LA BD:
C'est quoi ? LE FANTOME DE L’OPERA
C'est de qui ? Les frères Brizzi
La Couv':
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C’est édité chez qui? Futuropolis
Déjà croisés sur le site? Oui.
Une planche:

Ca donne Quoi ? Au début du XX° siècle, à Paris, l’Opéra Garnier est réputé hanté par un fantôme qui …réclame de l’argent aux dirigeants du lieu et exige qu’on lui réserve une loge.
Alors que la nouvelle direction ne souhaite pas faire cas de ce chantage et de ces élucubrations, plusieurs faits troublants surviennent: pendaison d’un machiniste, vol d’un cheval, sabotage du grand lustre…
Une jeune soprano, qui a remplacé au pied levé -et avec succès!- la chanteuse attitrée, va devenir l’objet de convoitise du mystérieux fantôme et le soupirant de la belle devra mobiliser tout son courage pour la tirer des griffes de cet inquiétant personnage.
Les frères Brizzi se sont fait depuis un certain temps une spécialité d’adapter de grands auteurs en BD.
Balzac ou Vian déjà chez Futuro, Dante chez Daniel Maghen…avec une réussite qui approche de l’idée que je me fais de la perfection dans le médium!
En effet, leurs versions de l’Enfer de Dante ou des Contes Drolatiques de Balzac m’ont littéralement ravies et ont placé leurs auteurs aux cotés de maîtres de la BD réaliste en noir et blanc dans un panthéon qui va du précursseur Gustave Doré aux américains Gary Gianni et Bernie Wrigthson, en passant par les italiens Battaglia ou encore Serpieri.
Leur maîtrise des ombres et de la lumière, des hachures et des déliés est un régal et magnifie leurs décors détaillés tout comme l'expressivité exacerbée de leurs protagonistes.
Là encore l'alternance de narration classique et de superbes planches pleines pages fonctionne à plein.
Cette relecture du Fantôme de l’Opéra confirme tout le talent du duo Brizzi et font attendre avec fébrilité leurs projets futurs!
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE COMTE DE MONTE CRISTO
C'est de qui ? J. Rebotier
La Couv':
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Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? C’est amusant car nous avons eu récemment un échange lapidaire (une suite de réponse à un post facebook pour être exact!) avec Lio, AKA Lionel Zehren, transfuge entre autre de B.O BD où il nous a régalé de chroniques pointues il y a quelques années et qui, depuis quelques temps, propose un podcast que je trouve fort intéressant (en même temps il parle de B.O de films, donc j’étais acquis à la cause d’emblée!), dans lequel (l’échange lapidaire, pas le podcast, pour ceux qui ont perdu le fil) nous évoquions succinctement la phrase de Lalo Schifrin sur le fait que la réussite d’un film tienne à 70% sur sa musique.
L'exemple du jour est, de façon quelque peu contradictoire, à mes yeux un contre exemple mais probablement pas pour les plus profanes dans le genre.
Je m’explique: le score de Jérôme Rebotier (que nous n’avions jamais croisé de par chez nous, ce qui, avec pourtant près de 3800 chroniques, laisserait d’ailleurs penser que nous n'avons pas fait le tour de la question, et c’est tant mieux!) est redoutable d'efficacité dans des genres comme l’action musclée, le suspense tendu voire le fantastique mais, à mes oreilles en tout cas, ô combien anachronique avec cette version du Comte de Monte Cristo.
Pas que les décalages entre images et musique ne me gênent (sauf si l’on évoque des choses comme The keep par Tangerine Dream ou Le Sixième Sens de Rubini où les B.O horriblement datées 80’s rendent aujourd’hui les longs métrages quasi inregardables ) mais ici on sent que Reboter chasse plus sur les terres d’un Bernard Herrmann que d’un Philippe Delerue.
Utilisation rythmiques d’instruments mélodiques, glissandos exacerbés de cordes ou encore répétitions de notes, le compositeur a choisi d’évoquer la tragédie de l’histoire plutôt que sa période.
Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, la partition fonctionne plutôt bien mais, du point de vue de l'aficionado que je suis de musique historique, je me suis senti un rien trompé sur la marchandise.
En tous les cas, pour l’admirable version du Fantôme de l’Opéra que nous chroniquons aujourd’hui, le score de Rebotier est fort intéressant.