sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires), le génie britannique Alan Moore voit certains de ses lecteurs se détourner de ses travaux, jugés trop nébuleux et référentiels, et pas assez « dynamiques », trop bavards. Bref ce n'est plus comme avant, peut-on lire ici ou là. Et pourtant, le Mage de Northampton n'a rien perdu de sa maestria narrative.

Moins facile d'accès de prime abord, son travail est toujours aussi étourdissant de virtuosité, d'intelligence et d'érudition. Et ce n'est pas cette relecture des grands récits lovecraftiens qui viendra infirmer cette tendance : dans une veine proche de celle du reclus de Providence (et de la sienne, aussi), Moore mêle le fictif et le réel de manière très intriquée (ne cherchez pas trace de Sous le Monde, le livre maudit qu'il invente pour les besoins de son récit...mais qu'il évoque aux côtés du très réel Roi en Jaune de Chambers), pour mieux perturber le lecteur déjà mis à l'épreuve par l'emploi de thématiques plus troubles et déviantes les unes que les autres (inceste, nécrophilie, cannibalisme et autres joyeusetés). Néanmoins, contrairement à son Neonomicon (dont Providence est une sorte de préquelle), le scénariste reste dans l'allusif et n'use pas ici des débordements graphiques carabinés assurés par Jacen Burrows.

Ce dernier n'est certes pas le plus grand dessinateur de la Terre (ni le plus mauvais chez Avatar, ceci dit), mais il est suffisamment rigoureux et méticuleux pour rendre justice aux scripts fourmillants de détails d'Alan Moore. Notre Barbu réussit mine de rien l'exploit, sans recourir au décalque stérile, d'évoquer parfaitement le meilleur de l'oeuvre de Lovecraft, qui s'appuie sur la certitude terrifiante que l'horreur dévoilée n'est qu'un pâle reflet de celle qui nous reste cachée...

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 C'est Quoi ? PIGS OF THE ROMAN EMPIRE

 

 

 C'est de Qui ? The Melvins / Lustmord

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous? Du tout.

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Les membres de The Melvins ont beau aimer les collaborations diverses et variées (avec Shrinebuilder, Fantômas ou Big Business, par exemple), il est quand même surprenant de les voir travailler en 2004 avec le musicien Brian « Lustmord » Williams. Ce dernier, déjà pionnier de la musique industrielle avec le groupe SPK au début des années 80, peut aussi légitimement être considéré comme le père du « dark ambient », ce courant de la musique électronique propre à donner des cauchemars au plus brutal des amateurs de black métal. Il est même plus précisément encore, avec l'album The Place Where The Black Stars Hang, l'initiateur de la veine spatiale, sidérale ou cosmique du genre, pour des travaux lovecraftiens au sens premier du terme.

Mêlée aux riffs plombés du génial Buzz Osborne et aux coups de massue du batteur Dale Crover (l'un des plus sous-estimés de toute la scène rock), la musique de Williams instille un climat anxiogène, où des bruits sourds et des notes graves bâtissent un climat de cauchemar à l'échelle cosmique. Il y a à boire et à manger sur ce disque, notamment du fait de certains interludes débilo-punks propres à chaque album des Melvins (au sens de l'humour notoirement tordu...mais justement, le travail d'Alan Moore sur Providence n'en est pas dépourvu non plus). Peu importe : la plage éponyme, monument sonique de plus de 20 minutes, vaut à elle seule le voyage.

Après un prélude made in Lustmord noir comme la nuit, un riff monstrueux, monumental (signé Adam Jones, guitariste de Tool invité pour l'occasion) semble s'élever des abysses, aussi simple que génial, résumant à merveille le feeling particulier du travail commun de Moore et Lovecraft.

 

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Une Chronique de Peio.

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 16:07

 

(Parce qu'il n'y a pas que la BD dans la vie -en fait si mais c'est pour ne pas passer pour des incultes complets- nous avons décidé de chroniquer, une fois par mois -oui, faut pas abuser non plus- un "vrai" livre, sans images -quoique- mais, dans la mesure du possible, toujours avec un rapport plus ou moins lointain avec la BD, Les B.O voir le cinéma. C'est une oeuvre sur ce dernier domaine qui ouvre le bal)

 

 

 

 

 

« Is everybody in ? Is everybody in ? Is everybody in ? The Ceremony is about to begin. »

James Douglas Morrison

 

 

 

 

 

LE LIVRE:

 

 

 

C'est quoi : CINEMA HERMETICA

 

 

C'est de qui ? Pacôme Thiellement

 

 

La Couv':

 

 

Déja lu chez nous? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Super 8.

 

 

Ca donne Quoi ? La première fois que j’ai lu Pacôme Thiellement c’était dans Rock n’ Folk, ça remonte à un bail (ça devait être l’un de ses premiers papiers). Depuis je ne lis plus R&F (même si ça n’a rien à voir avec Thiellement) et je ne suivais que de loin l’actualité de l’auteur multi talents qu’est devenu mon contemporain (nous sommes de la même année). C’est donc avec curiosité que j’ai ouvert Cinema Hermetica, ouvrage qui avait tous les atouts (ou presque, j’y reviens) pour me plaire. Jugez plutôt : inspiré par les photos d’un cinéma abandonné dans le désert égyptien, Pacôme Thiellement s’attaque à une poignée de ses films cultes et les retourne dans tous les sens. Pour chacun des longs proposés il résume le scénario avant de se lancer dans des analyses aussi prenantes que farfelues parfois. Ainsi il n’hésite pas à analyser le Nosferatu de Murnau à la lumière de Buffy contre les Vampires,

 

 

 

 

 

 

Evoque, pour le fabuleux Freaks (un film mésestimé qui est dans mon top 10 depuis plus de 25 ans) la téléréalité, la lutte des classes et, évidement, la série TV Carnivale ;

 

 

 

N’hésite pas à passer une page complète sur la symbolique de l’ours en partant d’un passage d’une poignée de secondes dans Shinning

 

 

 

La bande annonce la plus énigmatique d'un des films les plus flippant.

 

 

Au programme du reste des réjouissances on retrouve également Welles (mais pas pour Citizen Kane, et c’est une bonne chose), Polanski (pour le film qu’il n’aurait pas du réaliser), Cassavettes ou encore Argento. Si j’ai sciemment zappé les passages sur les films que je n’ai pas vu (Céline et Julie vont en bateau, Nymphomaniac), j’ai été assez bluffé par le reste (même si je me suis demandé à quelques reprises si l'évocation récurrente de Buffy et de son spin off Angel ne desservait pas parfois le propos au vu du degré des oeuvres comparées).

 

Au final, Cinema Hermetica, vous l’aurez compris, est bien plus qu’un énième bouquin sur le 7° Art. Au milieu de digressions parfois vertigineuses Thiellement place quelques phrases d’une portée quasi métaphysiques et autres réflexions sur le sens et la philosophie de l’existence via le prisme de ses interprétations de films et livre un ouvrage étonnant à plus d'un titre.

 

Et puis c’est pas parce qu’il ne fait pas de BD qu’on allait se priver d’une petite interview de l’auteur, même si, vous allez pouvoir le constater, on a un peu modifié les questions :

 

 

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Bonjour Pacôme et merci d’avoir accepté de te prêter au jeu du questionnaire croisé B.O/BD, quelque peu adapté pour la situation :

 

 

 

Commençons par un classique :

 

 

 

Tes Cinq Cd de chevet ?

 

En ce moment :

Frank Zappa, Lumpy Gravy

Beatles, Magical Mystery Tour

Prince, Purple Rain

Secret Chiefs 3, Book of Souls

Eyvind Kang, The Narrow Garden

 

 

 

 

Et tes Albums de Bd ?

 

En ce moment :

Gébé, Berck

Fred, Le Petit Cirque

Killoffer tel qu’en lui-même

Olivia Clavel, Télé au Royaume des Ombres

Crumb, Le retour de Mr. Natural

 

 

 

 

Les influences et les goûts :

 

 

Une musique de film qui t’a marqué, que tu affectionnes particulièrement (indépendamment du film) ?

 

La musique de « Jamais plus toujours » de Yannick Belon par George Delerue. Elle me fait pleurer.

 

 

    Alors que tu sembles l’apprécier particulièrement, pourquoi aucun film de David Lynch ne figure t-il au générique de Cinéma Hermetica ?

 

J’ai déjà énormément écrit sur David Lynch ; un livre entier sur Twin Peaks, « La Main gauche de David Lynch » et il apparaît dans tous les autres... J’ai écrit au sujet de « Erarserhead » dans « L’Homme électrique » ; de « Lost Highway », de « Mulholland Drive » et de « Lost Highway » dans « Pop Yoga ». J’avais prévu de faire un chapitre supplémentaire sur « Twin Peaks » dans « Cinema Hermetica » mais finalement je ne l’ai pas trouvé assez réussi ni légitime. Et puis c’était plus fort d’écrire sur des artistes que j’adore depuis longtemps mais sur lesquels je n’avais encore presque rien fait : Murnau, Browning, Welles, Cassavetes, Polanski, Zulawski, Argento, Kubrick…

 

 

 

 

Ton travail :

 

 

Ecoutes tu de la musique quand tu écris, et plutôt quoi ?

 

 

J’écoute de la musique tout le temps. Beaucoup de soul music, de funk, de jazz et un peu de pop, un peu de musique arabe, un peu de rap. J’écoute Zappa tous les jours, les Beatles tous les jours, Prince tous les jours, et tous les jours un peu plus Aretha Franklin, Otis Redding, Al Green, Curtis Mayfield, Wilson Pickett, Sam Cooke, James Brown, Stevie Wonder. A partir du moment où j’écris je ne me rends plus compte de rien. Je suis dans « ma transe ». Je suis concentré et la musique pourrait tout aussi bien être du Annie Cordy que ça ne changerait strictement rien à ce qui se passe. Souvent, au bout d’un moment, j’arrête mon itunes parce qu’il passe sur un morceau qui m’agace soudain pour une raison difficile à déterminer et je ne le relance pas sur autre chose. Et la journée devient silencieuse jusqu’à ce que j’étouffe sur mon texte. Alors je relance mon itunes et chante et danse avec lui à tue-tête sur tout ce qui passe.

 

 

 

 

Ce sur quoi tu travaille actuellement, tes prochains projets (si tu as la liberté de les évoquer bien sur) ?

 

Thomas Bertay et moi terminons les deux premiers volets d’une tétralogie documentaire libre consacrée à Frank Zappa, aux Freaks, à la pataphysique et au carnavalesque dans l’Histoire. Ces deux premiers films devraient être prêts d’ici Mars. Sinon je travaille sur les textes retrouvés à Nag Hammadi pour un essai sur les gnostiques, et sur Comme il vous plaira de William Shakespeare pour une création de la compagnie de théâtre Les 7 Sœurs. J’ai aussi envie de travailler sur l’Apocalypse dans les séries télévisées et sur les Illuminations de Rimbaud.

 

 

Et si…

 

 

…en lieu et place de la littérature tu avais fait de la musique tu aurais été qui, tu aurais joué quoi ?

 

 

            J’aurais joué du trombone dans un groupe de heavy metal.

 

 

Encore un grand merci pour tes réponses, et au plaisir de te retrouver dans les pages de Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !

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