LA BD:
C'est quoi ? SERENA
C'est de qui ? Pandolfo et Risbjerg
La Couv':
Ca donne Quoi ? Les Smoky Mountains en Caroline du Nord au début des années 30.
Georges Pemberton, propriétaire d’une exploitation forestière revient chez lui accompagné de sa nouvelle épouse, Serena, qui se révèle rapidement être une meneuse d’hommes, une femme au tempérament de braise qui sait ce qu’elle veut et est prête à tout les sacrifices (surtout ceux des autres !) pour y arriver. Elle ne s’arrêtera que quand elle aura déboisé assez d’arpents de terre pour atteindre ses fins.
On pense en lisant Serena à ces grandes sagas tragiques où le destin de personnages forts est intimement lié à la terre, de Géant à There Will Be Blood, et c’est là que le livre (probablement le roman d’origine déjà mais encore plus sa version graphique) est puissant.
Et puisque l’on évoque le cinéma, Serena est une femme forte, une figure implacable et sans remords qui n’hésite pas, via son âme damnée, à se débarrasser de ceux (et celles !) qui se dressent sur le chemin de sa réussite. Le genre de personnages que l’on aurait pu voir camper au grand écran par une Marlène Dietrich.
Malgré sa pagination généreuse, pas une scène n’est superflue, pas une case n’est en trop, la tension et la froideur transpirent de chaque page.
Le nouvel opus d'un duo qui nous avait déjà impressionné prouve le talent respectif de ces deux auteurs.
Le style graphique si particulier de Risbjerg, tout à la peinture, qui tire autant sur le trait d’un Blain que sur de l’illustration jeunesse, s’il semble apporter de prime abord un décalage bienvenu entre la douceur des traits et la dureté du propos, s’insinue rapidement dans l’atmosphère générale pour la rendre encore plus sombre et prenante.
A n’en pas douter l’un des grands albums de ce début d’année et le livre de la maturité pour un duo décidément complémentaire !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : IMPITOYABLE
C'est de qui ? L. Niehaus
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Alors que la décennie a débuté sous les meilleures auspices avec l’immense succès critique comme public du Danse avec les loups de Kostner, Le vieux Clint décide de remettre les pendules à l’heure en proposant cette histoire de vieux desperado repenti qui se voit obligé de reprendre du service quitte à y laisser des plumes et ce qu’il lui restait d’âme.
Avec des réminiscences de Lalo Schifrin sur certaines pistes à cheval (hum !) entre le western et le thriller, Niehaus laisse bientôt la mélancolie et la tristesse poétique des débuts de la B.O d’Unforgiven pour se consacrer à développer des montées en puissances où la tension est le maître mot.
13 ans après Pale Rider, leur première collaboration, le film comme sa B.O prouvent que peut encore produire des œuvres de genre efficaces et abouties et que les deux artistes s’inspirent toujours mutuellement.
Une musique aussi crépusculaire que l’on pouvait espérer au vu du scénario, qui se marie également fort bien avec la BD du jour.
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Une Chronique de Fab