LA BD:
C'est quoi ? MAURETANIA
C'est de qui ? C. Reynolds
La Couv':

C’est édité chez qui ? Tanibis
Déjà lu sur le site? Non
Une planche:

Ca donne Quoi ? Il est de ces artistes dont le travail et l’influence est telle que leur nom en devient un adjectif qualificatif. Ainsi David Lynch, touche à tout de génie, a fait de l’étrangeté sa marque de fabrique au point qu’aujourd’hui toute œuvre qui sort des sentiers battus de par un aspect bizarre voire sans queue ni tête est, avec facilité souvent, qualifié de « lynchienne ».
Néanmoins on pourrait sans hésiter (et sans paresse intellectuelle, j’insiste !) appliquer le terme à Mauretania, comics podu par Chris Reynolds qui, d’une publication quasi confidentielle, a connu une notoriété méritée via l’amour que Seth porte au travail de son collègue d’Outre Atlantique.
Tanibis édite aujourd’hui en VF une anthologie des histoires de Reynolds, récits courts reliés ou non par des éléments disparates dont deux personnages mystérieux affublés d’un casque de pilote appelés Monitor I et II.
Il évolue dans un monde aux similarités manifestes avec le nôtre sauf qu’il est peuplé d’éléments incongrus qui font s’interroger sur sa vraisemblance (on apprendra qu’une race extraterrestre est en fait au contrôle de la Terre).
Ne cherchez pas à tout comprendre quand vous lirez Mauretania, certaines histoires sont cryptiques, d’autres révèlent des liens intéressants entre elles quoique pas toujours clairs. L’ensemble se lit avec curiosité et on y apprécie le coté décalé pour ne ps dire marginal de la narration et des thématiqus abordées.
La partie graphique en noir et blanc, simple et expressive, à la mise en page formatée pour mieux en éclater les codes, finit de faire de cet ovni une anthologie que tout amateur affirmé et/ou pointu du medium se doit de découvrir.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : MY DEAR KILLER
C'est de qui ? E. Morricone
La Couv':

Déjà entendu chez B.O BD? Très souvent.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Probablement l’un des plus prolifiques et marquant compositeurs du cinéma mondial s’est éteint aujourd’hui, lundi 06 juillet 2020, à l’âge canonique de 91 ans, laissant derrière lui une filmographie aussi longue qu’influente.
Stakhanoviste de l’écriture, Morricone pouvait produire jusqu’à plus de 20 B.O dans une année, au plus fort de sa carrière, dans les années 70.
C’est du début de cette décennie que date ce Cher Assassin, que l’on doit au réal de Mon nom est Personne sur lequel Morricone signait déjà la musique. Unique giallo de son réal’, ce thriller brille par son suspense, la tension constante de son déroulement et la crudité de certaines scènes.
Qualités (hum !?) que l’on eut également appliquer à la partition du compositeur qui commence déjà a expérimenter sur ses scores dans l’esprit jazz fusion que des gens comme Miles Davis affectionnent, avec un saxo radicalement free jazz et des parties de percussions jouées en même temps à la batterie et au vibraphone.
Les scores dit « expérimentaux » de Morricone sont loin d’être parmi ses plus connus et c’est fort dommage car ils se révèlent tous aussi intéressants et efficaces. Ici l’ambiance flirte avec l’irréel, la peur de l’inconnu ou encore l’angoisse névrosée. De quoi rendre Mauretania encore plus décalé s’il y avait eu besoin !
Chapeau bas l’artiste et merci pour cette belle et longue carrière !
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Une Chronique de Fab